arch/ive/ief (2000 - 2005)

Un réfugié albanais est mort suites de sa tentative d'évasion
by maesschalk anne [azertanne@skynet.be] Friday October 13, 2000 at 06:47 PM

Un réfugié albanais est mort dans la nuit du 12 au 13 octobre 2000 des suites de sa tentative d'évasion du centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel. Selon les informations de la RTBf, il aurait tenté de s'évader vers 21H20 avec huit autres détenus. La gendarmerie serait arrivée cinq minutes plus tard et aurait découvert le corps de l'homme gisant au pied des clôtures.

Un réfugié albanais est mort dans la nuit du 12 au 13 octobre 2000 des suites de sa tentative d'évasion du centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel. Selon les informations de la RTBf, il aurait tenté de s'évader vers 21H20 avec huit autres détenus. La gendarmerie serait arrivée cinq minutes plus tard et aurait découvert le corps de l'homme gisant au pied des clôtures. La première réaction des gendarmes aurait été de lui passer les menottes et de l'enfermer dans une cellule d'isolement. Pris d'un malaise en cellule, il n'aurait pu être réanimé ni par le personnel sur place ni dans l'ambulance qui l'évacuait. Il devait être rapatrié de force dans son pays le 13 octobre.

Le centre 127 bis a été ouvert en 1994 et déjà neuf mois après son installation des problèmes graves étaient apparus lors de la mise en cellules d'isolement de personnes qui avaient tenté de s'évader. Ces cellules font environ 1,5 m sur 3 m. Elles ne disposent d'aucun sanitaire, d'aucune fenêtre et l'aération est insuffisante. Il y a juste un lit et une sonnette pour appeler le garde…quand il vient. En 1994, le centre était entouré de deux grilles parallèles de plus de trois mètres de haut mais, par la suite, pour empêcher la solidarité de ceux qui manifestent leur soutien aux réfugiés enfermés, le Ministère de l'Intérieur a fait élever une troisième enceinte également couronnées de barbelés (consertinas).

Dans un rapport secret publié en décembre 1994, on pouvait déjà lire à propos d'une évasion de détenus: « … Certains ont subi des dégâts corporels durant la manœuvre, soit en s'accrochant aux consertinas (ce qui provoque des lésions profondes) soit en exécutant un saut mal contrôlé. Un évadé nigérian a d'ailleurs été retrouvé trois jours après son exploit dans un fossé par un cycliste (…). D'autres Nigérians sont restés coincés dans les consertinas. On ne pouvait plus les décrocher (…) Ils ont été placés en cellule d'isolement et n'ont pu être soignés que le lendemain vers 10 heures. (…) Il y avait du sang partout même sur le plafond des cellules… »

La politique d'enferment des réfugiés dans les centres de rétention et la pratique de les mettre en cellule d'isolement lorsqu'ils sont déprimés, agités ou qu'ils ont tenté de s'évader a déjà été la source de nombreux drames. Cette nouvelle mort tragique causée par la politique du gouvernement montre encore qu'il n'y a pas de politique humaine de fermeture des frontières.

Quand on enferme des innocents dans des centres fermés, il faut s'attendre à ce qu'ils essayent de s'évader et quand on enferme des personnes blessées ou mourantes dans des cellules d'isolement, il faut s'attendre à ce qu'elles meurent .

Frontières Ouvertes proteste contre cette mort évitable qui vient s'ajouter aux multiples victimes de la fermeture des frontières. Nous demandons la fermeture immédiate de tous les centres de rétention pour réfugiés, l'arrêt des expulsions et la régularisation sans conditions de tous les Sans-papiers, prisonniers d'une politique de régularisation-fichage qui n'aboutira qu'à de nouvelles expulsions et à de nouveaux enfermements où seront mis en danger de mort d'autres hommes et d'autres femmes.

Un appel est lancé pour un rassemblement à 16H lundi 16 octobre 2000 devant l'Office des Etrangers à Bruxelles. Frontières Ouvertes soutient cet appel. Si d'autres initiatives sont prises merci de les faire connaître.

Vos réactions sur azertanne@skynet.be de Anne Maesschalk.

Faible mobilisation ce lundi
by Frédéric Lévêque Tuesday October 31, 2000 at 01:07 PM
fredolev@hotmail.com

Pour information, le rassemblement devant l'Office des Etrangers n'a rassemblé qu'une bonne cinquantaine de manifestants face au traditionnel imposant dispositif policier.