Action de soutien aux victimes de la répression à Prague

Ce mercredi 27 septembre vers 16h30, une quinzaine de personnes a occupé la délégation départementale du Ministère de l'économie et des finances à Dijon, afin d'envoyer par fax un message de solidarité aux victimes de
la répression lors des évènements de ces derniers jours à Prague.
L'occupation s'est terminée au bout de quelques minutes, après qu'un fax ait été envoyé à l'ambassade de la République Tchèque à Paris, et fut suivie d'une distribution de tracts avec banderole dans le centre-ville
de Dijon.
Nous encourageons vivement les groupes, assos ou personnes concernées par la lutte anticapitaliste à organiser des actions de solidarité, des diffusions de tracts, des réunions d'information ou autre chose dans leur ville. L'enjeu est important !

Pour se tenir au courant, les dernières infos relatives aux manifs de Prague sont disponibles sur l'Independent Media Center de Prague (http://prague.indymedia.org) et mises à jour très régulièrement.

Ci-dessous, le fax envoyé à l'ambassade suivi du tract diffusé :

Dijon, 27 septembre 2000 :
occupation en soutien aux personnes victimes de la répression
des manifestations contre le sommet du FMI et de la Banque
Mondiale à Prague, les 26 et 27 septembre 2000.

A Prague, des milliers de personnes manifestent actuellement contre le FMI et la Banque Mondiale à l'occasion du 55° congrès annuel de ces institutions.

Hier, lors des manifestations d'opposition au sommet, la police a procédé à des centaines d'arrestations avec grande brutalité (on comptait environ 500 personnes arrêtées hier soir). Certaines personnes ont du être hospitalisées, beaucoup souffrant de membres cassés et/ou de contusions. Parmi ces manifestant-e-s arrêté-e-s puis incarcéré-e-s se trouvent beaucoup d'étrangers, venus d'Europe et d'ailleurs, que la police tchèque semble déterminée à expulser du territoire. Depuis ce matin en effet, un grand nombre de personnes arrêtées sont reconduites à la frontière allemande, sans avoir été autorisées à contacter un avocat, contrairement à ce que stipule la loi du pays. La police tchèque semble ainsi prête, en plus de la violence qu'elle exerce à l'encontre des
manifestant-e-s, à violer ses propres lois pour protéger à tout prix les institutions dirigeantes et réprimer la contestation.

Ce matin encore, des dizaines de personnes ont été arrêtées, dont certaines sans autre motif que de se trouver sur un lieu de rassemblement.
Ce matin encore, le "centre de convergence", important lieu d'organisation et de coordination des manifestations de Prague a été évacué par la police.

Après avoir interdit les manifestations et bloqué les frontières, les autorités tchèques font une nouvelle fois la démonstration des intérêts qu'elles défendent, en appliquant des méthodes totalitaires de répression de la contestation.

En occupant aujourd'hui le Ministère de l'économie et des finances nous tenons à affirmer notre solidarité envers toutes les personnes brutalitées par la police, arrêtées et incarcérées dans le cadre des manifestations de Prague. Scandalisé-e-s par la répression féroce mise en oeuvre pour épargner la quiétude des dirigeants, nous tenons à faire savoir ces méthodes et exigeons la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées comme la fin de toutes les mesures répressives !

tract distribué dans les rues cet après-midi :

Quand quelques turbulences troublent la quiétude des dirigeants...

Depuis quelques jours, des milliers de personnes se rassemblent à Prague pour protester contre le sommet du FMI (Fonds Monétaire International) et de la Banque Mondiale.
Le 26 septembre 2000, la mobilisation anticapitaliste a donné lieu à des affrontements violents entre les manifestant-e-s et les forces de l'ordre. Des vitrines de banques et de multinationales ont été brisées, des barrages policiers forcés : la lutte contre l'oppression capitaliste s'est de nouveau affirmée -- comme ce fut le cas à Seattle en novembre 99.

Nous voyons le FMI et la BM comme des figures de proue du système capitaliste (au même titre que l'Organisation Mondiale du Commerce). Ce système est en croissance exponentielle et doit être détruit. Nous
soutenons donc tous les actes de résistance entrepris contre les organisations telles que le FMI et la BM, les multinationales et leurs propriétés, ainsi que contre les institutions qui veulent contrôler nos vies. De même, nous supportons pleinement toute action entreprise contre la menace physique directe de la police. S'engager dans des actes de résistance physique et d'autodéfense est une réponse cohérente et souvent nécessaire à la violence répressive de l'Etat.

Le pouvoir se maintient et s'étend au niveau international par le biais d'organisations telles que l'OMC, le FMI et la BM, ainsi que par les liens entre les Etats des pays les plus riches du monde, la solidarité entre les autorités (comme à Prague où des policiers anglais, allemands et américains sont venus en renfort, et comme à Dijon où Europolice va rassembler des flics de toute l'Europe). La répression est omniprésente (comme le contrôle social), la police comme la justice protège les riches & dominants et la solidarité entre les populations opprimées/défavorisées est moins facile à mettre en place... Pourtant, il est de notre intérêt à tou-te-s d'être solidaires, d'unifier nos révoltes pour lutter efficacement contre ce monde où les un-e-s se nourrissent de la misère des autres, et pour y trouver, expérimenter et vivre des alternatives.

En conséquence, nous sommes solidaires de tou-te-s les manifestant-e-s brutalisé-e-s, blessé-e-s, arrêté-e-s, emprisonné-e-s à Prague le 26 septembre. Nous exigeons leur libération immédiate et affirmons que les véritables criminels ne se trouvent pas derrière les barreaux mais dans les banques, Etats et uniformes en tout genre !

arch/ive/ief (2000 - 2005)