arch/ive/ief (2000 - 2005)

PTB + : l’enquête.
6.130 réponses à cinq formulaires.

Traitement et présentation par Jan Hasaerts et Jo Cottenier.

Soins de santé gratuits et de qualité, moins d’impôts pour les travailleurs et plus pour les multimillionnaires, pas d’argent pour la guerre, davantage pour l’enseignement et la coopération au développement, un véritable emploi décent pour tous et gratuité des sacs-poubelles: telles sont les priorités.

Quel était l’objectif de nos enquêtes ?
Le PTB voulait prêter une oreille attentive à son large arrière-ban ainsi qu’à quelques groupes cibles que nous atteignons habituellement.
Depuis des années, nous travaillons sur des thèmes tels que l’emploi, la sécurité sociale ou ‘faire payer la crise aux riches’. Les gens que nous atteignons accordent-ils la même importance à ces thèmes ou ont-ils d’autres priorités ? C’est ce que nous avons voulu savoir.
Dans cinq communes (Herstal, Zelzate, Anvers, Schaerbeek et Genk) et trois parties de communes (Hoboken, Deurne et Borgerhout), nous concentrons nos forces sur l’élection d’un candidat aux prochaines élections communales. Nous voulions donc que notre enquête soit approfondie, particulièrement dans ces communes.

Quand les enquêtes ont-elles été réalisées ?
Entre le 1er mars et le 1er août.

Quelles enquêtes ont été établies à cette fin ?
Cinq formulaires d’enquête ont été élaborés.

Premièrement, un questionnaire général. Il comptait quarante propositions de notre programme, groupées par quatre en dix thèmes. Il a été utilisé dans les provinces d’Anvers, surtout à Anvers-ville et à Malines ; dans la province du Brabant, surtout à Schaerbeek ; en Flandre orientale et occidentale, surtout à Gand et en partie à Courtrai, Bruges, Alost et St-Niklaas ; dans le Hainaut, surtout à La Louvière, Marcinelle et Couillet.

Deuxièmement, une carte reprenant les dix mêmes thèmes que le questionnaire général.

Troisièmement, pour Herstal, Zelzate et Genk, nous avons élaboré trois questionnaires spécifiques différents. A Herstal, 29 propositions, groupées en cinq thèmes, ont été présentées. A Zelzate, 35 propositions groupées en six thèmes. A Genk, on a présenté un questionnaire de 35 propositions groupées en six thèmes.

Pourquoi différents questionnaires ?
Pour pouvoir mieux prendre la mesure de quelques problèmes régionaux. Par exemple à Herstal : la question de l’incinérateur d’Intradel. A Zelzate : les grands travaux d’infrastructure. A Genk : l’absence de cinéma local.
Une comparaison entre toutes les enquêtes n’est donc pas possible. Mais tel n’était pas notre objectif. Nous voulions nous faire l’idée la plus concrète possible dans les communes où nous menons campagne.

Combien d’enquêtes ont été réalisées ?

Total 6130
Questionnaire général 2863
Cartes 1353
Enquête Herstal 533
Enquête Zelzate 590
Enquête Genk 791

A Zelzate, cela représente 6% des électeurs.
A Herstal, un électeur sur quarante a répondu à l’enquête.

Comment les enquêtes ont-elles été établies et comment fallait-il les compléter ?
Le questionnaire général reprenait quarante propositions de notre programme. Ces propositions était regroupées en dix thèmes, avec chaque fois quatre propositions (voir formulaire en annexe). Le choix des dix thèmes a été déterminé par deux facteurs. D’abord, nous voulions proposer un vaste éventail de thèmes de société, recouvrant différents aspects de la vie. D’où ce choix de dix thèmes, y compris certains autour desquels nous travaillons moins. Ensuite, nous avions, pour ces dix thèmes, élaboré un programme de revendications. Nous voulions savoir ce que les gens estimaient être primordial.
Les participants à l’enquête devaient d’abord cocher, parmi les dix thèmes, les trois ou quatre plus importants à leurs yeux. De la sorte, ils étaient déjà obligés de faire un premier choix. L’emploi était-il considéré comme plus important que les services publics, par exemple.
Après ce choix, la personne interrogée pouvait cocher une ou plusieurs propositions dans les thèmes choisis. Nous pouvons en déduire, par thème, quelle proposition remporte le meilleur score.
Pour chaque thème, nous avions aussi prévu un espace ouvert, où la personne interrogée pouvait faire d’autres propositions ou remarques. Nous avons ainsi récolté un millier de brèves réactions.

Sur la carte figuraient les dix thèmes. Nous demandions aux personnes participantes de cocher les trois ou quatre plus importants à leurs yeux. Nous utilisions cette carte aux endroits – tels les marchés ou l’entrée des entreprises – où nous estimions que compléter l’ensemble du questionnaire aurait pris trop de temps.

En ce qui concerne les trois questionnaires spécifiques, les personnes interrogées pouvaient parcourir toute la liste et cocher ce qu’elles estimaient être le plus important.

Où l’enquête a-t-elle été réalisée ?
Pour 85% des réponses, l’endroit où l’enquête a été réalisée a été noté. Plus d’un tiers (35%) des enquêtes ont été faites dans l’une ou l’autre de nos maisons médicales. 17% aux bureaux de pointage et 16% via notre site internet.

Restrictions dans l’interprétation des résultats
Nous avons consulté quelques spécialistes pour le traitement des résultats de notre enquête. Ils nous ont conseillé de tenir compte de certaines restrictions lors de l’interprétation des données.

 Nous ne prétendons pas que notre enquête est une enquête d’opinion représentative, où toutes les couches de la population ont été interrogées. En raison du choix des endroits où nous avons mené l’enquête, une certaine sélection a déjà été opérée. Toutefois, ce n’est pas un problème étant donné l’objectif de notre enquête. Nous voulions en effet sonder une partie du groupe cible que nous atteignons généralement.
 Les spécialistes avancent que les gens de niveau socioculturel peu élevé sont souvent sous-représentés dans les enquêtes. Ils ne savent pas toujours précisément comment compléter un tel formulaire. Ou ils repoussent les enquêteurs qui les abordent dans la rue ou à leur porte. C’est précisément dans ce groupe que nous avons enquêté. Etant donné que, dans nos maisons médicales, nous ne faisons pas payer le ticket modérateur aux patients, c’est précisément cette classe sociale que nous atteignons.
 Un point fort de notre méthode de travail est que les trois quarts des enquêtes ont été complétées sur place. On obtient ainsi une réponse beaucoup plus personnelle que lorsque les questionnaires sont renvoyées par la poste. A domicile, les enquêtes sont souvent complétées par plusieurs personnes, ensemble, ce qui donne un résultat déformé.

Quelles priorités sont mises en avant?
En ce qui concerne le traitement des réponses au questionnaire général, nous suivons, dans un certain sens, la même voie qu’ont suivie les personnes interviewées en complétant l’enquête. Notre objectif était en effet de connaître les priorités.

Considérons donc d’abord quels sont les thèmes qui remportent le meilleur score. Puis voyons, pour chaque thème, quelle proposition a été choisie le plus souvent.

Quels thèmes remportent le meilleur score ?
Des 2.864 questionnaires généraux traités, il ressort qu’une personne interrogée sur deux (56 pour-cent) a coché le thème emploi. Ce thème obtient le score le plus élevé. Un peu plus de la moitié (53 pour-cent) a coché le thème sécurité sociale. Exactement la moitié (50 pour-cent) a opté pour moins d’impôts.

Ce ‘trio gagnant’ se démarque nettement des autres thèmes. Environnement et pour un monde juste figurent en quatrième et cinquième place, avec 44 pour-cent.

Les deux thèmes les moins cochés sont services publics et avoir son mot à dire. Selon les spécialistes, il s’agit de concepts plus vagues que, par exemple, l’emploi ou les impôts, pour lesquels les personnes interrogées peuvent plus facilement s’imaginer de quoi il s’agit. Les thèmes abstraits remportent toujours des scores moins élevés.

Si l’on additionne aux premiers résultats les résultats des 1.353 cartes – sur lesquelles on ne pouvait cocher que le thème –, ce sont les mêmes thèmes que l’on retrouve aux cinq premières places. Seul le classement diffère quelque peu.
L’emploi reste en première place. Moins d’impôts prend la place de sécurité sociale et se classe en seconde position. Pour un monde juste prend la place d’environnement et passe en quatrième position lorsqu’on additionne tous les résultats.

Pour nous, cette addition des résultats est surtout importante pour déterminer les priorités politiques dans notre travail, parce que nous tenons compte, ce faisant, de l’avis de 1.353 personnes de plus.

Quelles propositions remportent le meilleur score ?
Etant donné que les gens n’ont pas lu, de prime abord, toutes les propositions, nous ne pouvons pas comparer entre elles les résultats des quarante propositions. En effet, les personnes interrogées ont dû d’abord faire un choix parmi les différents thèmes.

Bien entendu, les résultats permettent de déduire combien de fois une proposition a été cochée. Et il est donc possible de les classer par ordre.

Classement par thème
Thème: emploi
Plus d’un participant sur deux (53 pour-cent) ayant coché le thème emploi a aussi coché un véritable emploi décent pour tous. Deux sur cinq (40 pour-cent) ont opté pour augmentation des salaires, minimum 40.000 BEF. Un petit tiers (29 pour-cent) veut moins de stress au travail et un petit quart (23 pour-cent) opte pour conversion des boulots ALE, des statuts bidon et des emplois intérimaires en emplois définitifs, à contrats à durée indéterminée.

Thème: sécurité sociale
En ce qui concerne le second thème – la sécurité sociale – six personnes sur dix (61 pour-cent) donnent leur préférence à soins de santé gratuits et de qualité car je cotise déjà suffisamment à la sécurité sociale. Moins de quatre sur dix (38 pour-cent) ont coché la pension à 60 ans, avec au moins 40.000 BEF par mois.

Thème: moins d’impôts
Pour le troisième thème – moins d’impôts – plus de six personnes sur dix (62 pour-cent) ont opté pour moins d’impôts pour les travailleurs, plus pour les multimillionnaires. 36 pour-cent ont coché la proposition impôt sur les grosses fortunes à partir de 15 millions.

Thème: environnement
En ce qui concerne l’environnement, plus de la moitié (52 pour-cent) a choisi la proposition gratuité des sacs-poubelles et de la collecte des ordures ménagères. 36 pour-cent ont choisi examens médicaux, soins de santé et traitements gratuits pour la population en cas de pollution de l’environnement.

Thème: pour un monde juste
Ici, sept personnes sur dix (71 pour-cent) ont résolument opté pour pas d’argent pour la guerre, davantage pour l’enseignement et la coopération au développement. 32 pour-cent veut l’accueil et l’hospitalité pour les réfugiés.

Nos conclusions
Les thèmes de nos affiches pour les élections communales sont basés sur ces résultats. Les priorités indiquées sont, pour ainsi dire, notre programme.

Quatre propositions parmi les cinq les mieux classées confirment quelques revendications politiques sur lesquelles nous travaillons depuis des années: ‘soins de santé gratuits’, ‘moins d’impôts pour les travailleurs, davantage pour les multimillionnaires’, ‘pas d’argent pour la guerre, davantage pour l’enseignement’ et ‘un véritable emploi décent pour tous’. Habituellement, nous accordons la plus grande énergie à la première et à la quatrième revendication.

En ce qui concerne la fiscalité, l’enquête confirme à nos yeux l’importance d’une rectification que nous avons opérée en octobre 1999. Jusque là, nous mettions l’accent sur ‘faire payer les riches’ sans nous prononcer sur la pression fiscale que subissent les salariés et appointés. Nous soulignons maintenant que la pression fiscale sur les travailleurs est trop élevée et qu’elle doit donc être abaissée. Bien sûr, nous continuons à soutenir une mesure contre les riches telle que l’impôt sur les grosses fortunes. Nous sommes pour plus de justice fiscale, qui ferait effectivement porter les charges les plus lourdes par les épaules les plus larges. Il s’agit pour nous des multimillionnaires et milliardaires. En fin de compte, nous estimons que l’Etat a besoin de plus d’argent pour financer tous les besoins sociaux. Les résultats de l’enquête témoignent, par exemple, d’une grande préoccupation envers l’enseignement.

Une constatation importante pour nous est que, bien que le thème emploi ait été le plus prisé et que, sous ce thème, 817 personnes (30 pour-cent) aient opté pour un véritable emploi décent pour tous, trois autres propositions reprises sous d’autres thèmes ont été cochées par davantage de participants.

Ainsi, 924 personnes ont coché soins de santé gratuits et de qualité pour toute la population, car je cotise déjà suffisamment à la sécurité sociale. Cela représente une sur trois (33 pour-cent) du total des enquêtes remplies.
891 personnes (31 pour-cent) ont opté pour moins d’impôts pour les travailleurs, plus pour les multimillionnaires et 857 (30 pour-cent) pour pas d’argent pour la guerre, davantage pour l’enseignement et la coopération au développement.

Ce dernier résultat est remarquable. Sous le thème relativement général de pour un monde juste, nous observons une préférence nette pour une proposition. Sept personnes sur dix l’ont choisie. Sans doute ce résultat révèle-t-il le souci d’un enseignement de qualité pour les enfants. 589 personnes (21 pour-cent) ont en effet aussi coché plus de profs et d’argent pour un enseignement gratuit et de qualité sous le thème jeunes. Etant donné que nous avons interrogé davantage de personnes dans le groupe des 25 à 45 ans, par rapport à l’ensemble de la population, et moins dans le groupe des moins de 18 ans, ce thème ne réalise pas son score grâce aux jeunes eux-mêmes mais grâce aux personnes d’âge actif.

Ce qui frappe aussi, c’est que, sous le cinquième thème – environnement – plus d’une personne sur deux (52 pour-cent) parmi celles qui ont opté pour ce thème, opte pour la gratuité des sacs-poubelles et de la collecte des immondices. Nous en avons tenu compte immédiatement dans notre campagne. Chez beaucoup, l’insatisfaction est grande à propos de ces sacs-poubelles très chers. Pour nous, il faut mettre cela en relation avec le thème de la fiscalité. Les sacs-poubelles coûteux sont en fait une forme d’impôt déguisé. C’est ici aussi que se croisent la politique nationale et la politique communale. Parce qu’au niveau national, on épargne trop les multimillionnaires et qu’on refuse de prélever un impôt sur les grosses fortunes, de nombreux besoins sociaux ne sont pas rencontrés. De plus en plus, on présente la facture aux consommateurs. C’est ce que nous voulons inverser.

Enfin, la plupart des résultats révèlent une contradiction entre ce que la population estime important et ce que fait l’actuel gouvernement – ou ce qu’a fait le précédent.
Prenons le cas des soins de santé. Six personnes sur dix veulent la médecine gratuite. Mais les gouvernement précédents ont au contraire augmenté à 25 reprises le ticket modérateur depuis 1994. Et le gouvernement actuel n’a apporté aucun changement en la matière.
Ou prenons l’emploi. Six personnes sur dix veulent un véritable emploi décent. Selon les chiffres du Conseil Supérieur pour l’Emploi (avril 1999), trois emplois sur quatre (90.000 sur 120.000) qui ont été créés entre 1994 et 1998 sont des emplois temporaires. 280.000 personnes sont mises au travail via des bureaux d’intérim, soit six fois plus qu’en 1985.

Résultats de Zelzate, Herstal et Genk

Zelzate
A Zelzate, on a présenté 35 propositions groupées en six thèmes. 590 personnes ont répondu au questionnaire. Sept sur dix ont coché le thème Gezond Zelzate (Zelzate sain). Sous ce thème, huit sur dix ont coché la collecte gratuite des immondices pour les ménages. On refuse l’introduction de la pesée des immondices par chips informatique. Distribution gratuite de silos composteurs à qui en fait la demande. Le parc à conteneurs doit rester gratuit, y compris pour les appareils ménagers usagés.
Un peu plus d’une personne sur dix estime le thème Leefbaar Zelzate (Zelzate habitable) important. Sous cette rubrique, deux tiers (67%) ont coché sécuriser le pont pour les usagers de la route vulnérables. Ils veulent une interdiction de lever le pont aux heures de pointe. Un peu moins de la moitié de l’ensemble des participants (47%) a opté pour le thème Veilige gemeente (une commune sûre). Les deux tiers d’entre eux veulent l’arrestation des grands trafiquants connus.

Herstal
A Herstal on a présenté 29 propositions, groupées en cinq thèmes. Des 533 enquêtes traitées, il ressort que deux tiers des participants (67 pour-cent) opte pour: La collecte, le tri, le recyclage et le traitement des déchets doivent être gratuit pour la population. Un pourcentage un peu moindre (64 pour-cent) a coché Traquer et arrêter les grands trafiquants de drogue, afin de protéger les jeunes. 62 pour-cent demandent des soins de santé gratuits et de qualité pour toute la population. Trois sur cinq demandent: Construire plus de logements sociaux afin que ceux qui y ont droit puissent effectivement l'acquérir ainsi que des Mesures contre les propriétaires privés qui demandent des prix exorbitants pour des taudis.

Genk
A Genk, on a présenté un questionnaire de 35 propositions groupées en six thèmes. Dans la pratique, de nombreuses personnes ont parcouru l’ensemble des propositions et coché ce qu’elles estimaient important. Des 791 réponses, il ressort qu’un peu plus de la moitié (51 pour-cent) de l’ensemble des participants a coché: En cas d’hospitalisation, aucun acompte ne peut plus être demandé. Tous les frais doivent être remboursés par la mutuelle de sorte qu’en fin de compte, l’hospitalisation ne coûte rien au patient.

Un peu moins de la moitié (49 pour-cent) a opté pour: Pas de stress au travail : ne pas presser les gens mais engager plus de travailleurs avec un contrat fixe. En troisième place, 48 pour-cent ont opté pour la gratuité des sacs-poubelles et de la collecte des immondices, pas de taxe d’environnement pour les familles. Deux participants sur cinq (39 pour-cent) veulent: Davantage de logements sociaux, de meilleure qualité et meilleur marché. Ces logements doivent aussi être accessibles aux personnes âgées et aux utilisateurs de chaises roulantes. Et deux sur cinq (39%) veulent aussi une augmentation des salaires