Nouvelle rafle à St Gilles by CCLE Diffusion Monday September 18, 2000 at 12:11 AM |
Arrestations arbitraires de candidats à la régularisation
BRUXELLES. ó 17/09/2000 ó La police de Saint-Gilles a procédé ce
dimanche à une nouvelle rafle sur différents lieux de travail (société
de nettoyage, boulangerie, boucherie...). La plupart des personnes
arrêtées sont des candidats à la régularisation qui travaillaient
régulièrement, en application de la circulaire Onckelinckx. Ils ont été
relâchés, après plusieurs heures de privation de liberté non motivée
puisquíils portaient sur eux les documents attestant de leur situation.
Les autres seraient des personnes en ìséjour illégalî, qui seront mises
à la disposition de líOffice des Étrangers.
Selon le commissariat de Saint-Gilles, il síagirait díune initiative de
la police communale, mais les policiers ont díabord présenté leur action
comme une inspection díhygiène. Selon une autre source, cíest
líinspection du travail qui serait à líorigine de líopération.
Trois conseillers régionaux (Écolo et PS) ont demandé díentrer au
commissariat pour constater les conditions de détention et rencontrer
les détenus, en vertu de la loi qui les autorise à visiter tout lieu de
détention. Cela leur a été refusé par la police.
Il faut savoir que de nombreux candidats à la régularisation ont
introduit des demandes de permis de travail provisoire, parfois depuis
avril, sans que líORBEM ne daigne leur répondre, et quíils se trouvent
donc dans une situation de non-droit qui peut être interprétée en leur
défaveur par la police ou líinspection du travail, voire même par
líOffice des Étrangers.
À quelques semaines des élections communales, la police de Saint-Gilles
síest donc une fois de plus livrée à une rafle, comme elle líavait fait
au début de la période de régularisation. Les propos que nous avons
entendus de la part des policiers sont édifiants: selon eux, le
renforcement des contrôles sont une conséquence directe de la
régularisation. Cíest exactement ce quíavait écrit Charles Picqué dans
sa lettre aux propriétaires, lorsquíil les dissuadait de loger des
sans-papiers.
Le Collectif s'insurge contre ce climat de terreur instauré par les
autorités qui avaient précédemment répété sur tous les tons quíil
fallait ìinspirer la confianceî.
Le travail clandestin níest pas un problème de ìsécuritéî, mais un fléau
social qui ne se combat pas en arrêtant des travailleurs mais en
octroyant à tou(te)s les mêmes droits: au séjour, au travail, à la
protection sociale, à la participation politique et syndicale.
La banalisation des rafles transforme notre pays en une souricière, et
permet à l'extrême-droite de se renforcer passivement: ses slogans sont
mis en pratique par les institutions ìdémocratiquesî.