Il fera chaud à Prague by Bert De Belder Wednesday September 06, 2000 at 06:22 PM |
La terre est ronde, mais elle ne tourne pas rond. Une manière de résumer la globalisation très contestée.
Le monde est un village. Grâce au progrès technologique, tout le monde est relié à tout le monde. La culture du monde entier se retrouve dans notre assiette, dans notre chaîne hifi et sur nos écrans de télévision. Via internet, nous pouvons lier des amitiés en Nouvelle Zélande, en Afrique du Sud ou en Argentine. Notre ordinateur, notre motocyclette ou notre voiture sont composés de pièces produites dans trois, quatre voire dix pays différents.
Et pourtant la terre ne tourne pas rond: 500 millions de personnes mènent une vie relativement confortable, alors que 5,5 milliards de personnes vivent dans le besoin: privés d'emploi, de terre, de toit, de papiers, de droits- L'année dernière, la fortune des deux cents personnes les plus riches du monde a augmenté en moyenne de 1.000 francs par... seconde. Mais les 582 millions d'habitants des pays les plus pauvres possèdent tous ensemble dix fois moins que ces deux cents superriches.
Ce fossé criminel a été creusé, maintenu et encore approfondi par les grandes multinationales, banques et sociétés boursières. Celles-ci fonctionnent selon un seul et même principe: réaliser le maximum de bénéfices. Elles bénéficient de l'aide du Fonds Monétaire International (FMI), qui impose à tous les pays du monde l'économie de marché ainsi qu'un carcan budgétaire visant à rembourser leur dette extérieure. Ainsi que de la Banque Mondiale, qui impose à tous les pays un modèle de développement occidental. Et de l'Organisation mondiale de commerce (OMC) qui organise le commerce mondial au profit des multinationales. Et de l'Otan qui intervient militairement si les autres scénarios ne donnent pas satisfaction. Ensemble ces institutions forment une Bande des Quatre redoutable, qui fait des millions de victimes.
Mais les membres de cette bande n'agissent plus à leur guise. En décembre 1999, la mobilisation populaire massive a paralysé la conférence de l'OMC à Seatlle. En avril, même scénario à Washington, où FMI et Banque mondiale tenaient leur sommet de printemps. Durant l'été, il y a eu le procès du leader paysan José Bové à Millau en France. De plus en plus de personnes exigent la suppression de la dette du tiers monde.
Et bientôt, il y aura Praque, où le FMI et la Banque Mondiale se réuniront du 22 au 28 septembre pour évaluer et réorienter leur politique, en présence de ministres des Finances. Une nouvelle occasion pour le mouvement de protestation international d'exercer une pression et d'exprimer ses critiques dans la rue.
Durant les réunions officielles, nombre d'associations organiseront des meetings, des débats et des manifestations (pacifiques). Les artistes organiseront du théâtre de rue, des animations, des performances artistiques, des concerts.... Ils afflueront à Prague par dizaines de milliers.
- Samedi 23 septembre: Manifestation «Stop FMI», une initiative tchèque des Jeunesses Communistes, de la fédération des syndicats de Bohème, Moravie et Silésie, du Parti socialiste démocratique, du Mouvement pour une société juste, de l'Organisation ouvrière socialiste.
- Dimanche 24 septembre: manifestation de Jubilé 2000, une organisation internationale pour l'annulation de la dette du tiers monde.
- Mardi 26 septembre: manifestation de l'Inpeg (Initiative contre la globalisation économique), dont les membres estiment que «l'évolution actuelle ne peut être contrecarrée par le seul lobbying auprès des institutions. Nous visons plutôt sur un mouvement à la base - syndicats, chômeurs, petits paysans et paysans sans terre, activistes de l'environnement, organisations politiques radicales et démocratiques. (...) Notre alternative est une société qui n'est pas basée sur le bénéfice de quelques-uns mais sur les besoins réels de la majorité et sur les principes de solidarité, d'aide mutuelle et de développement durable.» (http://inpeg.ecn.c2)