arch/ive/ief (2000 - 2005)

Fehriye Erdal remercie la presse et l'opinion publique
by Raf Custers Tuesday August 29, 2000 at 10:10 PM
raf.custers@euronet.be

La déclaration de Fehriye Erdal du 28 aôut 2000

Le 28 aôut 2000 A LA PRESSE ET A L'OPINION PUBLIQUE REMERCIEMENTS POUR VOTRE SOUTIEN! Le 16 aôut dernier, j'ai achevé ma grêve de la faim demandant ma libération entamée le 14 juillet soit au bout de 34 jours, suite à ma sortie de prison. A peine un jour aprËs ma libération, l'adresse de mon assignation à résidence a été divulguée contrairement au conclusions de nos négociations avec le ministre de l'intérieur qui prévoyaient que l'adresse demeurerait confidentielle. Par conséquent, ma sécurité courrait un risque. Mon adresse étant révélée et les règles de sécurité étant outrepassées, j'ai décidé de reprendre ma grève de la faim. Durant cette période, nous avons informé le ministère belge de l'intérieur quant à nos revendications. De nouvelles négociations ont abouti à ce que je puisse changer d'adresse. J'ai ainsi acquis la liberté de pouvoir m 'exprimer. A propos de mon enlèvement par l'Organisation de la Sûreté Nationale, les services secrets de la Turquie, dans le cadre d'une opération secrète, on nous a fait savoir que les autorités belges interrogeraient leurs homologues turcs pour faire la lumière sur ces intentions. Suite à mon changement d'adresse, j'ai décidé de poursuivre mon action de grève de la faim jusqu à l'obtention d'une garantie de visu que les engagements relatifs aux mesures de sécurité sont respectés. Précisons que la presse a abondamment couvert les événements survenus durant ce délai. Nous avons reçu un grand nombre de réactions favorables. Le soutien de la presse et de l'opinion publique à mon action de grève de la faim et à ma cause en général a été une source de joie et de confiance. Il reste à ce que l'on délibère sur la question de l'expulsion vers un pays tiers ou sur la réponse relative à la reconnaissance de mon droit d'asile. Nous espérons et nous attendons que la presse et l'opinion publique continuent à apporter leur appui durant cette période. Ayant obtenu satisfaction concernant la confidentialité de l'adresse, j'ai décidé de faire une interruption dans mon action de grève de la faim en la date du 28 aôut, après 45 jours de grève de la faim. Il subsiste toutefois une possibilité de reprise de la grève de la faim en cas de nécessité, selon l'évolution de l'affaire. Car je n'ai d'autre moyen de me défendre si ce n'est mon corps. En effet, en cas d'expulsion, je n'ai aucune garantie pour ma sécurité. Je demande à ce que l'on me reconnaisse en tant que réfugiée. L'acquisition d'une garantie pour ma sécurité ne sera définitive qu'à travers la reconnaissance de mon statut de réfugiée. Je suis contrainte d'utiliser mon corps pour ma sécurité. Je tiens en outre à remercier pour l'intérêt, le soutien et la solidarité manifestés tout au long de ses 45 jours de grève de la faim: Toutes les instances, les associations, les organisations de masse démocratiques, les partis et les syndicats pour leur sensibilité... Tous les membres de la presse qui ont contribué à la création de cette solidarité... Tous les amis et camarades qui, durant mes onze mois de captivité, ont manifesté leur soutien en se mobilisant devant la prison et les tribunaux, en été comme en hiver, dans le froid, sous la pluie et sous la neige... Tous les amis du Comité pour la Liberté de Fehriye qui, en grève de la faim depuis le 5 aôut dernier, ont parcouru une grande partie de la Belgique, la plupart du temps à pied... Tous les détenus du DHKP-C de Turquie et d'Europe qui, le 24 aôut dernier, ont entamé une grève de la faim de cinq jours en solidarité et qui ne m'ont jamais quittée à travers leurs lettres... Tous les amis qui m'ont soutenu par une pétition, qui m'ont envoyé des quatre coins du monde des messages de soutien, qui ont téléphoné pour manifester leur sympathie, qui ne m'ont pas laissée seule avec leurs lettres et leurs e-mails... Tous les révolutionnaires, chiliens, colombiens, philippins... qui n'ont pas ménagé leur solidarité... Mes médecins qui se sont dépensés avec beaucoup de dévouement et qui ont veillé à ma santé avec miticulosité... Mes avocats qui, jour et nuit, 11 mois durant, ont peiné avec hardiesse, à faire valoir nos droits et notre justice. JE VOUS REMERCIE. C'est grâce à vous que nous en sommes arrivés là. Avec la conviction que nous resterons ensemble dans les épreuves à suivre, je vous souhaite beaucoup de succès dans votre travail. Salutations amicales Fehriye ERDAL mailto: fehriye@mail.com