arch/ive/ief (2000 - 2005)

Cette expérimentation était conduite par le centre technique interprofessionnel des oléagineux métropolitains, dont le conseil d’administration est composé de semenciers, producteurs, négociants et techniciens et dont les financements sont en majeure partie publics.
Aujourd’hui en Ariège, la mobilisation contre les OGM bat son plein autour du collectif. En effet le 5 septembre sera la journée à Foix, du procès opposant le CETIOM à quatre inculpés choisis par le juge pour leur appartenance syndicale (Confédération Paysanne), associative (Olmes-Ecologie) ou politique (Les Verts).
Or, le fauchage de la parcelle de colza a bien été revendiqué par 300 personnes indépendantes et responsables, comme un acte de désobéissance civile.
Ces raccourcis judiciaires ne sont-ils pas l’expression de l’embarras des pouvoirs publics devant une opinion de plus en plus critique sur la question des OGM ?
Alors que le dernier sondage de l’IFOP (Libération du 3 août) montre que 73°/° des français se disent inquiets de l’introduction d’OGM dans leur alimentation et que 58°/° déclarent ne pas faire confiance aux pouvoirs publics pour prendre les bonnes décisions en matière d’OGM, ce procès ne tournerait-il pas à la parodie ?
Ne deviendrait-il pas celui que les citoyens seraient en droit de faire à une logique marchande qui va de la recherche dite “publique” à la mondialisation dite” libérale”, en passant par la passivité, voire la complicité des pouvoirs politiques?
De plus comment condamner l’acte de fauchage d’un hectare de colza, alors que cette expérimentation s’est déroulée dans la quasi-clandestinité en mettant la commune du lieu devant le fait accompli et que, par ailleurs, les pouvoirs publics ont bien du reconnaître, sous la pression de l’opinion, la nécessité de détruire les 600 hectares de colza pollués génétiquement du printemps dernier ?
Que dire des 46 hectares de soja récemment révélés ? Les 4600 hectares de mais du sud-ouest, eux, poussent toujours, preuve que le passage en force des OGM via la complicité des pouvoirs publics est toujours possible.
Que doit-il ressortir de ce grand rassemblement ? Que lutter contre les OGM c’est lutter contre la dépendance alimentaire des pays du tiers monde, mais aussi contre l’exclusion dans les pays riches.
En effet derrière les OGM se cachent les multinationales qui organisent le contrôle généralisé de la planète (agriculture, santé, information; services, culture, éducation ...).
Sous prétexte de nous bâtir “le meilleur des mondes”, elles utilisent des moyens de pression et de terreur pour étouffer toute alternative. Elles déresponsabilisent les états nations, elles culpabilisent les chômeurs désignés comme parasites, exigent la flexibilité des travailleurs, elles pillent le Tiers-monde, fabriquent des sans papiers... la liste est longue et fait partie de notre quotidien.
En réponse à cette offensive, la désobéissance civile permet à chacun de se réapproprier ses droits et ses devoirs de citoyen. A l’instar de celui de Millau, ce procès sera l’occasion pour la société civile de marquer son refus d’une technologie qu’elle considère aujourd’hui comme un des leviers de cette mondialisation.
Des individus responsables ont pris le risque de fortes amendes et même d’emprisonnement parce qu’ils ont jugé que la violence faite à la planète et à ses habitants était inacceptable.
Le collectif “OGM danger 09 “est une association loi de 1901, crée en
1999 suite au fauchage collectif de la parcelle de colza. Il est
composé d’individus autonomes comme d’individus appartenant à des
mouvements syndicaux (confédération paysanne), associatifs (ATTAC...),
ou politique (Les Verts) . Toute communication concernant le procès
est faite au nom de ce collectif et non d’un seul de ces
représentants. Contacts: 05 61 65 80 70
LISTE ET REFERENCES DES 4 INCULPES :
Marc BOSSON :
46 ans
Agriculteur à Castelnau -Durban
Président de la Confédération Paysanne de l’Ariège

Fernand ODON :
44 ans
Technicien du textile en recherche d’activité
Président de l’association Olmes-écologie
Membre des Verts de l’Ariège

Françoise MATRICON :
62 ans
Conseillère d’éducation populaire, Ministère Jeunesse et Sport Porte-parole départementale de Verts de l’Ariège Siège au conseil d’administration du comité écologique ariégeois Membre fondatrice du SEL Pyrénéen et de l’Alliance Paysans. Consommateurs. Ecologistes.
Bernard VOEGELI :
43 ans
Géomètre
Conseiller municipal Vert à Foix
Président de l’association “des pays et des hommes”

PROGRAMME DE LA JOURNEE DU 5 SEPTEMBRE
Dés le matin : accueil, mise en place de la manifestation, actions d’appel, charivari 13h : Rassemblement place St-Volusien et montée vers le tribunal. 14h : Début du procès.
15 h - 19h : Animations, théâtre de rue, films, stands militants et
forums
Forums :
O.G.M. Recherche publique, responsabilités et finalités J.P. Berlan (économiste et directeur de recherche à l’INRA), G. Le Fur (Confédération Paysanne Conseil Economique et Social)
Une terre un toit, un droit planétaire
J.B. Euraud (association Droit au logement)
Droit paysan
Confédération paysanne
Longomaî

La désobéissance civile face à la raison d’état
J.J. Gandini ( juriste, écrivain et rédacteur en chef de la revue “réfraction”)
Mouvement d’immigration des banlieues
Sans- papiers
Inculpés de Fumel

Criminalisation des mouvements sociaux et répression des individus “gênants” sans papiers, sans justice et sans droits J.E. Sanchez (inculpé Mac-Do de la Confédération Paysanne) Maurad Rabhi (ex délégué CGT des ex-salariés des usines Cellatex de Givet)
Myriam Keinoudi (association “9BIS” du Mirail, pour rendre justice à Habib tué par la police...)
19h - 21h : Apéritif- concert
Débat public “Faut-il avoir peur des OGM? Faut-il des OGM ?”avec la
participation des témoins du procès et des intervenants des forums et
cités ci-dessous
à partir de 21h : Compte-rendu du procès, commentaires, prises de
parole en musique avec la participation de Claude Sicre; concert , bal
etc etc
PARTICIPANTS
José Bové (Confédération Paysanne) - Arnaud Apotecker (Greenpeace) - Jean-Pierre Berlan (directeur de recherche à l’INRA, économiste) - Guy Le Fur (Conseil économique et social) - Vincent Espabne (observatoire de la mondialisation) - François Dufour (Vice-président d’Attac et ex-porte-parole de la Confédération Paysanne) - Jean-jacques Gandini (juriste et rédacteur en chef de la revue “réfraction” - Pierre-Henri Gouyon (professeur à la faculté d’Orsay) - Pierre Rhabi (expert international en sécurité alimentaire et du développement des pays du Tiers-monde) - Claude Sicre (musicien et militant de quartier à Toulouse) - Jean-Baptiste Eyraud (association Droit au logement) - Et tant d’autres associations et individus anonymes.