Sous la pression du FMI, la Zambie a bradé ses mines de cuivre en les privatisan by source : AFP Friday August 25, 2000 at 07:10 PM |
Sous la pression du Fonds Monétaire International (FMI), la Zambie a bradé ses mines de cuivre en les privatisant. Depuis, le métal rouge, qui représentait 90% des recettes du pays, est aux mains de multinationales qui se sont empressées de licencier des milliers de Zambiens.
Sous la pression du Fonds Monétaire International (FMI), la Zambie a bradé ses mines de cuivre en les privatisant. Depuis, le métal rouge, qui représentait 90% des recettes du pays, est aux mains de multinationales qui se sont empressées de licencier des milliers de Zambiens.
L'économiste Inyambo Mwanawina qualifie de "catastrophe nationale" la vente en octobre 1999 des mines de Nchanga, Konkola et Nampundwe au géant sud-africain Anglo-American (ACC) et celle en février dernier des mines de Nkana et Mufulira à la firme canadienne Quantum Minerals.
Les bailleurs de fonds occidentaux avaient suspendu en 1997 leur aide à la Zambie, l'un des pays les plus pauvres au monde, en exigeant la privatisation de la compagnie minière nationale, la Zambia Consolidated Copper Mines (ZCCM)
Etranglé par sa dette extérieure de 6,5 milliards de dollars, la Zambie s'exécuta. "Les multinationales ont profité de la situation", remarque M. Mwanawina. "Elles ont dicté leurs conditions", ajoute-t-il.
Les concessions faites à AAC paraissent particulièrement avantageuses aux observateurs. Ainsi la multinationale a obtenu d'acheter trois mines, dont le gisement inexploré et prometteur de Konkola pour 90 millions de dollars mais n'en a payé que 30 à la signature de l'accord tandis que le reste devra être versé en plusieurs fois d'ici 2006.
Mais parallèlement, l'AAC a vendu des intérêts qu'elle possédait dans la ZCCM pour un montant de 30 millions de dollars et le ministre des Finances Katele Kalumba n'a jamais pu indiquer à la presse le montant exact versé dans les caisses de l'Etat.
L'AAC a également obtenu de ne payer que 25% (au lieu de 35%) de taxe sur les societes et sera exempté de taxe à l'importation pendant les 20 prochaines années.
"Les privatisations ont rapporté des sommes négligables à l'Etat dont les caisses sont déjà vides", dit M. Mwanawina.
En revanche, la fragile économie zambienne doit déjà supporter les coûts de telles privatisations, notamment sur le plan social.
Ainsi, abandonnant les garanties verbales qu'elle avait donné au gouvernement, AAC a déjà signifié leur congé à quelque 9.000 de ses 30.000 employés qui sont venus grossir les rangs des chômeurs, déjà estimés à plus de 50% de la population. Contactée par l'AFP, la compagnie AAC s'est refusée à tout commentaire sur ces licenciements et sur les concessions consenties par le gouvernement zambien.
De son côté, la FQM s'est empressée de licencier tous les cadres zambiens et de les remplacer par des expatriés canadiens ou zambiens.
Les conséquences sociales de ces licenciements sont énormes car dans la "ceinture de cuivre" qui passe au nord de la Zambie la grande majorité de la population dépendait de la ZCCM qui fournissait un toit à ses travailleurs et à leur famille, des centres médicaux, des écoles, des routes ...etc...