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Dette = mort
by Pedro Casáldaliga,: Le Grain de sable Tuesday July 11, 2000 at 12:07 PM
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Naître endetté, vivre endetté, mourir endetté. c'est le destin de tous les pauvres du Tiers Monde, la fatalité de notre Amérique. Et être ainsi endetté équivaut à être interdit de vie. La Dette Externe est la mort interne.

Pedro Casáldaliga,

Evêque de Sao Félix do Araguaia, MT ( Brésil)

Naître endetté, vivre endetté, mourir endetté. c'est le destin de tous les pauvres du Tiers Monde, la fatalité de notre Amérique. Et être ainsi endetté équivaut à être interdit de vie. La Dette Externe est la mort interne.

Nous finissons par nous habituer à cette guerre totale, la plus meurtrière de toutes celles que l'histoire de l'humanité n'aie jamais connu. L'expression maximale de la domination internationale. Le plus grand crime du capitalisme. Guerre, domination, crime, d'un autre côté, cyniquement justifiés dans le Droit International: il s'agit d' une dette, et la dette est un droit comme un devoir, et les dettes se paient.

Nos hommes politiques, les accords internationaux, la conscience démobilisée ou subordonnée font de la Dette Externe la Constitution réelle de nos peuples opprimés. A cause de la dette, nous ne pouvons pas faire de Réforme Agraire, à cause de la dette, nous ne pouvons nous occuper ni de la santé ni de l'éducation ni des salaires.

Rejeter la Dette est de l'ingénuité politique, une fugue historique, de l'irresponsabilité économique. Et nous continuons à payer, non pas la Dette, mais à peine ses intérêts : 11 mille millions de dollars par an de notre maigre Brésil!

Les Eglises historiques, dans ce pays, sans populisme ni irresponsabilités, par principes éthiques et par exigence évangélique élémentaire, ont d'ores et déjà déclaré ensemble que la Dette Externe est immorale: elle ne peut être payée et elle ne doit pas être payée.

Mais le sens commun et les statistiques honnêtes savent très bien que nous avons déjà payé cette Dette, avec les intérêts d'exploitation, de misère et de mort.

Si une quelconque solidarité conjointe peut sauver notre Amérique de l'effondrement économique et social auquel le Premier Monde et ses mécanismes nous condamnent, ce serait la volonté conjuguée, latinoaméricainement » unie, de ne pas payer la Dette Externe.
Il sera toujours plus ingénieux, plus cynique, plus suicidaire de payer pour mourir, pour voir nos peuples annihilés par la faim, par les maladies, par la marginalisation mondiale Contre la Dette Externe, la Dignité Continentale Intégrale.

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Traduction : Veronica Jubera, coorditrad@attac.org
Parution Correo informativo n°43 informativo@attac.org