arch/ive/ief (2000 - 2005)

Autriche: La Loi et l'Ordre
by RAW Friday June 30, 2000 at 12:33 AM

Dans la nuit du 3 mai, Richard W. (26 ans) originaire de Sierra Leone, a été retrouvé mort dans sa cellule d'une institution pénitentiaire de Vienne destinée aux jeunes délinquants.

Dans la nuit du 3 mai, Richard W. (26 ans) originaire de Sierra Leone, a été retrouvé mort dans sa cellule d'une institution pénitentiaire de Vienne destinée aux jeunes délinquants. Richard W. avait été arrêté le 1er mai (exactement un an après le décès de Marcus Omofuma, lors de son transport par la police autrichienne) et battu par la police selon des témoins oculaires. Le gouvernement a imposé un arrêt des informations à ce sujet. Le rapport officiel de l'autopsie a précisé que Richard W. est décédé sous l'effet de stupéfiants, mais ce rapport fourmille de contradictions.

Le lendemain matin, quelques heures après le décès de Richard W., Lubinor B. (40 ans), originaire de Slovaquie, était retrouvé mort dans une cellule d'un département de police de Vienne. Cette nouvelle a été maintenue secrète durant plus d'une semaine. Selon le rapport d'autopsie provisoire, la victime présentait une forte concentration de marihuana dans l'urine, ainsi que des traces de Méthadone et d'antidépresseurs.

Le 19 mai 2000, un revendeur présumé de marihuana a été abattu par la police. Imre B. n'était pas armé et aucune trace de stupéfiant n'a été découverte dans sa voiture, dans laquelle il a été tué. La police a déclaré que sa mort n'avait pas été causée intentionnellement.

Le gouvernement FPOe-OeVP avait promis un durcissement de sa politique des stupéfiants... C'est fait : 3 morts en 3 semaines, faisant suite au slogan pré-électoral du FPOe "Pas de pitié pour les dealers". Peu importe que les victimes aient été effectivement dealers ou non.

Une centaine de personnes ont tenté de manifester contre la violence policière, à la suite de ces trois morts, le 20 mai à Vienne. Dès le début, la police a mis en ¦oeuvre une stratégie d'escalade. Casques, boucliers, matraques et surveillance par hélicoptères... Un officier a déclaré : "Aujourd'hui, il y aura une émeute."

Après l'arrivée du WEGA (la brigade de police spéciale de Vienne, comprenant nombre d'électeurs du FPOe), les forces de l'ordre ont commencé le matraquage des manifestants.

Vingt-quatre personnes ont été mises à l'écart et battues par la police durant plusieurs heures. La foule a été repoussée par les cordons de police et frappée sans raison ! Au moins quatre personnes ont été blessées. Les ambulances étaient déjà sur place avant le début de l'émeute policière et on pouvait voir le sang des manifestants à proximité des ambulances. Après trois heures et demie, la quasi-totalité des 24 personnes du groupe encerclé ont été autorisées à quitter les lieux. Une d'entre elles a été maintenue en prison durant quelques heures.

Avant l'assaut de la police, un article est paru dans le plus lu des journaux autrichiens, le "Neue Kronenzeitung" (qui avait publié plusieurs articles sur les "dealers nigériens" et les activistes de gauche). Cet article avait annoncé des émeutes causées par des "anarchistes extrêmement violents" lors d'une manifestation de masse le 20 mai (alors qu'aucune manifestation n'était prévue pour ce jour), ce qui autorisait des assauts violents de la police, à titre préventif.

La situation en Autriche est de plus en plus difficile et de fortes vagues de répression sont menées contre les activistes de gauche, relayées notamment par des articles du "Neue Kronenzeitung". Pour les personnes de couleur et les porteurs de "mauvais passeport", l'Autriche est dangereuse et même menaçante depuis longtemps !

(Triste) post-scriptum : le 17 mai , un réfugié afghan de 5 ans est décédé. De "vrai Autrichiens", un médecin, un gérant d'hôtel, l'ambulancier... ont refusé toute assistance jusqu'au décès de l'enfant. Cet incident a été rendu public une semaine plus tard.