Une lettre du Pt BEN ALI by Zine Friday June 16, 2000 at 10:04 PM |
Palais de Carthage - Carthage |
"Je ne suis pour rien dans les violences contre les manifestants à Bruxelles" déclare le Pt Ben Ali
Zine Ben Ali
Pt de la République Tunisienne
Palais de Carthage
Carthage - Tunisie
à
M Juan Domingo
64, Avenue Armand Huysmans
1050 Bruxelles - Belgique
Copy à http://archive.indymedia.be
Carthage, le 16/06/00
Monsieur,
Quoi qu'étant coupable de nombreux crimes contre les droits de l'homme en Tunisie, la liberté de la presse et favorable sur le conseil d'experts français du ministère des Affaires Etrangères au néolibéralisme qui est "la voie de l'orthodoxie, on le sait" (Michel Camau), je nie, contrairement à ce que vous insinuez, toute implication dans la répression qui a frappé des opposants distribuant des tracts imaginaires (pour une fois c'est vrai, je suis pas crédible d'accord, mais c'est vrai) à Bruxelles.
Ci-joint je vous retourne une version de votre texte mensonger d'ATTAC (et là encore c'est vrai, mais personne me croit plus).
Zine Ben Ali
Pt de la République
4- Répression en Belgique.
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Dans le cadre des actions de riposte contre le Sommet de l'UNICE
quelques 80 personnes dont une quinzaine de militants d'ATTAC ont fait
l'objet d'arrestations administratives de la part de la police belge
vendredi 9 juin et samedi 10 juin.
Vendredi 9 juin, après un essai failli d'entartage de participants au
sommet de l'UNICE (jet de tartes à la crème sur des personnalités), de
la part d'un petit groupe de 10 personnes, la police de Bruxelles
s'est livrée à des arrestations qui ont concerné le petit groupe en
question, mais aussi et surtout des militants politiques d'ATTAC et
d'autres organisations qui distribuaient des tracts pour la
manifestation du lendemain. Au total, quelques 69 personnes. Ces
personnes ont été brutalement détenues (menottes en plastique,
brimades) alors qu'elles se trouvaient pacifiquement sur la voie
publique sur la base de leur identité socio-politique (insignes,
tracts etc.). Leur arrestation, entièrement arbitraire ne répondait à
aucun acte irrégulier que ces personnes auraient commis. Dans le cadre
de la loi et des règlements de police belges, il est possible à la
police d'arrêter des personnes pendant douze heures sans la moindre
justification. Ces personnes ont été isolées du monde extérieur et
n'ont pas pu faire savoir à leurs proches la situation dans laquelle
elles se trouvaient : elles ont donc disparu de la circulation sans
laisser de traces pendant toute leur période de détention. Samedi 10,
onze personnes qui se rendaient pacifiquement à la manifestation
contre le sommet de l'UNICE convoquée par ATTAC et d' autres
organisations belges et européennes ont subi le même sort.
Ceci s'inscrit dans le cadre d'une campagne d'intimidation des
opposants qui avait pour but de faire échouer la manifestation. Dans
les médias, d'ailleurs, les autorités belges ont répandu la fausse
nouvelle que la manifestation n'était pas légale, alors que le
Bourgmestre (maire) de la Commune de St. Josse (nord de la place
Rogier où s'est tenu notre rassemblement) l'avait autorisée et y a
même pris part. Malgré la répression, quelques 1500 personnes ont pris
part à la manifestation et se sont rendues ensuite au meeting que nous
avions convoqué à la Salle de la Madeleine. Dans ces conditions, c'est
un beau succès.
J'estime cependant qu'il faut réagir face à la conduite liberticide
des autorités belges. C'est pourquoi je porterai plainte contre les
responsables de la police de Bruxelles ensemble avec d'autres
personnes qui ont fait avec moi l'objet d'une arrestation
administrative (en fait un acte de répression politique). J'estime
qu'une réaction ferme s'impose dans le cadre du mouvement ATTAC et du
groupe de parlementaires européens qui le soutiennent. Je pense qu'il
serait nécessaire au niveau du PE de lancer des questions
parlementaires et d'intervenir au niveau politique par tous les moyens
pour dénoncer ces actes répressifs et la législation antidémocratique
qui les rend possibles. Attac-Bruxelles lancera également une campagne
dans ce sens au niveau belge. En effet, on pouvait difficilement
s'attendre à ce que les pouvoirs publics d'un pays européen
démocratique s'empressent de suivre l'exemple du régime tunisien de
Ben Ali en faisant arrêter des militants de notre association pour des
motifs strictement politiques.
Juan Domingo. Membre du Comité ATTAC Parlement européen.
M. le Président by Juan Domingo Saturday June 17, 2000 at 01:38 AM |
tsanchez@be.packardbell.org |
"En effet, on pouvait difficilement s'attendre à ce que les pouvoirs publics d'un pays européen démocratique s'empressent de suivre l'exemple du régime tunisien de Ben Ali en faisant arrêter des militants de notre association pour des motifs strictement politiques."
Vous semblez considérer que par ces propos j'ai insinué que vous auriez eu part directement aux incidents du 9 et 10 juin à Bruxelles. Rassurez vous, M. le Président, j'ai seulement affirmé que votre régime, fort du soutien de 99% des tunisiens exprimé aux dernières élections tunisiennes a une telle légitimité chez vous et un tel prestige en Europe que non seulement des hommes progressistes comme Bettino Craxi se sont réfugiés chez vous quand la justice les poursuivait pour quelques détournements, mais le Bourgmestre de la capitale de l'Europe, Iznogoud Al-Donnea lui-même se met à l'école de vos services de sécurité en matant la contestation contre l'ordre néolibéral. Il doit être fort gratifiant pour vous de voir comment les pays européens abandonnent toute leur arrogance coloniale pour apprendre des leçons de bonne gouvernance néolibérale dans un petit pays du Maghreb.
Veuillez croire, M. le Président à l'expression de ma considération la plus réduite
JUan Domingo