arch/ive/ief (2000 - 2005)

Syndrôme de la conférence de presse : alerte.
by poisson soluble Friday June 16, 2000 at 07:24 PM
poisson.soluble@infonie.be

Après avoir été traités comme des hooligans, puis assimilés à des activistes du PTB, les audacieux entarteurs sont aujourd'hui assimilés à des entracteurs

Syndrôme de la conférence de presse : alerte.

Le poisson soluble, collectif d'intervention aux confins du champ politique, appelle d'urgence toutes les personnes qui ont assisté ou participé à la conférence de presse des victimes de la répression policière prévue dans le cadre du sommet de l'UNICE à se tenir sur leurs gardes. En effet, le mystérieux syndrôme de la conférence de presse du Nova vient de frapper une nouvelle fois. Au cas du journaliste Philippe De Boeck (voir nos précédents communiqués), relativement bénin et qu'on avait pu croire isolé s'ajoute désormais celui de M. Juan Domingo Sanchez, beaucoup plus "carabiné" (si Noël Godin veut bien nous passer l'expression). Dans le texte qui suit, publié par le Grain de Sable, bulletin de l'association ATTAC, M. Juan Domingo Sanchez, affirme contre toute évidence qu'une dizaine d'entarteurs seulement ont été arrêtés lors de l'odieuse souricière tendue par les sbires du chevalier félon François Xavier DD. Leurs nombreux compagnons de cellule, loin d'être des entarteurs, n'auraient été que des entracteurs !

Or, de tractation, il ne fut point question : savoureusement et spontanément ralliée au panache chantillesque, la foule joyeuse qu'aucune association n'aurait su réunir et encore moins faire rigoler, même ligotée sur le trottoir à l'issue de l'immonde matraquage, était bien de celle dont l'audace et la détermination rigolote font reculer les sinistres de tous bords. Si la police dispose aujourd'hui dans ses frigos de dizaines de kilos de pièces à conviction, on chercherait en vain le moindre tract dans les toilettes de l'Amigo.

Le véritable Juan Domingo Sanchez le savait bien, lui qui animait la conférence de presse au Nova et centralisa les plaintes et les témoignages des innocents embastillés.

Tout porte à croire aujourd'hui que les sinistres dormant y compris dans les mouvements sociaux ont été activés pour empêcher que la contestation qui monte d'un peu partout ne trouve un renfort salutaire dans l'internationale des joyeux drilles. Et cette fois, ils ont frappé fort et coup sur coup. En neutralisant Juan Domingo Sanchez et en produisant un faux témoignage grossièrement signé de son nom (la même méthode qu'avec le journaliste Philippe De Boeck comme on s'en souvient), ils décrédibilisent en outre les victimes de l'arbitraire et mettent en danger l'action judiciaire.

"Ils" ne s'arrêteront sans doute pas là !

Nous appelons toutes les personnes qui ont été mêlées de près ou de loin aux événements du 9 et du 10 juin à se tenir sur leurs gardes.

4- Répression en Belgique.
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Dans le cadre des actions de riposte contre le Sommet de l'UNICE quelques 80 personnes dont une quinzaine de militants d'ATTAC ont fait l'objet d'arrestations administratives de la part de la police belge vendredi 9 juin et samedi 10 juin.

Vendredi 9 juin, après un essai failli d'entartage de participants au sommet de l'UNICE (jet de tartes à la crème sur des personnalités), de la part d'un petit groupe de 10 personnes, la police de Bruxelles s'est livrée à des arrestations qui ont concerné le petit groupe en question, mais aussi et surtout des militants politiques d'ATTAC et d'autres organisations qui distribuaient des tracts pour la manifestation du lendemain. Au total, quelques 69 personnes. Ces personnes ont été brutalement détenues
(menottes en plastique, brimades) alors qu'elles se trouvaient pacifiquement sur la voie publique sur la base de leur identité socio-politique (insignes, tracts etc.). Leur arrestation, entièrement arbitraire ne répondait à aucun acte irrégulier que ces personnes auraient commis. Dans le cadre de la loi et des règlements de police belges, il est possible à la police d'arrêter des personnes pendant douze heures sans la moindre justification. Ces personnes ont été isolées du monde extérieur et n'ont pas pu
faire savoir à leurs proches la situation dans laquelle elles se trouvaient : elles ont donc disparu de la circulation sans laisser de traces pendant toute leur période de détention. Samedi 10, onze personnes qui se rendaient pacifiquement à la manifestation contre le sommet de l'UNICE convoquée par ATTAC et d' autres organisations belges et européennes ont subi le même sort.

Ceci s'inscrit dans le cadre d'une campagne d'intimidation des opposants qui avait pour but de faire échouer la manifestation. Dans les médias, d'ailleurs, les autorités belges ont répandu la fausse nouvelle que la manifestation n'était pas légale, alors que le Bourgmestre (maire) de la Commune de St. Josse (nord de la place Rogier où s'est tenu notre rassemblement) l'avait autorisée et y a même pris part. Malgré la répression, quelques 1500 personnes ont pris part à la manifestation et se sont rendues
ensuite au meeting que nous avions convoqué à la Salle de la Madeleine. Dans ces conditions, c'est un beau succès.

J'estime cependant qu'il faut réagir face à la conduite liberticide des autorités belges. C'est pourquoi je porterai plainte contre les responsables de la police de Bruxelles ensemble avec d'autres personnes qui ont fait avec moi l'objet d'une arrestation administrative (en fait un acte de répression politique). J'estime qu'une réaction ferme s'impose dans le cadre du mouvement ATTAC et du groupe de parlementaires européens qui le soutiennent. Je pense qu'il serait nécessaire au niveau du PE de lancer des
questions parlementaires et d'intervenir au niveau politique par tous les moyens pour dénoncer ces actes répressifs et la législation antidémocratique qui les rend possibles. Attac-Bruxelles lancera également une campagne dans ce sens au niveau belge. En effet, on pouvait difficilement s'attendre à ce que les pouvoirs publics d'un pays européen démocratique s'empressent de suivre l'exemple du régime tunisien de Ben Ali en faisant arrêter des militants de notre association pour des motifs strictement
politiques.

Juan Domingo. Membre du Comité ATTAC Parlement européen.

Juan Domingo répond à une lettre anonyme
by Juan Domingo Sánchez Saturday June 17, 2000 at 01:24 AM
tsanchez@be.packardbell.org 02 6480988

Chers pâtissiers,
Coucou, me revoilà!
Je crois que nous nous sommes mal compris ou que je me suis mal exprimé ou peut-être les deux. Je n'ai jamais prétendu que les gens arrêtés le 9 juin dans le centre ville portaient tous des tracts ou des signes politiques. C'était le cas, sans doute, de ceux (une douzaine) qui ont été arrêtés avec moi une demie heure après les évènements et je peux vous assurer qu'il y a plusieurs dizaines de tracts qui sont restés à l'Amigo et que plusieurs de mes co-détenus ont été arrêtés pour avoir été en possession de tracts. Mais le reste, hormis les pâtissiers pris en flagrante tentative d'entartage (on peut discuter sur les chiffres),a bien fait l'objet d'une traque policière au faciès socio-politique: des personnes dont l'aspect ne plaisait pas aux forces de "l'ordre" et qui n'avaient rien à voir avec l'action de l'Internationale pâtissière se sont fait également embarquer. Si l'Internationale Pâtissière réclame la palme du martyre, elle peut le faire, si elle prétend ignorer le caractère politique de la répression policière, elle commet une grave bévue. Le patronat et la police ne sont pas de gais lurons avec qui nous pouvons jouer à nous lancer innocemment des tartes à la crème: eux ils ne rigolent pas du tout.
Ceci dit, je suis disposé à rectifier mes affirmations relatives au "petit groupe": après avoir vu les documentaires sur les actions du 9, ce groupe était quand même bien plus important que je ne l'avais pensé au début, mais un grand nombre des personnes détenues le 9 dans le centre-ville n'en faisait cependant pas partie. Le texte que j'ai publié dans le Grain de Sable a été écrit à un moment où je ne disposais pas d'informations suffisantes pour bien décrire les évènements. Il était cependant indispensable de dénoncer sans délai une répression que je continue à qualifier de politique qu'elle ait touché les pâtissiers, la gauche radicale ou Attac.
En tout cas, je n'accepte pas qu'on me prête l'intention de me désolidariser de qui que ce soit et qu'on me compare à des médias diffamateurs ou silencieux devant l'injustice: j'estime que la répression brutale qu'ont subi les personnes qui ont participé aux actions ludiques est hors de proportion avec leur acte, ce qui ne s'explique que par le fait que la police a reçu l'ordre de pratiquer la tolérance zéro face à la contestation. J'estime leur arrestation aussi arbitraire et antidémocratique que celle des autres. Je suis disposé à leur prêter tout mon soutien. J'espère également que la personne qui sous couvert d'anonymat a écrit la lettre à laquelle je réponds avec ma signature ne disparaisse pas au moment où il faudra dénoncer les lois et les ordres qui permettent ces actes d'arbitraire si nécessaires au maintien d'un ordre inique.

Ce vendredi 16 juin 13 plaintes ont été présentées devant le procureur du Roi. D'autres doivent encore venir.

Amitiés, malgré tout

Juan Domingo
(Membre d'Attac-Bruxelles)

ne pas confondre
by poisson soluble Saturday June 17, 2000 at 06:59 AM
poisson.soluble@infonie.be

Ne pas confondre : poisson soluble et tarte à la crême (l'internatioanle pâtissière n'est pas à l'origine de ce communiqué), entarteur et entracteur, citoyen et imbécile, tract et chantilly.


Cher m. Domingo, vous n'avez pas le monopole de la politique et vos interlocuteurs ne sont pas forcément des imbéciles. On n'arrête pas le capitalisme avec une tarte à la crême ? Certainement pas non plus avec des parlementaires européens (dont certains ont voté contre la taxe Tobin...)


A. NONYME

Citoyens et imbéciles
by Juan Domingo Saturday June 17, 2000 at 11:43 AM
tsanchez@be.packardbell.org

Monsieur le poisson soluble dans un courageux anonymat,
On n'arrête sûrement pas le capitalisme avec des tartes à la crème et je vous accorde que les parlementaires européens n'auront pas non plus un rôle décisif: le problème est que la lutte doit se mener sur tous les fronts et qu'il faut une énorme imagination pour combattre l'imagination qui est au pouvoir dans notre société du spectacle.
Je n'ai donc pas le monopole de la politique, mais vous non plus: le mépris pour un système bête et méchant, qu'il s' exprime par des tartes, des tracts ou des manifs, ne doit pas nous empêcher de maintenir entre nous des relations de respect et de tolérance. Si nous nous divisons et commençons à perdre du temps à nous insulter, le pouvoir néolibéral pourra nous entarter à loisir.

Vous semblez considérer que seul le jet de tartes est une activité citoyenne et que toute autre expression de refus envers le système dominant tient de l'imbécilité. J'en ai marre de tous ces grands savants qui dictent la ligne à suivre: votre sectarisme ne vaut pas mieux que celui des grands timonniers et des leaders "maximos" qui n'ont rien à chercher, rien à découvrir et qui sachant déjà tout tentent d'imposer leur vérité aux peuples. Cette arrogance monstrueuse est à l'origine de bien des défaites et de pas mal de crimes. Personnellement, j'ai beaucoup à apprendre seul et avec les autres et n'ai rien à imposer à qui que ce soit. Je n'aspire pas à être le Génie des Carpathes....
Juan Domingo

PS: Pourriez vous me dire quels sont les députés qui nous ont soutenu et ont voté contre la taxe Tobin? Je vous rappelle qu'Alain Krivine s'est abstenu pour des raisons que vous partageriez peut-être lors du vote du mois de décembre. Et même si des élus contraires à la taxe Tobin décidaient de défendre les libertés et les droits fondamentaux, ça ne serait pas plus mal.

leçon sur la leçon ?
by poisson soluble Sunday June 18, 2000 at 12:53 AM
poisson.soluble@freegates.be

Il n'est pas question d'insultes : il est question de changer la manière de faire de la politique. Votre texte publié dans le bulletin d'ATTAC rapporte les faits d'une façon inexacte pour ne pas dire fausse pour ne pas dire plus. Or vous avez centralisé les plaintes et les témoignages et vous vous devez donc d'être crédible vis à vis de l'action en justice, d'autant plus que le pouvoir s'échine à semer le trouble sur les faits...

Au cours de la conférence de presse, le PS et ECOLO ont tenté de récupérérer les différentes actions du week end dernier d'une façon bassement politicienne. On pourrait attendre d'un mouvement citoyen qu'il se comporte différemment et appelle une tarte à la crème une tarte à la crême (d'autant plus que personne n'a jamais nié le caractère politique des arrestations, et surtout pas moi : voir un texte publié sur ce site "sur le droit de manifester à Bruxelles"). Quant aux "leçons" que je prétendrais donner, c'est inverser les rôles : en ce qui me concerne je n'ai ni responsabilités ni autorité.

Par contre je maintiens qu'en affirmant contre toute évidence que les personnes arrétées vendredi distribuaient des tracts, vous vous exposez au soupçon de récupération politicienne et dilapidez un capital de sympathie bien réel.

Je pense que tous les gens présents vendredi et samedi en connaissance de cause(s) ont le droit à la considération et au respect que les mouvements "citoyens" appellent de leurs voeux.

PS
by poisson.soluble Sunday June 18, 2000 at 01:05 AM
poisson.soluble@infonie.be

Le fait que je vous ai reproché (le poisson soluble est une force de dissuasion aux confins du champ politique, ne l'oublions pas) de vous comporter au finish, contre toute attente, comme un politicien de base, n'implique évidemment pas que je sois sectaire, émule de pol Pot, de staline et de quelques autres.

Il y avait des entracteurs
by Juan Domingo Sunday June 18, 2000 at 01:09 AM

Malgré tout, il y avait des entracteurs dont moi-même et quelques autres amis. Il y avait également des gens qui n'étaient ni entarteurs ni entracteurs et qui ont aussi visité l'Amigo...
Quant à la récupération politique, je n'y crois pas: les mêmes gens qui ont voté des lois répressives ne pourront jamais condamner leur application. Ils sont plutôt dans l'embarras et ne savent pas comment s'en sortir.
Tout mon respect pour toutes les formes -pacifiques- de contestation et de révolte. Parmi les plaintes recueillies, un nombre important correspond a des entarteurs malmenés par les archers dur Roi, mais bien d'autres viennent d'autres horizons étrangers à la Chantilly.

JUan Domingo

Des arrestation inexistantes
by Juan Domingo Sunday June 18, 2000 at 01:37 AM

J'en ai marre de cette polémique, alors que la situation de l'autre côté devient de plus en plus surréaliste.
Si vous téléphonez à la police de Bruxelles ou à la Gendarmerie à Etterbeek, personne n'a jamais été arrêté: les deux institutions nient les faits après avoir refusé aux détenus administratifs le moindre PV.
Une personne qui travaille pour la presse a fait ces démarches et a constaté que la gendarmerie renvoie la balle à la police de Bruxelles et que celle-ci nie carrément les faits. Peu importe qu'il se soit agi d'entracteurs ou d'entarteurs, nous avons tous eté libres de nos mouvements le 9 et le 10 juin....
1984, ça vous dit quelque chose?
Quant à me traiter de politicien de base...il y a des tartes à la crème qui se perdent...Il s'agit d'obliger les représentants politiques à faire ce qu'ils sont censés faire dans une démocratie: ça je continuerai à le faire, puisque c'est une façon d'explorer et de repousser les limites du système. Quant à ma prétendue autorité, elle vaut la vôtre...Je ne fonctionne pas personnellement ni politiquement à l'autorité et je n'ai jamais brigué le moindre poste de représentation publique. De même, je ne suis pas disposé à accepter votre autorité: des faits et des arguments me suffisent largement pour discuter avec vous ou avec quiconque. Ce qui m'intéresse ce n'est pas d'avoir une autorité et une représentation, mais bien que nous développions entre tous la participation citoyenne au détriment de la représentation spectaculaire.
Juan Domingo

Chouette on va de nouveau rigoler !
by Benoit EUGENE Sunday June 18, 2000 at 03:13 AM
poisson.soluble@infonie.be

A peu près d'accord avec toi mon cher Juan...

Et si la version de la police c'est que personne n'a été arrêté, je crois qu'on va recommencer à bien rigoler!


Benoit EUGENE