arch/ive/ief (2000 - 2005)

Créée par l'article 193 du Traité de Rome (1957), elle siège avec les syndicats (la Confédération Européenne des Syndicats ou CES) au sein du Comité Économique et Social (ou CES également). Le Comité Économique et Social doit émettre des avis sur la législation proposée par la Commission des Communautés Européennes.

Représentant officiellement des milliers de patrons européens, l'UNICE n'a, jusqu'ici, pas été très influente. Beaucoup plus influents et efficaces sont les milliers de lobbies industriels établis à Bruxelles pour orienter la législation européenne en leur faveur. Et beaucoup plus redoutable est la Table Ronde Européenne des industriels (ERT), créée en 1983, qui regroupe 47 grands patrons européens très proches des milieux gouvernementaux et de la Commission européenne et qui rédige pratiquement l'essentiel de la politique européenne. C'est l'ERT, par exemple, qui a développé la campagne de privatisation des services publics menée par la Commission européenne.

Si l'UNICE organise aujourd'hui son premier "sommet des affaires" dans le but avoué de faire en sorte que "l'industrie et les institutions européennes travaillent main dans la main", c'est que le patronat européen, effrayé par l'avance technologique de ses concurrents américains et asiatiques, exige que les décideurs politiques se soumettent encore plus à ses exigences.

Le "Sommet européen des affaires" de Bruxelles, au cours duquel aucune décision ne doit être prise, est un grand spectacle auto-promotionnel (profitant de l'ouverture de l'Euro 2000) par lequel les patrons veulent lancer un signal, à la fois au monde politique et à la fois à la population. Au monde politique pour lui signifier que les industriels dirigeront désormais en se passant de lui s'il le faut. A la population pour lui faire comprendre avec arrogance que ceux qui se tenaient dans l'ombre auparavant entendent occuper dorénavant le devant de la scène.