Journée
Internationale de Luttes paysannes
Bruxelles,
17avril 2001
Le
17 janvier 1996, 19 paysans sans terres brésiliens étaient massacrés
par la Police militaire qui tentait de les déloger de terres qu'ils
occupaient à Eldorado dos Carajas. Ce crime est aujourd'hui encore
impuni.
A
cette même date, l'organisation paysanne internationale Via Campesina,
en congrès au Mexique, décidait de proclamer, face à la tuerie,
le 17 avril comme un jour internationale de luttes paysannes.
Cette
année, des actions ont eu lieu dans de nombreux pays du monde sous
les thèmes de:
- Non au dumping alimentaire (importations à bas prix, exportations
subventionnées,..)
- Pour un monde sans OGM
- Pour la souveraineté alimentaire
A
Bruxelles, un trentaine de personnes se sont retrouvées à l'heure
de midi devant les bureaux de l'industrie européenne des aliments
du bétail, la FEFAC (Fédération Européenne des Fabricants d¹Aliments
Composés).
En
Europe, les aliments du bétail symbolisent au mieux ces thèmes :
- L'Union Européenne , depuis 1962, importe chaque année sans droits
de douane des dizaines de millions de tonnes d¹aliments du bétail
du monde entier : ceci a conduit aux excédents de viandes, lait,
et céréales de l'UE depuis 25 ans , à la concentration et à l'industrialisation
de l'élevage près des ports d'importation, avec les problèmes bien
connus de pollution par le lisier , de crises sanitaires à répétition,
et de qualité médiocre de ces produits animaux. Le scandale de l'ESB
illustre tragiquement cette situation. La dépendance de l'UE en
protéines végétales, inacceptable, a ainsi été programmée depuis
40 ans.
-
C'est d'abord dans le domaine de l'alimentation du bétail (maïs,
soja, colza,..) que les principaux OGM ont été mis sur le marché.
En
fin d'après-midi, ensuite, des militants de Via campesina/ Coordination
Paysanne Européenne, de la CSC (syndicat chrétien), de 11 11 11,
d'Attac, etc. Se sont rassemblé devant la représentation diplomatique
brésilienne à l'Union européenne pour exiger tant la justice pour
les sans terres assassinés qu'une réforme agraire.
Une
partie des manifestants s'est ensuite rendu à la toute proche ambassade
colombienne pour exprimer le même type de revendications agraires
et contre l'impunité.
|