Face au tollé qu'a suscité mon article concernant le témoignage des malheureux événements qui ont eu lieu le 3 janvier, je me dois de répondre et de clarifier points. Premièrement, je ne me fie en rien aux médias locaux, qu'ils soient du gouvernement ou de l'opposition. Que du contraire, je me rends sur place. Monsieur Deronne devrait savoir que j'ai tenté de le contacter à plusieurs reprises afin de procéder à certaines interviews de personnes du gouvernement mais jamais, il ne m'a répondu. Monsieur Deronne qui m'accuse d'avoir suivi la manifestation du 3 janvier à la télévision est victime de sa propre accusation étant donné que ces événements, il les a suivi sans aucun doute via ce même média. Monsieur Deronne ignore que j'étais présent le jour de cette manifestation et que je n'ai vu que par après les images. Quant à l'entrevue du général Medina Gómez, elle ne vient en rien de globovision mais bien de moi-même. Monsieur Deronne aurait-il oublier que le Tribunal Surprême de Justice que Monsieur Chávez chérit tant quand il lui rend des décisions favorables, a bien dit qu'il n'avait pas eu de coup d'État. Dire le contraire serait aussi faux que d'affirmer que Monsieur Deronne a peur de critiquer Chavez car les fonds de sa télévision communautaire proviendrait principalement de l'Etat Mon article s'agit d'un témoignage d'un événement vécu en direct. POur votre information, le 3 janvier, je devais suivre un groupe de Chavistes qui venait de San Mateo dans l'Etat d'Aragua. Chose qui fut faite mais que j'ai dû abandonner quand une femme dont l'opinon était différente de celle du gouvernement s'est faite prise à partie par la foule de chavistes. La police de caracas, présente sur place, n'a pas bougé d'un pouce et ce sont des chavistes modérés qui ont dù l'évacuer pour empêcher qu'elle soit lynchée. Lorsque j'ai voulu prendre une ainsi que mon passeport et accentuer mon accent espagnol pour que la foule ne me prenne pas à partie. Quand les premiers lacrymogènes sont tombés sur la foule, j'ai dû moi-même sauter du pont en compagnie de plusieurs chavistes pour pouvoir respirer normalement. Une fois mon esprit retrouvé, j'ai pu observer toute la scène depuis le début jusqu'à la fin les partisans radicaux de Chávez lancaient pierres et autres objets sur les premières lignes de l'opposition qui rassemblait ce jour-là des centaines de milliers de manifestants alors que les partisans chavistes que vous dites les plus nombreux n'étaient que deux mille ou trois mille personnes. Faut-il préciser que ces partisans sont ameutés par le gouvernement même (chose qui m'a été confirmée par le groupe de chavistes de San Mateo)? Ces mêmes partisans radicaux ont bouté le feu aux hautes herbes et ont commencé à me jeter pierres et bouteilles lorsque je les prenais en photo. Oui, monsieur Deronne, mon témoignage est en direct. Tout comme vous, j'ai cru que c'était un combat entre riches et pauvres. C'est faux. Comment expliquer vous dès lors qu'une grande partie des "pauvres" sont des opposants à Chávez? Comment expliquez-vous que les manifestations ont lieu dans tout le pays et non seulement à Caracas comme vous le prétendez. Vous devriez savoir vous-même mieux que quiconque que la pauvreté a augmenté, que l'économie est en constante régression et que la criminalité bat des records. Il ne s'agit en rien de racisme comme vous le prétendez. les gens de couleurs sont présents lors de toutes les marches. Comment expliquez-vous que des partis de gauche tel que le MAS, Bandera Roja et Alianza Bravo Pueblo font partie de la Coordination démocratique? Comment expliquez-vous que la porte parole de ce dernier parti soit justement une personne afro-vénézuélienne et soit originaire de Catia, une des zones les plus pauvres de caracas? Il est temps d'ouvrir les yeux. Ce qui se trame au venezuela n'est pas de l'ordre du conflit de classe mais bien du conflit politique. Au-delà d'être chaviste ou non, il convient d'éviter que ce pays tombe dans la guerre civile. L'unique solution est démocratique et non golpiste comme vous l'affirmez, ce sont des élections. Cela permettrait d'éviter davantage de violence et de mettre un terme à cette situation. Si chávez gagne, il n'en ressortira que plus fort. Monsieur deronne, je vous demande de bien vouloir arrêter de mésinformer de ce qui se passe au venezuela. Je me rends régulièrement dans ce pays depuis 10 ans et je suis le premier à croire qu'un changement est nécessaire. Mais pas au prix de milliers de morts. Quant aux autres accusations portées à mon encontre, je ne répondrai qu'à certaines d'entre elles. Il est facile d'attaquer ma personne à distance mais vous devriez savoir que tout n'est pas blanc ou rose. Il ne s'agit pas d'un combat du bien contre le mal et il existe du positif et du négatif dans les deux camps. Comme des accusations fallacieuses touchent le sujet de la CISL, il convient d'expliquer que mon travail au venezuela ne correspond en rien à un travail de la CISL. Je voulais garder cela secret car cela aurait mis en danger mon emploi. La CISL m'a d'ailleurs empêché de toucher le thème vénézuélien suite à mes divergences de vue, chose que je comprends. Par ailleurs, mon article n'était pas un article d'opinion mais davantage un article descriptif. La mésinformation dont vous vous rendez tous coupables dans vos accusations ne met en exergue quelques passages de mon article ou de ma réponse sans préciser tout le contexte. La liberté d'opinion que vous prétendez défendre est de la sorte mise en danger. Quant aux violations des droits de l'homme dont s'est rendu coupable Mr. Chávez, elles existent bien et je ne les pêche pas de la presse mais bien des déclarations mêmes du Président qui exhorte les forces armées à ne pas respecter une décision du Tribunal Suprême de Justice allant à son encontre. Les violations, il suffit de lire le rapport annuel de PROVEA, une organisation des droits de l'homme réputée et indépendante. Mais là encore, vous allez peut-ètre les insulter de fascistes. Vous vous trompez. Venez et ouvrez les yeux. Qui a connu le Venezuela il y a quelques années ne reconnaîtra plus le pays tant la division de la population est énorme et penche vers la guerre civile. Peut-être que vous désireriez une autre guerre civile à la colombienne pour avoir une cause pour laquelle lutter et conserver votre travail. Cette dernière phrase est aussi diffamatoire que toutes les accusations portées à mon encontre. Laurent (Lorenzo) Labrique