Mesdames, Messieurs, Veuillez trouver ci-joint le communiqué de la rédaction du Journal du Samedi, concernant la situation économique de ce dernier. Ce communiqué, adressé à Monsieur Richard MILLER, ministre des Arts et Lettres et de l\'Audiovisuel, tend à appuyer la demande de subsides introduite récemment par MM. Bouffioux et Arnauts, rédacteurs en chef et fondateurs du titre. Une délégation de la rédaction, des Amis du JDS, des lecteurs et sympathisants se rassemblera ce jeudi 16 novembre à 08h45 devant les locaux du gouvernement de la Communauté française, place Surlet de Chokier (place Madou). Nous vous attendons très nombreux à nos côtés et comptons sur vous pour informer vos contacts et réseaux sensibles à notre cause. Envoyez-nous vos lettres de soutien (voir ci-dessus) et suivez les dernières infos sur notre site Internet activé dès les prochains jours: www.journaldusamedi.com Le Journal du Samedi 221, Rue Gray, 1050 Bruxelles. Tél. : 02 / 244.95.90 Fax : 02 / 244.95.95. jdm@euronet.be -------------------------------------------------- Lettre à Monsieur le ministre Richard Miller Les points cardinaux de la rédaction du Journal du Samedi Projet rédactionnel. Nous sommes attachés à poursuivre un projet de presse original, critique et soucieux d\'une défense des valeurs démocratiques. Sans prétendre diffuser une \"vérité objective\", il nous semble essentiel de remuer le débat d\'idées. Sans frilosité ni demi-mesures. Afin de tenter de revenir à un concept central du journalisme: médiatiser l\'info utile. Notre projet, crédible en terme rédactionnel et de profil de lectorat, ne rencontrerait pas les a priori commerciaux de notre régie publicitaire (IP). Un ostracisme qui risque de provoquer notre disparition. Si notre journal est un produit marchand, il a surtout pour vocation de préserver un rôle d\'aiguillon critique à destination des différents publics (la contamination des militaires belges à l\'uranium appauvri -Kosovo-, l\'affaire Riga, la débâcle de la régularisation des sans-papiers, etc. ont été révélés par le Journal du Samedi). Par l\'offre d\'une information pertinente et souvent dérangeante, l\'équipe du JDS tente d\'apporter sa contribution à une meilleure grille de lecture des enjeux de société. En toute indépendance et persévérance. Perspectives sociales. Depuis plus de deux mois, le JDS est intégralement porté par la motivation bénévole des journalistes, graphistes, secrétaires de rédaction et dessinateurs. Avec l\'éventuelle disparition de l\'hebdomadaire, notre emploi est directement menacé. Dans un secteur professionnel toujours plus précarisé, nous refusons la vague dominante des concentrations, de la rentabilité comme critère absolu et d\'une omnipotence des régies publicitaires. La disparition de notre emploi, aujourd\'hui, renforcerait, demain, la dégradation du secteur. Au final, les perdants sont connus: les citoyens et la démocratie. Lectorat. Si le JDS ne rencontrait qu\'une audience limitée, sa disparition ne porterait sans doute pas à conséquence. Or, en l\'absence de toute campagne de pub, notre travail suscite l\'intérêt de près de 30.000 lecteurs. Par le soutien qu\'ils nous témoignent depuis plus d\'un an d\'existence, ceux-ci nous démontrent l\'utilité du projet rédactionnel que nous défendons. Le refus d\' un journalisme-fonctionnaire mâtiné de complaisance envers les différents pouvoirs, la volonté tenace de sortir des sentiers battus et d\'éviter l\' écueil de la \"pensée accélérée\" nous porte à croire que l\'audience actuelle est susceptible de grandir au fil des années. Subsides publics. Entre la volonté d\'être indépendant et la demande d\'une aide publique, la contradiction n\'est qu\'apparente. Dans un contexte concurrentiel accru - où certains titres de presse installés et/ou à vocation plus commerciale perçoivent des subsides - le JDS doit se résoudre à jouer avec les mêmes cartes que ses concurrents. En termes de soutien financier, notre hebdo a perçu une \"aide exceptionnelle\" de 2,5 millions de francs en juin 2000 (nous demandions le double). Salutaire, ce soutien ne s\'inscrivait pas dans un plan annuel d\'aide à la presse. Une réforme du système d\'aides est en cours, mais les règles du marché et la distorsion de concurrence risquent d\'achever le JDS. Plus qu\'hier, face aux diktats obsessionnels de rentabilité, la survie du pluralisme de la presse dépendra de la volonté des pouvoirs publics à le défendre. Par la demande d\'une aide urgente de 5 millions de francs, l\'occasion est donnée à la Communauté française de sauver notre journal. Ce qui engagerait certains investisseurs privés à lui consolider un équilibre financier structurel.