Un rapatriement collectif d'Ukrainiens est imminent.
Aux toutes dernières nouvelles, un avion partirait d'Ostende dans les prochaines heures.
Une dizaine de détenues Ukrainiennes sont en isolement depuis ce lundi soir au centre fermé de Bruges. Des détenues ont été transférées les derniers jours du centre de Vottem vers celui de Bruges. Nous cherchons les informations sur la situation dans l'aile des hommes au centre de Bruges et dans les autres centres fermés (127 bis et Merksplas).
Pascal SMET, le nouveau " patron " du CGRA, s'est rendu récemment en Ukraine. Il y a plus que certainement abordé la question du rapatriement des Ukrainiens en séjour illégal en Belgique. Au cours de l'année 2000, 1588 Ukrainiens ont demandé l'asile en Belgique, soit le 7ème pays d'origine par ordre d'importance (après la Russie, l'Iran, le Kosovo, l'Albanie, la Kazakhstan et la Bulgarie). Urgence de mettre fin à cet " afflux " oblige, et c'est le sens de la visite de Pascal SMET en Ukraine.
Le 13 février dernier, une délégation de l'Union Européenne, dont faisait partie Louis MICHEL, s'est à son tour, rendu en Ukraine dans le cadre de la visite aux pays candidats à l'adhésion à l'UE. La délégation a abordé la question du contrôle par l'Ukraine de ses frontières extérieures. L'UE craint un afflux d'immigrants sur son territoire qui transiteraient par l'Ukraine. Pour tenter d'accélérer son adhésion à l'UE, l'Ukraine veut se monter bonne élève en collaborant avec la Belgique (future présidente de l'UE avec comme mandat important l'élargissement), entre autre pour le rapatriement de ses nationaux séjournant illégalement en Belgique.
L'ambassadeur d'Ukraine en Belgique, Volodymyr KHAMDOGIY, déclarait récemment (" Le Matin " du 14.2.01) : " L'Ukraine partage la préoccupation de la Belgique face au problème des illégaux (.). Le défi est complexe. La réponse ne se résume pas aux solutions " charter ". ". La solution charter n'est pas " la seule possible ", mais elle a bel et bien été envisagée lors de cette rencontre !
Ni Louis Michel, ni Guy Verhofstad, ni le gouvernement arc-en-ciel, ne s'embarrasseront de scrupules. Les demandeurs d'asile ukrainiens seront, comme les tziganes slovaques, les albanais, les kazakhs, désignés comme des faux réfugiés venus chercher ici une vie meilleure.
Le rapport Amnesty 1999 parle à propos de l'Ukraine, de condamnés à mort exécutés, de cas de torture et de mauvais traitements en détention. Le chef de l'Etat ukrainien est soupçonné par l'opposition et une large frange de l'opinion publique, d'implication dans l'assassinat du journaliste Gueorgui GONGADZE. L'Etat ukrainien est largement infiltré par la mafia.
Des broutilles ? Sans doute par rapport à l'enjeu décrit par l'ambassadeur d'Ukraine en Belgique " Il ne serait pas pertinent d'ignorer les potentialités qu'offrent aux milieux d'affaires occidentaux, et notamment belges, les possibilités d'investissement de ce pays de 50 millions d'habitants " (" Le Matin " du 14.2.01).
De plus en plus, la Belgique et l'UE collaboreront, au nom de la lutte contre le " crime organisé " ou " les réseaux de traites des êtres humains " avec des Etats influencés, infiltrés ou dominés par les mafias.
Un charter d'Ukrainiens serait le quatrième charter d'expulsion collective depuis la mise en place de la coalition arc-en-ciel. Autant dire une certaine banalisation. Ensuite des charters de Bulgares, Roumains, Slovaques, Arméniens, Russes, Iraniens, Géorgiens, Afghans, Moldaves, etc ? ?
Pascal SMET a de quoi s'occuper avant la mise en place de la nouvelle procédure d'asile accélérée !
Pour les Collectifs de Liège et Bruxelles, Bernadette SCHAECK Tél/Fax 04 2596362