Tribunal International d’Opinion - Affaire Sud de Bolivar (Colombie).

Pour juge quelques uns des crimes de lèse humanité exécutés au Sur de Bolívar - Colombie entre 1995 et 2001:

 

Paris 28 et 29 novembre 2003

 

 

L'idée des Tribunaux Internationaux d'Opinion (TIO’s) sort des peuples et des victimes qui cherchent à s'opposer à l'impunité, néanmoins quand elle s'installe dans la société mine la vie politique, détruit le tissu social, réduit à néant la cohabitation démocratique, instaure la terreur, génère le désespoir dans les peuples et dans les individus, elle consacre la loi du silence comme norme suprême de survie et assure la reproduction de l'injustice à tous les niveaux ainsi que le maintien du statu quo.

 

Dans les tribunaux de Tokyo et Nuremberg, les puissances victorieuses ont jugé les crimes contre l'humanité commis par les régimes nazi et fasciste et par le Japon impérial, lors de la deuxième guerre mondiale.  Ce mécanisme juridique resta lettre morte pendant toutes les décennies suivantes pour les crimes multiples de lèse-humanité qui furent commis par les différents appareils des divers états.

 

Mais, au-delà des décisions géostratégiques des grandes puissances, au-delà des intérêts politiques et économiques, au-delà du manque de volonté politique de la société internationale pour affronter la criminalité des états, il s’est développé petit à petit une conscience universelle alimentée par la revendication commune de lutter contre l'impunité, basée sur les préceptes de vérité, de justice et de réparation pour tous les peuples victimes des violations de leurs droits fondamentaux.

 

À Stockholm, du 2 au 10 mai 1967 et à Roskilde (Danemark), du 20 novembre au 1er décembre de la même année, a siégé le Tribunal Russel qui a jugé les Etats-Unis et leur alliés pour les agressions et crimes de guerre commis  contre le peuple vietnamien.  Le 6 novembre 1973 a été convoqué à Bruxelles un deuxième Tribunal Russell pour juger les graves crimes des dictatures militaires en Amérique Latine, sous un document de constitution précisant:  « Le seul fondement rationnel et réel de l’ordre international est la volonté de paix des hommes et des femmes convaincus de leur solidarité.  Jusqu’à maintenant les gouvernements ont affirmé être les seuls qualifiés  par la société internationale; une telle prétention est autant moins justifiée quant leurs actions sont orientés à freiner qu’à développer le droit et la solidarité internationales ».

À la clôture du tribunal Russel 2 en janvier 1976, on a crée la Ligue Internationale pour les droits et la libération des peuples, qui a convoqué un symposium, à Alger, terminé le 4 juillet 1976 avec la déclaration universelle des droits des peuples.  Dans son préambule est mis en évidence le fait que « les violations des droits de l'homme se font avec l'appui de pouvoirs politiques et économiques très divers qui finissent par s'allier aux politiciens locaux corrompus et aux régimes militaires générateurs des structures de répression politique ainsi la torture et l’extermination physique des opposants ».

 

Le 4 novembre 1989, Bogotá a vu le procès de l'impunité pour les crimes de lèse-humanité en Amérique Latine; Pendant 18 mois, 11 audiences portant sur 11 pays de la région se sont tenues ; Dans leur conclusions on remarque que « les structures répressives des dictatures ont été conservées sous couverts juridiques et l’impunité a été garantie au moyen de « indultos », amnisties, lois d’absolution, mécanismes institutionnels ou extra institutionnels complices, extensions du « Fuero » Militaire, du secret et de la clandestinité, comme des exigences de la sécurité nationale ».

 

Sans faire référence à la Colombie, les mémoires de ce procès annonçaient sa tragédie:  «Parmi les argumentations juridiques des régimes militaristes on trouve l’exigence de réprimer les groupes d’insurgence et les narcotrafiquants.  Mais cela devient fréquemment un prétexte pour attaquer le corps social des peuples, leurs organisations syndicales, paysannes, indiennes, d’étudiants, de femmes, de droits de l’homme… ».

 

Cependant, les gouvernements colombiens continuent ne donnent pas attention aux recommandations de ce tribunal et non plus à celles des Nations Unies en matière des droits humains.  La Colombie souffre d’une guerre sale, menée contre le mouvement social et démocratique, en sacrifiant au moins 40.000 de ses meilleurs hommes et femmes au cours des 40 dernières années, qui ont lutté pour la liberté d'expression, de pensé,  pour une libre participation politique, pour leur identité, pour l'autonomie des indigènes et des noirs, pour les droits des femmes, pour la terre, le logement, les services publics, l'éducation, la santé, les droits au travail, les droits syndicaux, dans une société à inégalités sociales dramatiques.

 

Les tribunaux internationaux d'opinion ne sont pas un but en soi; ils sont un moyen qui s'ajoute à la justice nationale et au droit international, qui, par sa compétence universelle peut poursuivre les crimes commis par d'autres états, afin d'éradiquer les violations des droits de l'homme.  Les tribunaux internationaux d'opinion sont un mécanisme social de protection des droits de l'homme, une manière de faire justice en appelant à la conscience de l'humanité et en ajoutant la solidarité internationale au courage et à la force éthique des victimes.  Ils constituent une conscience qui fait dynamiser et changer une justice institutionnelle inefficace, en montrant ses défauts, fonction vitale pour établir la vérité des faits et la responsabilité des meurtriers, garantir leur punition, comptabiliser les victimes et éviter que ces délits soient répétés.

En 1999, le village de Barrancabermeja (Colombie), a mis en place, grâce à la solidarité internationale, un tribunal international d'opinion qui a jugé l'état responsable pour la disparition de 25 personnes et l'exécution de 7 autres, faits qui sont survenus le 16 mai 1998 et dans l’impunité; Ce tribunal a déclaré l'état colombien responsable.  A la fin de l'année 2000, le peuple araucan, épaulé par des organisations étasuniennes défendant les droits de l'homme, et mis en place un tribunal international d'opinion pour le bombardement du village de Santo Domingo (Arauca) en cours duquel des avions de la force aérienne Colombienne massacrent plusieurs villageois, et parmi eux, plus de 10 enfants; Ce Tribunal qui s'est tenu dans la ville de Chicago, a également jugé l'état colombien responsable de ces faits et a permis au congrès étasunien de revoir la coopération militaire avec la Colombie.

 

Donc, si bien on considère comme « crimes de lèse-humanité » les crimes décidés ou tolérés par les états, crimes qui, avec plan criminel, exécutés par une organisation criminelle, en agressant une personne ou un groupe de personnes, touchent non seulement la vie, la liberté ou l'intégrité physique et matérielle des victimes, souillent ainsi de manière grave, la conscience universelle puisque génèrent des effets destructeurs sur le tissu social, culturel ou idéologique, le Sud de Bolivar devient un cas type.

 

Le Magdalena Medio est l'un des zones les plus riches en ressources naturelles de tout le pays; L'agriculture, la pêche, l'élevage, des ressources hydrologiques abondantes, des ressources énergétiques, le bois font d’elle l’une des régions plus productives de la Colombie.  Cette région qui a été le centre de l'industrie pétrolière, se distingue aussi par la possession d'une des mines d'or parmi les plus grandes d'Amérique Latine, au Sud de Bolivar.

 

Des grandes marches paysannes, des arrêts de travail, des grèves, des conseils municipaux ouverts, des concentrations et des forums ont eu lieu dans cette zone et ils sont devenus l'unique possibilité pour les communautés d'être écoutées et de garantir les revendications sociales les plus minimes.

 

La Doctrine de Sécurité Nationale, développée dans tout la Colombie, a été appliquée de manière intensive au Magdalena Medio, depuis les années 80, avec le but de désarticuler le tissu social dans cette importante zone géographique ; Un tissu que préserve la culture, l'identité et les richesses naturelles abondantes de la région.  Ainsi, l'élimination sélective des opposants politiques et des dirigeants des secteurs sociaux de la région qui ont osé élevé la voix pour protester contre les politiques de l'état, est quotidienne, mais récemment on a connu beaucoup de crimes atroces et aux massacres dans le Sud de Bolivar.

 

Aujourd’hui on comptabilise plus de 700 assassinats, 40 petits villages brûlés et des fumigations systématiques pour casser l’économie paysanne, qui ont produit beaucoup de déplacés.  La plupart des violations des droits humains ont été commises par la force publique (armée, police nationale ou organismes de sécurité de l'État) ou par des groupes paramilitaires qui agissent avec la complaisance et la collaboration de diverses structures de l’Etat et des corporations économiques, situation à laquelle on doit ajouter une impunité totale.

Avec le propos de juger quelques-uns de ces crimes, en cherchant à mettre en évidence la vérité et à faire pression sur la justice colombienne, comme un minimum de réparation aux victimes et leurs organisations, on convoque un Tribunal International d’Opinion pour le Sud de Bolívar - Colombie.

 

Dans chaque pays où on anime ce TIO se déroulent des activités de promotion pendant le mois d’octobre, mais le Tribunal se déroulera formellement le 28 et 29 novembre 2003 à Paris, comme une Audience Publique dans laquelle les parties vont se rencontrer (le Procureur, la Défense et les Juges), l’accusation va être formulée publiquement par la part du Procureur et on écoutera les témoins et les argumentations des parties, en finissant avec l’émission d’une Sentence, toute fois que quelques jours avant les juges auront pu examiner les dossiers et pratiquer quelques preuves.

 

Ce TIO garde aussi comme des prétentions d'aider les communautés du sud de Bolivar, en faisant connaître leur situation dramatique et en cherchant les moyens de rompre le blocus auquel elles sont soumises par les paramilitaires et par l'armée; Tout comme les autres tribunaux internationaux de Colombie, on tente d’attaquer l'impunité prouvée de longue date du système juridique colombien; Une autre est de dénoncer qu’en plus du non-accomplissement des accords souscrits par l'état avec les porte-parole des paysans du sud de Bolivar regroupés à la table régionale de Magdalena Medio par les 2 derniers gouvernements, après la signature de ces mêmes accords et le retour des paysans, plus de crimes se sont commis dans la région contre les dirigeants, ainsi qu’une politique de terreur menée contre les communautés.

 

Quand les mécanismes légaux eux-mêmes empêchent que la justice se fasse, la société met en place d'autres mécanismes pour faire en sorte que ces crimes ne restent pas dans l'oubli ni l'impunité.  Les peuples recourent à ce qui a traditionnellement fait leur force: la solidarité, en faisant appel à la conscience de l'humanité pour arriver à défendre leur dignité et leurs idéaux, et ils dénoncent les horreurs subîtes qui, de par leur nature, blessent l'humanité dans son ensemble.

 

Viens !  On va parcourir ensemble et construire POUR TOI ET POUR MOI.

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