Seul le résumé est passé tout à l'heure ; voici le texte complet : Voici la traduction en français d’une interview de Thierry Meyssan sur sina.com (site destiné aux communautés chinoises autour du monde). La version originale en mandarin (pour les amateurs) se trouve en trois parties ici : http://news.sina.com.cn/w/2002-04-15/0508545701.html http://news.sina.com.cn/w/2002-04-16/0427547142.html http://news.sina.com.cn/w/2002-04-17/0443548549.html (Traduction par Jean ; notes de bas de page par Lapindebois). Sina.com : Comment se porte votre livre? Avez-vous reçu la visite de beaucoup de journalistes? Meyssan : Trois semaines après sa parution, 190.000 exemplaires ont été vendus, ce qui est un véritable record en France. Il existe actuellement une version en français disponible en France, en Suisse, en Belgique et d’autres pays francophones. Des traductions en anglais, en espagnol, en portugais, en turc et en une douzaine d’autres langues sont en préparation. Le livre a fait l’objet de nombreux commentaires dans le monde et fait grand bruit en France mais jusqu’à présent je n’ai reçu la visite d’aucun journaliste. Vous êtes pratiquement le premier journaliste à me demander une entrevue. Jusqu’ici je n’ai été interviewé que par la National Radio américaine et une station de radio de Californie. S : Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre? M : La raison principale, c’est que l’Amérique est malade, très malade, et qu’il faut l’aider à guérir. Les Etats-Unis étaient pour beaucoup un pays extraordinairement attractif, le symbole de la démocratie... jusqu’aux attentats du 11 septembre. L’idée d’un axe du mal impliquant l’Irak, la Corée du Nord et l’Iran constitue une menace pour la paix mondiale. Or cette thèse est née du 11 septembre. J’ai ressenti le besoin impérieux de faire ma propre enquête sur les attentats pour voir si la campagne militaire montée par l’administration américaine était justifiée. Ce que j’aimerais souligner ici, c’est que je ne me suis pas contenté d’analyser quelques photos du Pentagone. J’ai fait également un gros travail de recherche sur les événements d’après le 11 septembre et notamment sur les points obscurs de la guerre en Afghanistan. S : Il paraît que votre équipe comptait une vingtaine d’enquêteurs, pouvez-vous nous expliquer comment vous avez procédé ? M : D’abord j’ai cherché à tirer au clair le déroulement précis des événements. Quand quelque chose d’extraordinaire se produit, une fois passé le premier moment de panique et d’indécision, on reprend ses esprits et on fait appel aux “plans d’urgence”. Le NORAD (1), l’US Air Force et le FBI ont tous des procédures à suivre en cas de détournement d’avion. Le point de départ de mon travail a consisté à vérifier si les protagonistes des événements du 11 septembre avaient suivi le script, si vous voulez. Ce que j’ai découvert, c’est que si la plupart se sont comportés comme on pouvait s’y attendre, en revanche quelques-uns dérogeaient à la règle. Prenez par exemple le général Myers. Ce haut gradé de l’armée de l’air américaine, ne sait pas ce qu’il a fait dans les jours qui ont suivi les attentats. Il est même incapable de se souvenir s’il a envoyé ou pas des avions d’interception (2). Quant au général Eberhart, il prétend qu’après avoir appris ce qui s’était passé à New York, il aurait envoyé des avions d’interception sans consulter le président Bush, ce qui est une enfreinte grave aux règlements. Or de tout cela pas un mot dans les médias! Nous avons des collaborateurs et des informateurs aux Etats-Unis, en Suisse, en Grande-Bretagne, au Pakistan et dans d’autres pays. Chaque fois qu’un événement important se produit dans ces pays nous leur demandons de faire une en enquête sur place, comme le ferait n’importe quel journal sérieux. Pour l’affaire du Pentagone, j’ai mis sur pied des groupes de recherche spécialisés dans un aspect du problème. On a consulté des architectes, des pilotes de ligne et des pilotes de chasse, des pompiers, des juristes. Nous leur avons demandé de nous donner un avis fondé sur les photographies. S : L’argument clé de votre livre, c’est que le Pentagone a caché certaines choses. Le Pentagone, comme chacun le sait est le centre nerveux de la défense américaine. Tout ce qui a rapport avec le Pentagone est en principe “secret défense”… M : Le Pentagone non seulement cache des choses, mais il en invente de toutes pièces! L’affaire du Pentagone, me direz-vous, c’est l’affaire des Etats-unis. Après tout, on ne voit pas pourquoi des étrangers iraient fourrer leur nez là-dedans. Mais vu que l’attaque contre le Pentagone est l’une des raisons avancées par le gouvernement américain pour lancer une vaste opération militaire contre l’Afghanistan et rallier à ses côtés le reste du monde, ce n’est plus une affaire purement intérieure! Supposons que le Pentagone ait été endommagé par autre chose qu’un avion de ligne, cela voudrait dire que les alliés des Etats-Unis se sont fait rouler et qu’ils mènent une guerre qui n’est pas la bonne...! En ce qui concerne ce fameux avion de ligne, je peux vous dire ceci: le Pentagone possède son propre système de défense automatique. Si un avion s’approche de trop près, l’intrus se fait aussitôt abattre. Il n’y a qu’un seul cas où cette riposte n’aurait pas lieu: si le visiteur émet un signal “ami”. Supposons par exemple que le Pentagone tire un missile et que celui-ci revienne en boomerang, il ne serait pas abattu. Ce que je veux dire, c’est qu’au-delà d’une certaine distance, il est tout simplement impossible pour un avion de ligne de s’approcher du Pentagone. S : La presse française s’est évertuée à démonter votre thèse. Vous dites : Où sont passés les débris ? Ils répondent : l’impact a été terrifiant, l’avion a été pulvérisé. Vous dites : Personne n’a vu l’avion s’écraser. Ils rétorquent : Il y a des centaines de témoins oculaires qui ont affirmé aux journalistes avoir bel et bien vu un avion s’écraser. M : Regardez bien la photo sur la couverture de mon livre (3). Elle a été prise quelques minutes à peine après l’explosion initiale, les pompiers n’ont pas encore eu le temps de descendre de leurs véhicules. Le étages supérieurs n’ont pas encore flanché. D’après les explications du département de la défense américain, un Boeing 757 aurait percuté les premiers étages du bâtiment après avoir heurté le sol juste devant la façade. Lorsque l’avion s’est enfoncé dans l’édifice, son aile droite se serait détachée du fuselage et aurait brûlé. Sur la photo vous pouvez voir deux nuages de fumée, celui à droite masquerait l’endroit où l’aile aurait flambé. Vu le poids de l’appareil, sa vitesse et la quantité de carburant qu’il transportait, personne, au vu de cette image, ne croirait que c’est le résultat d’un crash d’avion. L’image ne montre pas le point d’impact réel ? Mais l’ennui, c’est que d’après toutes les photographies dont nous disposons, il ne peut pas y avoir d’autre point d’impact ! Il n’est pas possible que les dommages visibles sur la photo soient dus à un avion de ligne. Cela doit être autre chose. Passons maintenant aux témoins. Nous avons questionné quelques-unes des personnes interrogées par Le Monde. Certaines se trouvaient sur l’autoroute, d’autres à la station de métro du Pentagone. Les témoins auraient dit : « Nous avons entendu un avion » et ensuite « vu le Pentagone en flammes ». Or Le Monde écrit: ils « ont entendu le grondement d’un Boeing 757 ». Nous avons demandé à ces témoins à quoi ressemblait le son de l’avion en question. Réponse: « Eh bien, c’était plutôt aigu, comme le bruit d’un avion de chasse. » Le Monde a aussi interrogé un témoin qui avait déjà été entendu par CNN le 13 septembre, Mike Walter (4). Il aurait dit : « J’ai vu un avion ». Ces paroles exactes sont en fait : « J’ai vu quelque chose qui ressemblait à un missile avec des ailes. » Nous avons également retrouvé un des témoins interrogés par Libération, Steve Patterson. Il aurait affirmé: « J’ai vu un avion se poser sur la pelouse en face du Pentagone et ensuite s’encastrer dans le bâtiment. » Parfait, c’est ce qu’il nous a raconté également, mais il a ajouté ceci à la fin: « C’était un petit appareil, une espèce d’avion privé pour 8 ou 12 passagers. » Après avoir écrit L’Effroyable Imposture, j’ai poursuivi mon enquête (il me montre un ouvrage tout récent sur les armements et me montre une photo)… Vous voyez, ça, c’est un missile de la dernière génération. Ca a des ailes et ça ressemble à s’y méprendre à un avion. Il fait 4 à 9 mètres de long. Je vous pose une question: si une voiture de course passait près de vous à toute vitesse, que verriez-vous ? Pas grand-chose, n’est-ce pas ? Juste une ombre et un bruit de tonnerre. Eh bien, ce missile peut faire des pointes de vitesse jusqu’à 800 km à l’heure ! S’il passait près de vous, il y a fort à parier que vous le prendriez pour un avion. La presse française a tiré à boulets rouges sur mon livre, mais aucun de mes détracteurs ne s’est donné la peine de le lire. En plus, certains passages des interviews que nous avons faites ont été déformés. Le Monde a été le premier à passer à l’attaque. Il a été jusqu’à consacrer une page entière à un article dont le seul but était de dissuader les lecteurs de lire mon livre ! (5) C’est tout à fait inhabituel pour un journal français. On m’a même accusé d’avoir enfreint les règles de déontologie du journalisme, de porter atteinte à des intérêts économiques. Quels intérêts économiques ? je vous le demande ! Il est vrai qu’un journal français (allusion au Monde) a décidé de sortir une édition en anglais en collaboration avec le New York Times (6). Les voilà, les intérêts économiques que j’ai mis en péril! S : Vous prétendez, ce qui est un peu fort, que Ben Laden est un agent des services secrets américains. Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi, dans ce cas, il n’a pas jeté le masque lorsque les Etats-Unis se sont lancés à sa poursuite. M : Les Américains n’ont pas du tout l’intention de mettre la main dessus! C’est d’ailleurs un des détails les plus subtils de toute cette mise en scène. Michel Peyrard, le reporter de Paris-Match qui a été détenu pendant 25 jours par les Talibans, dit dans son livre que Ben Laden a été rendre visite à ses amis à Jalalabad, en Afghanistan, après le 11 septembre. En novembre dernier, lorsqu’il a quitté la ville, des centaines d’Afghans lui ont fait un triomphe avec un cortège qui ne comptait pas moins de 150 voitures! Vous n’allez pas me dire que quelque chose d’aussi voyant a échappé aux satellites américains! Et après ça, l’armée la plus puissante du monde serait incapable de lui mettre la main au collet? Non seulement ils le laissent s’enfuir, mais en plus ils lui font une publicité d’enfer. Vous vous souvenez de la cassette vidéo de Ben Laden qu’on nous a montrée après le 11 septembre? Eh bien, cet enregistrement, qui n’aurait dû être montré que par la télévision afghane, a été diffusé par CNN aux quatre coins du monde. Si ça, ça ne s’appelle pas une campagne de promotion, dites-moi ce que c’est ! Ce qu’il faut rappeler, c’est que les Américains avaient décidé bien avant le 11 septembre d’attaquer l’Afghanistan. Il ne restait plus qu’à trouver un prétexte. Ca, tout le monde le savait depuis longtemps, mais ce que peu de gens savent, en revanche, c’est que les Etats-Unis ont organisé à Berlin une conférence sur l’Afghanistan à laquelle ont assisté des représentants du Pakistan et de l’Afghanistan. Les négociations ont été rompues en juillet 2001. Cet échec a décidé les Américains à passer à l’offensive. L’attaque aurait lieu entre le début septembre et la fin décembre. Ensuite, deux autres conférences ont eu lieu à Genève et à Londres respectivement, cette fois sans les Afghans et les Pakistanais. On a vu par contre de nouvelles têtes : des Japonais et des Coréens. Le thème de la conférence était la reconstruction de l’Afghanistan après la guerre. Dans mon livre je ne consacre que quelques lignes à cette conférence mais je peux vous fournir tous les renseignements nécessaires si vous voulez. Après le 11 septembre nos enquêteurs au Pakistan ont interviewé pendant une heure et demie le représentant du Pakistan à la première conférence sur l’Afghanistan, l’ancien ambassadeur du Pakistan à Paris. (7) S : Vous reconnaissez que les Twins ont été détruites par des terroristes. La destruction des tours de Manhattan était un motif suffisant pour déclencher la guerre. Pourquoi en rajouter en inventant le crash du Pentagone ? M : Je n’en sais rien, mais je vous signale que les attentats du 11 septembre ne se sont pas limités aux Twins et au Pentagone : il y a eu beaucoup d’autres cibles. La tour 7 du WTC, par exemple, qui s’est écroulée. D’après les autorités américaines, c’était à cause de l’effondrement des deux tours principales. Or ce bâtiment cachait une base secrète de la CIA. Plus grave encore, l’annexe de la Maison blanche a brûlé à la suite d’un attentat. Tous ces événements d’une portée considérable ont été négligés. Il n’y en avait que pour les Twins à New York. Beaucoup de détails troublants sont passés inaperçus... S : Vous avez dit que vous aviez écrit votre livre pour « défendre la démocratie et la liberté aux Etats-Unis ». Or vos thèses sont pratiquement inconnues Outre-Atlantique. N’est-ce pas un échec? M : L’Effroyable Imposture n’a pas encore franchi les limites du monde francophone, mais une traduction anglaise va sortir et nous sommes décidés à lancer un débat aux Etats-Unis. Je suis en train de contacter des personnalités du monde entier. J’ai aussi demandé à l’ONU d’ouvrir une enquête sur le 11 septembre. Vu que c’est par sa résolution 1368 que l’ONU a confié aux Etats-Unis le soin de mener la “croisade” contre le terrorisme, je crois qu’il faut revenir à ce document pour retrouver les vrais coupables. Le gouvernement américain n’a pas encore réagi officiellement à la publication de L’Effroyable Imposture, mais s’évertue à l’empêcher dans les autres pays du monde. Nous avons acheté la photo de la couverture à un photographe d’Associated Press. Depuis lors, les autorités américaines ont racheté tous les droits d’auteurs sur les photographies du Pentagone, de manière à empêcher qu’elles ne tombent en d’autres mains. (1) NORAD : North American Defense Command (2) Texte de l’audition du général Myers au Sénat : http://www.senate.gov/~armed_services/hearings/2001/c010913a.htm (3) La plupart des photos de l’attentat sont disponibles sur www.asile.org (4) http://www.cnn.com/2001/US/09/11/witnesses/index.html Notez comment le témoignage de Mike Walter est tronqué de manière à ce que le lecteur fasse l’amalgame entre l’avion que le témoin a vu d’abord, et le missile que le témoin a vu ensuite (« And I saw it… »). Notez aussi que le témoignage complet en format audio n’est plus accessible. Il faut ajouter que d’autres témoins ont vu un avion de type C-130 voler au dessus de Washington avant et après l’explosion du Pentagone (par exemple http://www.clothmonkey.com/91101.htm) ; il est possible que cet avion ait pu être confondu avec un avion de ligne (le C-130 est un gros avion militaire capable de tirer des missiles ou des drones). (5) Le Monde 21/03/2002 p. 23 (6) Le Monde 03/04/2002 p. 23 (7) Voir aussi le témoignage de l’ancien ministre des affaires étrangères du Pakistan Niaz Naïk à la BBC (traduction en français) http://www.cs3i.fr/abonnes/do/ag/426.htm (je ne sais pas s’il s’agit du même diplomate que celui auquel Meyssan fait allusion, mais c’est fort probable) Pour plus d’informations : http://www.reseauvoltaire.net http://www.asile.org http://www.terredescale.net http://mai68.org http://emperor-clothes.org etc…