Hier soir, Paris 19 h, a eu lieu un forum réunissant une centaine de Citoyens prêts à faire barrage au Front National et à ses idées d'extrême-droite. Ils se sont exprimés à titre individuel ou au nom d'organisations politiques. Le plus jeune de ces citoyens devait avoir 2 ans.

Le principe était simple : qui voulait prendre la parole s'inscrivait sur une liste en donnant son nom ou un pseudo : un temps de parole de 5 minutes lui était accordé. En même temps, non loin à République, comme tous les soirs à la même heure, des centaines de jeunes manifestaient.

Les étudiants : "Vieux de 30 à 77 ans, rejoignez-nous!"
Âgés de17 et 25 ans, ils appellent à un rassemblement pour la défense de la démocratie contre Le Pen, de tous les citoyens quel que soit leur âge. Ils ont rappelé qu'ils n'avaient pas de culture de lutte politique et que l'expérience de leurs aînés était la bienvenue.

Un militant socialiste d'Attac a ensuite pris la parole. Il a annoncé à la salle que le Part Socialiste était ouvert à Attac, que le PS allait demander à Chirac de dénoncer les accords pris par la droite avec le FN dans les régions. Pour terminer il a semé un vent de panique lorsqu'il a annoncé que d'après ses sources, les Renseignements Généraux, le score de Le Pen au second tour serait de 42 %.

Alternative libertaire
Son représentant déclare que son organisation analyse le résultat du 1er tour des élections non comme une percée du Front National mais comme un effondrement de la Gauche qui n'a pas répondu aux attentes des Citoyens en matière de lutte contre l'exclusion, la précarité, le chômage et en ce qui concerne la régularisation des Sans Papiers.

Le samedi 27 avril, place de la République à Paris, il n'est pas question pour lui, de prendre la tête de la manifestation avec des gens qui n'ont pas répondu aux attentes de la société : les membres de la gauche plurielle n'ont pas quitté un gouvernement qui a appliqué une politique anti-sociale et a organisé l'expulsion des travailleurs immigrés.

Il propose que les travailleurs immigrés prennent la tête du cortège afin d'éviter toute récupération politique.

La C.G.T
Le délégué de la C.G.T demande s'il est possible d'organiser une journée de grève nationale contre le fascisme et le patronat.

Une étudiante prévient qu'elle prend le risque de se faire huer par la salle. Elle se plaint de la retranscription par les médias des manifestations étudiantes. Elle trouve que les manifestations sont présentées de façon trop politique hors de son intérêt personnel. Elle dit qu'elle a 25 ans et qu'elle n'a pas sa place dans la politique : elle ne s'est pas comment faire. Elle espère trouver sa façon de dire ce qu'elle pense. Sur ce, elle retourne manifester à République.

Pour un citoyen : la Gauche pluriel = bon bilan pour une politique de droite et non de gauche. La Gauche doit changer son discours. Il lance "VIVE LA GAUCHE MAIS SOCIALE !".

Une personne fait une crise d'épilepsie. Un médecin présent dans la salle lui apporte son aide.

Un citoyen souligne que c'est moins Le Pen qui a gagné que la Gauche qui a perdu suite à la désaffection du peuple. Il dit que le nombre de familles pauvres a augmenté de 5 à 6 % depuis 1990. Les ouvriers représentent 30 % des votes Le Pen.

Il souligne l'importance d'une véritable politique sociale, du service public, pour répondre au désarroi de la population. Il propose de ne plus laisser la place culturelle au fascisme afin de s'opposer au souhait du FN de "lepénisation des esprits". Il souligne le besoin de lieux d'échanges de cultures inter génération. Pour lui il est indispensable de ne plus parler d'extrême droite mais de fascisme. Il lance un appel à la création de Comité Républicain Antifascistes dans les quartiers, les écoles et les entreprises.

SUD appelle à se mobiliser non seulement contre l'extrême droite mais aussi à redonner un nouveau souffle à la politique sociale. Elle dit que si Le Pen fait 30 à 40 % au deuxième tour, ce sera un coup dur. La Gauche traditionnelle a failli. Les questions sociales relèvent désormais des mouvements sociaux. Il va falloir créer un rapport de force destiné à lutter contre le résultat anti-social du second tour. Il va falloir montrer qu'il existe des alternatives à la politique de droite et d'extrême droite.

Pour cela :
-Il faut trouver des espaces de débat politique ou élaborer ensemble des solutions alternatives.
-Donner à la société l'espoir d'une autre politique que le social libéralisme d'extrême droite.
-Décentraliser les débats dans les villes, les quartiers, les écoles.
-Le 1er mai, tous les citoyens doivent se retrouver dans cette démarche et cette dynamique.

Le Syndicat de la Magistrature
Sa porte-parole fustige la Gauche "tolérance zéro" et sa justice à 2 vitesses. Il faut arrêter d'agiter l'épouvantail de l'insécurité en termes d'agressions physiques.

L'insécurité, elle est avant tout sociale du fait de l'existence du chômage. Le Syndicat de la Magistrature demande l'arrêt de la politique de répression contre la jeunesse.

Ras le Front :
Après le 5 mai, il faut organiser des forums de rue et ne pas hésiter à discuter avec les gens qui votent Le Pen pour les convaincre que solidairement ce sont les mouvements sociaux qui ont les réponses à leurs questions et non Le Pen.

Un appel est lancé à se joindre à la manifestation qui aura lieu le 1er mai à 11 h sur le Pont du Carrousel à Paris en hommage à Brahim Bouarram, assassiné en 1995 par des fachos sortis du cortège de Front national.

Droit au Logement et Handeis
La représentante du DAL et de l'association Handeis dit haut et fort que les premiers qui vont y passer ce sont selon ses propres mots les basanés, les handicapés.

Elle trouve que dans la salle il y a peu d'immigrés ; Elle souligne qu'elle-même est immigrée.

Elle évoque sa propre lutte pour qu'un de ses enfants, trisomique, soit admis dans le système scolaire.

Elle demande aux syndicats enseignants, à la société civile de se mobiliser et de se comporter autrement par rapport aux enfants des banlieues et à ceux qui sont handicapés. Elle-même a déjà fait une grève de la faim de 40 jours pour que son gosse soit admis à l'école. Elle envisage de recommencer prochainement.

Agir ensemble contre le chômage
S
on délégué dit que la majorité des chômeurs se sont abstenus et qu'une partie à voter Le Pen. Il distingue deux effets du vote du 1er tour :

Il propose :

Coordination Nationale des Sans Papiers
Le 23 mars, est partie de Marseille une marche des Sans Papiers. Jusqu'à Paris,1364 km ont été ainsi parcourus par ses participants. Actuellement ils se trouvent à Nanterre dans le 92.

Samedi, ils entreront dans Paris et manifesteront de Place de Clichy -13h- à République où ils rejoindront le défilé organisé jusqu'à Bastille -15 h. Tous les citoyens sont appelés à manifester leur solidarité avec les Sans Papiers.

Association Gays et Lesbiennes 
Sa représentante rappelle que les gays et les lesbiennes font partie du mouvement social et elle s'étonne qu'ils soient peu sollicités par les autres organisations.

Même si sur Paris, les homosexuels ont une vie plus facile, ailleurs dans le monde entier, ils sont victimes de discrimination.
Elle appelle explicitement à voter Chirac au 2ème tour car pour elle c'est important d'être clair là-dessus.
Elle souhaite que les Gays et Lesbiennes soient plus visiblement représentés dans le mouvement social.
Le 29 juin, elle invite tous les Citoyens à se joindre à la Gay Pride.

Attac
Son célèbre représentant pense qu'il y a là une vague de mobilisation qui durera longtemps. L'époque n'est pas à un retour des années de régression sociale qui ont eu lieu Tacher ou Reagan mais à une avancée. On est face à une situation prometteuse. Il prend l'exemple de l'Italie où Berlusconi a été le point de départ d'une mobilisation massive. Tous ensemble, nous devons reprendre les luttes sociales. Manifester ne suffit pas. Il faut créer une dynamique d'alliance qui permettra de battre Le Pen.

AC !
Dans les quartiers populaires, il y a eu beaucoup d'abstention. Peu de gens issus des quartiers populaires sont présents dans les organisations sociales. Pourtant, dans les quartiers, il existe des luttes pour la Palestine et contre les violences policières. Il y a un grand silence du mouvement social à l'égard des quartiers populaires et l'absence de lien est à déplorer.

Socialisme "Par Derrière"
L'organisation appelle à ne pas voter Chirac.
Ses membres affirment sur une bannière "l'insécurité, c'est Le Pen"

Travailleurs Immigrés de France
Son représentant dit qu'il constate l'absence totale d'immigrés dans le mouvement social. Il rappelle la trahison de la Gauche avec son refus d'accorder le droit de vote aux immigrés.

Dimanche au 1er tour, il n'a pas été étonné du résultat des élections. Les immigrés ont tiré les leçons de l'Histoire. À chaque fois que la politique est malade, l'extrême droite progresse. Au contraire, il eut été étonné si le gouvernement de la Gauche plurielle avait reçu le feu vert des électeurs.

Un appel est lancé à se joindre à la manifestation qui aura lieu le 1er mai à 11 h sur le Pont du Carrousel à Paris en hommage à Brahim Bouarram, assassiné en 1995 par des fachos sortis du cortège de Front national.

LC
Afin de rendre crédible la volonté de mobilisation contre l'extrême droite, il insiste sur la nécessité de mettre en tête du cortège, samedi 27, les Sans Papiers.

Un citoyen énervé dit qu'il en a marre., qu'il est temps de discuter des modalités de discussion et d'arrêter de se lancer dans un patchwork de testimonial.

Un autre citoyen propose de boycotter la presse et manifeste son souhait de voir Chirac faire 95 % des voix comme symbole d'opposition à l'extrême droite.

Des voix s'élèvent pour demander plus de clarté au sujet des intentions de vote : Faut-il oui ou non voter Chirac ?

Quelques dates :

Samedi 27 avril :

Mardi 30 avril :

Mercredi 1er Mai, 15h, République :

L'objectif est d'être 1 million de citoyens à manifester contre l'extrême droite.

À Bastille, "Debout les Sans-Culottes" opération organisée par le Collectif des pantalons : 1000 pantalons seront plantés symboliquement à la Bastille.

Du 1er au 12 mai, festival Charivari (http://www.festival.charivari.free.fr) avec en particulier une soirée débats anti-fascistes, le 4 mai à la veille des élections.