Politique d'asile |
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Vincent
Decroly, 07 novembre 2002.
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"Humaniste,
mais ferme" (ou vice-versa). On connaît le leitmotiv du
ministre DUQUESNE pour résumer sa politique d'asile. Comment s'est
traduit le volet "humaniste" de cette équation pour Tabita,
une petite Congolaise de 5 ans qui ne demandait rien à la Belgique,
si ce n'est l'autorisation de poursuivre sa route vers le Canada où
l'attendait sa maman ? On l'ignore toujours. Elle a dû subir deux
mois d'enfermement et une expulsion. Un condensé des "worst
practices" (les pires pratiques) comme l'analysait, mardi, Fabienne
DRUANT, représentante de Défense des Enfants International
lors d'une conférence
de presse au Parlement à ce sujet. La séance plénière de la Chambre avait pourtant débuté sous les meilleurs auspices. Le Parti socialiste s'était opposé au Vlaams Blok et à la prise en considération de sa proposition de loi d'amnistie pour les actes d'incivisme commis en 1940-45. Soucieux des dérives d'hier, pouvait-on laisser perdurer celles d'aujourd'hui ? Il faut hélas croire que oui. Joindre le vote à la parole? Sur ce dossier des mineurs étrangers non accompagnés, les coups bas ont pourtant plu ces derniers jours au sein de la droite plurielle: maintien de l'option "centre fermé pour enfants de l'exil" (Antoine DUQUESNE), projet d'instaurer une tuteur dépendant de l'Office des étrangers et au bénéfice des seuls enfants en centres d'accueil ouverts (Johan VANDE LANOTTE), circulaire aux parquets (Marc VERWILGHEN) qui va déboucher, au nom de la lutte contre la criminalité des "jeunes allochtones", sur une systématisation de la suspicion et de l'acharnement dont Tabita a fait les frais... En dépit de la Convention des droits de l'Enfant et de recommandations du Haut-Commissariat pour les Réfugiés, chaque année, des centaines de mineurs étrangers disparaissent, sont refoulés, expulsés ou exploités dans notre pays, faute de procédure spécifique d'examen de leur demande de séjour (ou de transit). Cela n'a pas empêché PS et Verts de reculer une nouvelle fois au moment de joindre le vote à la parole. Le MR n'a même pas dû intervenir et le ministre de l'Intérieur n'est pas venu s'expliquer devant la plénière. Il aurait eu bien tort: il vient encore d'être conforté dans ses options par 68 député(e)s "arc-en-ciel", contre 50 et 14 abstentions. |
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