Le texte de "La Déclaration d'Arequipa" … Les soussignés, réunis dans la ville d'Arequipa les 18 et 19 juin 2002, sont arrivés aux accords et expressions de positions suivants: PREMIEREMENT: Les représentants du gouvernement expriment leurs regrets pour les termes ou phrases proférées par des fonctionnaires du gouvernement et les titulaires de la Justice et de l'Intérieur à travers les moyens de communication, que le peuple d'Arequipa ou ses dirigeants ont considéré comme offensants. Les représentants du gouvernement et du peuple d'Arequipa déplorent et condamnent conjointement le dommage causé aux personnes et à la propriété publique et privée dans la ville d'Arequipa. DEUXIEMEMENT: En ce qui concerne le processus de privatisation de Egasa et Egesur, tenant compte qu'une action de protection se trouve devant le pouvoir judiciaire, les parties conviennent d'établir que la résolution résultant de cette action de garantie sera respectée, ainsi que sera pleinement respectée l'autonomie du pouvoir judiciaire et des organismes de juridiction, se soumettant à ses résolutions sans aucune interférence. La représentation du gouvernement, avec l'accord - comme mesure immédiate - des représentants de l'assemblée des maires et du front civique d'Arequipa, exprime formellement sa décision de suspendre tous les actes du processus de privatisation de Egasa et Egesur, y compris ceux qui conduisent à la signature du contrat, en attendant la sentence définitive du pouvoir judiciaire et des organismes juridictionnels. Les représentants du gouvernement reconnaissent que le sentiment et l'opinion de la communauté d'Arequipa sont visiblement opposés au processus de privatisation. TROISIEMEMENT: Les deux parties s'accordent sur l'urgence d'un rétablissement immédiat de l'ordre public qui permet de récupérer le fonctionnement normal des activités. Après 48 heures de signature de cette Déclaration et le rétablissement de l'ordre public, le gouvernement lèvera l'état d'urgence qui est en vigueur. QUATRIEMEMENT: Les deux parties font une invocation au pays pour que cessent immédiatement tous les actes de violence qui obstruent le chemin vers la paix sociale, la stabilité démocratique du pays et le développement national souhaité. DECLARATION UNILATERALE: CINQUIEMEMENT: Les représentants de l'Assemblée des Maires et du Front Civique d'Arequipa gardent leur propre position en ce sens que le processus de privatisation des entreprises Agasa et Egesur doit être annulé et que l'avenir de ces entreprises doit être soumis à une consultation populaire. Il devrait être procédé de la même façon pour le cas des entreprises électriques du Sud du pays. Signé en trois exemplaires dans la ville d'Arequipa, dans le local du collège San José, le mercredi 19 juin 2002 à 15 heures. Une étape contre les privatisations, mais pas la dernière. Le maire d'Arequipa, Juan Manuel Guillén a dit à son peuple: "nous avons gagné le respect du gouvernement". Il a aussi prévenu qu'il n'avait pas d'aspirations politiques et qu'il ne pensait pas se présenter à une réélection. Interrogé sur ses expectatives dans la sentence judiciaire, Guillén a affirmé qu'il resterait la possibilité de faire appel au Tribunal constititionnel et en dernière instance ils sont disposés à recourir à un referendum, comme il est mentionné dans le cinquième point de l'accord. Tout indique qu'une étape est terminée, mais il y aura plus. La pression du FMI et l'intention du gouvernement n'ont pas changé de signe. Il existe une intention de privatiser. Mais comme c'est arrivé au Paraguay il y a quelques jours, la mobilisation populaire, large, conséquente, a réussi pour le moment à freiner le processus. Lamentablement, cela a coûté des vies humaines, des blessés et des pertes que le propre peuple péruvien devra payer. Mais ce qui s'est passé et les résultats marquent un chemin. Celui de la participation, l'implication citoyenne, le rejet, la mobilisation, l'organisation populaire. Un chemin qui doit inclure la construction de nouvelles alternatives, qui déplacent les plans vieux et réitérés qui condamnent à la pauvreté et à l'exclusion la majorité de la société péruvienne. Rédaction de SERPAL, Service de Presse Alternative, 21 juin 2002, Catalunya, España. Si vous partagez l'importance de diffuser ce texte, photocopiez-le , faites-le circuler par Internet, diffusez-la par tous les moyens.