Il y a eu une rave pour la paix en Israël au mois de mai. Que disent les organisateurs de cette rave: "Un nombre croissant de jeunes Israéliens sentent qu'on leur dénie la possibilité de mener une vie normale, à cause d'une politique en laquelle ils ne croient pas. Nous refusons de croire que l'occupation et l'humiliation aient quoi que ce soit à voir avec notre existence et notre culture. Nous sentons le sol trembler sous nos pieds, mais nous ne pouvons pas nous exprimer à travers les manifestations traditionnelles de la gauche. Nous voulons être ceux qui font trembler le sol. Voilà pourquoi nous avons choisi de danser" Si même les jeunes israéliens se rendent comptent que la politique israélienne leur vole leur avenir, qui peut dire ce que ressentent les jeunes palestiniens dont même des femmes, fait quasiment sans précédent dans l'histoire, préferrent offrir leur vie plutôt que de la continuer sous les conditions israéliennes? De plus ce communiqué illustre bien la situation politique parmit ceux qui disent soutenir la paix. Vous parlez du principal soutien à la Palestine: le capital et la sympathie des états extérieurs. C'est sans doute ce soutien qui fait dire à Bush "Un pays pour les palestiniens" et "Sharon homme de paix" Cette formule "un pays pour les palestiniens" est reprise en coeur par tous les partis de tous les pays occidentaux et montre clairement leur mauvaise foi. Pendant ce temps, Sharon continue sa politique qui vise à expulser quand ce n'est pas massacrer les palestiniens des territoires occupés. Voir le livre Détruire la Palestine, ou comment terminer la guerre de 1948, de Tanya Reinhart, aux éditions La Fabrique Les innombarables résolutions de l'ONU fixent le cadre de cet état palestinien, ce n'est pas sur la lune ou dans un quelconque désert, il s'agit des territoires occupés en d'autres termes de la Palestine. C'est sans doute le soutien inconditionel des partis occidentaux à ces résolutions qui fait qu'aucune n'a été mise en application ce qui démontre deux choses: 1)-L'incapacité totale de l'ONU 2)-Le fait que les politiciens sont bien plus préocupés par le souci de ménager les composantes sionistes (juives et chrétiennes) de leurs partis que de faire ce pour quoi ils sont payés: faire respecter ces résolutions. Ces mêmes politiciens sont de même incapables de s'attaquer au plus grand génocide de l'histoire: la faim dans le monde. Quand aux intellectuels et aux médias, ils ne sont pas mieux tel le journal Le Monde qui le 10 mai 2002 se faisait l'écho d'un pamphlet de Claude Lanzmann dont le texte ci-dessus reprend un des thêmes: "[Extrait] Israël n'a pas de patrons, aucun soldat américain n'a jamais versé son sang à la place d'un soldat israélien. [Non, mais plusieurs centaines ont été tués par l'armée israélienne en 1967, et ce n'était pas une erreur]. Et combien de pays dans le monde, arabes entre autres, dépendent-ils, autant ou plus qu'Israël, de l'aide américaine ? [Aucun. Israël ne tiendrait pas un mois, sans la perfusion américaine.] La haine préexiste à ce dont elle prétend se nourrir ou s'originer. En choisissant de voler au secours de Yasser Arafat, torse bombé et moustache batailleuse offerts dans les rues de Ramallah aux caméras de télévision et aux flashes des photographes comme à autant de balles de tueurs sans visage, José Bové entendait signifier que le camp si ostensiblement choisi par lui était celui du Bien absolu, sans discussion possible. [Ce vocabulaire grotesque et mesquin montre ce qui fait titre chez Lanzmann: la haine. La haine contre ceux qui ne se prosternent pas devant l'objet de son amour: le tueur chevronné de "tsahal".] Il n'avait de sa vie jamais mis un pied en Israël - sauf pour y atterrir et se ruer les yeux fermés vers les territoires de l'Autorité, auprès du grand reclus. De l'histoire d'Israël et du sionisme, de la Shoah, du centenaire conflit israélo-arabe, des raisons et concaténations qui conduisirent à la situation actuelle, il ne savait rien, n'en voulait rien savoir. Jamais homme ne coïncida à ce point avec lui-même, ne parut si sûr de son fait et de sa cause, sauf peut-être ce vieil entêté d'abbé Pierre auquel notre nouveau José ressemble par plus d'un trait et d'abord par la notoriété (anti) mondialisée. A ses côtés, la "brigade" des soi-disant "internationaux", femmes et hommes, membres du Comité civil international de protection du peuple palestinien (CCIPPP), résolus à s'enfermer, pour lui faire un rempart de leur corps, autour d'un Arafat au keffieh éclairé de la pauvre lueur fuligineuse d'une bougie (en Terre sainte, la bougie n'est pas rare), tel un roi mage dans la grotte de Bethléem, scène christique s'il en fut, ce qui n'était pas un hasard. [La mise en scène était assurée par les reîtres des unités de blindés israéliennes. Le "cinéaste" devrait s'en féliciter. Laissons-là. Ce texte est une honte. Jamais l'abaissement moral des prétendus disciples de Sartre n'a été si profond. Bové et les autres y ont répondu, sur un ton ferme mais très mesuré. Ils n'ont pas dit l'essentiel: Lanzmann est une ordure qui aime les soldats qui massacrent. C'est un frustré mythomane qu'on devrait mettre à l'asile. Par pure bonté.] LA PALESTINE AUX PALESTINIENS NO ONE CAN BE FREE UNTIL ALL ARE FREE