Canadian Herald
"Les soldats canadiens ont le feu vert pour l'usage de la "force létale" pour protéger les leaders mondiaux lors du sommet du G-8", a déclaré un responsable militaire de haut niveau.
"Nous sommes très sérieux.. nous avons des armes mortelles, et nous utiliserons la force si nous croyons qu'il y a un risque sérieux", a déclaré Ivan Fenton Jeudi passé dans une réunion éditoriale du Calgary Herald.
Fenton a aussi prévenu que les manifestants et les "chercheurs de notoriété" qui ont l'intention de tester la sécurité du sommet à Kananaskis risqueront leurs vies.
Fenton a déclaré que des terroristes pourraient très facilement utiliser les manifestants pacifiques comme couverture pour se glisser dans Kananaskis.
"Les manifestants ne nous intéressent pas, si ce n'est qu'ils vont compliquer notre travail.", a déclaré Fenton. "Ils peuvent nous distraire, ainsi que la police, de celui qui est camouflé, porte une arme, et bouge la nuit.
Etant donné cette menace, Fenton se déclare très inquiet de ce que ses soldats pourraient confondre un manifestant et un terroriste s'il y a une confrontation dans les environs sombres et boisés de Kananaskis.
"Nous sommes vraiment inquiets de la dose d'inconnu dans ce qui se profile. Il y a un risque, et c'est une préoccupation majeure", a-t-il déclaré.
Le sommet du G-8, une réunion des sept pays les plus industrialisés et de la Russie, aura lieu les 26 et 27 juin. Il se tiendra à Kananaskis Village, un complexe hôtelier dans les montagnes rocheuses, 115 Km à l'Ouest de Calgary.
Les participants seront protégés par un périmètre de sécurité qui couvre un rayon de 6,5 Km autour du site. Ce périmètre sera patrouillé par des centaines d'officiers de la police montée et probablement des milliers de soldats.
Le nombre de soldats pourrait poser problème, mais Fenton pense qu'avec le retrait des troupes canadiennes d'Afghanistan, il aura suffisamment d'hommes pour sécuriser le périmètre et effectuer les autres missions de l'armée.
Le chef de la police montée, le superintendant Lloyd Hickman, qui est aussi l'officier en charge de la sécurité du G-8, a aussi averti les manifestants de rester à l'écart de la zone de sécurité de Kananaskis pour leur propre bien.
"Quand les gens vont dans la nature en essayant de tester les systèmes de sécurité, ils se mettent d'eux-mêmes en danger, parce qu'ils essayent de pénétrer une zone de sécurité renforcée", a dit Hickman.
Les menaces aériennes seront combattues au moyen de missiles sol-air, et par des patrouilles d'avions de la chasse canadienne. Ils seront dirigés par le NORAD (Commandement pour la défense de l'espace aérien nord-américain, situé aux USA).
La sécurité aérienne sera accrue par un zone interdite de vol de 150 Km autour de Kananaskis Village.
Malgré cette zone-tampon, Fenton a indiqué que les pilotes de chasse seraient soumis à rude épreuve en cas d'incursion d'avions suspects dans la zone d'interdiction de vol. Les modèles indiquent en effet que, si un avion suspect entre dans la zone, les pilotes auront 8 minutes pour décoller, et abattre l'intrus avant qu'il n'arrive sur Kananaskis.
"Nous avons très peu de temps.. 8 minutes en fait. C'est très très court", a déclaré Fenton. Il a indiqué que le commandement militaire aurait souhaité une zone d'interdiction plus grande, mais que Ottawa a refusé, arguant des problèmes supplémentaires qui seraient causés aux vols commerciaux.
Si un avion suspect entre dans la zone, la décision de l'abattre reviendra au premier ministre canadien, Jean Chrétien. Mais, comme il participera au sommet, la décision effective pourrait reposer entre les mains d'un ministre, probablement celui de la défense, Art Eggleton.
Selon Fenton, les soldats seront placés sous l'autorité de la police montée lorsqu'ils auront affaire aux manifestants. Il a ajouté que ses troupes utiliseront un "minimum absolu" de force lorsqu'ils assisteront la police montée.
Certains sites Web d'activistes radicaux ont appelé les manifestants à envahir Kananaskis, en utilisant les barrages routiers, et des tactiques "Ewok" comme de grimper dans les arbres pour troubler le sommet.
La plupart des groupes qui comptent manifester ont cependant indiqué qu'ils se tiendraient loin de Kananaskis.
"Nous sommes dans l'ère post 11 septembre. La simple idée d'aller dans les bois, connaissant le type de forces des sécurité qui nous attendent, est grotesque", a déclaré Nathalie Southworth, la porte-parole de Greenpeace à Vancouver.

"Nous voulons faire passer notre message, et de façon pacifique. Se cacher dans les bois, quand il y a un risque de blessure, ou même de mort, n'est pas la bonne manière d'atteindre cet objectif."