Samuel: Je m'occupe des soirées Future World Funk
qui ont lieu tout les samedis au Centre International,
171 boulevard Lemonnier. Je m'occupe de la programmation, principalement, et
de la promo.
* Avant ça tu as fait d'autres trucs, de la radio, d'autres projets...?
Oui, j'étais avec Indymedia.be depuis le début, j'ai surtout travaillé sur
tout ce qui était son, et principalement le projet "Radio
BruXXel" pendant le sommet de Laeken. J'avais déjà fait de la radio avant,
sur radio Aire Libre, j'ai aussi participé à quelques soirées par ci, par là.
Et avec Indymedia j'ai aussi organisé les 'sound-systems'
que l'on a faits à Liège, à Gand et à Bruxelles, lors des manifs contre la Présidence
Belge de l'Union Européenne. A chaque fois nous avons organisé un camion, avec
du bon son.
* Ce samedi 6 avril il y a une soirée Future World Funk en soutien à Indymedia.be,
mais c'est quoi les FWF?
On est parti d'un constat, que je ressens assez fortement: à Bruxelles, c'est
fou le nombre de samedi soirs où l'on en sait pas ce que l'on va faire, où l'on
a envie d'aller s'amuser simplement, sans devoir payer 400 ou 500 balles d'entrée
à une soirée. On a juste envie de faire la fête, de rencontrer des gens dans
un endroit sympa, qui ferme après une heure du matin, de préférence. C'était
le premier constat.
Le deuxième constat que les soirée organisées étaient extrêmement cloisonnées.
Il y avait les free-parties drum'n'bass, les soirées electro, les gros concerts
par ci, par là... C'était toujours: sur la même soirée on avait toujours un
style de musique, et c'était très fermé. Nous avions envie de faire des choses
où l'on puisse avoir des styles musicaux beaucoup plus variés et qui se mélangent
au cour d'une même soirée, et donc aussi essayer de mélanger les publics, avoir
des gens qui aiment le reggae, des branchés, des jeunes, des vieux, des arabes,
des belges, etc..., que tout ces gens puissent s'amuser ensembles, se rencontrer,
dans une autre ambiance qu'ailleurs.
* Comment est-ce possible que ça reste gratuit?
C'est pas facile. On a un lieu où il y a déjà le matériel, donc on ne doit
pas louer chaque semaine pour 20.000 balles de matos sono. Les DJs sont payés,
mais pas énormément. On gagne sur les boissons, enfin on gagne, peut-être que
l'on perd! On fait vraiment pas ça pour les tunes, tout les gens qui travaillent
pour la promo ne sont pas payés, quasiment personne n'est payé, on fait ça pour
le projet en soi, donc c'est vrai que ce n'est pas facile, mais en même temps
il y a 300 personnes qui sont là, et ils boivent quoi! Donc il y a moyen de
s'y retrouver là dedans.
* Certaines de ces soirée sont en soutien à des projets, tu peux expliquer
ça?
Donc ce samedi c'est une soirée en soutien à Indymedia.be, parce que le projet
c'est pas seulement un projet musical et pour faire la fête, mais je pense qu'il
y a une grande partie de la jeunesse aujourd'hui à Bruxelles qui se sent alternative,
qui sort en free-party, parce que ça fait rebelle ou tout ce qu'on veut, et
donc j'ai envie de proposer à tout ces gens quelquechose d'un peu plus réfléchi,
d'un peu plus profond, et de faire des liens entre les mouvements musicaux alternatifs
et les mouvements politiques alternatifs.
C'est pour celà que nous avons organisé en octobre une soirée en soutien au
collectif BruXXel, pour les différents projets qu'ils avaient, l'occupation
de la gare, Radio BruXXel, etc... En Mars nous avons organisé une soirée en
soutien à D14, puisque eux continuent à travailler,
organiser les départs pour Barcelone, etc... Et là c'est en soutien à Indymedia.be! On espère
pouvoir donner une partie des bénéfices à Indymédia. (rires) On verra, s'il
n'y a personne, il n'y a pas de bénéfices, et donc on peut pas! Voilà.
*** PUB! ***
INDYMEDIA.be
benefit PARTY! Samedi 06 avril / 23:00 / avec DJ Protesta Centre International (171 bd. Lemonnier / 1000 Bruxelles) :: Entrée GRATUITE :: Soutenez Indymedi.be: Dansez! :: |
*** Fin de la PUB ***
* La musique est engagée, ou c'est plutôt la manière dont on s'en sert?
C'est évident qu'il y a toujours les conditions et la manière dont on s'en
sert qui est importante. Ici, le fait de faire des soirées gratuites, c'est
aussi un choix politique, si on veut. Pour ce qui est du choix de la musique,
en général je joue des choses assez énergiques et assez positives. J'ai envie
de voir les gens s'amuser, montrer qu'il y a toute une énergie, des choses qui
sont possibles. Je pense que la musique est quelque chose d'assez motivant.
La Deuxième chose, c'est que j'essaye de créer des mélanges, des rencontres
improbables, entre un morceau latino et un morceau drum'n'bass qui ont la même
rythmique. Les gens qui aiment dancer sur le latino sont en train de faire leurs
beaux pas de danse et se rendent compte qu'au fur et à mesure le morceau est
en train de changer, mais que c'est toujours un peu le même esprit, et donc
ils vont se retrouver à danser sur de la drum'n'bass alors qu'ils ne s'attendaient
pas du tout à ça, et qu'ils n'auraient jamais été à une soirée drum'n'bass.
* Le but serait un peu, pour faire cliché, de promouvoir le mélange des
culture, c'est serait aussi le sens du nom "Future World Funk"?
En fait le nom FWF, vient de trois mots, pour trois grandes orientations musicales,
'Future' pour tout ce qui est musiques électroniques, 'World' pour tout ce qui
est musique du monde, reggae et latino et 'Funk' pour tout ce qui est funky,
groovy, etc... Il faut prendre ces trois mots au sens le plus large du terme.
Oui, je pense que le mélange des genres et le mélanges des publics est quelque
chose d'important, aussi au niveau social, je pense qu'il n'y a pas d'endroit
à Bruxelles où des publics différents peuvent se rencontrer. Il y a bien quelques
endroits, mais c'est assez rare.
Si on va au Pablo Disco Bar, on aura une catégorie assez claire de gens, lza
plupart sont belges, plus ou moins friqués... (rires) Non, mais c'est vrai!
Après, c'est de la bonne musique, c'est pas ça le problème, mais c'est assez
fermé. Si tu vas dans une soirée électro, c'est aussi un public très spécifique.
Ce n'est pas seulement au niveau formel qu'il y a des mélanges, c'est aussi
au niveau du public. J'ai envie de faire se rencontrer ces gens et de faire
se découvrir les uns les autres. De là peut aussi sortir pas mal de choses intéressantes.
-------
Pour en savoir plus: www.futureworldfunk.be:
avec l'agenda des soirées, une vingtaine de mixes à écouter, des photos des
soirées et des sound systems, mailing liste, etc, etc...
-------
Ecouter les mixes de DJ Protesta:
Eklektik
Mix
Loda Mewcy
Eklektik
Mix
Music
Just
.