Privé du droit d'interroger les témoins,
je n'aurais désormais plus le droit même de les entendre !
Président de la commission d'enquête, M. Raymond LANGENDRIES a fait ce mardi référence "au Règlement de la Chambre et à une décision de la commission" pour m'expulser d'une réunion à huis-clos. Paradoxe : en vertu de cette "décision de la commission", les collaborateurs des députés membres de la commission et ceux des groupes parlementaires pourraient, eux, assister au huis-clos...
J'ai à nouveau écrit au Président de la Chambre (M. Herman DE CROO) pour dénoncer cette dérive qui voit une commission instaurer, contre toute loi, tout règlement (et tout bon sens), et une discrimination entre élus (alors que l'égalité entre tous les élus est la pierre angulaire de la démocratie représentative) et une hiérarchie inversée entre certains élus et les collaborateurs parlementaires (ces derniers ayant en l'occurrence davantage de droits que les députés !)
Ce nouvel épisode d'ostracisme puéril marque une dérive dans le fonctionnement du Parlement. Son Règlement n’est plus utilisé pour servir la démocratie en garantissant les droits de la minorité. Il est au contraire de plus en plus souvent exploité au profit de logiques de lotissement de l'institution par les groupes parlementaires et les partis dont ils émanent, avec pour conséquence l’instauration de privilèges et discriminations tout à fait anti-démocratiques. Où est le "renouveau politique" tant promis ?
J’ai assisté il y a quelques jours aux funérailles d’un ex-pilote de la Sabena. Beaucoup s’accordent à considérer qu’il n’aurait pas mis fin à ses jours sans la catastrophe sociale que représente la fin de la compagnie aérienne (cfr http://www.sabenatomorrow.be/ et http://www.perso.be/sabena/).
Dans ce contexte et celui qu'éclaire la récente étude du Bureau du plan (http://www.plan.be/fr/news/presse/20020302/press.htm), il me paraît plus que jamais important de suivre, avec toute la rigueur indispensable, les travaux de la commission d¹enquête Sabena.
Les milliers de victimes de la mise en faillite préméditée de la Sabena et leurs familles méritent mieux que les réflexes de citadelle assiégée, les gamineries de bac à sable et le fétichisme du secret qui ont dominé les quelques réunions que la commission a tenues jusqu'ici.