Nous sommes en train de l’étudier soigneusement, afin de pouvoir délimiter au mieux les pouvoirs qu’elle confère à la police et je peux déjà vous dire que cette directive n’est pas sans failles. Ces arrestations sont typiques d’un usage abusif de la part de la police. Il ne faut pas oublier que toutes les lois ont un cadre précis et délimité, et donc cette arrestation, dans les conditions actuelles, ne peut se justifier que par l’article 28bis §2 du code d’instruction criminelle, je cite : « L'information s'étend à l'enquête proactive. Celle-ci, dans le but de permettre la poursuite d'auteurs d'infractions, consiste en la recherche, la collecte, l'enregistrement et le traitement de données et d'informations sur la base d'une suspicion raisonnable que des faits punissables vont être commis ou ont été commis mais ne sont pas encore connus, et qui sont ou seraient commis dans le cadre d'une organisation criminelle, telle que définie par la loi, ou constituent ou constitueraient un crime ou un délit tel que visé à l'article 90ter, §§ 2, 3 et 4. Pour entamer une enquête proactive, l'autorisation écrite et préalable du procureur du Roi, de l'auditeur du travail, (ou du procureur fédéral), dans le cadre de leur compétence respective, est requise, sans préjudice du respect des dispositions légales spécifiques réglant les techniques particulières de recherche. »
Aussi il est important de souligner le §3 : « Sauf les exceptions prévues par la loi, les actes d'information ne peuvent comporter aucun acte de contrainte ni porter atteinte aux libertés et aux droits individuels. Ces actes peuvent toutefois comprendre la saisie des choses citées à l'article 35. Le procureur du Roi veille à la légalité des moyens de preuve ainsi qu'à la loyauté avec laquelle ils sont rassemblés. »
Bref, ils ont le droit de soit vous contrôler avant une action par exemple quand ils forment un barrage policier ; soit vous contrôler après si des incidents sont survenus ; soit vous contrôler dans le cadre d’une enquête plus vaste mais encore faut-il prouver son bien-fondé et le lien entre vous et celle-ci. A votre place, j’aurais tout simplement refusé d’être photographié car je les vois mal justifier une arrestation massive et ce en dehors de la zone où se déroulait la manifestation, sur le retour, et alors que tout s’était passé sans incidents.