Le gouvernement pousse des grands cris et se montre surpris que Swissair ne tienne plus ses engagements, laissant ainsi la Sabena en faillite. Il sagit dun mensonge énorme!
Le gouvernement connaissait toutes les manuvres de Swissair. Car depuis 95, les représentants de lEtat, tous des cadres importants des partis politiques au pouvoir, ont assisté et entériné toutes les décisions imposées par Swissair. Ils ont accepté lexpansion et le renouvellement de la flotte, 34 Airbus. Ce qui représente des dizaines de milliards. Aujourdhui, le contenu des accords entre Swissair et le gouvernement reste secret. Une partie de ces Airbus nauront jamais servis. Ils ont été décommandés, ce qui représente une perte sèche de plus de 10 milliards pour lentreprise. Quelle entreprise peut-elle survivre à une telle politique ?
Les pilotes lont dénoncé depuis longtemps : Swissair na jamais été intéressé par lavenir de la Sabena mais par son démantèlement. Ils avaient raison de faire grève pour arrêter le Business Plan qui allait de toute manière mener à la faillite. Ils avaient eu reçu le soutien de nombreux membres du personnel au sol, notamment à travers des arrêts de travail. Hier, le gouvernement traitait les pilotes et le personnel solidaire avec eux de terroristes et dirresponsables. Aujourdhui, il fait mine de découvrir la politique de kamikaze de Swisssair.
Aujourdhui, le gouvernement de Verhoofstadt-Onkelinx-Durant sest fait avoir à son propre jeu. Les promesses de Swissair sont celles du gouvernement. Le gouvernement a répété haut et fort que lavenir de la Sabena ne pouvait être assuré que par le privé. Aujourdhui, léchec de la gestion « efficace » du privé est manifeste : Sabena et CityBird sont virtuellement en faillite. Des dizaines dentreprises et donc des dizaines de milliers demploi sont concernés par lactivité de ces deux compagnies.
Sabena est devant deux choix.
Premier choix : celui du gouvernement. Tous les scénarios proposés (concordat, faillite ou crédit-pont) déboucheront sur la même politique : la vente et la destruction de la Sabena. En effet, dans le contexte actuel, tout repreneur privé éventuel (ce serait le cinquième après Bristish Airways, KLM, Air-France et Swissair) naura quun but : racheter les filiales les plus rentables pour une bouchée de pain et laisser le reste en plan.
Deuxième choix : renationaliser la Sabena et la mettre sous le contrôle des travailleurs. Une compagnie publique est nécessaire pour assurer des moyens de transport rapides et bons marchés pour lensemble de la population et non une compagnie au service dhommes daffaires. La direction actuelle de la Sabena doit être démise et remplacée par un comité composé de délégués élus du personnel chargé de contrôler la stratégie suivie par lentreprise. Lexpérience de Swissair le montre, chaque franc de lEtat qui rentre dans cette entreprise doit être bien utilisé : aujourdhui les 7 milliards investis par lEtat en février ont disparu dans les poches de la multinationale suisse.
Le référendum n'a porté que sur le plan "social" accompagnant le Business Plan. Les travailleurs n'ont rien eu à dire sur le plan en lui-même. Au contraire, un jour avant la fin du référendum, c'est la multinationale Swissair qui a imposé son point de vue.
Face à cela, un climat de démocratie doit être établi dans l'entreprise. Il faut une assemblée générale de tout le personnel pour communiquer toutes les informations et proposer un contre-plan. Pour contribuer à ce débat, le Parti du Travail de Belgique a élaboré 26 propositions dans un plan alternatif dit "Un autre Sabena est possible: plan des travailleurs".
Il faut en tout cas dès maintenant:
Ces derniers mois, des dizaines de milliers de gens manifestent contre la globalisation capitaliste et lUnion européenne. Ils dénoncent lEurope antisociale. Aujourdhui, cette Europe montre son vrai visage à la Sabena. Cest lEurope qui a encouragé la privatisation des services publics et la déréglementation dans laviation. Cest lEurope qui veut empêcher la renationalisation au nom de la lutte contre la concurrence déloyale.
Les gouvernements européens qui se déclarent impuissants face aux licenciements massifs dans le secteur aérien ont pourtant trouvé largent pour payer les grandes multinationales des assurances après les attentats du 11 septembre.
La crise des compagnies aériennes était déjà présente avant le 11 septembre, cest la crise du système. Cest le système qui est en cause. Globalisons les luttes. Développons la solidarité avec les travailleurs de Swissair victimes des mêmes bandits, avec ceux de Bristish Airways et Lufthansa, avec le mouvement contre la globalisation capitaliste et lEurope antisociale.
Consulter le "plan des travailleurs du PTB"-Sabena et l'actualité sur la Sabena sur: http://www.solidaire.org ou http://www.ptb.be
Le webteam du PTB