R.I.P. champs d’OGM. ------------------------- Rappelons nous que : La résistance est fertile ! En détruisant les champs on rend inopérant les labo ! --------- Une circulaire adressée “Aux anti-OGM” du 10 mai 2001, appelait à “la reprise d'interventions directes contre les intérêts, les installations et les expérimentations de tous les développeurs de chimères végétales, animales ou humaines s'impose. (...) L'observation du rapport de force sur le front des OGM végétaux en Europe indique qu'il est raisonnable de penser qu'une recrudescence d'actions directes de sabotage, quelle que soit l'ampleur de chaque action prise isolément, permettrait, (à condition d'être bien exploitée,) d'obtenir au moins la mise hors la loi, de fait, des OGM en milieu ouvert en Europe. Une telle réussite ne serait certainement que provisoire et ne mettrait pas un terme aux recherches de laboratoire. “ Et pourtant si, elle les tarit ... Si Advanta clame sur tout les toits son abandon des OGM en Europe, cette société anglo-néérlandaise n’abandonne rien en Belgique ou une “contamination volontaire”, dont elle est le commanditaire, est belle est bien prévue pour cet été, qui plus est, à moins de 10 km de la frontière hollandaises. -------- Norfolk Genetic Information Network (ngin), http://www.ngin.org.uk) "Le signe le plus évident du désespoir des semenciers est peut-être la décision d’Aventis de ne pas commercialiser son maïs génétiquement modifié, bien que la société ait achevé avec succès toutes les procédures et possède toutes les autorisations exigées en vertu de la loi néerlandaise." [ article ci-dessous ]  "Il semble maintenant douteux que les OGM soit acceptés dans l'UE au cours des cinq, 10 voire 15 prochaines années" - selon un porte-parole de Dupont expliquant pourquoi ils ont “mis un frein” à la recherche sur les blés hybrides qu'ils avait prévu de diffuser. [Farmers Weekly, 22 mars 2002 ]  "Même un ardent défenseur des Biotech tel que le Prof. Prakesh affirme que l'Europe reste la clé pour une véritable adoption de la technologie. Elle est un énorme marché qui importe des produits alimentaires de partout dans le monde. La science a commencé en Europe et c’est l'Europe qui dictera l'avenir de la biotechnologie agricole.' "* [Financial Times, le 26 mars 2002 ] ---------- R.I.P. CHAMPS D’OGM (de Paul Smits. Initialement écrit pour 'Land en Stad': http://www.ddh.nl/duurzaam/landbouw)  En Europe, les recherches sur les cultures génétiquement modifiées sont pratiquement à l’arrêt. L’opposition du public est massive, les parcelles d'essais sont rasées par des activistes, quant aux gouvernements ils bloquent toute nouvelle autorisation. Les cadres des géants des semences expriment leur déception, leur irritation et leur colère croissante. Kees Noome, porte-parole de la multinationnale de biotechnologie anglo néérlandaise Advanta : "Nous avons commencé nos essais transgénique sur le terrain dès 1991. À leur sommet, en 1996, nous avons eu jusqu’à quarante parcelles, mais lors de la dernière saison leur nombre a chuté jusqu’à un." Il n’y a pas qu’Advanta qui a vu s’effondrer si vite ses programmes d’essais sur le terrain. L'image est la même partout en Europe. Ces dernières années, le nombre de parcelles d’espèces génétiquement modifiées a diminué. Ces événements exercent une influence profonde sur la recherche et développement sur des cultures OGM. Noome: "Dans le laboratoire, vous concevez une plante avec de nouvelles caractéristiques génétiques, ensuite vous les expérimentez en plein air. Après avoir identifié toute les failles dans la conception de la plante, vous retournez au laboratoire et recommencez le cycle." Sans essais sur le terrain, le cycle se casse et les recherche sur les cultures transgéniques cessent tout simplement, même dans les laboratoire. La seule option qui reste à Advanta est de démanteler ses laboratoires de génétique et de recasser les travailleurs concernés. Dramatique    Simon Barber est un scientifique d’Europabio, une association européenne des sociétés de biotechnologie et des organisations associées. Tout comme Noome, il constate baisse importante du nombre de champs expérimentaux en Europe. "C'est absolument vrai", crie-il au téléphone. "C’est dramatique!". Il m’a envoyé un graphique montrant que le nombre d'essais en plein air en Europe est tombé de plus de 240 en 1997 à environ 40 en 2001, une diminution de plus de 80 pour cent. Rob Janssen, directeur de Niaba, une organisation parapluie néerlandaise pour une variété d'opérations de Biotech, fait de son mieux pour rester calme. "Oui, il y a eu une baisse du nombre d’essais aux Pays-Bas et nous ne voyons venir pratiquement aucune nouvelle requête pour des autorisations," dit-il d’un ton neutre, mais ajoute, perfidement: "Et tout ça c’est de la faute du ministre qui méprise la loi et bloque des requête." Mais Janssen convient que le nombre de champs est descendu. Ces témoignages sont confirmés par un généticien de RABO, la banque néerlandaise du secteur agricole, qui préfère garder l’anonymat: "Il y a eu tellement de protestations. Greenpeace a fait pression contre les essais en plein air et des jeunes activistes ont labouré les champs ou les ont brûlés. Les groupes environnementaux et anti-mondialisation se sont rejoint pour des motif qui leurs sont propres. Les gens ont peur du génie génétique. En Europe, l'industrie agro-biotechnologique passe par une période très difficile." La sombre vision du porte-parole d’Advanta, Noome, est partagée par Siemen de Jong, porte-parole de la principale société semencière Aventis, par Oscar Goddijn, directeur général de Syngenta Mogen, un institut de recherche ayant son siège à Leyden, et de Jan Madlener, directeur de la communications de la semencière Syngenta. Scandale L'épitaphe R.I.P. des pierres tombales invite à un moment de réflexion. Qu'est-ce que les entreprises de semence ont gagné avec leurs essais d’OGM ? En un mot, une bonne gueule de bois. Prenez Advanta, par exemple. Au printemps 2000, cette multinationale a été au centre d'un scandale international. Sa succursale canadienne avait vendu à plus de 600 agriculteurs en Angleterre, en France, en Allemagne et en Suède des graines de colza qui se sont avérées être contaminées par une variété génétiquement modifiée. Le premier ministre français, Jospin, a décrété que les végétaux devraient être détruits. L’organisation des petits agriculteurs français, la Confédération Paysanne, a demandé un boycott immédiat des importations de semence en provenance des pays où les cultures OGM sont déjà pratiquées régulièrement. Leur motivations était pratique: exclure le risque de contamination. Les parlementaires britanniques ont demandé des compensations pour les agriculteurs touchés et l'Allemagne a porté l’affaire en justice parce que la commercialisation de graine de colza OGM est illégale en Europe. Advanta a finalement annoncé qu'elle indemniserait la totalité des dommages aux agriculteurs. Aux Pays-Bas, l'hebdomadaire modérés des agriculteurs 'Boerderij' a donné au géant de semence public. Les "sociétés faisant un travail sur les cultures génétiquement modifiées disent qu'elles font tout ce qu’elles peuvent pour éliminer les risques. Le négociants de semences Advanta a déjà causé un clash en dehors de l'Europe. Il est maintenant question d'introduire un seuil de “tolérance “ d'1% pour la semence OGM en Europe, Advanta fait valoir qu'un certain degré de contamination est acceptable. Cette tactique de fuite en avant n'accroît pas la crédibilité des biotechnologies et diminue, encore plus, la confiance des consommateurs." Action Pour Advanta, la diffuculté pour obtenir les permis pour des essais non-confinés, est devenu un véritable cauchemar. Ce n’est que mi-mai 2000 que la société a reçu le premier des quinze permis pour lesquels elle avait introduit une requète, après que le ministre Pronk ait bloqué la question pas moins de quatorze mois. Noome, visiblement irrité: "la période de végétation est déjà en cours et nous risquons maintenant de perdre l'année entière." Pour encore compliquer l’affaire, deux résidents d'Amsterdam ont collaboré avec Greenpeace pour, avec succès, contester la légalité même de ce permis devant le tribunal suprême néerlandais. Il a reconnu, en suivant les écologistes, que l'emplacement de la parcelle d’essai prévu n'avait pas été défini assez précisément. Pour compléter la confusion, les ministres Pronk et Brinkhorst (respectivement de l’environnement et de l’agriculture,) ont annoncé en juin 2001 qu'ils retiraient sept permis qui avaient déjà été accordés à Advanta. Comme touche finale, une semaine plus tard, les ministres ont fait le contraire avec toutes les applications restantes en avancant des raisons similaires. Même les essais sur le terrain pour lesquels Advanta a eu une approbation finirent mal. En août 1998, un groupe d'environ trente activistes a détruit un champ de maïs OGM planté par un auxiliaire d’Advanta, Sharpes, près du village de Dartington au sud-ouest de l’Angleterre. Selon la société les activistes ont fait des dégâts pour 600.000 livres. Ces essais d’OGM avaient déjà provoqué une consternation considérable dans la région. Afin d'essayer d'obtenir l’interdiction de ces essais un agriculteur bio local avait intenté deux procès, mais sans succès. Les jours avant que le maïs ne soit semé, environ 600 personnes ont manifesté contre les essais. Les rapports que les média ont fait de la manifestation ont mené à une deuxième vague de protestation, a laquelle plusieurs centaines de personnes ont participé. Quand les premiers activistes ont été convoqués devant la cour six mois plus tard, des centaines de personnes se sont retrouvées dans la rue une fois de plus. À la plus grande surprise, les charges ont été retirées par le procureur au tout dernier moment. Raison officielle: le gouvernement britannique envisage un moratoire de trois ans sur les diséminations d’OGM. Les activistes, pour leur part, sont convaincus que la cour était plus soucieuse d’empêcher le jury de les acquitter, donnant ainsi le feu vert à d'autres. Désespoir  Détruire les cultures d'essai est devenu plus qu'un geste symbolique. L’échelle en Europe est telle que la recherche fait face à de sérieux problèmes. Noome, d'Advanta : "En Angleterre et en France quasi tout les champ sont détruit. C’est dramatique. En Angleterre, par exemple, ils entrent avec des salopettes blanches et fauchent tout le lot. Ensuite, les tribunaux les acquittent, en disant qu’ils ont agi comme des objecteurs de conscience. Honnêtement, c'est un verdict qui me donne des sueurs froides. La moitié nos parcelles d'essais au Pays-Bas ont été détruites l'année dernière." Ces dernières années, les modification génétiques ont tellement mauvaise presse que le public craint sérieusement cette nouvelle technologie. Cela a eu des conséquences importantes. Dans leur rapport annuel de 1999, la société mère néerlandaise d’Advanta, Cosun, signalait déjà: "à cause de l'opinion publique critique des produits génétiquement modifiés, les ventes et les prix sont restés loin au-dessous des attentes." Récemment, Noome exprimait sa complète désillusion: "les cinq à dix années à venir, il n'y a pas un centime à gagner sur les cultures OGM (...) La majorité des consommateurs n'est pas, jusqu’ici, intéressée aux produits génétiquement modifiés (...) Ce qui signifie qu'elle n’est plus commercialement viable." Advanta abandonne donc toutes ses opérations OGM en Europe. Le signe le plus sûr du désespoir des sociétés de semence est peut-être la décision d’Aventis de ne pas commercialiser son maïs fourrager génétiquement modifié, bien que la société ait achevé toutes les procédures et possède toutes les autorisations exigées en vertu de la loi néerlandaise. Siemen de Jong, porte-parole biotechnologie d’Aventis: "nous pourrions lancer la nouvelle culture demain, mais il y a un sérieux doute que ce soit le moment idéal. Vous savez combien le débat est important ici". Pourtant, la lutte contre les nouvelle biotechnologie n‘est nullement terminée. Aux États-Unis, au Canada et en Argentine, les OGM sont cultivés à ce jour sur plus de quarante millions d'hectares des terres cultivables. Les États-Unis continuent à faire pression sur l'Europe et les pays en développement pour qu’ils approuvent des importations de leurs produits agricoles génétiquement modifiés. Même aux États-Unis il y a encore de nombreux essais extérieurs d’OGM en cours. En outre, les produits génétiquements modifiés réussissent à pénétrer la chaîne alimentaire via le fourrage des animaux et l'industrie pharmaceutique va de l’avant dans le monde entier avec les programmes de génie génétique. De toute façon, l’entièreté du mouvement anti-OGM a raison de se réjouir, depuis les lobbyistes futés du mouvement environnemental aux activistes détruisant les parcelles d'essai la nuit, des agriculteurs radicaux aux hommes politiques de facture explicitement chrétienne. En tous cas, en Europe, la recherche et le développement de culture vivrière génétiquement modifié s'est arrêté. Félicitations !