C’est officiel, Yasser Arafat peut maintenant se compter parmi les hommes les plus riches de la planète. Lors d’une séance d’information tenue mardi pour le Comité des Affaires Etrangères et de la Défense de la Knesset, le général Aharon Ze’evi (Farkash), chef des services de renseignement de l’armée, a rendu compte à la commission que la richesse totale de Yasser Arafat est évaluée à 1,3 milliards de dollars. Pour mettre ce nombre en perspective, il faut savoir que la fortune de Jeff Bezos, le businessman américain fondateur du géant de la distribution Amazon.com, se monte au total à 1,23 milliards de dollars. Qui aurait pensé que le fusil serait plus profitable que le livre ? Bien sûr, Bezos, et d’autres comme lui, ont gagné leur fortune grâce à un travail acharné, leur esprit d’entreprise et la justesse de leurs investissements. Arafat, lui, a choisi une voie plus directe : il a volé sa fortune à son propre peuple. En réalité, depuis les grandes kleptocraties de Mobutu Sese Seiko au Zaïre et du général Sani Abacha au Nigéria, aucun dictateur n’a autant détourné les biens de son peuple, se servant du trésor public comme de sa tirelire personnelle. Malgré son affirmation de se préoccuper du bien-être des Palestiniens, le compte en banque bien gonflé d’Arafat est la preuve flagrante à ce jour que son argent ne sert pas les objectifs qu’il prétend défendre. Les comptes-rendus sur la corruption et la débauche d’Arafat ne sont pas neufs. Dès le début des années 90, la CIA avait évalué qu’Arafat et l’OLP disposaient d’une fortune comprise entre 8 et 14 milliards de dollars. En novembre 1995, le US General Accounting Office (Commission Nationale des Comptes américaine), avait rédigé un rapport sur les finances d’Arafat qui avait été, de manière inexplicable, maintenu secret " pour raisons de sécurité nationale ", ce qui signifiait qu’on ne voulait pas embarrasser le chef palestinien en révélant au monde la taille de sa vaste fortune. Il y a cinq ans, en avril 1997, le public israélien a été abasourdi d’apprendre l’existence d’un compte secret d’Arafat dans une banque de Tel-Aviv servait d’intermédiaire dans toute une série de transactions financières. Plus récemment, comme l’a révélé le Middle East Media Research Institute MEMRI, le journal Koweïtien Al Watan publiait le 7 juin des photocopies de documents du Caire montrant qu’Arafat avait déposé 5,1 millions de dollars dans un compte privé qu’il a en Egypte. L’argent, qui venait de lui être donné par des pays arabes du Golfe pour venir en aide aux Palestiniens, avait été détourné pour couvrir les dépenses courantes de la femme et la fille d’Arafat à Paris et en Suisse où elles partagent leur temps. Mais le sens profond de l’évaluation faite par le général Ze’evi est que c’est la première fois que le services de renseignements ont révélé publiquement les habitudes kleptomanes d’Arafat. De plus, Ze’evi a noté qu’Arafat continue à contourner le ministre des finances récemment nommé Salem Fayad, avec l’aide de son assistant pour les affaires économiques Mohammed Rachid qui fait passer les bénéfices réalisés par divers monopoles de l’Autorité Palestinienne directement dans les poches d’Arafat. Bien que la nomination de Fayad ait eu pour objet de démontrer la soi-disant volonté de réforme de l’Autorité Palestinienne, le fait que de telles manigances louches continuent comme par le passé révèle à quel point le processus de réformes palestinien est vide de sens. Ironiquement, cette réalité semble rester lettre morte pour le gouvernement puisque le jour même de la déclaration de Ze’evi devant la Knesset, des assistants du Ministre des Affaires étrangères Shimon Pérès indiquaient qu’ils allaient bientôt rencontrer le négociateur palestinien Saeb Arekat pour discuter du transfert de fonds additionnels pour l’Autorité palestinienne. Au vu des révélations concernant la fortune d’Arafat, la décision ne pouvait pas tomber plus mal, sans parler de son manque de bien-fondé. Bien qu’on ait beaucoup parlé récemment du rapport d’USAID montrant des signes de malnutrition dans les zones contrôlées par l’Autorité Palestinienne, le fait est qu’Arafat lui-même est le principal responsable de la crise économique dans laquelle est plongé son peuple. Non seulement parce qu’il a lancé la campagne de terreur actuelle contre Israël, mais aussi par son pillage total des ressources palestiniennes. Comme le démontrait hier dans le Jérusalem Post Tal Muscal, les 1,3 milliards de dollars d’Arafat pourraient nourrir 3 millions de Palestiniens pendant un an tout en finançant toute une gamme de projets sociaux et de santé dans les territoires. A moins qu’Arafat ne soit frappé d’un soudain accès de générosité, il est du devoir de la communauté internationale de prendre des mesures immédiates pour le forcer à rendre cet argent qu’il a volé. Après la mort du dictateur nigérian Sani Abacha en 1998, une campagne a été lancée pour forcer sa famille à rendre les quelques 4 milliards de dollars qu’il avait pillés dans le trésor public de son pays. Bien qu’une grande partie de l’argent n’ait jamais été trouvée, une transaction a été faite selon laquelle au moins un milliard de dollars détenus dans des banques européennes ont été rendus au Nigeria par les héritiers d’Abacha. Un précédent existe donc pour forcer Arafat à faire la même chose. Quiconque se soucie réellement du sort des Palestiniens ne devrait pas exiger moins que cela. Que peut-on faire avec 1,3 milliards de dollars ? Avec une fortune supérieure à celle de Jeff Bezos, le président d’Amazon.com (évaluée par le magazine Fortune à 1,23 milliards de dollars), le président de l’Autorité Palestinienne Yasser Arafat pourrait financer de nouveau logements, des hôpitaux, des projets sanitaires. · Avec 1,3 milliards de dollars on pourrait construire 40625 maisons de 6 logements (32000 dollars par logement) · On pourrait nourrir 3 millions de Palestiniens pendant une année entière et disposer encore de 892 millions de dollars pour installer mille unité mobile de soins intensifs (69900 dollars chacune) et financer 10 hôpitaux comme l’hôpital Ahli Arab de Gaza pendant 10 ans. Il resterait alors encore 585 millions de dollars pour financer d’autres projets comme : · L’informatisation de 10 hôpitaux pour un coût de 4 570 000 dollars · Les salaires annuels de 10000 employés des services de santé (4200 dollars chacun) · La vaccination contre l’hépatite de 3 millions de résidents palestiniens 11,25 dollars par injection). Les prix utilisés sont basés sur les évaluations faites par les organisations non-gouvernementales qui fournissent l’aide humanitaire dans les territoires palestiniens.