À Vous de juger...

...Le procès Garaudy

 


Sommaire du nouveau livre de Garaudy:

Première séance (le 7 janvier 1998)

Lettre de Herzl à Cecil Rhodes

Le lobby sioniste

Deuxième séance (le 8 janvier 1998)

Qu'est-ce que le sionisme ?

Les témoins

La plaidoirie de Me Vergès. La loi Fabius-Gayssot, loi raciste.

Le texte du nouveau livre de Roger Garaudy:



Préface

Par Roger Garaudy

 

L'Italie a sa "MAFFIA" ; la France a sa "LICRA"...

Me faire comparaître, comme "accusé", au procès d'un livre que je n'ai jamais écrit, dans lequel on contesterait ou minimiserait la barbarie hitlérienne et où l'on professerait l'antisémitisme et la discrimination raciale, fut le tour de prestidigitation politique de la LICRA et de ses comparses.

Le présent compte rendu de ce procès, contient ma démonstration sur le mécanisme du mensonge et la puissance des délateurs ne groupant qu'un dixième de la communauté juive de France, mais disposant de l'appui de puissances étrangères israélo-américaines leur permettant de s'infiltrer dans tous les rouages de l'Etat français et de l'information, plus encore qu'au temps où la dénonçait le Général de Gaulle.

C'est pourquoi mon livre : "Les mythes fondateurs de la politique israélienne", traduit en 23 pays, du Japon aux Etats Unis, de l'Italie à la Grèce à la Hongrie et à l'Angleterre pour l'Europe parce qu'il dénonçait le danger de guerre créé par le lobby mondial, ternit l'image de la France, le seul pays où l'auteur fut traduit en justice. Cette atteinte à la liberté d'expression et aux droits de l'homme suscita une réprobation mondiale. En Egypte par exemple une délégation d'écrivains et d'artistes, conduite par le Prix Nobel Neguib Marfouz, vint dire son indignation à l'Ambassade de France, tout comme le Pape des chrétiens coptes, Sa Sainteté Chehnuda signa la même protestation que le Grand Cheik d'El Azhar. Des manifestations populaires se produisirent en Palestine et au Liban, et, un milliard de musulmans, sans distinction, de régime politique, depuis les Emirats du Golfe jusqu'au Président Hatemi de l'Iran, exprimérent leur déception devant cette rupture de la France avec sa tradition de patrie des Droits de l'Homme.

La critique de la politique israélienne avait pourtant la caution de la chose jugée : lors de l'invasion du Liban par Israël, qui fit 20.000 morts, en 1982, un article signé du Père Lelong, du Pasteur Matthiot et de moi même fut publié dans "Le Monde", La LICRA nous traduisit en justice. Elle fut trois fois déboutée et condamnée aux dépens. La Cour de Cassation jugeant, en dernier ressort, « qu'il s'agit de la critique licite de la politique d'un Etat, et de l'idéologie qui l'inspire et non de provocation raciale. »

En 1996, la LICRA récidive.

Deux faits nouveaux s'étant produits :

Une loi "Fabius Gayssot", (contre elle voteront, lors de sa présentation à l'Assemblée Nationale, Mr Chirac, Mr Toubon, futur Ministre de la justice, Mme Simone Weil et 182 parlementaires).

Cette loi faisait du Tribunal de Nuremberg (dont le Président reconnaissait qu'elle était le dernier acte de l'effort de guerre allié, le critère définitif de la vérité historique, permettant, comme le souligne un député, d'être condamné pour avoir dit la vérité. Comme l'ont démontré mes avocats Maître Vergès et Maître Petillaud, elle établit, au mépris de la Constitution française et de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme, une discrimination raciste au rofit d'une seule catégorie de victimes d'Hitler, et excluant même les victimes de toutes les autres formes de barbarie, coloniale, esclavagiste ou totalitaire.

Le fait nouveau (et qui m'amèna à écrire ce livre) ce fut le plan statégique américain conçu par le théoricien du Pentagone, Huntington : "Le choc des civilisations " définissant ce que serait une troisième guerre mondiale : un affrontement entre une "civilisation judéo-chrétenne" et une "collusion islamo confucéenne". Or, il y a cent ans déjà, le Père spirituel de ce qui devint l'Etat d'Israël, Théodore Herzl, assignait à ce futur Etat, situé précisément à la charnière des deux mondes, cette mission : « Nous constituerons un bastion avancé de la civilisation occidentale contre la barbrie de l'Orient. » L'on comprend dès lors le support financier et militaire gigantesque apporté par les Etats Unis à l'Etat d'Israël.

Le professeur israélien Leibowitz (l'un des dirigeant de "l'Encyclopédie judaïque" écrivait : « La force du poing juif vient du gant d'acier américain qui le recouvre, et des dollars qui le capitonnent. » ("Israël et judaïsme" p.253)

L'organisation sioniste officialisée par la loi de la Knesset du 2 novembre 1952, représente la politique israélienne à l'étranger, accomplissant ponctuellement la tâche que Ben Gourion imposait au 23 éme congrés sioniste, : « Toutes les organisations sionistes de diverses nations se doivent d'aider l'Etat juif (en toute circonstance et inconditionnellement), même si une telle attitude entre en contradiction avec les autorités de leurs nations respectives. » Cette exigence fut strictement observée par les sionistes. Elie Wiesel, écrivait en 1982, lors de l'invasion sanglante du Liban. « Je suis totalement solidaire de ce qui se passe en Israël et ce que fait Israël, il le fait en mon nom.»

Le grand Rabbin Sitruk déclarait, en 1990, à Itzaac Shamir (celui qui proposait sa collaboration militaire à Hitler contre les Anglais, en pleine guerre) : « Soyez assuré que chaque juif en France est un défenseur de ce que vous défendez. chaque juif français est un représentant d'Israël »

Ma dénonciation, appuyée, pour chaque assertion, de ses preuves leur était insupportable. Ne disposant d'aucun argument pour réfuter le livre, ils appelérent à la rescousse la police et la justice. La "Loi Fabius-Gayssot" leur en fournissait le prétexte.

Mon argumentation et celle de mes avocats, Maître Vergès et Petillaud, rendront le lecteur juge de la bonne foi des uns et de la valeur de vérité des dires des autres.

Nos accusateurs, naturellement, ne nous ont pas fourni leurs plaidoiries, car elles se résumaient en ce seul procés d'intention : me faire dire "Juif" chaque fois que je disais "Sioniste".

Or le judaïsme est une religion que je respecte, le sionisme une pollitique que je combats comme nationaliste, colonialiste, et poursuivant depuis 50 ans (et plus évidemment aujourd'hui avec Natanyahou) une politique agressive à l'égard de tous ses voisins dont elle occupe les frontières.

Mon livre en dénonce les prétextes pseudo-théologiques et pseudo-historiques :

Une lecture intégriste de la Bible, donnant des grandioses paraboles des pouvoirs de l'homme habité par Dieu, d'Abraham, de Moïse, de Josué, une lecture littérale proposant par exemple d'imiter, au XX éme siècle, contre les Palestiniens, les massacres de Canaan par Josué, exprimés dans le langage symbolique et tribal d'il y a trois millénaires.

L'on procède de la même manière à une interprétation de l'histoire conformes aux terribles simplifications de la guerre qui faisaient accepter, à Nuremberg, sans la moindre critique tous les rapports des alliés en vertu d'un statut du Tribunal définissant les crimes contre l'humanité au lendemain d'Hiroshima, et deux jours avant Nagasaki !

C'est ainsi que furent acceptés aveuglement, par exemple les rapports soviétiques attribuant le meurtre de milliers d'officiers polonais à Katyn à l'armée allemande, alors que la preuve fut plus tard établie que la direction soviétique avait ordonné le massacre.

De même fut accepté le chiffre de 4 millions de morts inscrit sur les murs d'Auschwitz - et qui y demeura 50 ans alors que l'inscription commémorative, depuis 1995, dit aujourd'hui, aprés les successives réductions en baisse faites par la communauté scientifique : à peu près un million.

Ceci ne diminue pas les crimes, car y eût il, comme je l'écris dans mon livre, un seul innocent assassiné, juif ou non, c'eût été un crime contre l'humanité !

Ce que nous dénonçons dans le livre, c'est l'exploitation politique et financière de tous les mythes amplificateurs, qu'il s'agisse d'une donation signée Dieu, d'une terre à un seul peuple aux dépens de tous les autres, ou d'une manipulation arithmétique qui ne servit pas seulement à indemniser les victimes (ce qui était justice) mais, comme le reconnaissait Nahum Goldman, sous prétexte de réparations, à financer les infrastructures d'un État qui n'y avait aucun droit puisqu'il n'existait pas au temps où les crimes furent commis et en usa pour préparer les armements au service de nouveaux crimes.

Parmi les "accusations" portées contre moi figurait une "négation de l'existence des chambres à gaz", alors que je demandais seulement un débat scientifique, public, entre spécialistes, car je n'en suis pas un. Tant que ce débat n'aura pas lieu, comme l'écrivait Madame Simone Weil lors du vote de la loi "Fabius-Gayssot" « nous donnons l'impression que nous avons quelque chose à cacher!!»

Ce débat est d'autant plus nécessaire que cette fixation obssessionnelle sur l'affirmation ou la négation de leur exitence, minimise les crimes des nazis en occultant toute recherche sur les autres moyens de massacre industriel des opposants (tels que l'électrocution dans des piscines, où l'usage de la chaux vive), ou des autres formes d'assassinat par des travaux tels qu'ils menaient à la mort, ou des épidémies de typhus faisant des milliers de victimes, ou les supplices prolongés de la faim que nous avons connus dans tous les camps.

De ce moyen de tuerie, étrangement, on ne trouve aucune trace chez aucun des grands acteurs et vainqueurs d'Hitler dont ils dénonçaient les barbaries : pas un mot sur les chambres à gaz dans les Mémoires des plus célèbres acteurs de la guerre : ni dans les "Mémoires de guerre" de Churchill, ni dans celles du Général de Gaulle, ni dans la "Croisade en Europe" d'Eisenhower.

Les historiens les plus agressifs, comme Jonah Goldhagen dans les "Bourreaux volontaires d'Hitler", (faisant du peuple allemand dans sa totalité « une nation de tueurs »), traite les chambres à gaz « d'épiphénomène » (p.504) et déplore qu'elles soient « la préoccupation dominante de l'opinion et même des historiens ». (p. 170)

Quant à un historien non polémique, dont la volonté d'objectivité est indubitable, comme Mr René Rémond, qui fut Président du Comité d'histoire de la déportation, dans ses deux ouvrages fondamentaux : "Introduction à l'histoire de notre temps" (1960) et "Le XXéme siècle de 1914 à nos jours" (1974), (ce dernier comportant mille pages) ne contient pas un mot sur cette question. C'est en effet une vraie question à laquelle il s'agit de répondre par un examen critique et serein ne partant d'aucun à priori d'affirmation ou de négation, pour examiner toutes les méthodes de torture et de mort employées par Hitler contre tous ses opposants.

C'est l'une des infâmies de la loi "Fabius-Gayssot" d'interdire aux historiens toute recherche critique et d'enlever aux juges le droit de juger, puisqu'elle impose d'avance une intouchable réponse donnée pour l'éternité par un tribunal d'exception.

Il est vrai, que, depuis le vote de cette "loi scélérate", le plus haut dignitaire de l'Etat français, sous le patronage de la LICRA et la Présidence du grand Rabbin Sitruk, reniant de Gaulle et l'honneur de la France, a reconnu Vichy comme un Etat légitime et a considéré le peuple de France comme un complice en déclarant que « la folie criminelle de l'occupant a été secondée par les français et l'Etat français. »

Alors que le Général de Gaulle disait : « Il n'existe pas de gouvernement proprement français. Hitler a créé Vichy » et que la « trahison n'était qu'une écume ignoble à la surface d'un corps sain. » 

Dans la logique sioniste ainsi imposée au Chef de l'Etat, selon le langage de Vichy, de Gaulle était un "déserteur" comme le Maréchal Leclercq ou le Commandant Messmer, et des centaines d'officiers et de soldats français rejoignant de Gaulle à Londres contre les marionnettes vychissoises d'Hitler et nous tous, les résistants à l'occupation, selon le langage commun à Hitler et à Natanyahou, devenions des "terroristes".

C'est ainsi que le procès de Papon, fonctionnaire fidèle de gouvernement collabo de l'occupant, comme l'a écrit Mr Peyrefitte, (un résistant de la première heure et Ministre de De Gaulle) devenait « le procès de la France » confondue avec cette « écume ignoble » de notre peuple.

Applaudissant à cet abaissement de la France, la LICRA et ses valets d'armes exigèrent une autoflagellation de notre peuple : ils obtinrent que l'Episcopat français, toujours soumis au plus fort, et prétendant parler au nom de toute l'Eglise (comme la LICRA au nom de tous les juifs), se soumit une fois de plus à cette humiliation, comme au temps de Pétain, comme si les milliers de curés et les millions de français qui sauvèrent tant de victimes de Vichy et de ses maîtres hitlériens, n'étaient pas aussi l'Eglise, et comme si n'étaient pas la France, les chrétiens protestants ou les français sans Dieu qui entrèrent dans la résistance et sauvèrent tant de patriotes qu'ils fussent juifs ou non-juifs.

Cette haine de la France combattante et debout sous l'orage, éclate avec les imprécations de Bernard-Henri Lévy, fleuron littéraire du "lobby" pour salir notre peuple et sa culture. Il écrit dans son "Idéologie française", aprés avoir stigmatisé la tradition humaniste de Voltaire comme la tradition chrétienne de Peguy, et même égratigné au passage la loyauté juive de Bernard Lazare : «C'est toute la culture française ... ce sont nos plus chères traditions françaises qui, une à une, témoignent de notre ancienneté dans l'abjection.... » Il appelle à traquer « ce fond de purulence » dissimulé « au coeur de la pensée française » qui fait de la France « la patrie du national-socialisme. » (p. 61 ; 92 et 125, Ed. GRASSET 1981).

Le même lobby garde le silence devant les exactions du seul pays qu'il appelle "démocratie" en Orient ;

Ce pays, l'Etat d'Israël, qui est le dernier à pratiquer en Palestine, un colonialisme de peuplement voulant en expulser les Palestiniens autochtones comme Hitler voulait expulser d'Europe les juifs ;

Ce pays est le seul à maintenir l'apartheid depuis la défaite des Afrikaners ; ce que Finkelraut appelait justement une « catastrophe spirituelle. »

Le seul pays au monde où une "Cour suprême" légalise la torture ;

Le pays où « le fascisme rabbinique » (selon l'expression de Jacques Derogy (Jacob Weitzman) fabrique des meurtriers de droit divin, comme l'assassin du Président Rabin, ou celui de musulmans en prière dans le caveau des Patriarches, Baruch Goldstein, formé à Brooklyn et opératif à Hébron. Le mausolée érigé à sa mémoire comporte cette dédicace, sculptée dans le marbre : « Au héros Baruch Goldstein » et les fleurs des pélerins sionistes de la colonie de Kyriat-Arba, qui viennent lui rendre hommage, n'y flétrissent jamais, sans la moindre réprobation du gouvernement de l'Etat complice.

Le pays où la veuve du Général Peled (dont la fille fut tuée dans l'explosion des résistants kamikazes de Jérusalem), dit à Netanyahou : « Ta politique a tué ma fille » comme Madame Léa Rabin lui dit aussi : « Tes amis ont tué mon mari ! »

Sur tous ces crimes la LICRA observe le silence et n'élève la voix que lorsque mon livre dénonce ces crimes et leurs racines idéologiques.

Tel est le drame : l'Italie a sa "MAFFIA" ; la France a sa "LICRA"...

L'un et l'autre infiltrées jusqu'au plus haut niveau des pouvoirs politiques et médiatiques.

Des juges français ont osé affronter ce chancre sur le visage de la France en la condamnant en 1982 dans ce même prétoire et en 1987 à la Cour de Cassation.

Des juges italiens comme le Juge Di Pietro de Milan, on tenté de couper les tentacules de la pieuvre qui pénétraient aux plus hauts niveaux du pouvoir politique et médiatique.

La même opération commencera t elle aujourd'hui en France ?

Il s'agit de dire clairement qui est coupable : celui qui commet le crime ou celui qui le dénonce ? celui qui cherche la vérité ou celui qui cherche à le bâillonner?

 

L' enjeu est vital.

Pour des millions de juifs que le lobby ne représente pas plus qu'au moment où Hitler, dès 1933, commença à collaborer avec les 5 % de sionistes désireux comme lui de « vider l'Allemagne de ses juifs » pour les appeler en Palestine, et à s'acharner contre les 95 % de membres de l'"Association des Allemands de religion juive" qui voulait seulement que leur culture et leur religion soient respectées dans leur propre patrie, le danger sioniste est grand.

Parmi les actions néfastes du lobby sioniste qui peuvent aujourd'hui engendrer, dans le monde entier, une vague d'antisémitisme mettant en danger toute la diaspora, isoler l'Etat israélien et le conduire au désastre et menacer la paix du monde, on peut relever notamment :

- Les gesticulations des sionistes pour capter l'or des banques suisses (et non pas des banques israéliennes qui se livrèrent au même trafic infâme sur les comptes en déshérence, sans chercher davantage les victimes ou les héritiers, mais conservant les fonds ou les livrant au trésor d'Israël, comme l'a révélé l'historien israélien Yosi Katz.

- Leur saturation cinématographique appuyée par leur Hollywood, où ne sont jamais exaltés les juifs héroïques qui combattaient le fascisme, les armes à la main, dans les Brigades Internationales d'Espagne (50 % de juifs dans la Brigade américaine "Lincoln", et plus encore dans la Brigade polonaise "Dombrovski"). De ceux là on ne parle jamais parce que les sionistes leur reprochaient de combattre en Espagne au lieu de rejoindre la Palestine pour y créer un Etat fort. Pas plus qu'on ne parle des combattants juifs volontaires de la M.O.I. (main d'oeuvre immigrée) qui s'intégrèrent à la résistance armée de la France à Hitler.

L' on nous présente seulement, à longueur de semaine, les victimes "sacrificielles" du mouroir hitlérien comme si elles étaient les seules victimes du nazisme qui visaient à détruire 30 millions de slaves, et qui coûta au monde 50 millions de morts.

Il ne s'agit pas d'histoire ou de passé mais de notre avenir commun.

La propagande sioniste, par un effet de saturation, risque de créer une vague d'antisémitisme dans le monde entier et c'est pourquoi notre dénonciation du sionisme fait partie intégrante, comme disait le Père Lelong, de notre lutte contre l'antisémitisme.

La politique sioniste de l'intégrisme israélien de Netanyahou, isole Israël et conduit ce pays à la catastrophe dès que les Etats Unis, dont il dépend à 90%, cessera de lui fournir les dollars et les armes.

Le rôle assigné à Israël par la volonté américaine de domination mondiale, celui de Huntington s'ajustant si bien aux visées de Herzl, conduit le monde à la guerre et à l'abîme par le "Choc des civilisations" et le rôle de l'Etat sioniste comme « bastion avancé » de l'Occident en Asie.

Tel est l'enjeu de ce procès et du jugement sur ce livre : choisir entre le "Bréviaire de la haine" des "peuples élus" (de Herzl et de Huntington comme de son auteur Poliakov) et le "Dialogue des cultures", entre la guerre et la paix.

C'est pourquoi des multitudes d'hommes et de femmes dans le monde, regardent aujourd'hui la France, attendant le verdict des juges avec angoisse et avec espoir.

 

 

Première séance

(le 7 janvier 1998)

 

Je vous demande la permission, Monsieur le Président, de présenter quelques remarques sur l'acte d'accusation.

Je relève d'abord quelques absences : d'abord, un point de détail : une appellation inattendue qui m'est donnée : Roger Garaudy, "se disant écrivain".

Manifestement j'abuse du terme : n'ayant publié au cours de ma vie que 53 livres, et n'ayant été traduit qu'en 29 langues, ayant suscité dans le monde 26 thèses sur mon oeuvre et des gens "se disant" aussi "écrivains" comme Romain Rolland, Eluard, Saint John Perse, Senghor ou Mauriac s'étant intéressés à mes écrits ou les préfaçant comme Aragon pour la critique littéraire, Béjart pour la danse ou les principaux experts au Concile, comme le Père Rahner en Allemagne ou le Père Chenu en France, pour mes livres théologiques. Mais n'ayant pas reçu le label de la LICRA, me voilà, dans un texte officiel, devenu écrivain "auto proclamé".

Mais ceci n'est qu'un détail savoureux.

La plupart des critiques ne contestent pas mes thèses sur les prétextes théologiques de la politique israélienne (cette politique actuelle étant le sujet essentiel de mon livre). Je me réjouis de cette absence car comme je ne suis pas ici pour un débat théologique sur l'Alliance ou la Promesse, d'ailleurs éclairé depuis longtemps par les spécialistes de la Bible, qu'ils soient juifs comme les Rabbins Moshe Menuhin ou Elmer Berger, catholiques comme le Père De Vaux, protestants comme Mr Albert De Pury ou mon ancienne collègue bibliste de la Faculté de Théologie protestante de Paris, Mme Françoise Smyth, sur le thème du mythe (elle est l'auteur notamment d'un livre sur "Les mythes illégitimes") qui m'écrit « Tu es inattaquable. »

Rien non plus sur le chapitre concernant la collaboration des dirigeants sionistes avec Hitler, depuis les accords de la Ha'avarah, liés au sabotage, par eux, du blocus économique de l'Allemagne hitlérienne, jusqu'aux propositions de collaboration militaire avec les nazis de Mr Itzaac Shamir, ou aux monstrueuses propositions d'échanger 1 million de détenus juifs contre la livraison de 10.000 camions destinés au Front de l'Est, en 1944.

Je me réjouis d'ailleurs de ces lacunes car mon livre vise la politique d'Israël et n'évoque son histoire que lorsqu'elle prétend justifier cette politique.

Par contre la plupart des points mis en cause portent sur ce que l'on appelle la « minimisation des crimes d'Hitler et la discrimination raciale. »

En ce qui concerne les crimes d'Hitler et les horreurs des camps, ces accusations, qui peuvent concerner d'autres auteurs mais sûrement pas moi, je vous demande la permission, Monsieur le Président, de m'inscrire parmi les témoins à charge, car dans ce procès contre un livre que je n'ai pas écrit, je puis apporter un complément d'information à mes camarades anciens déportés, ayant été témoin, dans les camps du Sahara, où j'étais avec Bernard Lecache, fondateur de la LICA (devenue LICRA) sur les crimes spécifiques commis par nos bourreaux.

Enfin en ce qui concerne l'accusation de "discrimination raciale", je n'ai pas à m'en défendre, car il y a autorité de la chose jugée, la Cour de Cassation s'étant prononcée à mon égard sur ce point le 4 novembre 1987, disant : « La critique licite de la politique d'un État, et de l'idéologie qui l'inspire, n'a rien à voir avec la discrimination raciale », et condamnant la "Licra" aux dépens.

Par contre, et ce sera ma dernière remarque, la "LICRA" attaquant mon livre visant exclusivement, comme son titre l'indique, "la politique israélienne", et la logique de ses fondements idéologiques, pourra t elle me dire si mes avertissements concernant les dangers de guerre dont cette politique pourrait être le détonateur, (plus encore qu'au temps où j'ai écrit ce livre après lecture du "Choc des civilisations" de Samuel Huntington), sont infirmées ou dangereusement confirmées par la politique de colonisation de Mr Netanayou, sa violation des accords d'Oslo auxquels avait souscrit son État, toutes actions qui sont dans la logique de la doctrine du fondateur du sionisme Théodore Herzl et qui en font un précurseur de Huntington : «Notre État, disait Herzl, sera un bastion de la civilisation occidentale contre la barbarie de l'Orient. »

Je m'excuse de ces questions préalables, mais elles me paraissaient indispensables pour ne pas rabaisser le niveau du débat et pour ne pas esquiver l'enjeu historique : "Dialogue des cultures" ou "Bréviaire de la haine", c'est à dire, non pas examen critique du passé, qui est affaire d'historiens, mais préparation commune et fraternelle d'un avenir de paix.

Un tel procès, je le dis sans animosité pour ceux qui l'ont provoqué, ne peut faire abstraction de cet enjeu vital : la guerre ou la paix dans le monde.

Je défie quiconque de trouver dans mon livre une seule expression où le mot "juif" soit employé dans un sens péjoratif.

1° En aucun cas je ne nie les crimes du nazisme, ni la persécution raciste exercée par lui contre les juifs.

Ce qui est une atteinte à mon honneur c'est de m'attribuer une "négation des crimes contre l'humanité". Mon livre ne cesse de dénoncer "le dessein monstrueux d'Hitler" (p. 62 et 251, sa "sauvagerie" (p. 97) ; ses « crimes immenses n'ont besoin d'aucun mensonge pour révéler leur atrocité » (p.135). Ayant décrit « les conditions horribles qui firent des dizaines de milliers de victimes » je conclus :

« Tel fut le martyrologe des déportés juifs et slaves et la férocité des maîtres hitlériens les traitant en esclaves n'ayant même pas valeur humaine » (p. 233)

J'ajoute (p. 234) : « Ces crimes ne peuvent être sous estimés, ni les souffrances indicibles des victimes. »

« Sans aucun doute les juifs ont été l'une des cibles préférées d 'Hitler en raison de sa théorie raciste de la supériorité de la race aryenne. » (p. 152)

J'ajoute : « il ne s'agit pas d'établir une comptabilité macabre... (p. 159 et 223)

« L'assassinat d'un seul innocent, qu'il soit juif ou qu'il ne le soit pas, constitue déjà un crime contre l'humanité. »

(ce que je répète p. 223 et 251)

Dans le déluge de calomnies médiatiques, pas le moindre essai de réfutation où l'on m'ait pris en défaut. Sauf une fois : j'ai commis une faute en donnant une référence en allemand du "Journal" de Herzl sur le caractère non religieux mais colonial de son entreprise sioniste.

Je vous prie de m'en excuser et voici le texte anglais da sa lettre à l'Afrikaner Cecil Rhodes.

 

 

Lettre de Herzl à Cecil Rhodes

Vienne 11 janvier

« Mr Cecil Rhodes,

» .... Vous êtes actuellement le seul homme qui puisse m'aider .... car il s'agit d'une affaire coloniale .... Je ne vous demande pas de me donner ou de me prêter de l'argent, mais de donner la caution de votre autorité au projet sioniste ... Au cours de cinq congrès, il a été créé une organisation qui compte des milliers d'associations dans le monde entier. Les Sionistes obéissent à un même mot d'ordre (command) de la Mandchourie à l'Argentine, du Canada au Cap de Bonne Espérance et à la Nouvelle Zélande. La plus grande concentration de nos adhérents est en Europe de l'Est. Des cinq millions de Juifs de Russie, certainement quatre millions approuvent notre programme. Nous avons des organisations dans toutes les langues civilisées. Nos exigences sont formulées de telle manière qu'aucun gouvernement ne peut aller contre, même le gouvernement de Russie. En 1898 j'ai été reçu à Jérusalem avec quatre de mes collaborateurs comme représentant du sionisme ; j'ai transmis un mémorandum au Sultan..

En Angleterre nous avons de nombreux amis chrétiens, dans l'Église comme dans la presse et, à la Chambre des Communes 37 membres (?) ont promis de soutenir le sionisme. »

"Journal de Théodore Herzl ( p. 1193 de l'édition anglaise )"

Par contre l'on a pu dire sur ce livre, sans l'avoir lu, n'importe quoi et le contraire.

Pour n'en donner que deux exemples, "Le Monde" du 6 septembre 1997, dans un article intitulé : "la bibliothèque idéale du parfait militant du Front National ", l'auteur écrivait : « Le lecteur frontiste doit faire figurer en bonne place de l'ouvrage de Roger Garaudy sur "Les mythes fondateurs de la politique israélienne". »

Le même journal écrit le 30 septembre : « les organisateurs de la fête (Front National) avaient interdit : "Les mythes fondateurs de la politique israélienne".

Sur l'Abbé Pierre, le journal "La Croix" écrit le 23 juillet 1996 : « L'Abbé Pierre retire tous ses propos sur l'affaire Garaudy. »

En janvier 1997, il est obligé de reconnaître qu'il les maintient.

Le 15 juin 1996, dans un article que "Le Monde" lui avait demandé mais n'a pas publié (et dont l'Abbé Pierre m'a envoyé la copie que voici en m'autorisant à en faire état après le 5 août 1996, et que j'ai publié dans mon livre "Mes témoins"), écrit :

« Un tapage a tourné autour de deux mots piégés : l'un "révisionniste", défini par le dictionnaire : "partisan de la révision d'une doctrine politique figée, l'autre "négationniste". Or, sur ces deux points précis, Garaudy, dans son livre :

1 Consent aux révisions officielles des chiffres ;

2 ne nie nullement le massacre et ne se livre pas à une comptabilité macabre, disant même que si un seul juif avait été tué pour son appartenance, ce serait déjà un crime contre l'humanité....

La "LICRA" l'a attaqué en justice, je suis tenté de dire "tant mieux" ! Mais j'ai compassion pour les juges qui auront à décider en fonction d'une loi. ... dont les termes sont si absurdes qu'ils placent les juges dans une situation impossible... Pour moi, au monastère, j'ai pu au calme lire et annoter le livre incriminé.... Je n'y ai rien trouvé de blâmable.

Il l'a transmis à deux recteurs d'Université catholique d'Europe... « Leurs avis, dit il, m'importeront plus que ceux de la "LICRA"... » dont il note par ailleurs qu'elle jouit, depuis juillet 1992 « d'un privilège exorbitant donnant pouvoir de faire dire qui est raciste et qui ne l'est pas. » Il rappelle la condamnation de la "LICRA" par la Cour de Cassation.

A la fin de sa lettre l'Abbé Pierre précise :

« Le Mouvement sioniste, avec ses puissants chefs fixés aux États Unis.... en tous lieux stratégiques a ses agents secrets, en France comme ailleurs, et leur doctrine se montre de plus en plus raciste et impérialiste à l'égard des Palestiniens. Les méthodes aussi deviennent de plus en plus celles des tyrannies.... »

L'on peut à travers les quelques extraits de l'article destiné au "Monde" et, qu'avec la permission de l'Abbé je tiens à votre disposition, voir comment il a "retiré ses propos".

Pour terminer à son sujet sur une note gaie évoquant les procédés employés à son égard : après qu'un hebdomadaire boueux ait présenté un montage grotesque à son égard, il s'est trouvé un auteur, Mr Hubert Montallet, pour intégrer, sur plusieurs pages, dans son livre intitulé. "Le mythe de l'Abbé Pierre" cette perle ; « l'Abbé Pierre est l'amant de Caroline de Monaco » !

Ce qui demeure de sérieux et d'inquiétant, c'est que ce lynchage médiatique de l'Abbé Pierre et de moi même servait de diversion à une politique Israélienne de provocation et de guerre.

En voici un exemple particulièrement significatif : au lendemain du crime contre l'humanité commis à Cana qui souleva l'indignation du monde entier, le plus grand quotidien français du matin, le 21 avril 1996, publia en première page, sur 3 colonnes, la réprobation des peuples, et, en face, sur 4 colonnes, avec une grande photo, un article intitulé : "La faute de l'Abbé Pierre".

De même Yehudi Menuhin, m'écrit le 27 novembre 1997, dans un courrier de plus de 10 pages :

 

« Mon cher Garaudy,

» J'ai apprécié votre lettre excellente et compréhensive et je partage vos sentiments de frustration et votre déception pour le cours des événements qui nous conduisent, je le crains, à un futur conflit... (Il me joint à ce sujet un article qu'il a publié dans "Haaretz" sur Jérusalem, et, rappelant le beau livre de son père le Rabbin Moshe Menuhin sur "The Decadence Of Israel", qui condamne durement le sionisme et prévoit sa politique de guerre), il dit: « sans aucun doute mon Père avait un sûr instinct et prévoyait les développements auxquels nous assistons avec horreur et crainte », et il ajoute : « Puis je vous dire que vous êtes mon père réincarné (impersonated) dans une idéologie musulmane ? »

« Je ne connais pas la LICRA mais tenez moi informé et je suis prêt à dire exactement mes sentiments sur votre bon travail et mon expérience de votre intégrité. »

Ajouterais je à mon tour qu'une dépêche d"'Associated Press", du 10 septembre 1996, m'apprenait, dans sa rubrique nécrologique, que le Rabbin Elmer Berger, ancien Président de la "Ligue pour le judaïsme aux États Unis" et fondateur de la revue "Alternative au Sionisme", avait décidé d'écrire la Préface à l'édition américaine de mon livre sur "Les mythes fondateurs de la politique Israélienne".

 

***

 

Je suis accusé pour violation de la "loi" Fabius Gayssot, interdisant toute critique du Tribunal de Nuremberg. L'on a suffisamment étayé la démonstration sur le caractère anticonstitutionnel de la loi Gayssot, et sa violation des principes de respect des droits de l'homme tels qu'ils sont définis par la Cour Européenne, comme l'avait déjà signalé le Professeur Terré ("Le Figaro" du 15 mai 1996) pour que je n'ai pas à y revenir. Je m'en tiendrai donc à un seul point : cette loi fait du Tribunal de Nuremberg le critère de la vérité historique.

Quelle est la valeur historique de ses débats et de ses conclusions ? Je me fonderai essentiellement sur l'ouvrage du Professeur Donnedieu De Vabres ("Le procès de Nuremberg".). Il fut magistrat à ce procès. Madame Hannah Arendt dans son livre : "Eichmann à Jérusalem", reconnaît avec raison qu'il en fut l'un des « meilleurs analystes ».

Ce grand juriste, note qu'il ne s'agit pas d'un Tribunal international mais dit il « plus exactement d'un tribunal interallié » (p. 96), que ce procès est un « procès politique » (p. XIII) et son statut « une loi de circonstance » (p.90). Il n'en conteste pas la légitimité du fait de la situation dans laquelle il s'est déroulé. L'on ne saurait mieux dire, et son argumentation m'a convaincu, d'autant plus que le Procureur Général américain à ce procès, Robert Jackson, déclarait loyalement, à l'audience du 26 juillet 1946 : « En tant que tribunal militaire, ce tribunal représente une continuation des efforts de guerre des nations alliées. »

Dans ces conditions ce n'est pas le procès de Nuremberg, considéré comme un "tribunal d'exception" qui est en cause. C'est la prétention d'en faire un critère d'une vérité historique définitive et absolue alors que les circonstances même qui ont conduit à l'élaboration de ses Statuts (constituant des lois à effet rétroactif) et le déroulement de ses débats, excluent d'en tirer une jurisprudence. Monsieur Donnedieu de Vabres reconnaît qu'ils étaient menés selon des « règles de procédure » qui ne correspondent pas au droit français (p.X) mais anglo saxon. Par exemple, souligne t il (p. 154) « les plaidoiries précédent le réquisitoire.... l'inverse est suivi en France. »

Il convient de rappeler que le Statut du Procès, est daté du 8 août 1945, c'est à dire deux jours après Hiroshima (6 avril 1945) et la veille de Nagasaki (9 août) alors que, comme le souligne Mr Paul Marie de la Gorce dans son livre "39 45 une guerre inconnue" (p.532 533) aucune de ces actions n'avaient une utilité militaire puisque la décision de capitulation avait déjà été prise par l'Empereur du Japon et que le décodeur anglais "Magic" avait déjà déchiffré les intentions japonaises. (Voir mon livre p. 154 155)

L'on conçoit dès lors aisément pourquoi l'argument du "tu quoque" fut interdit, et que la définition du "crime contre l'humanité" fut définie de façon si floue qu'elle ne fut invoquée, dans le jugement final, que contre Julius Streicher dont les propos provocateurs anti juifs appelaient une incrimination spéciale..

Mr Donnedieu De Vabres souligne : « la charte avait fait entrer par la petite porte une nouvelle espèce de crime : le "crime contre l'humanité" ; et ce crime s'envola par la même porte lorsque le tribunal prononça le jugement.» (Cité par Hannah Arendt. ("Le procès d'Eichman" p. 416).

Il eut pourtant existé une définition claire (formulée par Simone Veill, la jeune philosophe qui rejoignit de Gaulle à Londres et qui y mourut : il y a crime contre l'humanité lorsque des êtres humains sont persécutés ou massacrés pour ce qu'ils sont (ex. des enfants) et non pour ce qu'ils font (ex. des résistants).

Mais cette formulation claire présente un inconvénient majeur pour les sionistes : la définition s'appliquait par exemple aux Indiens d'Amérique ou aux Noirs capturés pour la traite des esclaves, aux Arméniens ou aux Gitans, contredisant ainsi le caractère "unique" des massacres nazis contre les juifs, déclarés : "le plus grand génocide de l'histoire".

De même, dit encore Mr Donnadieu De Vabres, « toute discussion est interdite concernant la légitimité du traité de Versailles. » (p.191). Clause d'autant plus étrange que l'ascension au pouvoir d'Hitler par l'obtention d'une majorité électorale montre combien sa démagogie sanglante avait pénétré l'opinion. Elle était essentiellement due à la situation désespérée créée à l'Allemagne par ce Traité. Le célèbre économiste Lord Keynes écrivait dans son livre : "Les conséquences économiques de la paix" : « si nous cherchons délibérément à appauvrir l'Europe Centrale, j'ose prédire que la vengeance sera terrible : d'ici vingt ans nous aurons une guerre qui, quel que soit le vainqueur, détruira la civilisation.. ».

Keynes écrivait ceci en 1919. J'ai donné dans mon livre (p. 93) les statistiques de la montée parallèle du chômage en Allemagne et de celle du Parti nazi aux élections.

 

***

 

Des Statuts du procès établis par la Charte du 8 août 45, voici par exemple, deux articles particulièrement significatifs :

 

« Article 19.

Le tribunal ne sera pas lié par les règles techniques relatives à l'administration des preuves. Il adoptera et appliquera autant que possible une procédure rapide (le texte anglais dit "expeditive") et non formaliste et admettra tout moyen qu'il estimera avoir une valeur probante.

 

Article 21.

Le tribunal n'exigera pas que soit apportée la preuve de faits de notoriété publique, mais les tiendra pour acquis. Il considérera également comme preuves authentiques les documents et rapports officiels des Gouvernements des Nations Unies, y compris ceux dressés par les Commissions établies dans les divers pays alliés pour les enquêtes sur les crimes de guerre ainsi que les procès verbaux des audiences et les décisions des tribunaux militaires ou autres tribunaux de l'une quelconque des Nations Unies. »

C'est en vertu de ces articles que furent accueillis par exemple le rapport soviétique (URSS 008) fixant le nombre des morts à Auschwitz à 4 millions, et le rapport déposé par le Procureur soviétique, le Général Rudenko, exonérant l'Union Soviétique du meurtre de 11.000 officiers polonais à Katyn (Doc. URSS 54. Vol. 39 du T.M.I. p. 290).

Rudenko disant, en vertu de l'article 21 : « Il ne saurait faire l'objet d'aucune contestation. ». Le 13 avril 1990, la preuve était faite que le crime de Katyn avait pour auteurs Beria et les autorités soviétiques.

En novembre 1990, la plaque commémorative de Auschwitz-Birkenau, portait encore le chiffre, (inscrit par les soviétiques lorsqu'ils libérèrent le camp), de 4 millions. Il fut remplacé par une autre portant le chiffre "d'environ 1 million".

Au Tribunal de Nuremberg (à trois reprises : le 16 février 1946 (T.M.I., 7. p. 597 601), le 27 juillet 1946, et, dans le jugement le 12 octobre 1946 (T.M.I., p. 530) était accepté, sur la foi du serment de plusieurs témoins, et avec présentation d'échantillons (qui ne furent soumis à aucune expertise chimique), que du savon avait été fait avec la graisse des victimes juives. Simon Wiesenthal orchestra cette "vérité historique" de Nuremberg, en disant qu'il en avait déterré dans un cimetière, puis on en a trouvé dans le cimetière de Sighet, patrie d'Elie Wiesel. C'est seulement en 1983 que le Directeur du "Centre de documentation juive" de Paris, M. Georges Wellers, reconnut qu'il s'agissait d'un "bobard" ("Le Monde juif", 31 août 1983).

Un bobard recyclé depuis la guerre de 1914 !

Autre exemple : le seul film projeté devant le Tribunal de Nuremberg sur les "chambres à gaz", était le montage américain fait à Dachau. Il fallut attendre le 19 août 1960 pour que M. Martin Broszat reconnaisse dans "Die Zeit" : « Ni à Dachau, ni à Bergen Belzen, ni à Buchenwald, des juifs ou d'autres détenus n'ont été gazés. » (Mr Broszat fut nommé, en 1972, Directeur de l'Institut d'Histoire contemporaine de Munich.)

« C'est également le Tribunal qui a accrédité le chiffre des 6 millions... depuis véhiculé par la mémoire collective ». ("Le procès de Nuremberg" par Jean Marc Varaut (p.259). Or les chiffres avancés à Nuremberg reposent sur deux sources (T.M.I. tome 1 p. 266), l'une soviétique donnant 4 millions pour le seul Auschwitz, deux autres allemandes celle de Wisliceny disant qu'Eichman avait dit... (Il s'agit du Wisliceny dont Yehuda Bauer (p. 142 de "Juifs à vendre") nous apprend que ce chasseur de pots de vin recevait des millions de dollars pour sauver des juifs qu'il envoyait à la mort. (En un mot un témoin de confiance !), Poliakov, reconnaît d'ailleurs : « le Tribunal s'est basé sur des témoignages de seconde main. » (R.C.p.383).

Léon Poliakov, dans son "Bréviaire de la haine" donne deux méthodes pour évaluer le nombre des victimes : celle des statistiques, qu'il emprunte à Korherr, chef de l'inspection statistique du IIIème Reich, dont les rapports à Hitler du 27 mars 1943, et du 7 juillet 1944, fixaient à 4 millions la décroissance de la population juive en Europe (p. 385).

L'autre méthode consiste à additionner les chiffres suivant les lieux d'extermination dont il énumère 5 (Auschwitz ; Belzen, Treblinka, Sobibor et Chelmno).

Il donne les chiffres suivants :

Belzec

600.000

 

Treblinka

700.000

 

Sobibor

300.000

 

Chelmno

250.000

 

1.850.000

 

« En ce qui concerne le gigantesque abattoir d'Auschwitz, son commandant Rudolf Hoess, déposant devant le Tribunal international de Nuremberg, avait indiqué le chiffre de 2 millions et demi de juifs exterminés, mais ce chiffre contenait aussi, apparemment, d'autres catégories de détenus, tels que Tziganes, Russes, ou polonais aryens.

Par prudence (souligné par nous R.G.) nous allons donc nous arrêter au chiffre de 2 millions. ». Le livre est écrit à un moment où l'auteur ne pouvait savoir que la "Communauté scientifique", comme dit Mr Bedarrida ("Le Monde" du 23 juillet 1990) descendrait à un million.)

M. Poliakov ajoute que ces éléments « pouvaient être sujets à caution » (p.388). « Parfois, dit il, certains chiffres font double emploi (p.391) en raison des transferts » (il est vrai qu'il traduit "transfert" par "extermination" sans toutefois en donner la moindre justification). Il suffira donc "d'évaluer" le nombre de morts en Union Soviétique à 1 million et demi (?) pour retrouver le nombre d'or : 6 millions.

Il s'agit bien d'un "Nombre d'or" invariable quel que soit la manière de l'atteindre. Il s'agit d'un dogme théologique avec ses hérétiques maudits, car tous les autres nombres peuvent être contestés, mais pas celui là.

Y eut il 17 millions de morts en Russie ou 20 millions comme le prétendent les soviétiques ? 70.000 communistes français fusillés comme l'affirme le Parti ou 35.000 comme le dit le Général de GAULLE dans ses "Mémoires" ? 60 millions de morts pendant la guerre ou 50 millions comme l'énonça le Pape ? Tout cela peut se discuter, mais pas les 6 millions consacrés par la presse, les manuels scolaires ou les Encyclopédies.

Il ne s'agit pas ici, comme je l'ai répété à plusieurs reprises dans mon livre, de se livrer à une "comptabilité macabre" (p. 159). J'ajoute même, à deux reprises (p. 159 et 247) « L'assassinat d'un seul innocent qu'il soit juif ou qu'il ne le soit pas, constitue déjà un crime contre l'humanité. »

Il s'agit uniquement (je dis bien : uniquement) de l'exploitation politique du mensonge.

Hitler, qui fut le maître de l'exploitation politique sanglante du mensonge, écrivait dans "Mein kampf" : « Un mensonge répété 10 fois reste un mensonge ; répété 10.000 fois il devient une vérité. »

 

Je voudrais dire comment j'ai pris conscience du Mythe des 6 millions après y avoir cru jusqu'en 1971.

Monsieur Nahum Goldman, Président du Congrès juif mondial, ami qui me reçut dans sa maison à Jérusalem, me racontait un jour, à Paris, comment il avait obtenu, pour les victimes juives, une forte indemnité du Président Adenauer. Goldman, au cours d'un déjeuner, en présence de Mr Armand Kaplan, me déclara : « Adenauer me concéda : je ne discute pas les chiffres des victimes ni le taux de l'indemnisation. »

Monsieur Nahum Goldman ajouta : « j'ai fixé le chiffre officiel : 6 millions ». Je lui répondis : « vous aviez raison. A votre place, j'eus fait la même chose puisqu'il s'agissait de réparer des torts immenses et que la vie humaine n'a pas de prix. »

Le 23 avril 1971 il m'envoya, avec une amicale dédicace, son "Autobiographie" (publiée chez Fayard) et j'y lus avec stupeur (p. 232 et 262) le mode de calcul des sommes réclamées : « Israël, écrit Goldman, avait accueilli 500.000 juifs environ, et la réintégration de l'un d'eux coûtait environ 3.000 dollars ». « Nos négociations, ajoute t il, n'avaient aucun fondement juridique... Puisque l'État d'Israël n'existait pas sous le régime nazi ».

Jusque là je suivais sa logique puisque la morale devait primer le juridique, s'agissant d'indemniser des victimes. Mais je lus à la page 286 de son livre : « Je ne sais quel aurait été le sort d'Israël... si l'Allemagne n'avait pas tenu ses engagements. Les voies ferrées, les installations portuaires, les système d'irrigation, des branches entières de l'industrie et de l'agriculture ne seraient pas dans leur état actuel sans les réparations allemandes. » Nahum Goldman reçut les félicitations de Ben Gourion qui lui dit : «Toi et moi avons eu le bonheur de vivre deux miracles : la création de l'État d'Israël et la signature de l'accord avec l'Allemagne. J'ai été responsable du premier et toi du second. » (p.284)

Ainsi donc, ces "réparations", obtenues pour les victimes, avaient servi, partiellement, à leur indemnisation, mais la plus grande partie (à en juger par l'énumération précédente), avait servi à d'autres fins : la puissance de l'État. Cela s'appelle un détournement de fonds. Je n'ai plus dès lors eu de contacts ni avec Nahum Goldman ni avec Mr Armand Kaplan.

J'eus encore une plus décisive occasion de réfléchir sur la politique israélienne lorsque je lus, en 1976, un autre de ses ouvrages : "Le paradoxe juif" (Ed. Stock), dans lequel il confirme les résultats de ses négociations avec Adenauer (p. 152 à 164). Il y ajoute un récit détaillé de ses moyens d'obtenir deux fois 30 millions de dollars supplémentaires du Chancelier autrichien Raab, en le menaçant, en cas de refus, de projeter, à Vienne, le film montrant l'accueil enthousiaste fait aux troupes hitlériennes lors de l'Anschluss. Outre le détournement de fonds, cela s'appelle du chantage.

Ce livre m'apprit aussi comment Ben Gourion proposait de truquer la démocratie israélienne par une apparence de "bipartisme" : « Pendant des années Ben Gourion me pressait... d'organiser l'opposition contre lui... Si tu mets sur pied une opposition réelle, je te combattrai et j'espère que je gagnerai, mais alors il y aura une véritable démocratie en Israël. » (p. 119).

A partir de là, je lus systématiquement les ouvrages des dirigeants sionistes colonialistes et je constatai très vite que leur préoccupation principale, sous le règne sanglant des nazis, n'avaient pas été de sauver les juifs persécutés ou massacrés, mais de créer un État d'Israël puissant qui pourrait jouer le rôle colonialiste qu'un demi siècle plus tôt lui avait assigné son père spirituel, Théodore Herzl : être le bastion avancé de l'Occident contre l'Orient.

L'objectif essentiel des sionistes n'était pas de sauver des vies juives mais de créer un État juif en Palestine. Le premier dirigeant de l'État d'Israël, Ben Gourion, proclame sans ambages, le 7 décembre 1938, devant les dirigeants sionistes du "Labour" : « Si je savais qu'il est possible de sauver tous les enfants d'Allemagne en les amenant en Angleterre, et seulement la moitié d'entre eux en les transportant en Eretz Israël, je choisirais la deuxième solution. Car nous devons tenir compte non seulement de la vie de ces enfants, mais aussi de l'histoire du peuple d'Israël. »

Source : Yvon Gelbner, "Zionist policy and the fate of European jewry", dans Yad Vashem studies. Jerusalem. vol. XII, p.199

« Le sauvetage des juifs en Europe ne figurait pas en tête de liste des priorités de la classe dirigeante. C'est la fondation de l'État qui était primordiale à leur yeux. »

Source : Tom Segev. Le septième million. Ed. Liana Levi, Paris, 1993, p. 539.

« [...] Devons nous aider tous ceux qui en ont besoin sans tenir compte des caractéristiques de chacun ? Ne devons nous pas donner à cette action un caractère national sioniste et tenter de sauver en priorité ceux qui peuvent être utiles à la Terre d'Israël et au judaïsme ? Je sais qu'il peut sembler cruel de poser la question de cette façon, mais nous devons malheureusement établir clairement que si nous sommes capables de sauver 10 000 personnes parmi les 50 000 personnes qui peuvent contribuer à la construction du pays et à la renaissance nationale, ou bien un million de juifs qui deviendront pour nous un fardeau ou au mieux un poids mort, nous devons nous restreindre et sauver les 10 000 qui peuvent être sauvées malgré les accusations et les appels du million de laissés pour compte. »

Source : Mémorandum du Comité de sauvetage de l'agence juive. 1943. Cité par Tom Segev. (op. cit)

Ce fanatisme inspire, par exemple, l'attitude de la délégation sioniste à la conférence d'Évian, en juillet 1938, où 31 nations s'étaient réunies pour discuter de l'absorption des réfugiés d'Allemagne nazie : la délégation sioniste exigea, comme seule solution possible, d'admettre deux cent mille juifs en Palestine.

("Les Mythes fondateurs de la politique israélienne" p. 67 68)

C'est à partir de là que j'ai compris clairement la différence (que nos adversaires cherchent inlassablement à occulter) entre le Judaïsme, qui est une religion que je respecte, et le Sionisme, qui est une politique que je combats comme nationaliste et colonialiste.

Hitler ne se trompait pas sur la distinction entre sionistes et juifs : lors de son arrivée au pouvoir, sur 100 juifs organisés, 95 l'étaient dans l'Alliance des allemands de religion juive, 5 % dans l'organisation sioniste. Les nazis s'acharnèrent sur les juifs qui voulaient rester allemands en faisant respecter leur religion, et ils s'entendirent fort bien avec les sionistes qui, jusqu'en 1938, purent agir librement et, en 1941 encore, proposer, à partir de la Palestine, leur alliance militaire avec Hitler. En 1944, avec l'accord de Ben Gourion, ils négocient la fourniture de camions à Hitler pour la frontière de l'Est en usant de leur influence pour une paix séparée avec l'Amérique et l'Angleterre.

Le choix d'Hitler était clair : les sionistes, préconisant le départ pour la Palestine allait dans le sens de sa politique : vider l'Allemagne de ses juifs. Une fois de plus Herzl avait vu juste : « Les antisémites deviendront nos amis les plus sûrs, les pays antisémites nos alliés. » ("Diaries" p. 19). Le but était en effet commun : rassembler les juifs dans un ghetto mondial.

Idée monstrueuse qui eut privé l'humanité de l'apport prestigieux d'hommes de religion juive dans toutes les cultures. Maïmonide, qui, en Andalousie, écrivait en arabe son "Guide des égarés", Spinoza, qui nous a donné de Hollande son "Éthique", de tant de poètes comme Heine, de savants comme Einstein qui furent l'honneur de l'Allemagne, de musiciens (là aussi, de tradition allemande) comme Yehudi Menuhin, d'origine russe et d'éducation américaine.

La politique sioniste israélienne a au contraire puisé en Occident ce qu'il y avait de pire : la nationalisme (allemand avec Herzl, ou français avec Maurice Barrès et le colonialisme.

La politique israélienne, après 4 guerres pour s'imposer au Moyen Orient au lieu de s'y intégrer pacifiquement, montre chaque jour davantage sa malfaisance :

Aujourd'hui encore toute la presse sioniste mène campagne contre les Banques suisses qui ont trafiqué avec l'or allemand en conservant les comptes en déshérence des juifs massacrés en Allemagne. "The Jerusalem Report", revue israélienne, nous apprend, en septembre 96, que les banques israéliennes ont fait de même : dans les années 20 et 30, avant la création de l'État d'Israël, révèle l'historien Israélien Yossi Katz, de l'Université Bar Ilan, à Tel Aviv, des juifs riches, en particulier allemands, investissent de fortes sommes dans nos banques « certains, dit il, voulaient seulement "placer" leur argent, d'autres pensaient à une éventuelle "montée" en Israël si un État y était créé. »

Lorsque les anglais, en 1939, interdisent "toute transaction avec l'ennemi", ces comptes furent bloqués. Ceux qui survécurent furent remboursés après la guerre, mais les comptes en déshérence, de ceux qui avaient disparu avec leurs familles corps et biens, restèrent dans les banques pendant cinquante ans, sauf un petit nombre transférés au Trésor de l'État. Maintenant, après le tapage fait autour de l'affaire des Banques suisses, le Bureau israélien de l'administration générale "est débordé de demandes".

Je comprends mieux ainsi l'allusion de Yehudi Menuhin dans sa lettre : ce n'est pas un personnage de Shakespeare qu'il évoquait lorsqu'il m'écrivait : « C'est une épouvantable entreprise que celle des juifs essayant aujourd'hui de monnayer leur livre de chair contre de l'or alors qu'il serait beaucoup plus sage d'éviter que, dans l'esprit des gens, ils soient associés à l'or. »

Cet avertissement de Yehudi Menuhin va dans le même sens que celui de son Père, le rabbin Moshe Menuhin, rappelant aux sionistes qui constituaient, selon le titre même de son livre : "La décadence d'Israël" :

P. 566 : « J'ai le coeur brisé par les preuves de décadence continue du judaïsme actuel : le judaïsme universel, moral et humain de nos Prophètes qui se mue en nationalisme prétendu juif, avide de "Lebensraum", d'espace vital... je voudrais dire aux Israéliens : revenez vers le DIEU de vos pères, au judaïsme prophétique, répudiez la religion du napalm. Retournez aux frontières qui vous ont été données en 1947 par les Nations Unis aux dépens d'Arabes indigents, et vivez d'une vie constructive et non destructive. »

Aujourd'hui les dirigeants de l'État d'Israël suivent la logique de guerre du nationalisme et du colonialisme sioniste. Multipliant les provocations ils peuvent être le détonateur d'une troisième guerre mondiale.

Immédiatement après le crime contre l'humanité commis à Cana, pour des raisons électorales, Benjamin Netanayou et son équipe, héritiers spirituels de Beghin (dont Ben Gourion lui même déclarait : « Cet homme appartient incontestablement au type hitlérien. » (E. Haber : Menahem Beghin. Ed. "Delle book". New York 1979 p. 385), reprit, comme figure de proue de son équipe gouvernementale, Ariel Sharon et Raphaël Eytan qui avaient fait leurs preuves en massacrant 20.000 civils au Liban en 1982, et supervisé les massacres de Sabra et Chatila.

Sous l'impulsion de ses alliés extrémistes des partis dits "religieux" qui, déjà avaient assassiné Rabin parce que sa politique n'était pas exactement celle du "grand Israël", et qui portent des fleurs sur la tombe de Baruch Goldstein, portant l'inscription : "au héros Baruch Goldstein" qui, lui, avait suivi à la lettre l'exemple de Josué (dans sa lecture sioniste) de massacre des autochtones, Natanayou organisa sa première provocation en faisant creuser un tunnel sous la Mosquée d'El Aqsa et y invitant, le 29 septembre 1996, des "touristes américains". Déjà cette provocation a fait 70 morts.

Ce n'était qu'un premier pas dans la rupture des tentatives de négociations engagées à Madrid, à Oslo et à Washington, dites "Processus de Paix".

Par contre, le "Plan de guerre" parfaitement défini lors de l'invasion du Liban en 1982, allait entrer dans une nouvelle phase de sa réalisation.

Ce plan, exposé en clair dans la revue "Kivounim" (Orientations) publiée à Jérusalem par l"'Organisation Sioniste Mondiale" sous le titre : "Plans Stratégiques d'Israël", exige la désintégration de tous les États voisins d'Israël, du Nil à l'Euphrate. En voici les passages essentiels :

« En tant que corps centralisé, l'Égypte est déjà un cadavre, surtout si l'on tient compte de l'affrontement de plus en plus dur entre musulmans et chrétiens. Sa division en provinces géographiques distinctes doit être notre objectif politique pour les années 1990, sur le front occidental.

Une fois l'Égypte ainsi disloquée et privée de pouvoir central, des pays comme la Libye, le Soudan, et d'autres plus éloignés, connaîtront la même dissolution. La formation d'un État copte en Haute Égypte, et celle de petites entités régionales de faible importance, est la clef d'un développement historique actuellement retardé par l'accord de paix , mais inéluctable à long terme.

En dépit des apparences, le front Ouest présente moins de problèmes que celui de l'Est. La partition du Liban en cinq provinces... préfigure ce qui se passera dans l'ensemble du monde arabe. L'éclatement de la Syrie et de l'Irak en régions déterminées sur la base de critères ethniques ou religieux, doit être, à long terme, un but prioritaire pour Israël, la première étape étant la destruction de la puissance militaire de ces États.

Les structures ethniques de la Syrie l'exposent à un démantèlement qui pourrait aboutir à la création d'un État chi'ite le long de la côte, d'un État sunnite dans la région d'Alep, d'un autre à Damas, et d'une entité druze qui pourrait souhaiter constituer son propre État peut être sur notre Golan en tout cas avec l'Houran et le nord de la Jordanie... Un tel État serait, à long terme, une garantie de paix et de sécurité pour la région. C'est un objectif qui est déjà à notre portée.

Riche en pétrole, et en proie à des luttes intestines, l'Irak est dans la ligne de mire Israélienne. Sa dissolution serait, pour nous, plus importante que celle de la Syrie, car c'est lui qui représente, à court terme, la plus sérieuse menace pour Israël. »

Source : Kivounim, Jérusalem, n°14, février 1982 pages 49 à 59

(Le texte intégral, dans son original hébreu, est reproduit dans mon livre : "Palestine, terre des messages divins" Ed. Albatros. Paris 1986, p. 377 à 387, et dans sa traduction française à partir de la page 315.)

Pour la réalisation de ce vaste programme, les dirigeants israéliens disposaient d'une aide américaine sans restriction. Sur les 507 avions dont ils disposaient à la veille de l'invasion du Liban, 457 venaient des États Unis (dons et prêts obtenus grâce au Lobby israélien à Washington).

Ce plan d'embrasement de tout le Moyen Orient (avec les implications mondiales qu'il est aisé de concevoir) n'a cessé, avant même d'être explicité avec tant de cynisme, d'orienter toute la politique de guerre d'Israël et de violer toutes les décisions de la Communauté internationale des Nations Unies, avec l'appui inconditionnel des États Unis.

Pour ne retenir que l'essentiel rappelons que, sous prétexte de "sécurité" l'État d'Israël occupe, depuis 1968, les frontières de tous ses voisins : le Liban et la Syrie notamment (malgré la résolution 242 du Conseil de Sécurité de l'ONU affirmant « l'inadmissibilité de l'acquisition de territoires par la guerre » et exigeant « le retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés »). Il ne cesse d'émietter, par sa colonisation, le territoire palestinien dont il contrôle 96 %.

Là encore, Natanayou a franchi de nouvelles étapes : pour mieux tenir Jérusalem sous sa griffe (malgré la résolution unanime de l'ONU) il ouvre dans la partie arabe de Jérusalem, à Bar Homa, un chantier pour construire 2.000 appartements de plus réservés à des juifs alors que 3.000 appartements sont vides dans ces implantations de colons. L'un des plus grands écrivains israéliens, Izhar Smilansky, lauréat du prix d'Israël, écrit : «Bar Homa est un acte terroriste déguisé en loi. » ("Yediot Aharonot" du 6 avril 1977).

La réprobation est mondiale : le patriarche latin de Jérusalem, chef spirituel des catholiques de la région, le 20 décembre, déclare : « La paix ne peut se faire que dans le respect de la dignité réciproque... Les bouclages à répétition de villes palestiniennes autonomes, notamment Bethléem, où naquit le Sauveur, les transforment en vastes prisons... Les atteintes à la liberté de déplacement, les confiscations de terres palestiniennes pour construire des colonies juives, la destruction de maisons, voici l'atmosphère dans laquelle nous vivons. » Évoquant "l'exode des chrétiens" il rappelle qu'ils ne sont plus que 10.000 contre plus de 50.000 avant 1948.

Dix huit évêques français, en octobre 1997, réclament une partition équitable de Jérusalem : « Jérusalem est le symbole d'une paix durable en Terre Sainte et doit devenir le symbole de la coexistence des deux peuples Israéliens et palestiniens. » ("Le Monde" du 17 octobre 1997). En France, le CRIF, d'orientation sioniste, proteste contre cette déclaration des évêques, alors que Natanayou proclame : « Jérusalem ne sera jamais négociée. » ("Figaro" du 18 janvier 1997).

Une poignée de colons et de leurs rabbins, formés à Brocklyn et opérant à Hébron comme Baruch Goldstein, sont les éléments indispensables et moteurs de la coalition qui maintient Natanayou au pouvoir. Ils exigent la guerre à outrance et par tous les moyens, tel celui de l"'apartheid", qui a disparu même en Afrique du Sud : en septembre 1996, est inaugurée la "route 60", traversant les territoires palestiniens, mais réservée aux seuls israéliens, sur l'initiative d'Ariel Sharon.

Le 15 novembre 1996 la Cour Suprême israélienne légalise la torture.

En juin 1997, un manuscrit posthume de Moshe Dayan, authentifié par sa propre fille, députée à la Knesset, révèle que le Golan syrien a été envahi et annexé non pour des raisons de sécurité, par une série de provocations agressives, pour assouvir les exigences des colons israéliens qui convoitaient les terres syriennes.

L'opinion mondiale y compris de militants juifs proteste contre cette politique de barbarie. Pour ne citer que quelques exemples de militants juifs indignés : le juriste israélien Claude Klein : « La société Israélienne ne doit plus se construire autour de la guerre. » Il répond à une question de Nicolas Weill sur les Mythes fondateurs d'une telle politique : « Comme toute histoire, l'histoire du sionisme est une épopée : elle vit sur des mythes dont la remise en cause est naturellement justifiée. » ("Le Monde" du 14 juillet 1997).

Déjà le 18 décembre 1996, Alain Finkielraut écrivait dans le "Monde", sous le titre : "Israël, la catastrophe" : « Avec Natanayou... le langage de l'apartheid sort de la clandestinité ». Il ajoutait : « Pour le dire plus crûment, il y a des fascistes juifs en Israël, mais aussi en Amérique et en France... voilà pourquoi on est fondé à parler de "catastrophe spirituelle" ». Et il conclut : «La solidarité avec Israël changerait de nature si elle acceptait, sans coup férir, que le dernier mot revienne aux cow boys à mitraillette et à Kipa. »

Le grand journaliste juif Jacques Derogy (Jacob Weitzman), après avoir évoqué ses illusions de jeune sioniste, ajoute : « Tout a changé depuis bientôt trente ans d'occupation de la Cisjordanie, de Gaza et du Golan... transformé en une guerre de conquête et de libération d'un seul État juif d'essence théocratique... le culte quasi maraboutique scandaleusement autorisé devant la stèle du colon Baruch Goldstein, massacreur d'une trentaine de musulmans en prière »... et l'assassinat de Rabin par un «meurtrier de droit divin ».

Il conclut : « Plus un sou pour le "grand Israël", cette impossible chimère qui met en péril la paix et la démocratie. » ("Le Monde" : du 28 novembre 1996)

En mai 1997, Amnion Kapeliouk, faisant "le bilan de faillite pour M. Natanayou", écrit : « La politique de guerre menace le Proche Orient ». ("Le Monde diplomatique" mai 1997).

A propos des actes désespérés de Palestiniens organisant des attentats suicides dans Jérusalem, la fille du Général Peled (l'un des chefs de la "Guerre des Six jours") dont la fille a été tuée dans l'attentat, dans une déclaration retentissante, Mme Peled interpelle Natanayou : « Bibi, qu'as tu fait ? c'est ta politique qui a tué ma fille ». Sur le même sujet, Yehudi Menuhin commente ces actions "Kamikazes", dans la lettre qu'il m'adresse : « En ce qui concerne les explosions des "volontaires de la mort" à Jérusalem, le 30 juillet et le 4 septembre... peut on considérer comme raisonnable d'exiger du taureau dans l'arène, excité par les banderilles des toreros... qu'il attende paisiblement à l'ombre pour y renifler des pâquerettes ?... Les terroristes sont naturellement engendrés par deux générations d'appels d'Académies des martyrs... C'est le fort qui doit être incriminé lorsqu'il n'use pas sa force avec sagesse... Il est responsable et non le plus faible.

Il semble que nous avons atteint le point où une réponse, semble t il légitime, à l'agression, est considérée comme une provocation à la guerre.

Ce qu'il faut c'est une approche totalement nouvelle avec le sens de la générosité et du partage...

Sans quoi, il n'y a aucune justification historique ou religieuse. Quel exemple nous pourrions ainsi donner au reste du monde ! »

Tout comme Mme Léa Beghin, à l'émission de la télévision française (France 3) du 15 octobre 1997 avait montré comment les alliés de Monsieur Natanayou étaient responsables de l'assassinat de son mari.

Un groupe d'intellectuels juifs français, dès l'agression israélienne en 1982 contre le Liban, écrivait, s'ajoutant aux protestations de Mendès France : «Devant ce déni de justice, devant ce mépris des valeurs auxquelles ont adhéré des générations de juifs, nous refusons énergiquement toute solidarité avec la politique actuelle d'Israël. »

Parmi les signataires il y avait, entre autres, le philosophe Vladimir Jankelevitch, le professeur de médecine Alexandre Minkovski, et l'historien Pierre Vidal Naquet.

En Israël même, le professeur Zimmerman, de l'Université hébraïque de Jérusalem, spécialiste de l'histoire de l'hitlérisme écrit : « Il y a un secteur entier de la population juive que je définis sans hésitation comme une copie des nazis allemands. Regardez les enfants des colons juifs d'Hébron, ils ressemblent exactement à la jeunesse hitlérienne.

» Depuis leur enfance on les imprègne de l'idée que tout Arabe est mauvais, et que tous les non-juifs sont contre nous. On en fait des paranoïaques : ils se considèrent comme une race supérieure, exactement comme les jeunesses hitlériennes. Rehevan Ze'evi (ministre de 1990 à 1992 dans le gouvernement Shamir) demande l'expulsion ("transfert") de tous les Palestiniens des territoires. C'était le programme officiel du Parti nazi : l'expulsion de tous les juifs d'Allemagne. » ("Yerushalaïm", 28 avril 1995).

 

Niveau de la vulgarisation à l'école

 

L'étude du livre de Josué figurant au programme des écoles israéliennes de la classe de 4ème à celle de 8ème, un professeur de Tel Aviv, Tamarin, distribua un formulaire à 1 000 écoliers, disant : « Tu connais les extraits suivants du livre de Josué (VI, 20) : "Le peuple monta vers la ville (Jéricho) et s'en empara. Il tua ceux qui s'y trouvaient, hommes, femmes, enfants, vieillards, sans distinction aucune.. »

Répondez aux deux questions suivantes

a) A votre avis, Josué et les israélites ont ils bien agi ou non ?

b) Supposons que l'armée Israélienne occupe un village arabe pendant la guerre ; devrait elle, oui ou non, faire subir à ses habitants le sort que Josué a réservé aux habitants de Jéricho ? ». En 1972, pour avoir publié les résultats terrifiants de son enquête sur ce conditionnement des enfants (70% répondent : oui), le Professeur G. Tamarin fut chassé de l'Université de Tel Aviv.

Cette intoxication se poursuit au niveau des médias et de l'imagerie populaire : en janvier 1983, l'État d'Israël, après les massacres du Liban, a émis une série de 3 timbres "pour commémorer Josué." Le premier est consacré au passage du Jourdain. L'auteur de l'article consacré, à Tel Aviv, à cette émission, Sigismond Goren, commente : « Voilà qui rappelle la "méthode d'action directe" appliquée par les forces Israéliennes contemporaines entre autres au Sinaï en 1956, et sur trois fronts en 1967, mais innovée il y a 3 300 ans déjà par leur ancêtre biblique, puisque les Hébreux contournèrent le pays de Canaan pour attaquer par l'Est... »

 

Sur le second, consacré à la "prise de Jéricho", M. Goren rappelle l'extermination sacrée des habitants, épargnant seulement « Rahab, la prostituée, parce qu'elle avait accueilli et abrité ses émissaires secrets. »

Sur le troisième : Josué arrêtant le soleil pour terminer la bataille de Gabaon contre cinq rois cananéens, « dont selon le livre, les rois de Jérusalem et d'Hébron » ; l'auteur rappelle : « Les cinq monarques furent capturés... puis Josué les fit mourir et leurs cadavres furent suspendus à cinq arbres ». M. Goren conclut : « Israël, aujourd'hui doit affronter un ennemi non moins dangereux que les rois cananéens du passé. »

C'est ainsi que se fabrique les Ygal Amir, assassin de Rabin et les Baruch Goldstein, massacreur d'Hébron.

 

***

 

Le lobby sioniste

 

L'enseignement du meurtre et du mépris de l'autre se poursuit à l'étranger par les soins du lobby sioniste.

Par exemple, un autre produit américain de la propagande sioniste, un certain Daniel Jonah Goldhagen, inspiré par les mêmes "Bréviaires de la haine", attribue au peuple allemand tout entier les crimes des nazis, présentant, selon sa conception raciste, le peuple allemand comme une "nation de tueurs" dans son livre "Les bourreaux volontaires d'Hitler" (Ed. Seuil. 1997)

Au même moment "Nazigold", attribue au peuple suisse tout entier l'infamie de ses banques. Le prototype de cette démarche a été donné, en France, par Bernard Henri Levy, dans son livre : "L'idéologie française" (Ed. Grasset. 1981).

Selon lui, de Voltaire et la Révolution française, à Peguy et la tradition chrétienne, en effleurant même l'analyste juif de l'antisémitisme, Bernard Lazare, le "fascisme à la française" de Vichy n'est pas un accident de l'histoire et, comme le disait De Gaulle, « une écume ignoble à la surface d'un corps sain ». ("Mémoires" III, p. 442) ; c'est, dit Bernard Henri Levy, en s'appuyant sur la prose pétainiste : « la culture française... qui témoigne de notre antiquité dans l'abjection. » (p. 61) et qui fait de la France « la patrie du national socialisme. » (p. 125).

« Aujourd'hui, dit il (p. 149) les fascistes du monde entier ont les yeux fixés sur la France »

Cette France, représentée par Pétain et Brasillach considérés comme héritiers légitimes de notre passé, « je sais son visage d'ordure, la ménagerie de monstres qui y habitent. » conclut il (p. 293).

Il est significatif qu'au Procès de Papon, qui appartient à la phalange des "collabos" « l'on a fait surtout le procès de la France » écrit Alain Peyrefitte ("Figaro" du 4 décembre 1997) comme si Papon en était le représentant typique, au lieu de rappeler que « Vichy, n'était qu'un masque du pouvoir nazi et que le peuple de France a pris une part efficace à sa libération. » (id.) «une crise de masochisme national nous a atteints » (id.) «Est ce un hasard, écrit il encore, si la proportion des juifs disparus en déportation fut de 40 % en Belgique, de 75 % au Pays Bas mais de 25 % en France où ils furent mieux cachés et aidés ? » Est ce un hasard s'il fallut si peu de temps aux troupes débarquées en Normandie et à celles de Provence pour faire leur jonction, parce qu'elles étaient aidées par la population et la résistance, alors qu'il fallut un an pour conquérir la moitié de la botte de l'Italie ?

C'est là le contraire exact de ce que le Président Chirac déclare le 16 juillet 1995, reniant De Gaulle, sous la Présidence du Grand bin Sitruk : «La folie criminelle de l'occupant a été secondée par les Français et par l'État français.» Reconnaissant par là la légitimité de Vichy et la complicité de tout notre peuple. Le lendemain le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives en France) salue avec enthousiasme cet abaissement de la France : il exprime « une intense satisfaction de voir reconnaître par la plus haute autorité française la continuité de l'État français entre 1940 et 1944. » Le but était en effet atteint : si Vichy était un État légitime, De Gaulle était (comme le nommait Vichy) un "déserteur" et nous tous, les "résistants" à l'hitlérisme, étions des "terroristes".

Comme corollaire de ce mépris de tous les peuples (à l'exception des États-Unis dont ils sont les maîtres, tenant par exemple, sous la Présidence de Clinton, toutes les clés du pouvoir : le Ministère de la Défense, le Ministère des Affaires Étrangères, et les trois dirigeants de la C.I.A., les sionistes marquent à la fois leur altérité et leur supériorité.

Le rabbin Cohen souligne la « barrière de feu » « distinguant et séparant le juif de tous les autres. » ("Le Talmud" Ed. Payot 1983).

Le rabbin Eisenberg, dirigeant de l'émission israélite à la télévision du dimanche matin, écrit dans "Une histoire des juifs" (CAL 1979) : « 0n est d'autant plus homme que l'on est plus juif. » Et Elie Wiesel « Le juif est plus proche de l'humanité que n'importe qui d'autre. » ("Célébration talmudique") (Ed. Seuil 1990)

De quel côté est la "discrimination raciale" ?

Je ne veux entrer en aucune polémique théologique sur les lectures intégristes et littéralistes de la Bible, car je m'en tiens aux problèmes exclusivement politiques et n'aborde la théologie ou l'histoire que du point de vue de leur exploitation pour justifier une politique.

Je constate que cet exclusivisme a, de tous temps, été au service des nationalismes et des colonialismes, occidentaux et, aujourd'hui, des prétentions sionistes, c'est à dire de ceux qui, ayant remplacé le Dieu d'Israël par l'État d'Israël, ne se définissent que par rapport à lui en prétendant parler au nom de tous les juifs.

Déjà, en 1954, Ben Gourion déclarait clairement : « quand un juif parle de "notre" gouvernement, il entend le gouvernement d'Israël" et il précisait, au 23ème Congrès de l'Organisation sioniste mondiale, que l'obligation collective de toutes les organisations sionistes de diverses nations d'aider l'État juif en toute circonstance est inconditionnelle, même si une telle attitude entre en contradiction avec les autorités de leurs nations respectives. » ("Jerusalem Post" 17 avril 1952).

Cette consigne a été respectée, non par les juifs en général mais par les sionistes se rangeant "inconditionnellement" aux côtés d'Israël : au moment de l'invasion du Liban, en 1982, Elie Wiesel déclarait : « Comme juif je suis totalement solidaire de ce qui se passe en Israël et ce que fait Israël il le fait en mon nom aussi. » ("Paroles d'étranger". 1982)

En 1990, le grand rabbin de France, Joseph Sitruk, déclarait à Jérusalem au Premier Ministre israélien Itzhac Shamir : « chaque juif français est un représentant d'Israël... Soyez assuré que chaque Juif en France est un défenseur de ce que vous défendez ».

(Source : Radio israélienne du lundi 9 juillet 1990).

Ce propos fut repris par "Le Monde" du 12 et du 13 juillet 1990 et par le quotidien de la Communauté juive de France : "Jour J", du jeudi 12 juillet 1990 où il ajoutait : « Il n'y a pas dans mon esprit la moindre idée d'une double allégeance ». On eût pu en effet s'y tromper !

L'une des incriminations portées contre moi comme preuve de "discrimination raciale" est l'emploi de l'expression "lobby sioniste" ou "lobby israélien". Son existence est ancienne car, sans être encore baptisée, elle possédait son statut dans la loi de la Knesset du 24 novembre 1952 sur «L'Organisation sioniste mondiale » qui en fait une sorte d'organe extérieur de l'État d'Israël.

Article 5 : « L'État d'Israël compte sur la participation de tous les juifs et de toutes les organisations juives à l'édification de l'État » ("Israel government yearbook", Jerusalem 1953 54 p. 243).

Aux États Unis ce lobby puissant est officiellement accrédité au Capitole. C'est l'AIPAC (American Israeli Public Affairs Commitee).

Un exemple de cette puissance : lorsque le Président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat, le Sénateur Fullbright, fit une enquête sur le lobby et qu'il la résuma à la chaîne de télévision CBC du 7 octobre 1973, disant : « Les Israéliens contrôlent la politique du Congrès et du Sénat », aux élections suivantes il perdit son siège de Sénateur.

En novembre 1976, Nahum Goldman, Président du Congrès juif mondial, vint à Washington voir le Président, et ses conseillers, Vance et Brzezinski. Il donna à l'Administration Carter ce conseil inattendu : « briser le lobby sioniste aux États Unis. »

(Source : Stern. New York. 24 avril 1978.)

Goldman, qui a consacré sa vie au sionisme, considérait le lobby comme une « force destructive » et « un obstacle majeur à la paix au Moyen Orient ».

Six ans plus tard, Cyrus Vance, l'un des interlocuteurs de cette rencontre, confirme les propos de Goldman : « Goldman nous a suggéré de briser le lobby, mais le Président et le Secrétaire d'État répondirent qu'ils n'en avaient pas le pouvoir. »

(Source : Interview de Cyrus Vance à Edward Tivnan : "The Lobby" Ed. Simon And Schuster. 1987 p. 123)

En France, le Général de Gaulle a seul osé déclaré « il existe en France un puissant lobby pro Israélien exerçant notamment son influence dans les milieux d'information. Cette affirmation, à l'époque, fit scandale. Elle contient pourtant une part de vérité qui est toujours d'actualité. »

(Source : Philippe Alexandre "Le préjugé israélien" Le "Parisien Libéré" du 28 février 1988)

En 1990, un ancien Ministre du Général, aujourd'hui Académicien, Mr. Peyrefitte écrit, lors de la guerre contre l'Irak : « Deux puissants groupes de pression poussent les États Unis au déclenchement du conflit, »

1 Le "lobby Israélien"... Les Juifs américains jouent dans le système médiatique d'outre Atlantique un rôle essentiel. Le compromis permanent entre le Président et le Congrès amène la Maison Blanche à tenir le plus grand compte de leurs instances.

2 Le "lobby des affaires"... en est venu à penser que la guerre pouvait relancer l'économie. Bienheureuse guerre qui ramènerait la prospérité en Amérique... »

(Source : Alain Peyrefitte : "Le Figaro" du 5 novembre 1990)

« Il est difficile de surestimer l'influence politique de l'American Israeli Public Affairs Committee (A.I.P.A.C.)... disposant d'un budget qui a quadruplé de 1982 à 1988 (1.600.000 dollars en 1982 ; 6.900.000 dollars en 1988)»

(Source : "Wall Street Journal" du 24 juin 1987)

En France les pressions s'exercent de manières moins officielles, mais aussi ouvertes et efficaces.

Nous les avons vues déjà faire plier Chirac.

Puis ce fut le tour de l'Église de France.

D'abord contre l'Abbé Pierre. Le 24 avril 1996 le Président de la LICRA faisait une déclaration publique sur l'Abbé Pierre :

« Abbé Pierre vous êtes membre de notre Comité d'honneur depuis 20 ans... Nous vous demandons de retirer publiquement votre caution au livre de Roger Garaudy ».

Le 30 avril le Bureau de la LICRA exclut l'Abbé Pierre « parce qu'il maintient son soutien à Roger Garaudy ».

L'on apprenait en effet, par la presse du même 30 avril 1996 (même dans "L'Humanité"!) : « Le Président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), Henri Hadjenberg, a demandé hier que la hiérarchie de l'Église de France prenne position sur le livre négationniste de Roger Garaudy et le soutien de plus en plus net que lui apporte l'Abbé Pierre»

L'Épiscopat s'incline aussitôt : M. Hadjenberg a prononcé son dicktat le 29 avril. Aussitôt est publié le texte de l'épiscopat qui « déplore l'engagement de l'Abbé Pierre aux côtés de Roger Garaudy ».

Mr. Hadjenberg se dit satisfait de la position de l'Église de France qui a "marginalisé" l'Abbé Pierre. Le même jour le Bureau de la "LICRA" exclut l'Abbé Pierre par ce qu'il « maintient son soutien à Roger Garaudy ».

Mais cela ne suffisait pas à la "LICRA" : il fallait que l'Église de France demandât "pardon" aux sionistes pour son attitude envers les juifs sous le régime de Vichy.

Il eut été normal que, non pas l'Église, avec ses milliers de chrétiens qui participèrent à la Résistance et protégèrent tant de résistants et de juifs contre l'occupant hitlérien, mais que l'Épiscopat se reconnut coupable d'avoir poussé les catholiques à la "collaboration".

Les évêques français ont suivi l'exemple des évêques allemands qui dans leur Lettre pastorale du 24 décembre 1936, appelaient les catholiques au soutien d'Hitler, disant unanimement : « Adolf Hitler s'est rendu compte à temps de l'avalanche du bolchevisme... Les évêques allemands considèrent comme leur devoir de soutenir le chef du Reich dans cette lutte ».

Le Pape publia le 17 mars 1937 l'Encyclique "Mit Brennender Sorge", condamnant le racisme, mais ne rompit pas avec le Concordat signé avec Hitler, si bien qu'en 1940, à la conférence des évêques allemands, à Fulda, l'épiscopat allemand unanime exhorta de nouveau à soutenir le Führer dans ce "dur combat".

L'épiscopat français suivit : « Bénissons Dieu de nous avoir donné ce chef » (Pétain) disait le Primat des Gaules le 20 décembre 1940, et le 24 juillet 1941, les cardinaux et archevêques (à l'exception du Cardinal Salièges, de Toulouse) publiaient une déclaration plus explicite d'appel à la collaboration : « nous encourageons nos fidèles à... collaborer sans crainte. » Fort heureusement des millions de catholiques ne répondirent pas à ces appels. Dans le journal clandestin "Défense de la France" du 5 juillet 1943, un prêtre de France écrivait : « Dans l'ensemble le clergé des paroisses a eu, depuis trois ans, les mêmes réactions honnêtes que toute la partie saine de la population... Ce contact direct avec le peuple de France a malheureusement fait défaut aux dignitaires de l'Église. C'est même, dans notre pays, un drame chronique que le haut clergé vive, pense et agisse complètement séparé du peuple qu'il a mission de conduire. »

Ce n'est pas seulement un drame français : en novembre 1946, dans le "Cosmopolitain Magazine" le Cardinal américain Spellman écrivait : « le communisme est une provocation à l'adresse de tous ceux qui croient en l'Amérique et en DIEU. » C'est lui qui ira dire aux troupes américaines du Vietnam : «Vous êtes les soldats de Dieu ! »

Pour en revenir à la France les actuels évêques n'avaient aucun droit de "demander pardon" au nom de "l'Église" : les curés et les catholiques non collaborateurs sont aussi l'Église. D'ailleurs nul, sauf la "LICRA", ne leur demandait ce "pardon", car tous les responsables étaient morts.

Mais, comme la hiérarchie d'hier sous l'occupation, les mêmes "dignitaires" s'inclinent devant le pouvoir nouveau devenu paradoxalement la "LICRA" qui dispose, depuis la loi de 1972, comme l'écrivait l'Abbé Pierre, « du pouvoir exorbitant de dire qui est antisémite et qui ne l'est pas. »

Cette nouvelle inquisition n'épargne pas l'Université : en décembre 1996, avait lieu dans un lycée (celui de Saint Ouen l'Aumône), avec l'appui de la "LICRA" et de ses satellites, ce que le Directeur des Editions Fayard, Mr Claude Durand, appelait « un petit autodafé ordinaire » ("Le Monde" du 18 avril 1997) : une cinquantaine de livres étaient retirés de la bibliothèque au motif qu'ils étaient jugés « dangereusement révisionnistes » et d'extrême droite. Il y avait parmi eux des livres de Soljenitsyne, Prix Nobel, de Mrs Deniau et Peyrefitte, de l'Académie française, de Fumaroli, du Collège de France, et bien d'autres. Il fallut une intervention personnelle du Ministre de l'Éducation Nationale d'alors, Mr François Bayrou, pour exiger qu'ils soient réintégrés à la bibliothèque. En février 1997, c'est le Directeur des études des Sciences Po à Toulouse qui est suspendu pour cause de "révisionnisme" sur plainte des "Étudiants juifs" pour "révisionnisme actif" contestant la "thèse officielle des 6 millions". Monsieur de Quissac se vit retirer son poste de Directeur.

Je puis personnellement témoigner du caractère international de ce nouveau "terrorisme intellectuel" : à Paris, mon diffuseur a le crâne fracturé et sa librairie saccagée ; à Genève deux libraires sont condamnés sans jugement, et, à Lausanne, trois mois de prison ferme sont requis contre un autre sur plainte de M. Vodoz, président de la "LICRA" ; à Athènes la librairie de mon diffuseur reçoit deux cocktails Molotov ; au Canada, à Montréal, une conférence que je devais prononcer sur un tout autre sujet est interdite sur intervention du "Congrès juif canadien" ; au Maroc, sur intervention du "Comité de liaison Israélien" les salles de conférence me sont interdites après avoir été accordées par l'Université. D'autres salles me sont heureusement ouvertes par les avocats de Fez, les syndicats ouvriers de Casablanca, et un ancien Ministre à Rabat, grâce aux manifestations de rue, en ma faveur, des Étudiants de Fez.

Malgré tout cela mon livre est édité dans vingt trois pays : du Japon aux États Unis, de la Grèce à l'Italie, de la Turquie au Brésil à la Russie et à la Hongrie.

Seuls le canton de Vaud, en Suisse a interdit mon livre et la France m'a traduit en justice, dans les deux cas sur injonction de la "LICRA".

La presse suisse, plus indépendante, semble t il, que la presse française, s'est faite l'écho des protestations : de celle par exemple de l'Ancien Président de la Confédération, l'historien Chevallaz, dénonçant ce "Mac carthysme", dans la "Tribune de Genève" parlant de "chasse aux sorcières", et dans la "Gazette de Lausanne" dénonçant cette nouvelle "inquisition".

 

***

 

En ce qui concerne la procédure du Tribunal de Nuremberg (puisque c'est pour l'avoir critiqué que je suis accusé), le moins qu'on puisse dire, en dehors même de ses Statuts et de sa Charte, c'est, comme l'écrit Hannah Arendt dans son "Eischman à Jerusalem" (p. 412) « La façon dont on justifie couramment la compétence du Tribunal militaire de Nuremberg n'a rien de très recommandable... En fait, c'était le Tribunal des vainqueurs. »

L'indice le plus remarquable de ce fait est le refus de toute référence au Traité de Versailles qui, pourtant, comme l'avait prévu Keynes, fut la cause première du succès de la démagogie sanglante d'Hitler. Les exigences des réparations exigées de l'Allemagne (la moitié de son avoir) étaient telles que Keynes était convaincu que de ces exigences auraient des conséquences politiques désastreuses. Il démissionna de ses fonctions au Trésor et exprima ses idées dans "The Economic Consequences Of The Peace".

Les tentatives faites pour obtenir le paiement entraînèrent une révolution sociale, et créèrent une climat de desespoir qui furent les causes principales du succès d'Hitler.

Il put, en 1933, arriver au pouvoir, de la manière la plus "démocratique", avec une majorité parlementaire qui témoignait de la vigueur de la réaction d'indignation du peuple allemand contre un tel écrasement et de telles humiliations.

Il est remarquable qu'après l'accession d'Hitler au pouvoir l'attitude des dirigeants économiques et politiques de l'Occident changea : Hitler leur apparaissait comme un "rempart contre le bolchevisme", et on lui fournit tous les moyens, politiques et économiques, d'exercer cette fonction, jusqu'aux derniers abandons de Munich pour orienter vers l'Est l'agressivité d'Hitler, jusqu'aux prêts financiers de l'Angleterre et les livraisons d'acier de la France.

A Nuremberg furent refusées toutes références à ces responsabilités incontestables des "Alliés" dans l'ascension d'Hitler et le "crime" contre la paix. Par exemple, lorsque, le 5 juillet 1946, l'un des avocats de la défense, le Docteur Seidl déclara : « je ne peux laisser le Tribunal dans l'incertitude sur le fait que le Traité de Versailles et les conséquences qu'il a entraînées sont en rapport étroit avec la prise du pouvoir par le national socialisme... ma plaidoirie se fonde en partie sur ce point. »

Le Président lui retira la parole.

Il en fut de même dans tous les domaines de la procédure : aucune expertise sur l'arme du crime, tri arbitraire des témoins et non vérification de leurs témoignages, méconnaissance des textes.

L'une des premières et des plus sérieuses études faites à ce sujet, celle de Reitlinger sur "La solution finale" (1953) reconnaît les faits : «Le monde, écrit il (p. 480) est devenu méfiant sur les rectifications de chiffres et celui de 4 millions (pour Auschwitz) est devenu ridicule : l'arithmétique russe a occulté le fait têtu et indubitable que moins d'un million d'êtres humains ont péri à Auschwitz. » (fin de citation)

Je me permets de regretter qu'il ait fallu attendre 40 ans pour corriger ce mensonge en changeant les plaques à l'entrée du camp.

A la page 500, Reitlinger ajoute : « Si l'on fait l'analyse de ces destructions l'on trouve que plus d'un tiers des juifs manquant en Europe mourut non pas de violences physiques directes mais de travail forcé, de maladies, de faim, d'absence de soins.... Auschwitz, en dépit de son immense signification symbolique, a constitué pour moins d'un cinquième du nombre des victimes. » (fin de citation).

Reitlinger, aujourd'hui, serait sans doute assis à côté de moi sur ce banc, car mon livre ne dit pas autre chose.( p.158)

Et l'on m'en accuse.

De même devraient comparaître à mes côtés, pour "minimisation des crimes d'Hitler" Mrs Poliakov, Hillberg, Bedarida, Pressac, et quelques autres dont je n'ai fait que recopier les successives "révisions", en baisse, du nombre des victimes d'Auschwitz.

Mais le Tribunal de Nuremberg fut le premier coupable de cette "minimisation".

Là encore le témoignage de Reitlinger est précieux. Il écrit à la page 459 de son livre : « La plus haute de mes estimations est légèrement plus élevée que celle de Mr le Juge Jackson mais il est encore loin des six millions qui ont été si largement acceptées. Cette différence d'un million et demi... a été ajoutée sans rapport avec la réalité des faits. » (fin de citation).

La faute du Tribunal est d'autant plus grande qu'il n'a jamais demandé une expertise de l'arme (ou des armes) de ce crime immense : pas seulement des "chambres à gaz" ou des camions Diesel inversés, mais des instruments des autres formes de torture, car il ne fait aucun doute que le sadisme de gardiens tout puissants et assurés de l'impunité se soit exercé de multiples façons sur ceux qui étaient en leur pouvoir. (Des exemples récents, et dans les pays les plus divers, révèlent la persistance de semblables tortures.)

Il est troublant qu'ait été minimisé de cette manière ce genre de crimes à Nuremberg. Les dénonciations ne manquent pourtant pas.

 

Il y eut d'autres versions : celle de la mort par la chaux vive répandue dans des wagons, due au polonais Jan Karski, auteur du livre, "Story of a secret State", éd. The Riverside Press, Cambridge. Traduit en français sous le titre, "Un Témoignage devant le Monde". Paris 1948.

Mais les deux versions les plus médiatisées par la télévision, la presse, les manuels scolaires, sont l'exécution par le Zyklon B, et d'autre part, les camions tuant par une manipulation des gaz d'échappement de leur moteurs Diesel.

Le moins qu'on puisse dire là encore pour ne pas donner prise à la propagande des admirateurs de Hitler c'est qu'il est pour le moins fâcheux qu'aucune expertise n'ait été ordonnée, ni par le Tribunal de Nuremberg, ni par aucun autre tribunal ayant eu à juger, par la suite, des criminels de guerre, pour fixer définitivement quelle avait été l'arme du crime et qu'on s'en soit tenu au seul document falsifié pour convaincre les juges : le montage des services américains sur la "chambre à gaz" de Dachau, dont il est aujourd'hui prouvé (et reconnu par une pancarte dans le camp même), qu'elle n'a jamais fonctionné, n'ayant jamais été "achevée".

 

***

 

Un autre reproche peut être fait aux procédures de Nuremberg : son mépris des textes et de leur analyse.

D'abord le fait qu'il n'existe aucun texte d'Hitler ou des plus hauts responsables du régime comportant cet ordre d'extermination.

Dès 1960, le Docteur Kubovy du "Centre de Documentation" de Tel Aviv, reconnaissait : « il n'existe aucun document signé par Hitler, Himmler, ou Heydrich, parlant d'exterminer les juifs ». Il en est de même chez Mme Lucy Davidowicz dans son livre : "La guerre contre les juifs" 1975, p.121.

En 1981 Laqueur confirme : « Jusqu'à aujourd'hui on n'a pas trouvé d'ordre écrit de Hitler en vue de détruire la communauté juive européenne et, selon toute probabilité, cet ordre n'a jamais été donné. » ("Le terrible secret". Francfort 1981. p. 190)

Après un colloque tenu à la Sorbonne en 1982 pour combattre le "révisionnisme", Raymond Aron et François Furet déclaraient en conclusion de leur conférence de presse, « Malgré les recherches les plus érudites, on n'a jamais pu trouver un ordre d'Hitler d'exterminer les juifs.»

Un historien aussi convaincu que Mr Raul Hillberg, dans son livre : "La destruction des juifs", en 1961, écrivait pourtant que deux ordres d'extermination avaient été donnés par Hitler : l'un au printemps de 1941 lors de l'entrée en Russie, l'autre quelques mois puis tard.

Pour le premier, il précise : « Adolf Hitler dit qu'il voulait que les commissaires bolcheviks juifs soient liquidés. »

Le général Ohlendorf, chef supérieur des "Einsatzgruppen" chargés de détruire la puissante guérilla qui se déroulait derrière les troupes allemandes, exécute sa mission avec sauvagerie, fusillant même les civils soupçonnés d'avoir aidé les résistants. A la tête des détachements de guérilla il y avait de nombreux juifs, et c'est à leur honneur mais l'ordre était général : anéantissement de cette résistance.

Le deuxième ordre aurait été donné le 20 janvier 1942, à la Conférence de Wannsee.

Celui ci fut retenu à Nuremberg.

Il date du 20 janvier 1942 et relate une réunion des hauts responsables de la répression.

S'il est authentique (ce qui est douteux car il ne présente aucun caractère des textes officiels) il est en effet horrible (même s'il n'est qu'un compte rendu, fait après coup, de la conférence.)

En voici le passage essentiel :

« Au cours de la solution finale les juifs seraient acheminés sous direction appropriée vers l'Est pour utiliser leur travail. Ils seront séparés selon les sexes. Les juifs capables de travailler seront conduits en grosses colonnes dans les régions de grands travaux pour construire des routes, et par conséquent sans aucun doute, un grand nombre succombera par sélection naturelle.

Ceux qui finalement resteront, qui, sans aucun doute, constituent l'élément le plus robuste, devront être traités en conséquence car ils représentent une sélection naturelle dont la libération doit être considérée comme la cellule germinale d'un nouveau développement juif, (comme le montre l'expérience de l'histoire... » (13 3133)

La référence à la "sélection naturelle" est une caractéristique du "darwinisme social" de l'idéologie "national socialiste" qui conduisit, par exemple, à l'élimination des handicapés mentaux.

Je commente dans mon livre (p.257) : « Tel fut le martyrologe des déportés juifs et slaves et la férocité des maîtres hitlériens les traitant en esclaves n'ayant même pas valeur humaine de travailleurs utiles.

Ces crimes ne peuvent être sous estimés, ni les souffrances indicibles des victimes. C'est pourquoi il n'est nul besoin d'ajouter à cet horrible tableau des lueurs d'incendies empruntées à l'Enfer de Dante, ni de leur apporter la caution théologique et sacrificielle de "l'Holocauste", pour rendre compte de cette inhumanité. »

En 1991, Mr Poliakov : écrivait : « Tout ce que nous pouvons affirmer avec certitude c'est que la décision génocidale a été prise par Hitler... au début de 1941 » ("Bréviaire de la haine". 1951. Réédition de 1979 par Calmann Lévy. p.126 et 129).

Cette affirmation, Léon Poliakov la retire en 1991. L'historien avoue avoir succombé à « une sorte de passion dénonciatrice » ; il n'avait formulé cette assertion que « sur la foi de quelques témoignages de deuxième ou de troisième main » ("Histoires et polémiques : a propos du génocide" Commentaire, Julliard, printemps 1991, p. 203).

En 1992 Mr. Yehuda Bauer écrivait, dans "The Canadian Jewish News" du 30 janvier, que l'interprétation de Wannsee comme décision d'extermination était stupide (silly).

Enfin le plus récent porte parole des historiens orthodoxes antirévisionnistes, Jean Claude Pressac, confirme cette nouvelle révision de l'orthodoxie. Il écrit, à la page 35 de son livre : "Les crématoires d'Auschwitz", CNRS éditions, Paris 1993 :

« Le 20 janvier, se tenait à Berlin la conférence dite de Wannsee. Si une action de "refoulement" des Juifs vers l'Est fut bien prévue avec l'évocation d'une élimination "naturelle" par le travail, personne ne parla alors de liquidation industrielle. Dans les jours et les semaines qui suivirent, la Bauleitung d'Auschmitz ne reçut ni appel, ni télégramme, ni lettre réclamant l'étude d'une installation adaptée à cette fin. »

Et même, dans sa "Chronologie récapitulative" il indique, à la date du 20 janvier 1942 : « Conférence de Wannsee sur le refoulement des Juifs vers l'Est. » (p. 114)

L'extermination a été révisée : il s'agit de refoulement.

L'on pourrait faire la même démonstration pour d'autres textes, comme celui de la lettre d'Heidrich, mais je l'ai déjà fait dans mon livre.... au moins pour ceux qui l'ont lu.

Par contre, à Nuremberg, l'on n'a tenu aucun compte des textes évidents qui montrent en quoi consistait la "solution finale" envisagée par Hitler.

Le dessein monstrueux d'Hitler de chasser tous les juifs d'Allemagne puis d'Europe lorsqu'il en fut le maître, s'affirme explicitement dans les statuts du Parti National Socialiste (Point 4) :

« Aucun juif ne peut être citoyen à part entière. »

Le point 24 leur interdit certaines professions.

Dès le mois de mai 1940, avant même la défaite de la France, Himmler écrit : « J'espère voir la notion de juif définitivement effacée grâce à l'évacuation totale de tous les juifs vers l'Afrique ou dans une colonie. » Ce fut la ligne de conduite constante des nazis.

Le 3 juillet 1940, Franz Rademacher, responsable des affaires juives au Ministère des Affaires étrangères, faisait un rapport disant : « La victoire imminente donne à l'Allemagne la possibilité de résoudre la question juive en Europe. La solution souhaitable est : tous les juifs hors d'Europe. »

Dès l'armistice de juin 1940 est lancée l'idée d'une expulsion de tous les juifs sur Madagascar. Projet irréalisable en raison de la supériorité maritime des anglais.

Il fallait trouver une solution provisoire de remplacement.

Il est dit dans le "procès verbal" :

« C'est le Reich Führer SS et chef de la police allemande, qui sera responsable de l'ensemble des mesures nécessaires à la solution finale (Endlosung der Judensfrage), sans considération de limites géographiques. »

Source : N.G. 2586 G.

La question juive se posait désormais à l'échelle de l'Europe, occupée par les nazis.

Les victoires en Europe permirent d'envisager une autre solution. Le Führer déclare le 2 janvier 1942 : « Le juif doit quitter l'Europe. Le mieux est qu'ils aillent en Russie. »

Les actes confirment les décisions :

Du fait de l'avancée foudroyante de l'armée allemande sur le front de l'Est (Union Soviétique), Heydrich poursuit donc, en fonction de cette situation nouvelle : « Avec l'autorisation préalable du Führer, l'émigration a laissé place à une autre possibilité de solution : l'évacuation des juifs vers l'Est » (souligné par moi : R. G.).

Au procès de Nuremberg un incident révèle le mécanisme de la falsification où le terme de "solution d'ensemble" (Gesamtlosung) était traduit par "solution finale".

L'expression originale est en réalité die Gesamtlosung der Judenfrage ou la solution d'ensemble totale sur laquelle il n'y aurait plus à revenir. Mais Goering, qui l'employa pour la première fois dans le 1er paragraphe d'une lettre en date du 31 7 1941 par laquelle il donnait à Heydrich l'ordre de la préparer (P.S. 710 T. XXVI, p. 266) employa, dans le dernier paragraphe l'expression die Endlosung der Judenfrage et, dans l'usage, ce fut celle ci qui prévalut, dans le sens de liquidation du problème et non de la liquidation de ceux qui en faisaient l'objet. Pris en flagrant délit de traduction tendancieuse par Goering lui même, à Nuremberg le 20 mars 1946, le juge Jackson fut bien obligé d'en convenir (T. IX, p. 552). Mais, de cet incident, qui détruisait toute une théorie, la presse ne souffla mot.

Cette solution définitive ne pouvait en effet être réalisée qu'après la guerre ; elle est toujours cherchée dans la même voie : l'expulsion de tous les juifs d'Europe. C'est ce que dit expressément Hitler à l'ambassadeur à Paris, Abetz: le Führer lui dit qu'il avait l'intention d'évacuer tous les juifs d'Europe après la guerre. (Source : "Documents on German Foreign Policy", 1918 1945. Series D. Vol. X. p. 484.)

Dès le 24 juin 1940 Heydrich avait informé Ribbentrop de son désir de réaliser au plus tôt la "solution finale". Il écrivait :

« Le problème global posé par la présence actuelle de quelques 3 millions 400 mille juifs sur les territoires placés aujourd'hui sous la souveraineté allemande ne peut plus être résolu par l'émigration : une solution finale territoriale devient dès lors nécessaire. »

Source : Pièce justificative n° 464 du procès d'Eichmann à Jérusalem.

A la même époque Himmler avait adressé à Hitler un mémoire dont la conclusion était : « J'espère voir le question juive définitivement réglée grâce à l'émigration de tous les juifs vers l'Afrique ou dans une colonie. »

Source : Vierteljahresheffe, 1957, 197.

Hitler se rallia à cette suggestion puisque le 10 février 1942, le responsable de la "Deutschland III", au Ministère des Affaires étrangères, Rademacher écrivait, dans une lettre officielle :

« Entre temps, la guerre contre l'Union Soviétique nous a permis de disposer de nouveaux territoires pour la solution finale. En conséquence, le Führer a décidé de déplacer les juifs non pas vers Madagascar, mais vers l'Est. Ainsi, il n'est plus besoin d'envisager Madagascar pour la solution finale. »

Source : Document N.G. 3933, du procès de la Wilhelmstrasse, cité par Reitlinger. "The final solution" p. 79, où il "interprète" encore au sens de "fiction" ou "camouflage" sans en donner la moindre justification.

Enfin, la plus éclatante preuve que le principal objectif d'Hitler était de détruire l'Union Soviétique c'est l'ultime marchandage d'avril 1944 par lequel Eichmann proposa au délégué sioniste Brand, l'échange de 1 million de juifs contre 10.000 camions (Bauer : "Juifs à vendre" (Ed. Liana Levi. Paris 1996) p. 227 à 229)

Son témoignage est d'autant plus probant que l'objet de son livre était de montrer que la guerre d'Hitler était « une guerre contre les juifs. » (p. 72), et non pas contre le communisme.

Or lui même nous apprend (p.87) qu'en avril 1944 Eichmann proposa au délégué sioniste Brand, d'échanger 1 million de juifs contre 10.000 camions (Bauer p. 227 et 229) qui seraient utilisés exclusivement sur le front russe (p.229).

Bauer ajoute (p. 86) :

« Tous les historiens s'accordent pour dire que Himmler préférait une paix séparée avec l'Occident afin de consacrer toutes ses forces contre la menace bolchévique. » (Bauer p. 167).

Von Papen croyait fermement à une future entente avec les États Unis et l'Allemagne pour faire barrage au communisme. (Bauer p. 189)

L'objectif des nazis était :

« Utiliser les filières juives pour entrer en contact avec les puissances occidentales. » (Bauer p. 283) Cette préoccupation dominait toutes les autres, les nazis connaissant le poids des lobbies sionistes auprès des dirigeants occidentaux :

« Les nozis savaient que, contrairement aux Russes, le gouvernement de sa Majesté et celui des États Unis ont la faiblesse politique de subir les pressions que les juifs exercent sur eux. » (Cité par Bauer p. 260)

Ces dirigeants hitlériens faisaient aisément passer leur antisémitisme au second plan : « A la fin de 1944, la volonté de Himmler d'établir le contact avec l'Ouest en se servant dans ce but, entre autres, des juifs, était devenue manifeste. » (Bauer p. 326)

« Échanger des juifs contre des équipements stratégiques, ou même encore établir des contacts diplomatiques avec l'Ouest, contacts qui pourraient conduire à une paix séparée, voire telle était l'espérance à une guerre associant les allemands et les occidentaux contre les soviétiques. » (Bauer, p. 343)

Ces tractations entre les nazis et les sionistes échouèrent finalement car les Américains et les anglais en informèrent les soviétiques sans qui ils ne pouvaient vaincre Hitler.

A Stalingrad avait été blessée mortellement la bête nazie, et l'armée soviétique supportait, en 1944, le poids de 236 divisions des nazis et de leurs satellites, alors que seules 19 divisions allemandes s'opposaient en Italie aux troupes américaines, et que 64 étaient réparties de la France à la Norvège. Bauer le reconnaît :

« Le rôle essentiel de l'URSS dans la lutte contre l'Allemagne nazie fut le principal soutien de la fermeté alliée. La Wehrmacht a été défaite en Russie par l'Armée rouge. L'invasion de la France, le 6 juin 1944, contribua certes, à cette victoire finale, mais ne fut pas le facteur décisif. Sans les Soviétiques, sans leurs terribles souffrances et leur héroïsme indescriptible, la guerre aurait duré encore des années, et peut être n'aurait elle pas été vraiment gagnée. » (p. 347)

Ce dernier épisode de la collaboration entre les sionistes et Hitler révèle :

1) Qu'en avril 1944 Hitler, après 11 ans de pouvoir absolu, n'avait heureusement pas exterminé les juifs puisqu'il en détenait encore au moins 1 million.

C'est d'ailleurs la réponse que donne le Professeur Moshe Zimmerman Directeur, du département d'études germaniques à l'Université hébraïque de Jérusalem, lors d'une interview du 29 avril 1995 au journal "Yerushalayim" :

 

 

Et s'il avait l'intention préméditée de détruire les juifs avait il besoin de lois?

2) Que, des accords de la Haavara en 1933 jusqu'à cet ultime marchandage de 1944, les sionistes n'avaient jamais cessé de traiter avec Hitler.

3) Que la priorité d'Hitler n'était pas l'extermination des juifs mais la lutte contre le bolchevisme qui lui avait valu, jusqu'en 1939, l'indulgence, sinon la complaisance, des occidentaux voyant en lui le meilleur "rempart contre le communisme".

Le dernier argument des mythologues fut d'affirmer (sans le moindre commencement de preuve), qu'il s'agissait d'un "langage codé" permettant de garder "le terrible secret".

L'hypothèse est déjà absurde : "The American Jewish Year Book" n° 5.702, publié à Philadelphie, volume 43, indique à la page 666 qu'à l'époque de l'expansion maxima du nazisme dominant l'Europe jusqu'à la frontière soviétique (le relevé va jusqu'au 11 septembre 1942) il y avait, dans l'Europe soumise à Hitler, 3 millions 110 mille juifs. Bien qu'il eût été difficile d'en tuer 6 millions, même en s'en tenant à ces trois millions, l'entreprise d'extermination eût été si gigantesque, exigeant la mobilisation de milliers de bourreaux et d'entreprises fabriquant l'arme du crime, que le secret était impossible.

Le « projet était dément » dit Mr Pressac dans son livre sur les "Crématoires d'Auschwitz" (p. 55), et il met à jour les contrats et les complicité des grandes entreprises dans le chapitre IX (p. 55) intitulé : "L'aménagement des chambres à gaz homicides dans les crématoires."

Il évoque les objections techniques des S.S. (p.61) eux aussi parfaitement au courant.

Tout ceci déjà suffirait à montrer l'impossibilité d'un secret pour une entreprise aussi gigantesque impliquant un nombre considérable d'exécutants.

Il fallut, pour avancer une telle hypothèse, changer le sens de tous les mots :

Par exemple ! "Aussrotung", déraciner, mot qui est employé par des hitlériens pour extirper le christianisme (ce qui ne signifie pas massacrer les chrétiens) est traduit, lorsqu'il s'agit des juifs, par "exterminer".

Deux exemples illustrent cette absurdité :

Hannah Arendt, dans son livre : "Eichman à Jérusalem" (p. 143) écrit :

« En mars 1941, six mois avant l'entretien d'Eichmann avec Heydrich, ce n'était un secret pour personne, aux échelons les plus élevés du parti, que les Juifs devaient être exterminés, déclara Viktor Brack, de la Chancellerie du Führer, qui témoigna à Nuremberg. Mais Eichmann n'avait pas ses entrées dans ces milieux là : c'est ce qu'il s'efforça en vain d'expliquer à Jérusalem : on lui disait ce qu'il avait besoin de savoir pour faire un travail précis, limité, rien de plus. Il est vrai qu'il fut un des premiers responsables aux échelons inférieurs à être informé de ce "secret d'État" (qui demeura "secret d'État", même après que la nouvelle en fut répandue dans tous les bureaux du parti et de l'administration, toutes les firmes qui employaient des ouvriers esclaves et dans tous les corps d'officiers des forces armées. Mais le secret était gardé dans un but pratique. Ceux qui furent informés des ordres du Führer n'étaient plus de simples "porteurs d'ordres" (chargés de mission) : ils étaient promus au rang de "porteurs de secret" » (!)

Aujourd'hui, les choses sont plus claires. L'ultime pourfendeur des révisionnistes, Mr Pressac, affirme que les entreprises de travaux publics chargées de la construction des instruments "d'extermination" ne recourent à aucun langage codé : « Il n'y a jamais eu de camouflage, contrairement à ce que l'on dit. » (Cité par Greilshamer dans "Le Monde" du 26 et 27 septembre 1993)

Il met à mal les témoignages de Hoss ("Les crématoires d'Auschwitz" p. 41 58 et surtout 102) et celui d'Eichman (p. 41), pour conclure par ce qu'il considère comme « une preuve définitive » : une lettre du 3 mars 1943, de l'entreprise Topf and Sohne, sur l'envoi de "détecteurs de gaz", qui pourrait concerner n'importe quel dispositif de sécurité et pas spécialement pour une "chambre à gaz" (Texte intégral de la lettre : p. 72).

Il contredit les interprétations dantesques sur les "Sondermassnahmen" (mesures spéciales) : « Ces termes n'ont pas de connotation criminelle comme on a pu le croire. » (p. 107).

Il ridiculise les chiffres avancés par Wellers sur les juifs hongrois passant à Auschwitz : « C'est manifestement inexact. » (p. 147)

Les nazis n'ont d'ailleurs jamais caché leurs intentions : le 14 septembre 1941 Keitel ordonne « qu'on répondit par la mise à mort de cinquante à cent communistes pour un soldat allemand. » (Varaut O.C. p. 205) "Les soviets doivent être liquidés". (id. p. 243)

Bach Zelewski, Général des Waffen SS rapporte que sa mission de police sur les arrières de l'armée, dans les territoires occupés, visait autant à exterminer les juifs et les slaves qu'à lutter contre les partisans et que l'objectif de Himmler était de réduire la population de 30 millions d'unités. (id. p. 57)

Ainsi donc s'il n'existe pas de preuves sur les ordres d'extermination qui seraient la "solution finale", par contre il existe un grand nombre d'écrits et d'actes des dirigeants nazis montrant en quoi consistait leur véritable barbarie : refouler tous les juifs hors d'Allemagne (Judenrein), puis d'Europe après en avoir fait périr un grand nombre avec une sauvagerie sans nom, frappant les juifs comme les opposants.

Ce qui est une atteinte à mon honneur c'est de m'attribuer une négation de ces "crimes contre l'humanité". Mon livre ne cesse de dénoncer "le dessein monstrueux d'Hitler" (p. 62 et 251, sa "sauvagerie" (p. 97) ; ses « crimes immenses n'ont besoin d'aucun mensonge pour révéler leur atrocité » (p. 135). Ayant décrit « les conditions horribles qui firent des dizaines de milliers de victimes » je conclus :

« Tel fut le martyrologe des déportés juifs et slaves et la férocité des maîtres hitlériens les traitant en esclaves n'ayant même pas valeur humaine » (p. 257)

J'ajoute (p. 257) : « ces crimes ne peuvent être sous-estimés, ni les souffrances indicibles des victimes. »

« Sans aucun doute les juifs ont été l'une des cibles préférées d'Hitler en raison de sa théorie raciste de la supériorité de la race aryenne. » (p. 152)

***

Ayant négligé les textes et n'ayant ordonné aucune expertise des armes du crime, restaient au Tribunal de Nuremberg les témoignages.

Ils étaient de trois sortes : ceux des victimes, ceux des bourreaux, puis les essais, les romans ou les films se donnant pour des documents plus ou moins réels ou imaginaires sur la tragédie :

a En ce qui concerne les victimes, ce Tribunal, exceptionnel dans tous les sens du terme, se livra d'abord à un triage. Le livre de Mr Donnadieu de Vabres nous apprend (p. 152) que « une quinzaine de témoins sélectionnés, ceux dont les dépositions ont été les plus suggestives, sont conduits devant le Tribunal pour être entendus par lui. » Ceci en vertu de l'article 17 des Statuts « aux termes duquel le Tribunal est compétent pour nommer des mandataires officiels à l'effet de remplir toute mission qui sera fixée par le Tribunal et notamment pour recueillir des preuves par délégation. » (O.C. p. 153)

Ce critère de choix n'exige aucun commentaire. Mr Donnadieu de Vabres, après avoir énuméré et décrit quelques uns de ces témoins ajoute (p. 203) «Les exemples qui précèdent font ressortir le caractère des dépositions ou tout au moins de la plupart des dépositions reçues au Procès de Nuremberg. Il est difficile de penser que ces dépositions, même reçues sous la foi du serment, donnassent une idée très scrupuleusement fidèle de la vérité. Leurs auteurs sont trop évidemment intéressés à donner un coup de pouce, à la déguiser suivant l'intérêt de leur propre défense.... »

Ceci vaut d'ailleurs pour les témoins de l'accusation comme pour ceux de la défense.

Pour commencer par ces derniers il faut y ajouter les menaces, voire les tortures, par lesquelles sont obtenus des aveux conformes aux thèses préconçues de la défense.

Même Vidal Naquet, qui ne saurait être soupçonné de parti pris en faveur des nazis, reconnaît que dans la « documentation d'Auschwitz il existe des témoignages qui donnent l'impression d'adopter entièrement le langage des vainqueurs » "Les assassins de la mémoire", Ed. La Découverte, 1987, p. 45)

L'exemple le plus typique (et retenu comme le plus important) est celui de l'ancien commandant d'Auschwitz, le sinistre SS Rudolf Hess : dans ses premières déclarations du 5 avril 1946, puis dans la version développée qu'il en donna à l'audience, il observe parfaitement le scénario qu'attendaient de lui les accusateurs. Son récit des horreurs n'était pas seulement bourré de contradictions et de contre vérités, relevées ensuite par les historiens, mais il fallut attendre 1983 pour que, dans "Les légions de la mort" de Ruppert Butler, celui qui le captura, Bernard Clarke, raconte avec fierté les tortures par lesquelles il lui arracha et lui fit signer les déclarations qui servirent de synopsis à son autobiographie où Hoss révèle : « les aveux ont été obtenus en me battant. Je ne sais pas ce qu'il y a dans le rapport, mais je l'ai signé. » (" Commandant à Auschwitz" (p. 1 74) .

Monsieur Pressac, dans "Les crématoires d'Auschwitz". 1993 (p.131) nous apprend qu'il fut passé à tabac si violemment et plusieurs fois qu'il frôla la mort pour signer ses aveux.

Il en est de même du "Rapport Gerstein", si visiblement aberrant que le Tribunal de Nuremberg, pourtant si peu exigeant sur les preuves, refusa d'en tenir compte ; du livre : "Médecin à Auschwitz" du docteur Miklos Nyiszli, médecin hongrois, déporté à Auschwitz (Julliard 1961) si invraisemblable aussi que "l'Encyclopaedia judaica" (1971) ni "L'Encyclopaedia de l'Holocauste" (1990) ne le mentionnent même pas.

Quant aux témoins de l'accusation, Mr Georges Wellers, Président de la Commission d'histoire du Centre de Documentation juive à Paris, écrit, (à propos du remaniement du Comité directeur au Musée d'Auschwitz) lorsqu'on changea la plaque commémorative remplaçant "4 millions de morts" par "environ 1 million". «Il ne fallait pas tenir compte des estimations irresponsables d'anciens déportés. » ("Le Monde Juif" octobre décembre 1990. p. 187 et 195.)

Plusieurs d'entre eux, ont, après coup, reconnu avoir témoigné de ce qu'ils n'avaient pas vu.

Un exemple typique et illustre est celui du Docteur Benedict Kautzsky, qui succéda à son père à la direction du Parti social démocrate autrichien.

Après avoir déclaré qu'à Auschwitz le maximum de survie était de trois mois (alors qu'il y fut détenu lui même pendant 3 années), il écrit dans son livre : "Teufel Und Verdammt" : ("Le diable et le damné"), publié en Suisse en 1946), à propos des "chambres à gaz" : « Je les ai pas vues moi même mais leur existence m'a été affirmée par beaucoup de gens dignes de foi ».

Un grand historien français, Michel de Bouard doyen de la Faculté de Caen, Membre de l'Institut, et ancien déporté à Mathausen, écrit en 1986 ("Ouest France" des 2 et 3 août 1986) : « Dans la monographie de Mathausen que j'ai donnée en 1954, à deux reprises je parle de "chambre à gaz". Où ai-je acquis la conviction qu'il y avait une chambre à gaz à Mathausen ? Ce n'est pas pendant mon séjour au camp car ni moi ni personne ne soupçonnait qu'il pourrait y en avoir ; c'est donc un "bagage" que j'ai reçu après la guerre; c'était admis. »

Et pourtant... le l9 août 1960, dans "Die Zeit", le Docteur Broszat, qui devint, en 1972, Directeur de l'Institut d'histoire contemporaine de Munich, confirmait qu'il n'y avait pas eu de chambre à gaz dans aucun camp du territoire de l'ancien Reich.

En ce qui concerne les films, parmi les multitudes qui nous sont assénées chaque semaine, à la télévision comme dans les salles, nous retiendrons seulement les plus célèbres : "L'holocauste" et "Shoah". L'on m'a reproché d'avoir, à leur propos, parlé de "navet" et de "Shoah business". J'ai emprunté les deux termes à Mr Vidal Naquet. Dans le numéro de la revue "Esprit" d'avril 1979, parlant de "l'Holocauste", qu'il traite dans "Les assassins de la mémoire" (p. 149) de "reconstitution romanesque", il a ajouté en note : « J'ai rendu compte de cette minable fiction dans "Le navet et le spectacle" » (Revue Esprit, avril 1979). Il ajoute d'ailleurs (p. 28), « Le chiffre de 6 millions de juifs assassinés qui provient de Nuremberg, n'a rien de sacré ni de définitif. »

Et il dénonce « ce qu'il faut bien appeler l'instrumentalisation quotidienne du grand massacre par la classe politique israélienne. Du coup le génocide juif cesse d'être une réalité historique vécue... pour devenir un instrument banal de la légitimation politique... voire une occasion de tourisme et de commerce. » (o.c. p. 130)

C'est lui qui parle de "Shoah business" dont je reprends l'expression à propos de "Shoah". Déjà, en 1981, dans "Yad Vachem Studies". (Jérusalem n° 214) Leon Jick écrivait : « Il n'y a pas de business qui vaille la Shoah Business. ».

Je rappelais seulement que "Shoah", en 1985, avait reçu de Begin 850.000 dollars pour ce "projet d'intérêt national". ("Agence télégraphique juive" du 20 juin 1986, et "The Jewish" journal de New York du 27 juin 1986, p. 2).

Ce qui permit à Jacques Lanzman d'obtenir un lancement médiatique fastueux avec un public de choix allant de Robert Badinter à David de Rotschild pour la réception du Prix décerné par la Fondation du judaïsme français avec Mme de Fontenay (la fabriquante des "Miss France"), comme Présidente du jury. C'était la consécration de l'Holocauste et du génocide des 6 millions dont pourtant Mr Martin Broszat (voir plus haut) reconnaissait, le caractère "symbolique" (le 3 mai 1979 au procès d'Erwin Schonborn) et dont Luc Rosenzweig écrivait le 5 juillet 1982 dans "Libération", que le chiffre de 6 millions « faisait figure d'emblème » dans son article "La Recherche historique face au génocide juif". Il y disait notamment : « Ce chiffre, à mesure qu'avance l'historiographie sur le génocide se voit révisé, et généralement en baisse... en fin de compte il va falloir se rendre à l'évidence : le génocide a échoué et dans une mesure plus large qu'on ne l'avait d'abord supposé. ».

A vrai dire, si la Shoah de Lanzman était produite pour remonter le moral des obstinés, il descendait, aux dires mêmes de l'auteur, au plus bas étiage : Jacques Lanzman avoue en effet : « Comment faire un film avec du rien ? » ("Nouvel Observateur" du 26 avril 1985).

« Il fallait faire ce film avec du rien, sans document d'archives, tout à inventer. » ("Le Matin" du 29 avril 1985).

« Il s'agissait donc de faire un film avec des traces de traces de traces... Avec le rien on revient au rien. » ("L'Express" du 10 mai 1985)

Il y a quelque chose de pathétique dans cette conception de la création esthétique où l'imagination part du néant . Elle découle en général d'une conception de l'histoire où des individus ou des communautés ont la destruction pour fin en soi. A la manière du "Caligula" de Camus, dans sa vision de l'absurde. Ce sommeil de la raison engendre des monstres.

Comme l'antisémitisme médiéval pour qui le juif était le mal absolu, inspiré du diable, comme pour le faux grossier du "Protocole des sages de Sion", la cruauté éternelle des hommes étant le moteur de l'histoire, (comme dans le livre de Goldhagen), ou le récit des massacreurs d'Indiens d'Amérique, ou les négriers de la Traite, ou Hiroshima, ou les obsédés de l'anticommunisme écrivant des "Livres noirs".

Claude Lanzmann et son film Shoah semblent devenir les objets d'une sorte de révision. « L'Holocauste n'est pas une marque déposée, ni un fonds de commerce ! » s'exclame Alain Vidalies ("L'Holocauste, dommages et intérêts", Sud Ouest, 23 octobre 1990).

Alain Finkelkraut écrit : « Claude Lanzmann se considére comme le concessionnaire exclusif de l'Extermination ... Il a inventé une nouvelle définition de l'antisémitisme : l'antisémite, c'est celui qui ne fait pas ses dévotions au Film unique. Cette auto idolâtrie est grotesque et dégoûtante. Si Le Nouvel Observateur avait eu une once de charité, il n'aurait pas ainsi donné en spectacle la déchéance d'un artiste en mamamouchi » ("Le cas Lanzmann", Le Nouvel Observateur, 31 janvier 1991, p. 118).

Tzvetan Todorov estime : « Shoah, film sur la haine, est fait avec de la haine et enseigne la haine » ("Face à l'extrême", Seuil 1991. p. 255).

Autre exemple d'actualité : "La liste Schindler", roman dont la première édition, en langue anglaise, en 1994, portait la mention :

« Ce livre est un livre de fiction. Les noms, les caractères, les lieux, les péripéties, sont soit des produits de l'imagination de l'auteur, soient fictifs. Toute ressemblance avec des événements réels, de lieux ou de personnes vivantes ou mortes, est pure coïncidence. »

(Touchstone. Rockefeller Center 1230 Avenue of America. New York 10020)

Dans les éditions suivantes cet avertissement disparaît, et, aujourd'hui, on tire de ce roman un film qui, pour mieux apparaître comme documentaire et témoignage, filme en noir et blanc des scènes entièrement montées et jouées, pour leur donner l'allure de documents d'archives.

Comme la mythologie devenait histoire, ici la fabulation devient témoignage.

On substitue à l'histoire vraie, aux crimes et aux souffrances incontestables, mais qui sont des faits historiques, des mythes semblables à celui de ce héros du film de Lanzman, un brave coiffeur israélien, qui a subi des sévices terribles mais réels à Tréblinka, et à qui l'on prête les folles hallucinations qui lui font imaginer 60 femmes nues et 5 coiffeurs dans un salon de coiffure de 16 mètres carrés, c'est à dire 15 êtres humains par mètre carré. Ni Dante avec ses Damnés, ni Shakespeare avec ses Shylocks, ni Goya dans ses "horreurs de la guerre", n'eussent créé, à partir de faits bien réels, de telles aberrations.

Parce qu'ils avaient le sens grandiose du mythe qui n'a rien à voir avec l'absurde, mais qui balise au contraire les étapes par lesquelles passe l'homme pour devenir humain et divin, et aussi celles de ses chutes et de ses crimes.

La critique de l'interprétation sioniste de la Thora, et des "livres historiques", (notamment ceux de Josué, de Samuel et des Rois) n'implique nullement une sous estimation de la Bible et de ce qu'elle a révélé, elle aussi, sur l'épopée de l'humanisation et de la divinisation de l'homme. Le sacrifice d'Abraham est un modèle éternel du dépassement par l'homme de ses provisoires morales et de ses fragiles logiques au nom de valeurs inconditionnelles qui les relativisent. De même que l'Exode demeure le symbole de l'arrachement à toutes les servitudes, de l'appel irrésistible de Dieu à la liberté.

Je lis même sans angoisse le livre de Josué.

Comme nous l'ont enseigné, parmi les grands penseurs juifs, Maïmonide ou Spinoza, un DIEU transcendant, sans commune mesure avec l'homme, ne peut nous parler que par paraboles et selon le degré de compréhension de l'homme à chaque époque.

La Bible nous enseigne ce message grandiose : un homme habité par DIEU est invincible.

Elle l'exprime dans un langage accessible aux moeurs du temps : Josué, avec une petite armée, peut anéantir tous les rois, et même arrêter le soleil.

Image grandiose de l'homme de foi ayant pouvoir sur la nature et les hommes.

Mais un intégriste transpose ce message en écrivant, dans son livre ethnocentrique qu'Abraham, dont la Thora nous dit qu'il était un "araméen errant", (c'est à dire un Syrien) était le père du seul peuple juif et que l'on réduit cette prodigieuse alliance de DIEU avec "toutes les familles de la terre", au don exclusif d'un territoire à telle tribu, comme le faisaient tous les dieux du Moyen Orient aux nomades en voie de sédentarisation. Lorsque j'entends raconter l'Exode comme un miracle de la puissance d'un DIEU réservé à un seul peuple, avec la fente de la "Mer des roseaux" pour le laisser passer et l'anéantissement de 600.000 hommes, avec un "crescendo du merveilleux" j'en oublie l'image et le message universel qu'il apporte à tous les peuples dans leurs luttes pour la libération.

Par contre lorsque, contre "la lecture prophétique de la Bible" (comme dit l'Abbé Pierre après le rabbin Moshe Menuhin) on se livre à une lecture tribale, l'on en arrive à la Préface de l'Aumonier général de l'armée israélienne, le rabbin Gad Navon, donnant, en 1996, l'exemple de Josué pour régler les problèmes contemporains, comme il fut dénoncé dans le journal israélien "Haaretz" du 22 janvier 1996, par Yaron Ezrahi.

La logique du "Grand Israël", avec l'appui inconditionnel de Washington, peut servir de détonateur à une troisième guerre mondiale, ou, pour reprendre l'expression de Huntington, à la première "guerre civilisationnelle".

La revendication "biblique" du "grand Israël", de l'Euphrate au Nil, est le fondement, par une lecture intégriste de la Bible, c'est à dire une lecture littéraliste, transformant les grandioses paoles des patriarches et des prophètes en une histoire nationaliste et même tribale, est l'hérésie nécessaire à la politique sioniste. Elle conduit à ce paradoxe : les statistiques du gouvernement israélien estiment que 15 % seulement des israéliens sont religieux, et pourtant l'on fait croire à la grande majorité du peuple que cette terre lui appartient parce qu'elle lui a été promise par un Dieu .... auquel il ne croit pas.

C'est l'athée Ben Gourion qui a lancé le slogan biblique du "troisième royaume de David".

Quel que soit le gouvernement au pouvoir, du parti travailliste ou du Likoud, ce sont les partis "religieux" intégristes" qui représentent une infime minorité mais qui sont les arbitres de la majorité et imposent leur orientation.

C'est également un homme du parti travailliste, Moshe Dayan, en 1982, qui déclare : « Si l'on possède la Bible, et si l'on se considère comme le peuple de la Bible, on devrait aussi posséder les terres bibliques, celles des juges et des patriarches » ("Jérusalem Post" du 10 août 1967). Ce qui témoigne d'ailleurs d'une singulière ignorance des textes bibliques, car juges et patriarches n'étaient fixés que sur des parcelles, et c'est seulement avec David et Salomon qu'existe, au moins partiellement, un empire (auquel, par exemple, échappait la côte, tenue par les Philistins).

Mais l'essentiel était de trouver, dans ces références bibliques, la justification d'un expansionnisme permanent pour justifier les agressions, et les massacres de la politique israélienne.

En 1974, dans le journal "Yediot Aharonot", Menahem Barash utilisait les textes bibliques pour définir l'attitude israélienne à l'égard des Palestiniens : «cette peste déjà dénoncée dans la Bible, ... pour nous emparer de la terre promise par Dieu à Abraham. Nous devons suivre l'exemple de Josué pour conquérir la terre d'Israël et nous y installer, comme le commande la Bible .... Il n'y a pas place, en cette terre, pour d'autres peuples que celui d'Israël. Ce qui signifie que nous devons en expulser tous ceux qui y vivent ... C'est une guerre sainte exigée par la Bible. »

Lorsque j'écoute à la télévision française, à l'émission israélite du dimanche matin une conférence sur "les qualités morales et spirituelles de Josué", surtout connu pour sa conquête de Jéricho, je suis bien obligé de conclure que la dénaturation de la parabole en récit historique conduit au crime.

Et de dire à des sectaires de ce genre ce que Jean Jacques ROUSSEAU leur disait déjà dans son "ÉMILE" : « Votre DIEU n'est pas le notre. Celui qui commence par se choisir un seul peuple pour détruire les autres n'est pas le Père de tous les hommes ».

Comment en effet imaginer que Jésus soit le fils du "Dieu des armées" ou que l'amour soit l'accomplissement du talion ? Les "Béatitudes" ont, sans équivoque, souligné cette opposition radicale, prononcée par le "fils de l'homme" qui a ouvert la plus grande brèche dans l'histoire des hommes en montrant qu'à la différence des anciens dieux, monarques absolus, et guerriers tout puissants, la transcendance émerge dans l'histoire avec le plus démuni des hommes, sans pouvoir et sans propriété. Il partagea même la mort des hommes pour leur ouvrir la voie d'une vie nouvelle qui ait un autre sens que l'avoir ou le pouvoir : celle de la Résurrection dans un "Royaume" ou l'on n'entre pas par la conquête mais par le renoncement, chaque membre de la communauté étant habité par le même Dieu, la même conscience de l'unité humaine et de la fécondation mutuelle dans la communion avec l'autre ?

Ce que nous rejetons, c'est la lecture sioniste, tribale et nationaliste, de ces textes, réduisant l'idée géante de l'Alliance de Dieu avec l'homme, avec tous les hommes, et de sa présence en tous, et en tirant l'idée la plus maléfique de l'histoire humaine : celle de "peuple élu" par un Dieu partial et partiel (et donc une idole) justifiant par avance toutes les dominations, les colonisations et les massacres. Comme si, dans le monde, il n'y avait d"'Histoire sainte" que celle des Hébreux.

De ma démonstration, dont nul chaînon ne fut apporté sans en donner la source, ne découle nullement l'idée de la destruction de l'État d'Israël mais simplement de sa désacralisation : cette terre, pas plus qu'aucune autre, ne fut jamais promise mais conquise, comme celle de la France, de l'Allemagne ou des États Unis, en fonction des rapports de force historiques en chaque siècle.

Il ne s'agit pas de refaire indéfiniment l'histoire à coups de canon, mais simplement d'exiger, pour tous, l'application d'une loi internationale qui n'éternise pas des rapports de jungle.

Dans le cas particulier du Proche Orient, il s'agit simplement d'appliquer les décisions de partage prises par l'O.N.U. au lendemain de la dernière guerre et la décision 242, qui excluait à la fois le grignotage des frontières des pays voisins, la captation de leurs eaux, et exigeait l'évacuation des territoires occupés. L'implantation, dans les zones illégalement occupées, de colonies protégées par l'armée israélienne et l'armement des colons, c'est la perpétuation de fait d'une occupation qui rend impossible une paix véritable et une cohabitation pacifique et durable de deux peuples égaux et indépendants, paix qui serait symbolisée par le respect commun, sans prétention à une possession exclusive, de Jérusalem, lieu de rencontre des trois religions abrahamiques.

Je ne puis croire que l'emploi du mot "Mythes fondateurs" dans mon livre, a fait école en Israël. La simple chronologie s'y oppose. Je crois plutôt que la réalité l'imposait à tout esprit non prévenu.

Je lis en effet, le 16 novembre 1994, deux articles d'historiens israéliens montrant que, d'après les archives couvrant les années 1935 55, les étudiants ont conclu que « L'université et le Ministre Israélien de l'Éducation ont développé une vision officielle du pays et de l'histoire juive fondée sur des Mythes auto justificateurs. » ("Courrier international" du 16 nov. 1994)

Le Professeur Baruch Kimmerling, reproche dans "Haaretz", à un "historien officiel", d'exiger un "retour aux Mythes" ! « Il veut une science "sioniste", autrement dit une science idéologique, autrement dit : une non science ». Il montre notamment que, contrairement à la thèse "officielle", les Palestiniens ne s'étaient pas enfuis volontairement à l'appel de radios étrangères.

L'historien Benny Morris, a découvert l'existence du "programme D", qui, de 1947 à 1949 autorisait les officiers à « nettoyer les territoires conquis, y compris à expulser la totalité des villages arabes. »

Un autre historien israélien : Tom Seguev, écrit, lui aussi dans "Haaretz" : «La révolution Israélienne.. s'est nourrie de Mythes dès son commencement ... les nouveaux historiens oeuvrent dans un pays où n'existait tout simplement pas d'historiographie, mais une Mythologie nationale.... L'accès aux nouvelles archives permet de réexaminer plusieurs questions de fond. »

Et non des moindres. En particulier du caractère unique du massacre des juifs, qui ne peut faire oublier tous les autres, ceux des Indiens et des Noirs autrefois, ceux d'Hiroshima, du Vietnam, de la Palestine et du Liban, où des milliers de victimes civiles ont été tuées, elles aussi non pour ce qu'elles font mais pour ce qu'elles sont.

De même, sans nier l'étendue et l'horreur du massacre des juifs, l'on ne peut, sous prétexte de ne pas le banaliser, banaliser tous les autres en créant un "apartheid des morts" qui sous le nom théologique d'"Holocauste" rendraient la souffrance des juifs irréductible à tout autre : pour son caractère "sacrificiel" elle serait intégrée à un projet divin à la manière de la Crucifixion de Jésus dans la théologie chrétienne. Il doit être clair que ce caractère exceptionnel, exclusif, est lié à une croyance religieuse que l'on ne peut imposer à ceux qui ne la partagent pas et qui, jusque dans la mort, resteraient des exclus.

Il ne peut exister de "démocratie" véritable dans, une société où les citoyens à part entière sont définis par des critères confessionnels ou raciaux. Et ceci n'est pas seulement vrai de "L'État juif" où le juif est celui qui a une mère juive ou qui est converti selon la "Halkha", comme le veut la "loi du retour".

Cette discrimination exclut d'appeler "démocratie" un État "chrétien" ou un État "islamique", dans lesquels il y aurait aussi des citoyens de seconde classe parce qu'ils n'appartiennent pas à l'ethnie ou à la religion des détenteurs du pouvoir.

 

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Deuxième séance

(le 8 janvier 1998)

Monsieur le Président,

Je vous demande la permission de faire une remarque sur les débats de la précédente session du procès :

Dans la citation de renvoi devant le Tribunal correctionnel qui me fut adressée le 7 mars 1997, il est dit :

« qu'ayant commis le délit de contestation de crimes contre l'humanité tels que définis par l'article 6 du statut du Tribunal Militaire International annexe à l'accord de Londres du 8 août 1945 et qui ont été commis soit par les membres d'une organisation déclarée criminelle en application de l'article 9 du dit statut, soit par une personne reconnue coupable de tels crimes par une juridiction française ou internationale : le dit ouvrage retenu dans son intégralité débutant page 7, par la phrase "les intégrismes générateurs de violences et de guerre sont une maladie mortelle de notre temps" et s'achevant page 268. »

Je pouvais m'attendre à répondre de mon livre dans son intégralité.

Or à la précédente audience les questions qui me furent posées retenaient seulement les passages incriminés par la "LICRA" (et dont les autres, comme le disait Madame Hannah Arendt sur les comptes rendus de son livre "Eichmann à Jérusalem" : on dirait qu'ils ont été faits en "Photocopie" par ses satellites à partir de la première plainte (ou plutôt délation), celle de la "LICRA".

Or j'ai souligné, dans ma déclaration préliminaire, que, dans ces diverses compilations du texte princeps, celui de la LICRA, l'on réduisait mon livre à je ne sais quelle "contestation" de la théologie ou de l'histoire, et à je ne sais quelle "minimisation" des crimes nazis, conduisant à une "discrimination raciale", et un appel à je ne sais quelle diffamation de la communauté juive.

Alors qu'il est clair, pour quiconque ne lit pas mon livre avec des verres colorés, que je mets en cause exclusivement la politique des dirigeants israéliens et des organisations sionistes qui la défendent inconditionnellement.

Par exemple, étaient passées sous silence les chapitres de mon livre concernant la collaboration permanente des dirigeants sionistes avec les nazis depuis 1933 jusqu'en 1944.

Je vous demande donc, très instamment, Monsieur le Président, de me permettre de défendre mon livre dans son intégralité comme l'exige la citation, et non selon le schéma systématiquement déformant conçu par mes délateurs.

Ceci me paraît d'autant plus important que le point central de l'accusation portée contre moi est la confusion volontaire de la partie civile entre judaïsme et sionisme : l'unique témoin appelé par elle, Mr. TARNERO, n'a rien dit d'autre.

Un prêtre catholique, qui est l'un de mes amis les plus chers, actuellement accueilli dans une abbaye allemande, après avoir eu des échos de la première audience m'a donné ce conseil : chaque fois que tu dis "sioniste", l'on prétend que tu dis "juif" .

Avec un tel abus de langage on peut te faire dire n'importe quoi : lorsque, pendant l'occupation Londres envoyait, par exemple, ce message «N'oubliez pas la fête de Tante Claire », ce pouvait être la directive à la résistance de faire sauter un pont. « A mon sens, concluait il, tu devrais commencer par définir le sionisme et il ne resterait plus rien de l'accusation inadmissible d"'antisémitisme" que tes adversaire prétendent t'attribuer. »

Permettez moi, Monsieur le Président, de suivre ce conseil.

Après quoi je suis prêt, comme l'exige la loi, et surtout ma conscience, à répondre à toutes les questions que vous voudrez bien me poser.

Je vous remercie d'avance d'accéder à cette demande de simple objectivité.

 

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Qu'est-ce que le sionisme ?

 

La définition la plus officielle, je la trouve dans "l'Encyclopédie du sionisme et d'Israël" publiée à New York, par Herzl Books en 1971, sous le patronage du Président d'Israël, Mr Salman Shazar. A l'article "Sionisme" (p. 1262 du Volume II) se trouve cette définition : « Terme forgé en 1890, pour le mouvement qui se donne pour but le retour du peuple juif sur la terre d'Israël (Palestine). Depuis 1896, "sionisme" se rapporte au mouvement politique fondé par Théodore Herzl. »

Lorsque Théodore Herzl fonde ce mouvement politique il se heurte à l'opposition de l'immense majorité des juifs et de leurs rabbins.

La preuve : la plus grande partie du premier volume des "Diaries" de Théodore Herzl, couvrant la période 1896 1898 est consacrée aux réponses faites à des déclarations de rabbins dirigeants de l'époque comme le Dr Gudeman, Grand rabbin de Vienne ; le Dr Maybaum, Président de l'Association binique Allemande ; le Dr Vogelstein, Fondateur et Président de l'Association des rabbins libéraux et des bins de Pilsen et de Stettin ; le Grand bin Adler de Londres ; et le rabbin Bloch de Bruxelles. Une large place est également consacrée à une réponse à Claude Montefiore, Président du Mouvement Libéral juif en Angleterre et Président de l'Association anglo-juive. Il y a encore une réponse à une déclaration du Comité exécutif de l'Association des rabbins d'Allemagne et signée par les rabbins de Berlin, Francfort, Breslau, Halberstadt et Munich, qui conteste les « notions erronées » sur les « principes du judaïsme et les objectifs de ses croyants » Cette réponse figure, en partie, dans la convocation du premier Congrès sioniste et dans son ordre du jour. Il y a enfin des commentaires sur l'opposition de la Commmauté Religieuse Juive de Munich à la convocation au Premier Congrès Sioniste, ce qui obligea les organisateurs à changer le lieu du Congrès de Munich pour Bâle .

Rufus Learsi résume la première réaction des organisations juives européennes au message de Herzl : « les importantes organisations juives de l'Europe occidentale l'Alliance Israélite Universelle de France, sa branche autrichienne, l'lsraelitische Allianz, l'Association de la Colonisation Juive de Londres s'y opposèrent... » Rufus Learsi : "Israel : A History of The Jewish People" . (Cleveland. 1966 p.521 522)

Max Nordau, l'un des plus proches collaborateurs de Herzl, écrit en 1902 : «Le seul point qui exclut, probablement à jamais, la possibilité que s'entendent les Juifs sionistes et les Juifs non sionistes, est la question de la nationalité juive. Celui qui croit et soutient que les Juifs ne sont pas une nation ne peut en effet pas être sioniste. »

Jacob Klatkin (1882 1948) donne une définition nationaliste du judaïsme «Être juif ne suppose pas l'adhésion à une croyance religieuse ou éthique... Pour faire partie de la nation, il n'est pas nécessaire de croire à la religion juive ou aux conceptions spirituelles juives. »

J H Gottheil (1862 1936), premier Président de la Fédération des sionistes américains, résumait très clairement la thèse : « Nous croyons que les Juifs sont plus qu'une communauté purement religieuse, qu'ils sont non seulement une race, mais une nation. »

Herzl ne cache nullement ses intentions, il écrit ("L'État juif". p.209) : « La question juive n'est pas, pour moi, ni une question sociale ni une question religieuse c'est une question nationale. »

Et il précise, dans sa lettre à Cecil Rhodes, que c'est une question "coloniale"

Question nationale et même nationaliste, au pire sens du XIX ème siècle européen, c'est à dire reposant sur le Mythe de la race, de Gobineau à Hitler, et le Mythe de la terre, depuis "L'appel à la nation allemande" de Fichte à la "Colline inspirée" de Barres.

Sa lettre à Cecil Rhodes, ne laisse aucun doute à ce sujet : l'idée directrice de Herzl c'est d'appliquer au Moyen Orient le scénario réalisé par Cecil Rhodes en Afrique du Sud : créer une "Compagnie à charte", dont le modèle était la "Compagnie des Indes", sous la protection d'une grande puissance coloniale, comme l'Angleterre qui d'ailleurs lui offrait l'Ouganda, que Herzl eut volontiers accepté, comme il demanda au Roi d'Italie la Tripolitaine (l'actuelle Libye) ; mais ses compagnons lui firent remarquer que l'idée d'un "Retour" en Palestine pourrait être un moteur puissant pour des Juifs pieux qui y voyaient une patrie spirituelle.

Herzl, diplomate réaliste agnostique reconnut le parti qu'il pouvait tirer de ce qu'il appelait lui même, « La puissante légende » (Diaries I p.56) d'autant plus que cette localisation lui permettait d'exploiter les rivalités des grandes puissances du Moyen Orient : aux anglais il promettait de protéger, à partir de la Palestine, située au carrefour de 3 continents, leur route des Indes, puis il disait au Kaiser qu'il favoriserait, contre les anglais, son projet de pénétration au Moyen Orient par une voie ferrée "Berlin Byzance, Bagdad".

Chez tous il utilisait l'antisémitisme, disant par exemple, au Ministre russe Von Plehve, au lendemain du terrible progrom de Kichinev, organisé par lui : « Nous vous débarrasserons de vos révolutionnaires Juifs. » Il considérait en effet que « les antisémites seront nos meilleurs alliés. » (Diaries I p. 287) Le but était en effet commun : enfermer tous les Juifs dans un ghetto mondial.

Cette communauté de but expliquera plus tard la collaboration des sionistes avec les nazis que j'ai analysée dans mon livre, depuis les accords de "Haavara", permettant à la fois l'émigration de Juifs riches en Palestine et la lutte contre le boycott économique de l'hitlérisme qui s'organisait dans le monde depuis 1933, la protection accordée au Bétar par Hitler pendant cinq ans, leur permettant l'organisation de ses milices et la parution de ses journaux alors qu'il s'acharnait contre les allemands de religion juive en leur imposant un statut de plus en plus humiliant dans la société allemande.

Dans la diaspora, et notamment dans le Yishouv, en Palestine, la préoccupation des sionistes n'était pas de sauver les vies juives mais de créer un État fort en Palestine.

Dans cette voie Itzaac Shamir, l'un des triumvirs qui succèdent à Stern, proposa même aux nazis la collaboration militaire de son Irgoun contre les Anglais, ce qui le fit condamner par les Anglais pour « terrorisme et collaboration avec l'ennemi».

Finalement, les représentants de l'Agence juive : Kastner et Brand engagèrent, avec l'accord de toute la direction sioniste, l'infâme tractation d'échange de 1 million de Juifs contre 10.000 camions destinés à la lutte sur le front de l'Est, préparant ainsi une paix séparée entre l'Allemagne hitlérienne et les occidentaux.

Lorsque Kastner fut traduit devant un Tribunal israélien après la guerre, il suffit qu'il dise qu'il n'avait pas agi seul mais avec l'accord des dirigeants sionistes qui, au moment du procès, étaient Ministres du gouvernement d'Israël, pour être aussitôt assassiné (et plus tard réhabilité !).

Aujourd'hui, le sionisme révèle plus que jamais sa malfaisance comme nationalisme agressif et colonisateur, à la lumières des thèses d'Huntington sur "Le choc des civilisations" entre « la civilisation judéo chrétienne et la collusion islamo-confacéenne »..

L'État d'Israël est précisément à la charnière de ce monde que Huntington veut couper en deux, et avec la mission que lui avait assignée, il y a exactement un siècle, Théodore Herzl dans son livre : "L'État juif" : « Nous serons en Asie, le bastion avancé de l'Occident. »

Mon livre est né précisément de ce danger mortel pour le monde après qu'Huntington en ait ouvert la perspective à la plus grande puissance militaire de la planète.

De cette orientation naquit un conflit violent entre la foi divine et le nationalisme du sionisme politique. Contre cette lecture tribale de la Bible, qui a servi à couvrir de prétextes religieux le nationalisme et le colonialisme du sionisme politique de Théodore Herzl et, plus tard, de l'État d'Israël, se sont élevés les Juifs qui voyaient dans cette entreprise politique une trahison de la foi prophétique juive.

La première ligne de mon livre dit : « Ce livre est l'histoire d'une hérésie. »

(Hérésie : « Choix d'une opinion rompant avec l'orthodoxie d'une religion.» )

Le livre du rabbin Moshe Menuhin : "The Decadence Of Judaism", ne dit pas autre chose : pour lui, le sionisme est l'expression la plus évidente de cette décadence. (J'en repète volontairement le pathétique appel) :

P. 566 : « J'ai le coeur brisé par les preuves de décadence continue du judaïsme actuel : le judaïsme universel, moral et humain de nos Prophètes qui se mue en nationalisme prétendu juif, avide de "Lebensraum", d'espace vital ...Je voudrais dire aux Israéliens : revenez vers le DIEU de nos pères, au judaïsme prophétique, répudiez la religion du napalm. Retournez aux frontières qui vous ont été données en 1947 par les Nations Unies aux dépens d'Aes indigents, et vivez d'une vie constructive et non destructive.»

Dans son livre "Judaïsme contre sionisme", le rabbin Emmanuel Lévyne écrit : «Les sionistes nous amènent à la catastrophe. » (Ed. Cujas. 1669. p. 74.)

Fort heureusement des penseurs juifs, en Israël même et dans la diaspora, ont pris conscience de ce péril mortel, et parlent volontiers de "post sionisme". Qu'un nombre de plus en plus grand de juifs prennent conscience de l'impasse sioniste est attesté par le fiasco de la célébration du centenaire du 1er Congrès sioniste de Bâle, où n'assistaient même pas le Président d'Israël, ni le premier Ministre.

C'est qu'aujourd'hui se révèlent avec éclat les risques engendrés par l'hérésie sioniste, surtout avec la politique de Netanyahou, mais plus profondément encore sa contradiction fondamentale : créé par des athées, du théoricien Théodore Herzl au père fondateur Ben Gourion, le sionisme ne peut exister sans le postulat de "Terre promise" et, selon l'expression de Herzl, (Diaries I, p.56) « la puissante légende » du retour. Or les statistiques du Ministère israélien de l'Intérieur recensent 15 % d'Israéliens pratiquant la religion juive.

Le sionisme politique repose donc sur cette contradiction : faire croire à des citoyens que cette terre leur a été donnée par un DIEU auquel ils ne croient pas.

La prétention sanglante, exposée par l'Agence juive dans "Kivounim", de désintégrer tous les États voisins « de l'Euphrate au Nil » pour créer le "Eretz Israel" exigé par une infime minorité de "partis religieux" qui font et défont les majorités entre les deux grands partis politiques israéliens : travaillistes et Likoud, est de plus en plus ressentie comme un danger pour la paix du monde et pour l'avenir même de l'État d'Israël, un avenir qui ne peut être à la fois indépendant, pacifique et prospère que s'il est "Désionisé" et accepte la loi internationale, s'il devient un État comme les autres, s'intégrant au Moyen Orient aux côtés d'un État Palestinien ayant les mêmes droits et les mêmes devoirs.

Jusque là la situation sera celle que définissait le pieux Professeur Yeshayahou Leibowitz dans son dernier livre : "Israël et Judaïsme'' «Je dis que l'idée d'un Grand Israël est une abomination. » (p. 253)

« Les américains ne sont intéressés que par l'idée de maintenir ici une armée de mercenaires américains sous l'uniforme de Tsahal qu'ils pourront utiliser à leur gré le moment voulu. » (p. 226)

Et, il conclut : « la force du poing juif vient du gant d'acier américain qui le recouvre, et des dollars qui le capitonnent. » (p. 253)

Cette réaction de rejet de la politique sioniste, au nom même de la piété juive et de l'universalisme de ses Prophètes s'exprime de plus en plus fortement : déjà lors de l'invasion du Liban Pierre Mendès France et Nahum Goldman avaient exprimé leur réprobation.

Avec la même indignation contre une telle politique plus de cent intellectuels juifs français dénonçaient la politique de Jérusalem. Parmi eux, les Professeurs Jankelevitch, Minkovski, Rodinson, Pierre Vidal Naquet, dénonçant « le recours systématique à la force brute et la recherche d'une hégémonie militaire dans cette région du monde. » Ils concluaient : «Devant ce déni de justice, devant ce mépris des valeurs auxquelles ont adhéré des générations de Juifs, nous refusons énergiquement toute solidarité avec la politique actuelle d'Israël. »

Aujourd'hui, parmi les israéliens comme parmi la diaspora, se manifeste la même réaction de rejet de l'arrogance sanglante des dirigeants israéliens.

Le journaliste palestinien Amnion Kapeliouk se fait l'écho de cet écoeurement : ("Monde Diplomatique" de mai 97) : « Terrorisme : le chef du Likoud n'a que ce mot à la bouche. A l'en croire, les manifestations de jeunes Palestiniens jetant des pierres sont des actes terroristes ; une activité diplomatique visant à isoler Israël sur la scène internationale, c'est du terrorisme politique. Habile à manipuler cette menace pour arriver au pouvoir. Mr Netanyahou l'est moins pour réfléchir sur le phénomène. Comment est il né, ce terrorisme ? Qui l'alimente ? Comment les frustrations d'un peuple peuvent amener des éléments extrémistes à s'en prendre à des civils innocents ? Le premier Ministre prépare la propagande, comme lorsqu'il déclare devant la direction de son parti : "Figurez vous que quelqu'un de chez nous dise : Jusqu'à ce que vous (les Palestiniens) acceptiez telle ou telle exigence politique, nous continuerons à encourager l'envoi de Goldstein pour vous massacrer". "Voilà exactement ce qu'ils (les Palestiniens) font." "Une comparaison condamnable", titrait, le lendemain, l'éditorial du quotidien "Haaretz". » ("Haaretz" 6 avril 1997)

Amnion Kapeliouk ajoute cette information :

Même après l'attentat du 21 mars, 55 % des personnes sondées déclaraient soutenir, comme par le passé, les accords d'Oslo, et 6 % les appuyer plus que le passé. 37 % s'y opposaient et 2 % ne répondaient pas. Selon un autre sondage, pour la première fois une majorité absolue d'Israéliens Juifs (51,3%) approuvent la création d'un État palestinien à condition qu'elle amène une paix juste entre Israël et la Palestine 44,2 % s'y opposent et 4,5% n'ont pas d'opinion. ("Yediot Aharonot", 3 avril 1997.)

Ainsi l'ancien secrétaire d'État américain, Mr Jame Baker, s'est il déclaré «déçu que (son) gouvernement, soit capable d'utiliser son veto contre des résolutions du Conseil de Sécurité après avoir dit s'opposer aux activités de colonisation ». Et d'ajouter : « S'il n'y a pas d'excuses pour les bombes, il n'y a pas non plus d'excuses pour les bulldozers » ("Le Monde" du 4 avril 1997)

Résumé du "New York Times" : « Si le processus de paix meurt, le nom de Bill Clinton, doit figurer sur l'acte de décès » ("New York Times" 7 avril 1997).

L'opinion, pour la première fois, partage la responsabilité de la crise : si 31 % des Américains l'attribuent aux Palestiniens, 28 % accusent les Israéliens et 22 % renvoient les uns et les autres dos à dos.

Alain Finkelraut, dans "Le Monde" du 18 décembre 1996, « considérait déjà la politique sioniste de Natanyahou comme une "catastrophe spirituelle". » Il dénonce « ce langage de l'apartheid sortant de la clandestinité. Pour le dire plus crûment encore, il y a aujourd'hui des fascistes juifs en Israël, mais aussi en Amérique ou en France, des fascistes qui, tel le Président du Likoud hexagonal lors d'une réception donnée à l'Aquaboulevard en l'honneur de l'un des chefs de l'extrême droite Israélienne, puise sans vergogne dans le grand répertoire antisémite des années 30 pour décrire le visage de Yasser Arafat. Des fascistes qui viennent à la manifestation organisée au Trocadéro après les attentats du Hamas à Jérusalem et à Tel Aviv, avec une banderole où l'on peut lire : "Processus de paix = Auschwitz", et qui vocifèrent leur haine à l'égard des autres Juifs présents sur le parvis des Droits de l'Homme. Il y a une réalité forte avec laquelle doivent compter tous les gouvernements Israéliens : les colons et tous ceux qui les soutiennent. Ces cow boys à mitraillette et à Kipa n'accepteront pas sans broncher un transfert de souveraineté réelle sur la Cisjordanie. »

Évoquant son ancienne appartenance au sionisme il ajoute : « Tout a changé avec l'actuelle politique Israélienne : il faut souffrir de cette inaptitude à sortir de ce que l'on appelle le racisme pour ne pas, aujourd'hui, se mettre à la place des Palestiniens et comprendre de l'intérieur leur détresse et leur découragement.

La solidarité avec Israël changerait de nature, si elle acceptait, sans coup férir, que le dernier mot revienne aux cow boys à mitraillette et à kipa. »

A son tour Jacques Derogy (Jacob Weitzman) qui, hélas, vient de mourir, écrit, dans "Le Monde" du 28 novembre 1996, sous le titre : "Pas un sou pour le grand Israël", après avoir, lui aussi, évoqué son passé sioniste, ajoute : «Tout a changé depuis trente ans bientôt d'occupation de la Cisjordanie et du Golan : la politique du fait accompli dans ces territoires, considérés d'abord comme des gages en vue d'accords de paix, a transformé la salutaire victoire de la guerre des six jours en une guerre de conquête et de libération d'un nouvel État juif d'essence théocratique. »

Après avoir évoqué « les meurtriers de droit divin » comme Baruch Goldstein ou Ygal Amir, il poursuit : « Ce mal court sous la veille des séminaristes armés du fascisme rabbinique. »

Et il conclut « Non ! pas un sou pour "le plan de Bibi" façon Sharon. Plus un ou pour le "Grand Israël", cette impossible chimère qui met en péril la paix et la démocratie. »

C'est dire que dans la masse des Juifs demeurés lucides, les slogans sur la "sécurité" d'un État qui menace la sécurité de tous ses voisins en occupant leurs frontières et affiche l'intention de les désintégrer, sont de moins en moins crédibles et de moins en moins crus, de même d'ailleurs que l'imposture d'origine nazie qui consiste à appeler "terrorisme" tout acte de "Résistance" se produisant dans les territoires illégalement occupés, qu'il s'agisse du Liban ou de Jérusalem. La réaction de Yehudi Menuhin, dans le message qu'il m'adresse, au lendemain de l'explosion kamikaze de Jérusalem est significatif. (voir p. )

De même la position si lucide et courageuse de Mme Peled dont la fille a été tuée dans le massacre ; « Bibi, qu'as tu fait ? C'est ta politique qui a tué ma fille ! »

Comme Mme Lea Rabin montrant, à la télévision française, comment les intégristes ont assassiné son mari, le Président Rabin.

De même, un appel d'intellectuels Juifs, de Jacques Derogy à Vidal Naquet, dans "Le Monde" du 13 août 1997, distingue clairement selon l'évaluation de Mr Theo Klein, ancien dirigeant du CRIF, "expert de l'opinion juive", les 650.000 Juifs de France « de la minorité organisée.... plus ou moins liée aux associations composant le CRIF. » Si la "LICRA" osait rendre public le nombre de ses adhérents il apparaîtrait qu'elle ne représente pas, et de loin, un dixième de l'ensemble des Juifs français, et le texte de ces intellectuels Juifs, ajoute que « parmi ces militants organisés, seule une minorité agissante s'oppose aux accords d'Oslo. Si les autres n'osent pas s'exprimer, c'est parce qu'ils sont bridés.. par leur tradition "légitimiste" de soutien sans faille du gouvernement Israélien en place exploité par les extrémistes. » Il concluait : « Il faut intervenir d'urgence pour stopper la course à l'abîme : démantèlement du processus de paix ; reprise délibérée de la colonisation ; bouclage asphyxiant et explosif des 6 % de territoires palestiniens libérés ... qui conduisent tout droit à un nouvel embrasement régional. La diaspora, majoritaire dans le judaïsme mondial, n'a connu jusqu'ici que ses devoirs. Il lui incombe, au nom des valeurs commune de justice, de faire valoir son droit d'intervention contre une politique suicidaire. Les forces de paix d'Israël nous le demandent : exigeons publiquement, sans attendre le pire, le retour au dialogue de paix israélo palestinien et arabe ».

Cet appel me paraît d'autant plus convainquant que les pratiques du lobby sioniste en France ressemblent de plus en plus à celles de leurs homologues, les intégristes israéliens.

Nous apprenons, par "Le Monde" du 19 avril 1997 qu'une "documentaliste" du Lycée de Saint Ouen l'Aumône, avec le soutien de la "LICRA" et de ses satellites (ici présents) avait fait retirer de la bibliothèque une cinquantaine de livres considérés comme "dangereusement révisionnistes et xénophobes et faisant l'apologie des crimes de guerre" ("Le Monde" du 2 3 mars 1997). Parmi ces livres : des ouvrages de Soljenytsine, Prix Nobel, de Mrs Deniau et Peyrefitte, de l'Académie française, de M. Fumaroli, du Collège de France. Il fallut une intervention personnelle du Ministre de l'Éducation nationale d'alors, Mr François Bayrou, pour exiger l'annulation de ce que Mr Claude Durand, Directeur des Editions Stock et Fayard, appelait « un petit autodafé ordinaire », qui rappelle à la fois les bûchers de l'Inquisition et les "holocaustes" des livres de Nuremberg.

Monsieur Durand ajoute : « on se prononce sur des livres et des auteurs qu'on n'a jamais pris la peine de lire parce qu'on préfère la dénonciation et l'exécution sommaire à l'inconfort de l'étude et du débat ».

J'ajouterai que le procès fait aujourd'hui à mon livre illustre cette méthode que Mr Durand appelait en conclusion (je le cite) « des provocateurs et des crétins. »

La campagne menée contre mon livre par des journalistes répétant tous les mêmes calomnies contre l'Abbé Pierre et moi même, montre que s'il existait dans le "Guinness", le "Livre des Records", une rubrique sur la prostitution politique, il est bien des journalistes français qui y figureraient en bonne place.

Il est vrai qu'ils sont d'avance couverts par la "Loi Fabius Gayssot" qui définit la vérité historique intouchable et exige de couper, comme dans le lit de Procuste, tout ce qui dépasse, fût ce une réalité aussi rigoureusement prouvée que celle de la responsabilité des massacres de Katyn.

La production de l'amendement Fabius Gayssot révèle une ignorance encyclopédique aussi bien du droit que de l'histoire et même de la langue française, pour rédiger un texte digne du Père Ubu, enlevant même au juge le droit de juger si un accusé dit ou non la vérité, puisque le mensonge est, avant tout procès, sacralisé par la loi.

Pour la France, le "Guide du judaïsme français" édité par les sionistes, notamment par un Mr Orland Hajdenberg et aussitôt retiré par eux de la circulation, nous apprend notamment ceci que je livre sans commentaire et en vrac aux lecteurs sur le "Fonds social juif unifié".

 

 

 

 

 

 

 

 

Quant à l'Ambassade d'Israël elle n'est pas insensible à l'évolution interne de la Communauté...

Toutefois certaines expériences récentes montrent que les institutions juives, si elles entendent bénéficier d'un appui humain et financier de l'État d'Israël, tiennent avant tout à leur indépendance. (!) (le point d'exclamation est de moi ( R.G.)

 

Elles permirent au "Fonds Social juif Unifié" d'accroître son emprise sur la quasi totalité des institutions juives de France. »

 

Je pense que ces textes n'appellent aucun commentaire. Tout y est : l'aveu de l'existence du lobby, de son financement étranger, de l'infiltration dans tous les partis, du vote juif, sauf l'aveu que ce lobby tout puissant ; dans les rouages de la société et surtout du pouvoir (politique ou médiatique) ne représente pas un dixième des juifs de France comme le reconnaît Théo Klein quant il dirigeait ces officines et ce groupe de pression, et que les juifs de France dans leur immense majorité ne sont ni représentés par ces gens, ni responsables de leurs vilenies. Le drame, c'est que la place occupée par cette oligarchie risque de susciter, par ses gesticulations, une vague d'antisémitisme contre laquelle nous avons à lutter.

 

 

Les témoins

 

En ce qui concerne les représentants de la "partie civile" (nos accusateurs), nous avons écouté avec respect les souvenirs pathétiques de Mr Palant, ancien déporté, et j'en étais personnellement d'autant plus ému que j'avais vécu dans les camps du Sahara des épreuves semblables à celles qu'il avait vécues dans les camps d'Allemagne. Je n'avais pas fait état de ces expériences tragiques (faites par Mr Palant avec un talent dramatique qui révèle qu'il a souvent expérimenté son impact sentimental de ville en ville, comme nous avons à la télévision, 1 ou 2 fois par semaine, des films (avec moins de talent que Mr Palant, mais visant au même effet émotionnel) qui ont d'ailleurs fini par émousser l'intérêt du public et même à l'indisposer par leur ressassement. L'on entend très souvent : « Ils en font trop » "Ils" c'est Hollywood et ses sionistes dans le monde. Cette saturation (alors qu'est si peu évoquée la "résistance" à l'horreur nazie) risque d'engendrer (par la confusion entre le lobby sioniste et les millions de juifs honnêtes) une vague d'anti sémitisme engendrée par le « Ils en font trop ».

En dehors de cette intervention de Mr Paland, émouvant mais entièrement étrangère au procès car les crimes nazis évoqués n'ont jamais été niés par moi (d'autant plus que j'en fus moi même victime), les prestations du témoin et des avocats de la partie civile traduisaient leur embarras : eux aussi avaient (comme un certain cinéaste dont il fut souvent question au cours du procès) à travailler à partir de rien. Ils s'efforceront de masquer ce néant de l'accusation, en répétant à longueur de plaidoirie, que chaque fois que je disais "sioniste" il fallait entendre "juif", ceci sans la moindre preuve dans ce procès qui, de bout en bout, a reposé sur ce postulat, n'étant en effet rien d'autre qu'un procès d'intention.

Et ceci en employant les subterfuges les plus .... disons "naïfs" pour ne pas dire "malhonnêtes " .

Par exemple, le seul témoin appelé par mes accusateurs, Mr TARNERO, un universitaire pourtant, n'hésite pas à falsifier grossièrement une citation de mon livre se terminant, disait il, par la formule : « Être juif aujourd'hui signifie être lié à Israël », dissimulant à l'auditoire que cette formule était, non pas de moi, mais d'un écrivain israélien : Schlomo Avineri, citation que je donnais en italique et avec ma source : "The making of modern sionism" 1981 p ; 219).

De semblables détournements constituaient l'essentiel des plaidoiries.

Un avocat invoque comme un appui reçu par moi de Mr Faurisson, un pamphlet violemment dirigé contre moi par Mr Faurisson.

- Un autre cite une série d'échanges téléphoniques entre un Père dominicain, sa secrétaire et moi même et les cite abondamment comme s'il avait eu accès à des écoutes téléphoniques.

Un troisième invoque des confidences qu'il aurait reçues de l'Abbé Pierre, et qui, pour son malheur (celui de l'avocat) sont en contradiction radicale avec les écrits de l'Abbé Pierre, bien réels, ceux là, et très postérieurs à ces prétendues confidences.

Un autre encore, sans doute peu versé dans l'information historique la plus sommaire (ne serait ce que journalistique) affirme que les Palestiniens refusent de reconnaître Israël alors que depuis longtemps, l'OLP a publiquement et officiellement fait une déclaration précise de reconnaissance. Alors qu'Israël refuse la réciproque.

Un autre encore prétend qu'il y eut, au Caire, une "manifestation" devant l'Ambassade de France, alors qu'il y eut une délégation d'écrivains et d'artistes, dirigée par le Prix Nobel de littérature Neguib Marfouz, reçue courtoisement par Mr l'Ambassadeur de France auquel ils déclaraient que le procès qui m'était fait au nom d'une loi inquisitoriale, ternissait à l'étranger le visage de la France traditionnellement honorée, en Égypte comme ailleurs, comme patrie des Droits de l'Homme.

Ce qui est aisé à vérifier : mon livre a été traduit en 23 langues : du Japon aux États Unis, de la Grèce à la Hongrie, de l'Italie au Brésil, dans toutes les parties du monde, alors que c'est seulement en France que l'on me fait un procès.

J'en suis humilié pour mon pays qui se laisse manoeuvrer par les organes officieux d'une puissance étrangère : la LICRA et ses satellites .

Il n'y a que dans le canton de Vaud, en Suisse, que mes éditeurs ont été aussi inculpés (et même condamnés) de façon si arbitraire que Mr Chevallaz (Ancien Président de la Confédération helvétique et historien d'origine) a, dans le "Journal de Genève" et la "Tribune de Lausanne", défini ces monstruosités juridiques, comme « Mac Carthysme », «procès en sorcellerie » et « inquisition » . Il est fâcheux qu'en France on soit tombé aussi bas .

Un autre, enfin, (car ils étaient légion) demanda agressivement à l'un de mes témoins, le Pasteur Parmentier : « Que feriez vous devant un livre niant les massacres de la Saint Barthelémy ? ».

Réponse du Pasteur :

« Je lirais un tel document, et je suis sûr de trouver assez de preuves pour détruire ses arguments. C'est pourquoi, il ne me viendrait pas à l'idée d'appeler la police et la justice. »

Ce que précisément n'avaient pas mes accusateurs, n'ayant d'autres bréviaires que celui de la haine et d'autres arguments que les "intentions", les sentiments, les sous-entendus qu'ils m'attribuaient sans la moindre preuve et que toute ma vie consacrée au dialogue dément sans confusion possible.

Un problème financier ayant été soulevé me reprochant un "financement arabe", parce que un correspondant de "L'Agence France Presse" ayant publié un communiqué disant que l'épouse du Cheikh Zayed, Chef d'État des Emirats Arabes Unis m'avait "fait cadeau" de 50.000 dollars, j'ai été content de rappeler que Cheikha Zaieda, à qui j'en suis profondément reconnaissant, avait créé un "fonds d'aide", pour nous permettre, (alors qu'en France nous sont refusés tous les moyens d'expression : télévision, presse écrite, éditions, et nous sont refusés tout droit de réponse) de défendre contre les provocations des dirigeants israéliens et de leurs complices dans les "médias" français, non seulement les Palestiniens et tous les pays du Moyen Orient illégalement occupés par Israël, mais la paix du monde menacée par la collusion israélo américaine, par un système d'édition qui exige de gros moyens.

J'eus l'occasion alors de faire la comparaison avec le financement de la propagande israélienne en France, où elle règne pratiquement sur la quasi totalité des médias (cinéma, télévision, presse écrite et parlée, éditions même des manuels scolaires).

Rappelons quelques faits : « Il est difficile de surestimer l'influence politique de l'American Israeli Public Affairs Committee (A.I.P.A.C.)... disposant d'un budget qui a quadruplé de 1982 à 1988 (1.600.000 dollars en 1982 ; 6.900.000 dollars en 1988 ) » (Source : "Wall street Journal" du 24 juin 1987 .)

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Ce livre est le cinquième d'une série d'ouvrages que j'ai écrits sur les intégrismes, tous les intégrismes, qu'ils soient communistes, chrétiens, musulmans ou sionistes

Car l'intégrisme est l'une des maladies mortelles de notre temps. Il est générateur de violence et de guerre.

Cette lutte est la suite nécessaire de la lutte de toute ma vie pour le dialogue des cultures, comme je le fis autrefois à Dakar en y créant, avec l'aide du Président Senghor, "L'Université des Mutants", pour de nouveaux rapports entre l'Afrique et l'Occident, comme je le fais aujourd'hui en Espagne où j'ai créé, à Cordoue, le seul Musée et le seul Centre culturel consacré à la culture musulmane de l'Andalous. Nous l'avons inauguré, il y a 10 ans, par un "Colloque abrahamique" conjointement présidé par l'Archevêque Dom Helder Camara, Mr Mokhtar M'bow, musulman, alors Directeur de l'UNESCO, avec un merveilleux message de Yehudi Menuhin.

Dans ce Centre Culturel on est reçu, dès l'entrée, par le Juif Maïmonide, le musulman Averroes et le Roi chrétien Alphonse X. 100.000 visiteurs par an y viennent voir les fruits de la symbiose des 3 religions et des trois cultures.

Yehudi Menuhin y donna un récital pour aider à notre développement.

Cette volonté de dialogue des cultures, pour passer "de l'anathème au dialogue" s'exprime dans le livre que j'écrivis alors que j'étais dirigeant communiste, en 1945, et qui fut préfacé, dans son édition allemande, par l'un des principaux théologiens experts au Concile de Vatican II, le Père jésuite Karl Rahner, et fut salué par François Mauriac.

En 1970, je suis exclu du Parti Communiste (dont j'étais l'un des théoriciens et des dirigeants) pour avoir déclaré : « L'Union Soviétique n'est pas un pays socialiste!»

Dans mes trois derniers livres j'analyse, tour à tour l'intégrisme catholique romain dans mon livre : "Avons nous besoin de Dieu ?" y écrivant, malgré la colère de certains, que Jésus ne peut fonder les théologies de la domination aujourd'hui régnantes.

Puis, dans "Grandeur et décadences de l'Islam" je dénonce "L'Islamisme maladie de l'Islam".

Enfin dans "Les mythes fondateurs de la politique Israélienne" j'analyse "l'hérésie sioniste", remplaçant le Dieu d'Israël par l'État d'Israël, reniant ainsi, par un nationalisme tribal, la foi universaliste des grands prophètes juifs.

Mes critiques des intégrismes chrétiens et musulmans avaient naturellement soulevé des polémiques, ce qui est normal et même fécondant. Mais pour le dernier livre, je touchais à un tabou et, cette fois, faute d'arguments, on appelle la police et la justice.

Ce fut une lutte constante. Sur les problèmes où je n'avais pas compétence je demandais seulement, comme je l'ai toujours fait, un dialogue, un débat public et ouvert.

L'Abbé Pierre partageait et partage encore mon souci, écrivant : « Je souhaite qu'un dialogue s'établisse entre spécialistes sans faire de procès d'intention à quiconque. »

Le Grand bin Sitruk lui même, le dimanche matin 29 avril 1996, déclarait sur "Radio judaïsme" qu'il serait utile (je le cite) « de réunir les historiens pour débattre de la Shoah ».

Mais le lendemain 29 avril il déclarait sur Europe 1 : « Il ne peut y avoir de débat ... les historiens ont apporté les preuves définitives. »

Sur quoi, un journaliste du "Figaro", Mr Max Clos, faisait remarquer : « la notion de "preuve définitive", quel qu'en soit l'objet, est choquante pour l'esprit. »

Nous préférons suivre humblement l'exemple des grands maîtres du "révisionnisme", non pas au sens où certains sionistes appelaient "révisionniste" la tendance de Jabotinsky, mais au sens de Galilée ou Einstein, osant défier les évidences de "notoriété publique", comme celle du soleil tournant autour de la terre, ou de la validité absolue du postulat d'Euclide.

Aujourd'hui, au contraire, la LICRA n'ose même pas dénoncer les faits les plus incontestables. Qu'a dit la LICRA contre le bombardement délibéré et le massacre de plus de 100 civils à Cana, en avril 1996, sous le même prétexte de représailles qu'Hitler lorsqu'un résistant tirait sur un soldat de l'armée d'occupation, comme ce fut le cas dans la zone sud du Liban illégalement occupée ?

Devant ce "crime contre l'humanité", la LICRA S'EST TUE.

Qu'a dit la LICRA lorsque, comme nous l'apprend le "Monde" du 17 septembre 1996, le gouvernement israélien inaugure "la route 60" réservée aux israéliens ? Même Finkelraut reconnaissait alors comme une «catastrophe spirituelle » le fait que « le langage de l'apartheid sortait de la clandestinité.... » et que « la solidarité avec Israël changerait de nature si elle acceptait sans coup férir que le dernier mot revienne aux cow boys à mitraillette et à Kipa. » (Le "Monde" du 18 décembre 1996)

La LICRA a accepté "sans coup férir" ce retour de l'apartheid des Afrikaners de l'Afrique du Sud. Elle s'est tue.

Qu'a dit la LICRA lorsque, alors que l'État d'Israël après avoir ratifié, en 1991, la Convention internationale contre la torture, la Cour Suprême d'Israël, le 15 novembre 1996, a légalisé la torture ? LA LICRA S'EST TUE.

Qu'a dit la LICRA lorsqu'Israël a relancé, en novembre 1996, la colonisation du Golan, puis, en janvier 1997, en Cisjordanie, la confiscation de nouvelles terres ? ce qui faisait dire à un ancien Ministre de israélien, Yossi Sarid : «Ce projet colonialiste ne peut que provoquer de nouveaux affrontements.» (Le "Monde" du 22 janvier 1997)

Devant cette provocation colonialiste, la LICRA S'EST TUE.

Lorsque le "Monde" du 20 mars 1997, rappelait que « Les États Unis, la France, la Grande Bretagne, la Russie, ont vivement critiqué la décision Israélienne d'engager le même jour les travaux de construction d'une onzième colonie juive à Jérusalem », sous le titre : « Bravant l'opinion mondiale, Israël entame la construction d'une colonie à Jérusalem. » et, que Nahum Barnea, dans "Yedioth Aharonot", écrivait : « Les bulldozers d'aujourd'hui peuvent facilement déclencher le terrorisme de demain. »

LA LICRA S'EST TUE.

Qu'a dit la "LICRA" lorsque Madame Léa Rabin et Madame Peled ont déclaré que leur mari et leur fille avait été tués par la politique de Netanyahou et de ses alliés ?

LA LICRA S'EST TUE.

J'ajouterai simplement, que ce qui nourrit aujourd'hui le plus largement l'antisémitisme c'est la politique israélienne de terrorisme d'État en Palestine, d'agression, de provocation et d'expansion dans sa politique extérieure, occupant, sous prétexte de sécurité, les frontières de ses voisins, ne tenant aucun compte de la loi internationale et se plaçant au dessus d'elle par une mystification théologique, une manipulation historique, et surtout l'appui inconditionnel des États Unis.

La critique d'une telle politique, comme le disait le Père Lelong lors de notre procès de 1982 contre la LICRA, fait donc partie intégrante de notre lutte contre l'antisémitisme.

Fort heureusement les "juifs" de France ne sont pas plus représentés par la "LICRA" que ne l'étaient les sionistes, interlocuteurs privilégiés d'Hitler, contre 95 % d'allemands de religion juive qu'il persécutait.

A cette différence près que les sionistes disposent, en France comme aux États Unis, de 90 % des moyens d'expression.

En Israël même, Ariel Kaspy, dans le journal "Haaretz", le 12 mai 1995, pour défendre, contre les 79 signataires de la pétition qui demandaient l'exclusion de l'Université hébraïque de Jérusalem, du professeur Zimmerman, expert de l'histoire du nazisme, sous prétexte qu'il compare les colons des territoires occupés avec les actes de la jeunesse hitlérienne, écrit : « Aucun des 79 signataires n'a fait de pétition lorsqu'il fut révélé que notre Shabak pratiquait la torture. Ils n'étaient pas choqués lorsque des gens mourraient au cours d'un interrogatoire.... Ils n'ont rien dit lorsque les colons assassinaient des Arabes ..., ils n'ont pas demandé que l'on supprime le mausolée sur la tombe de Baruch Goldstein avec cette inscription : "Baruch le héros", à Kiryat Arba, et ils n'ont pas promis que l'acte de Goldstein ne se reproduira pas ».

Une note du journal ajoute que la riposte à ces gens est lente et difficile pour des raisons de financement des publications : « le judéo nazisme, dit il, est très populaire parmi les juifs des pays anglophones où un fax fournit l'argent nécessaire pour aider n'importe quel texte judéo nazi. Au contraire les opposants au judéo nazisme doivent publier à leurs frais. »

J'ai eu le tort d'avoir raison avant beaucoup d'autres, en 1982, lors de l'invasion du Liban, comme l'ont reconnu alors les Tribunaux et la Cour de Cassation, de dire alors, puis de redire en 1996, ce qu'aujourd'hui la majorité des gens, dans le monde, et même en Israël, pensent en 1997.

A savoir que l'arrogance des dirigeants israéliens, aujourd'hui celle de Mr Natanayou, repose sur une contradiction fondamentale : dans un pays où, selon le Ministère de l'Intérieur israélien, 15 % de la population est croyante, fonder sa politique sur le mythe imposé par les "partis religieux" très largement minoritaires, selon lequel l'expansion d'Israël est justifiée par la donation d'un DIEU auquel ils ne croient pas, et que cette promesse place cet État au dessus de toute loi internationale et lui commande même de la violer. La manipulation historique et l'appui inconditionnel des États-Unis ont permis, depuis 50 ans de faire survivre cette imposture théologique qui est le fondement de la politique des dirigeants sionistes israéliens.

Ce n'est pas seulement la source mythologique d'un danger pour la paix mais pour l'avenir de l'État d'Israël.

Seuls les dieux tribaux faisaient des promesses inconditionnelles. Celle du Dieu d'Abraham et des Prophètes. Le Dieu qui est celui des juifs et des chrétiens comme des musulmans, était conditionnelle.

Le rabbin Elmer Berger, ancien Président de la Ligue pour le judaïsme aux États Unis, et dirigeant la Revue : "Alternative au sionisme", rappelait les imprécations du Prophète Michée : « Écoutez donc.... dirigeants de la maison d'Israël.... qui bâtissez Sion dans le sang et Jérusalem dans le crime... Sion sera labourée comme un champ, Jérusalem deviendra un champ de ruines. »

Et c'est précisément parce que je n'ai cessé de répéter que notre critique de la politique des dirigeants israéliens faisait partie intégrante de notre lutte contre l'antisémitisme, que j'ai appris, par l'Agence "Associated Press" du 10 août 1996, que, peu avant sa mort, le rabbin Elmer Berger avait : «accepté d'écrire l'introduction à l'édition américaine d'un livre français : "Les mythes fondateurs de la politique Israélienne". »

Ce que le "lobby" attend de vous Messieurs les Juges, c'est de cautionner par une décision judiciaire le lynchage des médias organisé contre l'Abbé Pierre et contre moi.

Le problème fondamental qui se pose à l'issue de ce procès est double

qui est coupable ? celui qui commet le crime ou celui qui le dénonce ?

qui est coupable ? celui qui dénonce le crime ou celui qui tente de le bâillonner ?

Pour la liberté d'expression, pour un avenir pacifique et constructif d'Israël, pour l'honneur de la France, pour la paix du monde, Messieurs les Juges, nous attendons, avec angoisse et espoir, votre verdict.


 

 

La plaidoirie de Me Vergès

 

La loi Fabius-Gayssot, loi raciste.

 

Avant de discuter du texte de loi censé protéger sur le plan de la presse les victimes du crime contre l'humanité, il convient de définir d'abord ce que veut dire le mot Humanité en français et dans la loi Gayssot.

En français le mot Humanité au singulier désigne à la fois le genre humain dans sa totalité et le sentiment de compassion que chacun doit éprouver pour tous ses semblables.

S'il est un mot en français qui exclut l'exclusion c'est bien celui là. L'Humanité c'est tous ou personne.

Dans la loi Gayssot et la jurisprudence qui en est issue, c'est tout le contraire. L'humanité ne désigne que les juifs qui furent victimes du nazisme. Autant dire que l'humanité a perdu son sens.

La remarque est d'autant plus étonnante que Monsieur Gayssot écrit parfois dans un journal qui s'appelle l'Humanité, dont aucun des lecteurs ne pense qu'il s'agit seulement d'Israël.

Le fait est pourtant là.

 

***

 

Monsieur Gayssot exclut de la protection de sa loi, toutes les autres victimes des autres génocides et des autres crimes commis dans le monde hier et aujourd'hui.

Exclues les victimes de l'esclavage que le Code Noir définissait comme objets, plus précisément biens, meubles et non pas personnes.

Le Président de la Cour de Cassation dans une déclaration récente pouvait mettre un signe d'égalité entre l'esclavage et le massacre des juifs par les nazis. Cela n'a aucune conséquence juridique et l'on peut défendre aujourd'hui l'esclavage sans tomber sous le coup de la loi Gayssot.

De même peut-on justifier que les Australiens Blancs aient pu considérer jusqu'en 1947 les premiers habitants du pays comme des bêtes et non des êtres humains. Ils sont exclus de la compassion de Monsieur Gayssot et de la loi. Qu'on les ait chassés à courre comme des renards laisse Monsieur Gayssot de marbre.

Les Tasmaniens ont été massacrés jusqu'aux derniers par les colons blancs. Il est loisible à un raciste de le justifier sans tomber sous le coup de la loi Gayssot. La dernière Tasmanienne est morte en 1877 et son cadavre empaillé a été exposé dans un musée de Hobarth jusqu'en 1947, entre un loup de Tasmanie et un kangourou. Monsieur Gayssot et sa loi raciste s'en moquent.

Comme ils se moquent des Indiens d'Amérique dont il disparaît une tribu par an. Comme ils se moquent des Khmers ou des victimes de Sabra et Chatila.

 

***

 

Exclues de l'Humanité et de la loi les autres victimes de la 2ème guerre mondiale.

Exclus les Ethiopiens contre qui, furent utilisés les gaz asphyxiants par les Italiens. Ils sont noirs. Ils n'intéressent pas Monsieur Gayssot, ni sa loi raciste.

Pas plus que les femmes et les enfants d'Hiroshima et de Nagasaki réduits en cendres par les bombes nucléaires américaines en 1945. Il est vrai qu'ils avaient la peau jaune et les yeux bridés. Ils n'intéressent ni Monsieur Gayssot ni sa loi raciste..

 

***

 

Exclues de l'Humanité selon Monsieur Gayssot les victimes des répressions coloniales qui firent suite à la victoire des prétendues démocraties.

Les quelques dizaines de milliers de civils Algériens assassinés par les milices coloniales à Sétif et à Guelma, en Algérie, le 8 mai 1945, le jour même de la capitulation allemande. Il est vrai qu'ils étaient musulmans, ils n'intéressent pas Monsieur Gayssot ni sa loi raciste.

Exclus les 100 000 civils Malgaches massacrés par les troupes coloniales et les colons en 1947. Il est vrai qu'ils n'étaient pas juifs et qu'à ce titre ils n'intéressent pas Monsieur Gayssot et sa loi raciste.

Exclus les vietnamiens victimes de la sale guerre menée par la 4ème République puis par les américains. Les militants du PCF étaient à l'époque solidaires des Vietnamiens. C'est un passé que renie Monsieur Gayssot.

Exclus encore les quelques centaines de milliers de civils Algériens morts pendant la guerre d'Algérie, de faim et de froid dans les camps de regroupement dénoncés à l'époque par Monsieur Rocard. Ils n'étaient pas européens. Ils n'ont pas droit à la compassion de Monsieur Gayssot et de sa loi raciste.

Exclues encore les victimes des génocides qui continuent aujourd'hui en Afrique dans la région des grands lacs, et au Congo dit démocratique. Les Noirs ont-ils une âme ?. Monsieur Gayssot sans doute ne le pense pas, autrement il se serait arrangé pour que sa loi s'applique à eux.

Un homme aujourd'hui illustre avec éclat ce mépris raciste des grands principes antiracistes : M. PAPON.

Il est poursuivi pour complicité de crimes contre l'humanité pour avoir, jeune secrétaire général de préfecture, prêté la main à l'arrestation et à la déportation de juifs à Bordeaux, en 1943.

Mais le même M. PAPON n'est pas poursuivi pour les ratonnades organisées à Paris en 1961, alors qu'il était Préfet de Police. Crime contre l'humanité dans un cas, simple bavure dans l'autre.

Pourtant à l'époque, les plus grands noms de la culture française, Sartre, Aragon, Boulez affirmaient dans un manifeste :

" Qu'entre les algériens enfermés au Palais des Sports en attendant d'être refoulés, et les juifs parqués à Drancy avant la déportation nous nous refusons à faire une différence ".

Monsieur Gayssot lui, a eu l'audace de la faire et pour notre honte, l'institution judiciaire, prise à son piège s'est résignée à le suivre.

Déboutés la veuve de Monsieur LAKDAR TOUMI et les orphelins de Monsieur YACOUB assassinés pendant la guerre d'Algérie (décision de la Chambre Criminelle de la Cour de Cassation, le 29 novembre 1988).

Les parties civiles disent aujourd'hui qu'elles sont pour appliquer aux crimes du colonialisme la loi de 1964, qui punit les crimes contre l'Humanité. Mensonge !

Leurs dirigeants et amis parlementaires ont la possibilité de déposer une loi en ce sens et ne le font pas !

Le MRAP a beau porter un masque maghrébin les jours de carnaval, il ne trompe personne.

Déboutés aussi par votre tribunal en octobre 1994 les Arméniens qui avaient porté plainte contre Monsieur B. LEWIS qui niait la réalité du génocide Arménien de 1915.

Comment à ce moment là, ne pas se poser la question que se pose Monsieur Jean-François Forges, professeur d'histoire dans un lycée lyonnais, quand il écrit dans son livre " Éduquer contre Auschwitz ", " les silences officiels sur certains aspects de la colonisation peuvent donner l'impression qu'on fait le tri parmi les victimes ".

On ne saurait mieux dire. Monsieur Gayssot et sa loi font le tri parmi les cadavres d'enfants et de femmes.

Et comment ne pas entendre sa terrible mise en garde :

" Pourquoi ceux qui mentent par omission à propos des massacres d'Aes diraient-ils la vérité à propos des massacres de juifs ? ".

 

***

 

La loi Gayssot n'interdit pas non plus de trouver des excuses aux médecins américains émules et prédécesseurs de Mengele qui de 1932 à 1972, ont utilisé comme cobayes des centaines de Noirs atteints de la syphilis à qui ils refusaient tout traitement. (Libération 19.05.1997), ni aux médecins australiens qui de 1945, l'année de la capitulation allemande, à 1970, ont utilisé des orphelins pour tester de nouveaux vaccins contre l'herpès ou la diphtérie (Libération 12.06.1997), ni aux autorités suédoises qui, pendant 40 ans de 1935 à 1976, ont ordonné à des médecins indignes, de stériliser 62000 personnes réputées inférieures, infirmes, prostituées ou métis.

Il y a cinq ans, l'ONU décidait une ingérence humanitaire en Somalie. Elle portait le beau nom de " Restaurons l'espoir ". Un ministre, à l'époque s'était fait remarquer, portant " pour la photo ", un sac de riz sur l'épaule.

Une autre photo aujourd'hui, soulève l'émotion. Elle représente une jeune somalienne attachée nue sur un véhicule blindé et violée avec une fusée éclairante enduite de confiture par des soldats italiens (Jeune Afrique 18.02.1997).

Leurs chefs qui leur avaient dit :

" Nous ne devons pas traiter les somaliens comme des êtres humains, même s'il s'agit de femmes et d'enfants " (Le Monde 17.VI.97) ne tombent pas non plus sous le coup de la loi Gayssot puisqu'ils n'appartiennent pas à une organisation déclarée criminelle à Nuremberg, mais à un corps réputé d'élite qu'aucune juridiction internationale n'a compétence pour juger.

 

***

 

Mais cette loi scandaleuse n'est pas seulement raciste puisqu'elle ose trier parmi les victimes suivant leur religion ou la couleur de leur peau, refusant aux uns la protection accordée aux autres. Elle est fasciste dans la mesure où à propos d'événements historiques elle interdit de mettre en cause une vérité officielle, elle interdit de penser.

Si les crimes innombles commis contre l'Humanité depuis Nuremberg , en Indochine, en Indonésie, en Afghanistan, en Algérie, au Liban, en Somalie et ailleurs, n'intéressent pas Monsieur Gayssot, il entend voir interdire et sanctionner tout examen, toute recherche, toute interrogation concernant le procès de Nuremberg, dont les décisions devraient être acceptées comme parole d'Évangile et vérité révélée.

Il n'est pas étonnant dans ces conditions, que le Chef de l'État, Monsieur Chirac, alors député, ait voté contre, comme Monsieur Toubon, futur Ministre de la Justice, dont je me permets de rappeler le propos :

" Lorsque nous en avons discuté en 1990, sur la base d'une proposition de loi du groupe communiste, dont le premier signataire était Monsieur Gayssot, j'avais contesté - je n'étais pas le seul - le principe de ce texte, qui consiste à fixer la vérité historique par la loi au lieu de la laisser dire par l'histoire.

Certains objectent que si c'est bien l'histoire qui fait la vérité et si ce n'est pas à la loi de l'imposer, certains propos vont trop loin et il ne faut pas permettre de les exprimer. Mais c'est glisser insensiblement vers le délit politique et vers le délit d'opinion.

Donc, sur le fond, il y a dans ces dispositions un très grand danger de principe (...).

Par conséquent, sur le principe, l'article 24bis représente, à mon avis, une très grave erreur politique et juridique. Il constitue en réalité une loi de circonstance, et je le regrette beaucoup ".

Un an après, à froid, nous pouvons, comme je viens de le faire, examiner la validité de cette loi, la validité de ce délit de révisionnisme prévu par l'article 24 bis, et conclure, avec Simone Veil, que ce délit est inopportun (...). C'est une faute sur le plan politique et sur le plan juridique. (JO 22.VI.1991).

Madame Veil, ancienne déportée et ancien magistrat qui persiste et signe dans une interview récente (EDJ 27.VI.1996).

" l'histoire doit être libre. Elle ne peut être soumise à des versions officielles "

Présidente d'honneur de la Ligue des Droits de l'Homme, et historienne, Madame Madeleine Rebeyrioux lui fait écho (Le Monde 21.V.1996).

" Chercher, toujours chercher, - établir les faits, les confronter, comprendre leur enchaînement et leur sens -, c'est une tâche d'historien. et de citoyen. Proclamer l'entière liberté de cette recherche, telle est entre autres la vocation de la Ligue des Droits de l'Homme. C'est pourquoi, elle prit position en 1990 contre la partie de la loi, dite loi Gayssot, qui, le 13 juillet de cette année là, constitua en délit relevant des tribunaux le fait de contester " un ou plusieurs crimes contre l'humanité, tels qu'ils sont définis par l'article 6 du statut du tribunal militaire annexé à l'accord de Londres du 8 mai 1945 ".

C'est au nom de ce texte intégré (article 24 bis) à la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 que Monsieur Garaudy a été mis en examen.

Ainsi que s'interroge Monsieur Alain-Gérard Slama dans le Figaro (3.v.96)

" L'histoire n'est pas un tribunal. Les tribunaux ne sont pas un jury d'historiens. Les falsifications de la mémoire ne se traitent pas, hélas, comme de la fausse monnaie. A trop croire qu'il existe une morale objective ; notre société rend chaque jour le droit plus subjectif et, à ce titre, plus intolérant. Et de cette erreur là aussi, tôt ou tard, il faudra répondre ".

 

***

 

Il appartient au juriste de combattre ce texte totalitaire selon l'expression de Monsieur François Terré, professeur de droit et membre de l'Institut, nous rappelant vous et nous, MM les magistrats, à notre devoir (Le Figaro 15.V.96).

" Il lui appartient en effet, de veiller à la sauvegarde de libertés fondamentales auxquelles la loi Gayssot porte atteinte : la liberté d'opinion et d'expression car, suivant la Déclaration de 1789, " nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi " (art. 10) ; la liberté de " communication de pensées et des opinions, qui est un des droits les plus précieux de l'homme " (décl. 1789, art.11) ; la liberté de la presse affirmée par la loi de 1881, et celle de l'audiovisuel, par une loi de 1986.

A quoi s'ajoute la libre recherche scientifique, consacrée par les lois de la République (loi du 26 janvier 1984 art. 3), et dont la liberté de l'historien est une illustration. Il y a plus d'un siècle nos juridictions le rappelaient : ce n'est pas devant les tribunaux que l'Histoire doit trouver ses juges.

Par une série d'arrêts retentissants, la cour de Strasbourg a affirmé qu'à la fonction de la presse, qui consiste à diffuser des informations, s'ajoute le droit du public d'en recevoir, " faute de quoi la presse ne pourrait jouer son rôle indispensable de " chien de garde ".

Cela vaut, précise-t-elle,

" non seulement pour les informations ou idées accueillies avec faveur ou considérées comme indifférentes ", mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent.

Ainsi le veulent le pluralisme, la tolérance et l'esprit d'ouverture, sans lesquels il n'est pas de société démocratique " (arrêts Handyside contre Royaume-Uni, 7 déc. 1976 ; Lingens c/Autriche, 8 juil. 1986 ; Jersild c/Danemark, 23 sept. 1994 ; etc.).

Notre souhait, Monsieur le Président, Mesdames, est que votre décision ne nous contraigne pas à ce recours, à une juridiction européenne. Il existe pour cela des moyens de droit sur lesquels je reviendrai.

Nous avons le droit en France, de demander la révision d'une décision rendue par les juges français, et nous n'aurions pas le droit de simplement nous interroger sur le jugement rendu à Nuremberg, par entre autre, le Major Général Nikitchenko et le Lieutenant Colonel Volchkov ? Ce n'est pas concevable, vous en conviendrez.

L'affaire de la bibliothèque du Lycée Edmond-Rostand, à Saint-Ouen l'Aumône, est une illustration parfaite des dérapages auxquels peut entraîner cette loi. Nommée en septembre 1996 documentaliste dans ce lycée, Mme Cherkaoui n'a rien eu de plus pressé que de dresser la liste des livres à proscrire pour " révisionnisme "

Furent ainsi exclus de la bibliothèque du lycée :

 

 

 

 

 

 

" C'est devenu un procédé courant, écrit J.F. Revel, de précipiter dans le nazisme ou le révisionnisme, tout individu dont on veut salir la réputation ". (Le Point - 28.11.97)..

Mme Cherkaoui, dans sa chasse aux sorcières, a eu le soutien du MRAP, aujourd'hui partie civile contre Monsieur Garaudy.

Monsieur Roger Garaudy a deux tares :

1 - Il est français

2 - Il est musulman.

S'interroge-t-il, sans nier le massacre, sur le nombre réel des victimes juives du nazisme. On vous demande de le condamner.

Mais il n'est pas le premier chercheur à le faire. Monsieur Poliakov en son temps a contesté le chiffre sacré de 6 millions retenu à Nuremberg.

Il estime que le nombre de victimes se situe autour de 2 millions.

Ni la LICRA, ni le MRAP, ni les différentes organisations de déportés n'ont porté plainte contre lui.

C'est qu'à la différence de Monsieur Garaudy, il était juif.

Monsieur Hillberg est plus radical encore, il estime que le chiffre de 2 millions doit être réduit à 1 million 250 000.

Il n'est pas poursuivi par ces messieurs non plus.

Il a la chance en effet de ne pas être français et d'être juif.

Roger Garaudy s'interroge de même sur les chambres à gaz, l'arme du crime selon les juges de Nuremberg. Il pense qu'après les expertises faites aux États-Unis et en Pologne une clarification s'impose.

Il est traîné devant vous, mais pas l'expert américain, ni l'expert polonais.

Où est la justice égale pour tous ?

Pourtant il n'a pas écrit comme Monsieur Elie Wiesel, prix Nobel de la Paix, que :

" les chambres à gaz, il vaut mieux qu'elles restent fermées au regard indiscret " (Tous les Fleuves vont à la mer - Le seuil 1994).

Ni, comme Monsieur Goldhagen, que les chambres à gaz sont " un épiphénomène dans l'extermination des juifs " (les Bourreaux Volontaires de Hitler, les Allemands Ordinaires et l'holocauste) - Le Seuil 1997).

Ni la LICRA, ni le MRAP n'ont porté plainte contre eux. Pourtant ces livres ont été publiés en France.

C'est qu'à la fois, MM. Wiesel et Goldhagen ont deux qualités que ne possède pas Monsieur Garaudy, ils ne sont pas français et ils sont juifs.

L'état hébreux est aujourd'hui accepté par les Palestiniens et, chez les Israéliens, nombreux sont ceux qui acceptent désormais l'existence à terme d'un État Palestinien.

La souffrance des Palestiniens, dont l'identité même, a été si longtemps niée, nous touche ; elle ne nous interdit pas d'être lucides à leur égard et de critiquer, quand nous estimons devoir le faire, leur comportement. De la même manière, personne n'est insensible à la souffrance des juifs d'Europe, au temps du nazisme triomphant. Cela n'interdit pas non plus la critique, quand nous estimons devoir la faire, du comportement de certains en Israel, surtout que les Israéliens eux-mêmes nous en donnent de plus en plus l'exemple.

Ainsi on reproche à Roger Garaudy d'utiliser le mot mythe dans son livre intitulé " Les mythes fondateurs de l'État d'Israël ", mais les universitaires israéliens eux-mêmes utilisent ce mot.

C'est ainsi que dans Le Monde en date du 13.VII.97, à la question du journaliste Monsieur Nicolas Weill qui utilise lui-même le mot mythe :

" Certains sociologues et historiens israéliens remettent aujourd'hui en question les mythes fondateurs du sionisme en n'y voyant par exemple qu'une forme de colonialisme. Qu'en pensez-vous ?

Monsieur Claude Klein, juriste et historien israélien répond :

" Comme toute histoire, l'histoire du sionisme est une épopée ; elle vit sur des mythes dont la remise en cause est naturellement justifiée ".

Quelle différence entre Monsieur Garaudy et Messieurs Weill et Klein ?

Garaudy est musulman. Eux ne le sont pas

De même on lui reproche les jugements sévères qu'il porte sur ce qu'on appelle la démocratie israélienne. Mais les israéliens eux-mêmes mettent en cause le caractère démocratique de leur état.

Ainsi le professeur Kimmerling, de l'Université hébraïque de Jérusalem, écrit-il que " ce régime n'est ni juif ni démocratique (Haaretz 27.XII.96).

Je le cite :

" ... A défaut d'avoir une constitution, Israël repose sur trois lois fondamentales dont l'une le définit comme " État juif et démocratique ".

Mais l'interprétation donnée de la notion de " judaïsme " rend ces deux qualificatifs très ambigus, et a pour effet qu'une grande partie des pratiques de l'État sont totalement incompatibles avec les principes d'une démocratie de type occidental, libérale et avancée ...

" ... C'est ainsi que la loi du Retour exclut de ce droit les Palestiniens qui ont dû fuir leur pays pendant et après les guerres, et même ceux qui y sont restés, à qui est refusé le droit à la réunification des familles.

" ... Ces mesures sont complétées par les discriminations qu'imposent la Fédération sioniste mondiale et l'Agence juive, au profit des seuls citoyens juifs ".

" Ses autorités judiciaires ont couvert la pire violation du droit international... ",les expulsions individuelles ou collectives et l'autorisation de la torture dans les interrogatoires des " suspects  ... "

Les parties civiles critiquent en France le droit du sang et la préférence nationale, pas en Israël.

On reproche à Garaudy les jugements sévères qu'il porte sur la politique israélienne à l'égard des palestiniens et des chrétiens. On y voit la preuve de son antisémitisme.

Alors, antisémite, Mme Shoulamit Aloni, ancien ministre de la Culture de l'État Hébreu, quand elle parle de " dérive fasciste " ?

" Nous traitons, dit-elle, les palestiniens comme des êtres de seconde classe.

 

Nous prenons leurs terres, leurs maisons et leurs droits par la force.

S'il y a une nouvelle guerre, nous aurons à nous en prendre à nous-mêmes ".

Antisémite, Amnesty International qui a protesté contre " l'institutionnalisation de la torture en Israël ?" (Le Monde 15.IV.96).

 

Antisémite, Monsieur Boltanski, correspondant du journal Libération en Israël qui décrit le 14 octobre 1997, la politique de " développement séparé ", c'est-à-dire l'apartheid pratiquée par la municipalité de Jérusalem entre les communautés juive et arabe ?

Antisémite Monsieur Patrice Claude, tenant à signaler dans Le Monde (28.VI.97) que " le Nouveau Testament est menacé d'interdiction en Israël ".

Le Saint Siège a réagi " avec vigueur " et convoqué en mai l'ambassadeur d'Israël au Vatican pour lui dire, " discrètement mais avec fermeté ", confie un prélat, sa façon de penser. Dans la presse, des porte-voix de sectes chrétiennes sionistes dénoncent " l'Iranisation " galopante du pays de leur coeur.

" Est-il acceptable, demandait ces jours-ci l'un d'entre eux dans le Jérusalem Post, qu'Israël, signataire de la déclaration des droits de l'homme, puisse interdire la possession du Nouveau Testament ? ".

Tout a commencé à la fin février à la Knesset avec l'adoption, en lecture préliminaire, d'un projet de loi bannissant, sous peine d'un an de prison, " la possession, l'impression, la diffusion ou l'importation de brochures ou matériels contenant un élément de persuasion au changement de religion ". La Bible Chrétienne " tombe évidemment dans cette catégorie et plusieurs évêques ont fait part aux instances israéliennes de leur " mécontentement " à propos d'un texte " qui reflète une attitude hostile et non démocratique ".

De même est-il antisémite le journaliste de " Haaretz " qui constate - pour le condamner - que ce projet de loi désigne comme criminelle " ...toute personne qui détient, sans autorisation valable, le Nouveau Testament dans sa bibliothèque, les lecteurs de Quo Vadis ? ou de certains livres de Graham Greene... ".

" On n'a jamais vu en Israël des mesures législatives de ce genre même contre la littérature pornographique ", écrit ce journaliste.

Antisémite de même, le professeur Zimmermann, chef du département des études germaniques à l'université hébraïque de Jérusalem quand il définit, dit-il, " sans hésitation, un secteur entier de la population juive comme une copie des nazis allemands ?".

Antisémite, Madame Léa Rabin, quand elle déclare au Journal du Dimanche (14.IX.97)

" Dans mes pires cauchemars, je n'aurais pu imaginer que nous puissions en arriver là (en Israël)".

Antisémite, Amos Oz, l'écrivain israélien connu, quand il exprime la même angoisse face à la montée de la violence des extrémistes :

" ... Des fanatiques se sont présentés l'autre jour devant la porte de la prison de Beersheba, les bras chargés de fleurs, de gâteaux et autres cadeaux : ils venaient fêter l'anniversaire du meurtrier de Rabin et lui manifster leur solidarité ".

Antisémite, la fille du Général Peled qui déclarait après la mort de son enfant de 14 ans, tué dans un attentat ? (le Monde 9.IX.97) :

" Ma fille est une victime de la paix. Je n'ai rien contre les terroristes, je me plains de ce gouvernement.

Cette attaque démontre combien mon père avait raison : seule la formule de deux États pour deux nations séparées par une frontière et incluant la partition de Jérusalem constitue la solution.

Ces attentats sont la conséquence directe de l'oppression, de l'esclavage, des humiliations et de l'état de siège imposés par Israël au peuple palestinien.

Ces attaques sont des réponses à nos actes. Je n'ai là-dessus aucun doute : ces attentats sont le fruit du désespoir et la résultante directe de ce que nous, Israéliens, avons fait jusqu'ici dans les territoires.

Ce gouvernement fait tout ce qu'il peut pour détruire la paix.

Je n'ai pas de critique particulière à l'encontre des terroristes du Hamas, c'est nous qui les avons fabriqués.

Côté palestinien, il n'y a pas une famille qui n'ait été atteinte par la mort que sème Israël. Tout ce que nous faisons dans les territoires, c'est de produire chaque semaine quelques kamikazes potentiels de plus. Ils sont notre miroir.

Bien sûr, le terrorisme auquel ils se livrent paraît plus atroce que les bombardement perpétrés par notre armée sur les camps de réfugiés, mais au fond, les dommages que nous causons sont pires (...).

" Oui, ma fille est une victime de la paix, et c'est pourquoi elle reposera aux côtés de son grand-père ".

Antisémite, Monsieur Barton Gellman qui écrit dans le Washington Post et dans Jeune Afrique (29.X.97), qu'en Israël " l'assassinat est considéré comme une méthode du gouvernement ? ".

Antisémite, Monsieur Finkielkraut qui, sous le titre :

Israël : la catastrophe, écrit dans Le Monde du 18.XII.96,

" La solidarité avec Israël changerait de nature si elle acceptait sans coup férir, que le dernier mot revienne aux cow-boys à mitraillette et à kipa.

 

On a reproché à Roger Garaudy les mots " lobby pro-israélien ", mais c'est le titre d'un article de Monsieur Serge Halimi dans Le monde Diplomatique où il écrit :

" Il est difficile de surestimer l'influence politique de l'American Israeli Public Affairs Committee, ou AIPAC. Organisé dans chaque État Américain, disposant d'un budget qui a quadruplé de 1982 à 1988, assisté par ses cinquante-cinq mille adhérents (un nombre qui a quintuplé en 8 ans), il est devenu ce que le New York Times appelle " un modèle pour les autres lobbies ", le " lobby le plus efficace, une " force majeure dans la politique américaine au Proche-Orient ".

 

***

 

Une guerre culturelle déchire Israël aujourd'hui. Guerre entre religieux et laïcs, guerre entre partisans de la paix et partisans de la guerre.

" Dans le désert qu'il traverse, Israël a besoin d'amis lucides ", écrit Thomas Friedman dans le " New York Times " (22.IV.97).

Cette lucidité courageuse à l'égard d'Israël, beaucoup de juifs de la diaspora ont su la montrer à telle ou telle occasion. Ils ne tombent heureusement pas sous le coup de votre loi.

La question posée par ces poursuites est claire :les héritiers de Montaigne et de Zola n'auraient-ils donc pas le droit de s'exprimer, à propos d'Israël, avec la même liberté que ses citoyens ou ses amis dans la diaspora?

Mais la loi Gayssot, me dira-t-on ?

Dans le " Jewish Chronicle " (14.II.97) qui est le principal hebdomadaire de la communauté juive en Angleterre, Monsieur Chaïm Bermant réplique fort bien aux tenants de cette loi :

" ... Il est presque incroyable que des juifs, qui sont parmi les peuples ceux qui doivent leur survie au fait de vivre dans une société libre, puissent être prêts à supprimer cette liberté (...). La liberté d'outrager ou de causer un tort fait partie précisément de la liberté d'expression ".

Répondant à l'argument selon lequel l'Allemagne et la France se sont déjà dotées de lois de ce genre, Chaïm Bermant ajoute :

"  C'est vrai, mais je n'ai jamais considéré que l'Allemagne ou la France soient sur ce sujet des exemples en matière de respect des libertés ".

 

***

 

Monsieur le Président, Mesdames, vous ne pouvez acquiescer à ce que les parties civiles vous demandent.

Vous ne pouvez faire de votre Tribunal, le gardien d'une vérité officielle alors que l'Histoire est une perpétuelle relecture et remise en cause.

Ce procès porte atteinte au principe de liberté tel qu'il est affirmé dans l'article 10 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme.

Article. 10

Toute personne a droit à la liberté d'expression. Ce droit comprend la liberté d'opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités publiques et sans considération de frontières ...

Et dans l'article 19, du pacte International relatif aux droit civils et politiques.

Article 19

1 - " Nul ne peut être inquiété pour ses opinions.

2 - Tout personne a droit à la liberté d'expression ; ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce... "

Ce procès viole le principe d'égalité tel que défini par l'article 14 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme.

Article 14

" La jouissance des droits et libertés reconnus dans la présente Convention doit être assurée sans distinction aucune, fondée notamment sur le sexe, la race, la couleur, la langue, la religion, les opinions politiques ou toutes autres opinions, l'origine nationale ou sociale, l'appartenance à une minorité nationale, la fortune, la naissance ou toute autre situation ".

Ce procès viole enfin le principe de la légalité des incriminations.

L'incrimination ne répond pas en effet ici, à l'exigence de précision.

Stendhal admirait le style du code pour sa précision, définition précise du licite, et de l'interdit, des droits et des devoirs de chacun.

Il n'avait pas relu le code revu par Monsieur Gayssot, notre nouveau Portalis.

Le mot contester, sans aucune autre précision est une notion trop large dans un texte qui doit être interprété d'une manière restrictive .

Quand un terrain est miné, comme vous l'avez dit, Monsieur le Président, quand les mots sont plombés, comme l'écrit un chroniqueur (Figaro du 10.I.98),

quand les sous-entendus accusent Roger Garaudy, comme l'écrit un autre (Le Monde - 11.I.98),

nous sommes dans le domaine de l'arbitraire absolu.

Vous ne pouvez pas acquiescer.

Les parties civiles ont peu parlé de Zola en ces jours anniversaires. La raison en est évidente.

Le combat de Zola contre l'injustice, c'est nous qui le menons aujourd'hui.

Dans la guerre culturelle qui déchire Israël, les parties civiles vous demandent de prendre le parti des fondamentalistes, vous ne pouvez acquiescer.

Condamner le doute, c'est condamner Garaudy , mais c'est aussi condamner Descartes :

" ... je désirais vaquer seulement à la recherche de la vérité, je pensais qu'il fallait que je rejetasse comme absolument faux tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s'il ne me resterait point après cela quelque chose en ma créance qui fût entièrement indubitable " DESCARTES, Disc. méthode, IVe part.

C'est aussi condamner Claude Bernard :

" le grand principe expérimental est donc le doute, le doute philosophique qui laisse à l'esprit sa liberté et son initiative, et d'où dérivent les qualités les plus précieuses pour un investigateur en physiologie et en médecine. Il ne faut croire à nos observations, à nos théories, que sous bénéfice d'inventaire expérimental ".Cl. BERNARD, Introd. à l'Et. méd. expér., I, II p. 76.

Le doute décrit Balzac, n'est ni une impureté, ni un blasphème, ni un crime (Séraphita)

L'appétit de savoir naît du doute lui répond Gide en écho (Nouvelles Nourritures).

Garaudy ne nie rien du crime. Il ne le conteste pas. Il s'interroge seulement comme beaucoup d'autres sur son ampleur. Il s'interroge comme beaucoup d'autres sur l'arme qui n'est pas unique du crime.

Une interprétation restrictive conformément aux principes généraux du droit de l'article 24 bis, doit vous permettre de prononcer la relaxe de cet homme que l'Abbé Pierre honore d'une amitié d 40 ans, en qui Yéhudi Ménuhin reconnaît son père le bin Moshe Menuhin, mais personnifié dans le cadre de la foi musulmane.

À moins que vous n'acceptiez notre exception préjudicielle et soumettiez à la Cour Européenne des Droits de l'Homme, le texte de la loi Gayssot pour savoir si elle est conforme à la Déclaration Européenne des Droits de l'Homme.

Monsieur GARAUDY vous réclame simplement le droit de parler d'Israël avec autant de liberté qu'un juif.

Ce qu'on vous demande aujourd'hui, c'est, en vertu d'une loi scélérate, de monter la garde autour d'un mensonge, à savoir l'exclusivité allemande du crime contre l'humanité, mensonge d'autant plus sacrilège que le monde, aujourd'hui sue le crime par tous ses pores.

Ce qu'on vous demande, c'est de mener contre la liberté de l'esprit un procès en sorcellerie qui fait de la France la risée de ceux-là même que la loi prétend protéger.

Mais, en prenant la loi telle qu'elle est, en l'interprétant selon des principes, vous avez le droit et le devoir de dire NON, pour l'honneur de la France et de la République.

FIN DU TEXTE DU LIVRE DE ROGER GARAUDY "À VOUS DE JUGER"