Le 18 mai, les Belges [ et seulement eux ;(( ] vont devoir aller voter. Pour ceux qui l’aurait peur-être oublié, c’est une obligation. Et donc l’immense majorité des belges iront au urnes et choisiront pout l’un ou l’autre candidat/e/s, l’une ou l’autre liste. Le seul échapatoir est le bulletin blanc, malheureusement sans impact, puisqu’il pas repris comme tel dans la statistiques. Donc les Belges iront voter. Mais pour qui ?

Les élections, c’est tout les jours! Sauf pendant la campagne électorale?


Les élections sont un moment privilégiés pour le débat politique à grande échelle: la majorité des gens vont devoir se poser une question: «Vu que je vais DEVOIR aller voter, pour qui? pour quoi? ». Les partis gouvernementaux vont tenter de fournir une réponse présentable à cette question. Mais où donc restent les mouvements sociaux? Alors que les grandes gueules du pouvoir vont s’ouvrir largement, leurs opposant/e/s vont-ils se taire et aller faire un tour à la campagne?
En fait, les militant/e/s et activistes des différents mouvement sociaux ont le choix:
(1) Se taire quand les grands parlent
(2) Se lancer dans la bataille, les contredire, construire des alternatives
(3) Soutenir lors des élections ceux qu’ils prétendent combattre le reste du temps.

Le silence, c’est la résignation


Ceux qui ont choisi de rester bien à l’écart des élections, dans les faits, ne servent pas le mouvement. Il laisse les politiciens tout à fait libres pour refourguer leur marchandise. Ceux-ci vont donc pouvoir s’exprimer à l’aise, sans que l’on essaye de leur mettre le museau dans leurs merdes. Au nom de principes bizarres, de slogans style «On ne fait pas de politique! », «Elections, pièges à cons», etc … Dans les faits il y a parfois une peur panique et complètement irrationelle de tout ce qui ressemble de près ou de loin à un bulletin de vote.

Les élections ne changeront pas la société


C’est une vérité vraie. Le changement réel et durable viendra avant tout des mouvements sociaux. Mais ce n’est en aucun cas une raison valable de baisser les armes le temps que les représentants de l’establishment se fasse ré-élire confortablement, avec les bénédictions des financiers et de leurs média. Que du contraire: plein feux sur la coalition “Arc-en-ciel” et les prétendants au prochain gouvernement. La campagne électorale doit être utilisée par les mouvements sociaux comme une plate forme pour marquer franchement leurs désaccords avec le “monde politique”. Ce n’est pas seulement une question de votes et d’élus, c’est un devoir du mouvement de monter en contre-attaque face au lavage de cerveaux ambiant et de faire tout pour amenner le débat public là où ça fera mal au politicards.

Les amis de leur ennemis ne sont pas mes amis


Ici aussi on voit parfois une trahison de certains acteurs de mouvements sociaux qui à la veille des élections se retrouvent sur une liste du PS, d’Ecolo ou pire … Ils peuvent toujours essayer de le justifier en parlant de “vote utile”, de la théorie du “moins pire”, ils ont franchis un pas de trop dans la compromission. C’était souvent très clair auparavant, mais trop c’est trop. On ne peut pas être contre la guerre de manière conséquente et être sur la liste d’un parti qui est dans un gouvernement qui fait le contraire.

L’extrême droite et le vote (in-)utile


L’argument du vote utile est souvent ramenné sur le tapis: faire barrage à l’extrême droite. Je parlerais plutôt de votes inutiles: il ne sert à rien de ré-élire les mêmes qui d’ailleurs puisent une bonne partie de leur inspiration dans le programme du Vlaams Blok [ lequel s’en vente ]. Centre fermés, expulsions meutrières, forteresse Europe, discrimination d’état, racisme policier, politique militariste, libéralisme à outrance, répression pro-active des mouvements sociaux, opérations police+armée, etc … Lutter efficacement contre les faschos c’est avancer une véritable alternative. Les partis gouvernementaux n’ont toujours rien fait de conséquent pour interdire le Vlaams Blok et lui couper les fonds, ils ne constituent pas du tout une défense contre l’extrême droite.

Offrir enfin une véritable alternative électorale


Une chose est sûre: le dégoûts grandissant de la population envers la classe politique, les “politicards”. Ce rejet est justifié et positif. Mais encore faut-il qu’il trouve des canaux pour s’exprimer. Actuellement la seule issue du vote de protestation est l’extrême droite. Les mouvements sociaux ont donc comme devoir de proposer des alternatives, aussi su le plan électoral. Et c’est ce qu’il ont fait.

Plusieurs listes issues du mouvement se présenteront lors de ces élections, et permettront un vote de protestation utile: RESIST, avec des candidats de l’AEL, du PTB et des indépendants, MARIA avec des candidats Sabeniens, des services publics et des activistes anti-guerre, le PTB dont la campagne s’axera contre la guerre. La liste LEEF a annoncé qu’elle ne se présenterait pas, et personnellement je n’ai pas d’informations claires sur d’autres listes alternatives ou de gauche, mais elles seront peut-être encore communiquées dans les prochains jours.

Le bulletin blanc et le drapeau blanc


Il y a toujours les opposants au système électorale, qui préfèrent “Garder leur voix plutôt que la donner”. Malheureusement, il ne font pas campagne pour promouvoir l’abstention ou le bulletin blanc. Il y aura certainement quelques gestes spontanés, mais ni débat public, ni mouvement de masse sur cette question. Celà n’aura donc aucun effet. Et devant l’urne, même certain/e/s militant/e/s anarchistes [ de leur propre aveux ] finissent par voter pour les Verts ou des candidats sortis du mouvement pour se placer sur une liste gouvernementale. Parce qu’elle n’est pas dévelloppée, cette stratégie n’a de toute manière aucun effet, si ce n’est de renforcer le système: on continuera a voter pour les même.

Avoir des élus, c’est du parlementarisme? L’expérience de Vincent Decroly


Le monde ne sera pas changé via le parlement, mais envoyer au parlement des militant/e/s issu/e/s du mouvement serait bien utile. L’expérience de Vincent Decroly, exclus du parti Ecolo a bien montré l’utilité d’un parlementaire de gauche radicale, qui a pu sortir des dossiers et démontrer l’hypocrisie permanente des partis gouvernementaux. Avoir des des élus permettra d’avoir accès aux informations, projets de lois et bruits de couloirs beaucoup plus vite, et utiliser au maximum le parlement comme plate-forme d’information vers un large public. Decroly ne se représentera pas, et c'est une raison supplémentaire pour envoyer des militant/e/s pour poursuivre son travail dans le nid de vipères nommé 'parlement'.

Propagande électorale


Au rang des phobies insensées, le rejet irréfléchis de la “propagande électorale”. Pour certaines personnes, on aurait le droit d’exprimer ses idées, sauf si elle ont un lien avec les élections. On peut militer contre la guerre, mais le faire dans le cadre d’une campagne électorale, pour démasquer le PS et Ecolo et pour envoyer des militant/e/s vraiment anti-guerre au parlement, ça c’est “inacceptable”, c’est de “l’infâme propagande”. Il faudrait comprendre une bonne fois pour toute que tout acte est politique, à priori et surtout dans le cadre des luttes sociales. Faire l’autruche face aux élections, c’est faire le jeu des partis gouvernementaux et de leur politique criminelle. On peut voter pour les crapules, mais en silence, et ne pas évoquer d’alternative.

Et Indymedia dans tout ça ?


On lit aussi sur Indymedia.be des réactions de vierges éffarouchées, style “Cachez ces élections que je ne saurait voir”. Ou franchement agressives, et on nous apprend que c’est contraire aux principes même d’Indymedia. C’est faire preuve d’une grande ignorance: lors des dernières élections présidentielles aux USA, une vonne partie du réseau indymedia s’est tranformé en plate-forme du candidat Ralf Nader, un vert, pas exactement un anti-capitaliste radical. Pourquoi? Parce qu’il représentait une alternative valable face au système bipolaire Républicains - Démocrates.

En Belgique, le collectif Indymedia.be a discuté depuis des mois la questions des élections et a finallement pris la position suivante: être ouvert pour: 1) les listes issues du mouvement, 2) les candidats du mouvement sur les listes de partis gouvernementaux, 3) les initiatives contre les élections, mais ne pas accepter la propagande électorale des partis gouvernementaux. [ rapport de l'assemblée générale de mars ] Celà me semble bien correspondre aux objectifs que s’est fixé Indymedia.be: aller à contre courrant des média dominants et se toujours se mettre du côté de ceux qui sont en lutte.

Bref, arrêtons cette politique de l’autruche et le 18 mai MANIFESTONS contre le gouvernement!

/// r e d . k i t t e n ///

[ one of indymedia.be ]