Pourquoi le conflit israélo-palestinien ne peut-il être comparé à la Shoah ? Les deux événements sont si différents qu’ils ne peuvent en aucune manière être comparés. La Shoah fut la tentative des nazis et de leurs complices de tuer tous les Juifs qui étaient sous leur domination. Dans le cas de la Shoah, une nation souveraine avait mobilisé tout son appareil d’Etat pour massacrer de façon systématique un peuple spécifique. Plus que tout autre chose, l’extermination des Juifs prenait ses racines dans une idéologie raciste. Selon cette idéologie, les Juifs étaient une race diabolique dont l’existence même représentait un danger pour l’Allemagne et toute l’humanité. La croisade nazie contre les Juifs n’avait pas pour but d’obtenir des avantages tangibles tels que des terres ou d’autres richesses. Son objectif était de débarrasser le monde de la supposée pernicieuse influence des Juifs. Les nazis ont systématiquement assassiné des Juifs en les exécutant par balle ou par gaz dans des chambres à gaz spécialement construites dans des camps d’extermination. Dans les ghettos et les camps de "travail-esclavage" nazis, des centaines de milliers de Juifs ont été également exterminés par le travail. Le résultat final a été le massacre de quelque 6 millions de Juifs. Le conflit entre Israël et les Palestiniens n’est pas racial : il est politique et territorial. Il s’agit d’une lutte entre deux peuples pour la souveraineté. A travers les décennies, cette lutte a oscillé entre violence et tentatives de négocier un arrangement. Aussi tragique que le conflit israélo-palestinien puisse être, il ne peut être comparé à la Shoah. L’utilisation des termes tirés de l’histoire de la Shoah pour décrire la situation au Moyen-Orient obscurcit plus qu’elle ne clarifie les événements et leurs conséquences. Le climat actuel d’antisémitisme est-il le même qu’à la veille de la Shoah ? La vague actuelle d’antisémitisme, spécialement en Europe, est très inquiétante. Une propagande haineuse, pétrie de terribles images stéréotypées sur les Juifs et d’un anti-sionisme virulent, est aujourd’hui monnaie courante. Il y a eu de violentes attaques d’institutions juives, y compris des incendies de synagogues et des agressions physiques contre des personnes. Tout cela rappelle beaucoup le climat de l’Europe à veille de la Shoah. Cependant, il ne faut pas oublier que la Shoah a été initiée par un gouvernement qui avait une idéologie raciale et antisémite, un plan pour l’extermination des Juifs et tous les moyens nécessaires pour atteindre son objectif. Actuellement, il n’existe pas de gouvernement semblable en Europe. Toute critique d’Israël est-elle de l’antisémitisme ? Non. D’abord et surtout, Israël est une démocratie au sein de laquelle une large variété d’opinions est exprimée à travers les médias. La critique de la politique gouvernementale est une garantie de la démocratie. La critique tourne à l’antisémitisme lorsqu’elle dénie au peuple juif le droit d’avoir son propre Etat ; lorsqu’elle utilise une rhétorique et des stéréotypes anti-juifs ou lorsqu’elle compare les Juifs aux nazis ; lorsqu’elle juge Israël avec des normes différentes de celles appliquées aux autres nations ; lorsqu’elle se fonde, consciemment, sur des distorsions de la réalité. Quel est le rôle des médias dans l’actuelle montée de l’antisémitisme ? Bien qu’il existe de la part des médias de sérieuses tentatives de donner une image équilibrée du conflit entre Israéliens et Palestiniens, des images, des descriptions et des analyses non équilibrées, et même grandement déformées, sont présentées comme des faits par les médias occidentaux. Au grand détriment d’Israël, des détails sont présentés hors de leur contexte, souvent sans vérification. Dans la presse arabe de telles distorsions sont la norme et sont souvent accompagnées d’une propagande haineuse et de mensonges flagrants. Ces présentations distordues aident à alimenter les flammes de l’antisémitisme.