POUR UNE COORDINATION EUROPEENNE ANTIREPRESSION ET ANTICARCERALE APPEL A L'OCCUPATION D'UN CHANTIER DE CONSTRUCTION DE PRISON Aprés la libre circulation des marchandises et la monnaie unique, la construction de l'Europe en tant que puissance économique et militaire amorce maintenant l'étape de son homogénéisation au niveau judiciaro-policier. La volonté affichée de tendre vers un code pénal européen s'est accompagnée d'une multitude de nouvelles lois et mesures qui ont fleuri dans chaque pays de l'Union, ces lois ultra répressives sont le fruit des réunions des ministres de l'Intérieur et de la Justice qui se rencontrent à l'occasion de chaque sommet de l'Union européenne : Tempere (Finlande), Nice, Barcelone... ont ainsi permis la mise en place d'une politique commune à l'encontre des travailleurs précaires immigrés, une redéfinition de la notion de "terrorisme" qui englobe tous les mouvements sociaux radicaux, la mise en place d'EuroPol (embryon de police européenne) et du systéme d'information Schengen (SIS, systéme informatique qui regroupe tous les fichiers de police des différents pays membres de l'Union). Mais c'est la mise en place dés le premier janvier 2004 du mandat d'arrêt européen qui signe l'instauration dans les faits d'un réel espace judiciaire européen. Dés cette date, les lois en vigueur dans chaque pays de l'Union seront applicables à toute personne se trouvant dans l'un des 24 pays membres sur simple demande d'un juge ou d'un procureur. Cette volonté s'est à l'évidence traduite par une attitude ultra répressive à l'égard des mouvements "subversifs" (tirs … balles réelles … Göteborg et Gênes, interdiction des organisations en exil turques, colombiennes, iraniennes et kurdes, interdiction de Batasuna en Espagne, incarcération de syndicalistes en France et rafles à l'encontre des anarchistes puis des "antiglobalisations" en Italie), mais elle va bien plus loin puisqu'elle vise à une politique de terreur à l'encontre de tout le corps social. Cela est particuliairement visible pour ce qui concerne l'Etat français qui a lancé un programme de construction de 13 200 places supplémentaires de prison pour mener à bien sa politique ultra répressive alors que les gouvernements successifs (de droite comme de gauche) ont explicitement désigné la jeunesse des banlieues comme l'ennemi à abattre : - des véritables rafles sont organisées dans les quartiers populaires où la police se comporte comme une force d'occupation ; - l'age de la responsabilité est abaissé à 10 ans et on incarcére désormais dés 13 ans ; - les rassemblements dans les halls d'immeuble sont interdits ; - des tribunaux de proximité sont mis en place dans les quartiers afin d'appliquer une justice expéditive ; -on instaure le fichage dés l'école primaire et on requiert la colaboration des enseignants comme des travailleurs sociaux. D'autres catégories sont noméments visés notament les tziganes, les squatteurs, les raveurs, les Sdf, les prostitué(e)s mais c'est bien l'instauration d'une terreur diffuse qui se met en place : - ne pas payer les transports devient dorénavant passible de prison ferme ; - les flics se voient dotés d'arme de guerre et de flash-balls ; - flics et vigiles ont désormais le droit de fouiller qui bon leur sembleÿ; - les piquets de gréve sont systématiquement condamnés par les tribunaux ; - le plan vigipirate instaure le quadrillage des lieux publics et la mise en vigueur permanente des mesures d'exceptions. Ils ne sagit pas là de mesures ponctuelles, visant à "remédier" à tel ou tel probléme, mais bien d'une logique totalitaire de la gestion sociale de la part de l'Etat français dans le cadre européen. Chacune de ces mesures a succité une mobilisation non négligeable mais qui faute d'un terrain commun n'a pas encore réalisé l'unité nécessaire à l'instauration d'un vaste mouvement. C'est pourquoi, nous, divers collectifs anti-carcéraux et anti-répression de France et de Suisse réunis en coordination, avons lancé une campagne visant à empêcher la construction de ces nouvelles prisons afin d'enrayer concrétement la logique du tout sécuritaire, car l'augmentation du parc pénitentiaire est la mesure qui contient toutes les autres. En effet, 13 200 cellules supplémentaires cela signifie la possibilité d'enfermer 25 000 personnes de plus (le taux de surpopulation carcérale atteint réguliérement les 200%), mais cela signifie également que 75 000 autres seront soumis à des mesures de restriction de leur liberté : bracelets électroniques, surcis-mise l'épreuve, libertés conditionnelles, suivis thérapeutiques ou psychiatriques avec la menace directe de l'incarcération au moindre faux pas (depuis 15 ans, en France comme dans de nombreux pays "modernes" la proportion est constante: 3 personnes en probation pour 1 détenu). La prison, étape ultime de la chaîne répressive, est aussi la menace qui permet toute les autres, elle est l'épée de Damocles suspendu au dessus de la tête de chacun. Nous proposons d'occuper en masse le chantier d'une prison en construction (28 sont programmées) à la fin de l'été 2003, cette occupation dont les modalité sont à élaborer collectivement durera au moins une semaine. En nous réapropriant un espace de lutte et de débat nous ferons avancer concrétement la mise en place d'un réseau/coordination des luttes en Europe face à l'élaboration d'une machine répressive à l'échelle européenne. Les réunions préparatoires qui se dérouleront environ tous les deux mois seront bien sûr d'importantes occasions de se rencontrer, d'échanger nos reflexions et nos pratiques et de construire ce projet ensemble. La premiére réunion de préparation et de rencontre aura lieu à Paris les 18 et 19 janvier 2003. Contact : butterfly@resiste.net