Pour être certain d'être informé(e)s, voici le communiqué de presse d'AI sur le sujet. Vous trouverez à http://www.stoptorture.org/index.htm une action qui concerne les arrestations dont question dans le communiqué de presse ci-dessous: ISRAËL ET TERRITOIRES OCCUPÉS En réagissant militairement à la dégradation de la situation des droits humains, les autorités israéliennes ne font qu'entretenir le cycle de la violence Index AI : MDE 15/030/02 « Les opérations militaires israéliennes, qui sont marquées par des violations flagrantes des droits fondamentaux des Palestiniens dans les Territoires occupés, alimentent la spirale de la violence», a déclaré ce jour (mercredi 3 avril 2002) Amnesty International, en demandant de nouveau que des observateurs internationaux chargés de veiller au respect des droits humains soient déployés afin de protéger les civils palestiniens et israéliens. « Dès novembre 2000, Amnesty International avait demandé que de tels observateurs soient déployés en Israël et dans les Territoires occupés. Aujourd'hui, alors que presque dix-huit mois se sont écoulés et qu'au moins 1 200 Palestiniens et plus de 300 Israéliens ont été tués – des civils dans leur grande majorité –, la communauté internationale demeure paralysée.» Dans le cadre de la réoccupation de la ville de Ramallah, qui a débuté par une attaque lancée contre les bureaux du président Yasser Arafat le 29 mars, les Forces de défense d'Israël (FDI) ou Tsahal ont imposé un couvre-feu. Elles ont pris le contrôle de très nombreux immeubles et maisons, enfermant jusqu'à 60 occupants dans une ou deux pièces. L'eau, l'électricité et les lignes téléphoniques ayant été coupées, les habitants de Ramallah vivent dans des conditions de plus en plus difficiles, tandis que leurs réserves d'eau et de nourriture s'épuisent. Selon certaines sources, des appartements occupés ont été pillés. Les FDI ont endommagé sans motif des voitures, des maisons et d'autres bâtiments. Des soldats israéliens se sont introduits de force dans les locaux d'organisations de défense des droits humains, où ils ont saccagé des fichiers et brisé des ordinateurs. Dans la mesure où Tsahal a déclaré Ramallah et Bethléem zones militaire fermées et interdit l'accès à ces deux villes aux journalistes et autres observateurs ainsi qu'aux représentants des Nations unies et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), il devient difficile de vérifier l'exactitude des informations faisant état de possibles exécutions extrajudiciaires, dont auraient même été victimes des personnes en état d'arrestation. Néanmoins, il semble que cinq policiers palestiniens aient été exécutés de manière extrajudiciaire. Ils ont été abattus à faible distance après avoir été blessés vendredi. Amnesty International a recensé précédemment des cas d'individus recherchés tués par les FDI. Il est fréquent que les soldats de Tsahal tirent sur des ambulances et des professionnels de la santé et les empêchent de porter secours à des blessés, dont bon nombre sont restés allongés jusqu'à trois heures durant, tandis qu'ils perdaient leur sang. Au moins 14 professionnels de la santé ont été arrêtés ; neuf d'entre eux, dont le président du Croissant rouge palestinien, Yunis al Khatib, ont été relâchés sans avoir été interrogés. Au moins vingt-cinq personnes décédées ont dû être enterrées sur le terrain de l'hôpital de Ramallah, tandis que d'autres ont été mises en terre ailleurs, car dans le cadre du couvre-feu, leurs familles n'ont pu prendre possession de leurs corps pour les inhumer décemment. Plus de 1 000 Palestiniens ont été appréhendés par les FDI au cours des cinq derniers jours. Un Palestinien relâché a déclaré qu'il avait été maintenu allongé sur le sol, menotté, dans un bâtiment en cours de construction, exposé aux intempéries, et qu'on lui avait recouvert la tête d'une cagoule pour le conduire aux toilettes. Il a également indiqué que, selon l'unité des FDI chargée de les surveiller, les prisonniers étaient parfois battus. Amnesty International a condamné les attentats-suicides atroces commis contre des civils, y compris contre des professionnels de la santé, par des groupes armés palestiniens, en soulignant que rien ne pouvait justifier des homicides délibérés de civils. L'organisation s'est également déclarée extrêmement préoccupée par les homicides de Palestiniens accusés de «collaboration» perpétrés dans de nombreuses zones des Territoires occupés. «Il n'en demeure pas moins que ces atteintes flagrantes aux droits humains ne sauraient justifier les violations des droits fondamentaux commises actuellement par Israël contre des Palestiniens dans tous les Territoires occupés, a déclaré Amnesty International. La logique de la vengeance et des représailles n'a engendré que souffrances et insécurité. Il est temps qu'Israël comprenne que le respect des droits fondamentaux de l'être humain est à la fois une obligation juridique et un moyen de mettre fin aux effusions de sang.» Amnesty International a salué la résolution adoptée samedi par le Conseil de sécurité des Nations unies et le plaidoyer de Mary Robinson en faveur du déploiement d'observateurs internationaux. L'organisation de défense des droits humains soutient sa proposition d'envoi d'une mission de la Commission des droits de l'homme dans la région. «La communauté internationale parle haut et fort. Il faut maintenant qu'elle joigne l'acte à la parole, a souligné Amnesty International. Par égard pour la vie des civils palestiniens et israéliens, il est temps que la communauté internationale exerce des pressions sur le gouvernement israélien afin qu'il consente au déploiement d'observateurs internationaux chargés de veiller au respect des droits humains en Israël et dans les Territoires occupés.» Pour ce qui concerne la crise en Israël et dans les Territoires occupés, Amnesty International estime que : – les FDI et les autorités de l'État hébreu doivent mettre fin aux violations des droits humains et du droit international humanitaire, notamment aux homicides illégaux et à l'usage abusif de la force meurtrière, aux destructions de maisons et d'autres biens palestiniens, aux mesures de bouclage de villes et de villages, aux arrestations arbitraires, aux actes de torture et autres formes de traitements cruels, inhumains ou dégradants infligés à des Palestiniens, aux mesures entravant les activités de professionnels de la santé et débouchant sur des privations de soins, ainsi qu'aux atteintes à la liberté de mouvement des représentants d'organisations internationales humanitaires, d'organisations de défense des droits humains et des médias ; – les groupes armés palestiniens doivent cesser de prendre pour cibles des civils israéliens et mettre un terme aux homicides illégaux de Palestiniens. Les autorités palestiniennes doivent condamner tous les homicides délibérés de civils et faire tout ce qui est en leur pouvoir pour les empêcher ; – tout processus de négociation visant l'instauration d'un cessez-le-feu ou la conclusion d'un accord de paix ne pourra produire les résultats escomptés que s'il prend en compte le fait que le conflit est alimenté par les atteintes aux droits humains. Un accord de cessez-le-feu ne garantissant pas le respect des droits fondamentaux de tous ne pourra apporter la sécurité attendue ; – la communauté internationale doit prendre immédiatement les mesures qui s'imposent afin de déployer des observateurs internationaux dûment et clairement mandatés pour veiller au respect des droits humains ; – des enquêtes doivent être menées sur les homicides illégaux et ceux qui sont présumés les avoir commis ou ordonnés –qu'il s'agisse de représentants de l'État israélien, de représentants des autorités palestiniennes ou de membres de groupes armés– doivent être traduits en justice. Pour obtenir de plus amples informations, veuillez contacter le Service de presse d'Amnesty International, à Londres, au +44 20 7413 5566 ou consulter notre site web : http://www.amnesty.org