JOURNÉES ANARCHISTES CONTRE LA MONDIALISATION CAPITALISTE PORTO ALEGRE RIO GRANDE DO SUL - BRÉSIL Considérations sur la 2eme édition du Forum Social Mondial (FSM) - Porto Alegre, 31 janvier au 5 février 2002, Brésil. Ce message contient: 1) Introduction 2) FSM 2002: Les vieux projets de réforme d'un système inutile pour le peuple 3) L'ALTERNATIVE LIBERTAIRE: propositions pour une intervention anarchiste internationale 4) PRÉ-PROJET "Journées anarchistes" de Porto Alegre 2002 1) INTRODUCTION Chers camarades du mouvement libertaire international: La Federation Anarchiste Gaúcha (FAG) veut exposer, à travers ce communiqué, des réflexions sur le caractère et les motivations du Forum social mondial ainsi que la volonté de la fédération de réunir les forces nécessaires pour coordonner une intervention anarchiste efficace durant la semaine où se déroulera ce forum, à Porto Alegre. Cette ville est aussi celle où se base principalement notre organisation et nous aimerions emmener des propositions pour la programmation d'une activité qui pourrait projeter les idées-force du socialisme libertaire au public mondial. On estime à environ 100 000 le nombre de participants qui vont venir ici en vue d'assister au Forum. Il est certain que cette circonstance nous offrira plusieurs possibilités d'action. Il faut mentionner qu'à la 1ere édition du FSM (2001)la FAG ainsi que d'autres organisations brésiliennes on pris une position très critique par rapport à cet événement Nous avions alors surtout dédié nos efforts à la propagande et à la coordination d'action directes avec d'autre groupes de gauche radicale. Nous avons participé directement à l'intervention du bloc anti-capitaliste qui a eu lieu au salon de l'Université Catholique, emplacement officiel des activités du Forum. Il y eu alors une déclaration collective qui a souligné l'incapacité de n'importe quel projet social-démocrate de gestion humaine du capital à solutionner les problèmes socio-économiques et environnementaux qui résultent des rapports de domination. Lorsqu'il en a été possible, nous avons organisé des débats dans un local public avec la participation de la Fédération Anarchiste Uruguayenne (FAU), de la Confédération Générale des travailleurs (CGT, Espagne) et des camarades des autres régions du Brésil. Il y eu une présence significative de gens intéressés par les sujets débattus. Au delà de tout cela, nous avons réalisé que le contexte qui a suscité le FSM pouvait être utilisé avec plus de force dans une perspective de propagation de l'anarchisme militant et des principes généraux de son projet révolutionnaire. Il est possible, à partir de conditions matérielles et politiques déterminées, de montrer à tous ces gens venus à Porto Alegre avec un esprit d'engagement personnel la vitalité de nos idées et des réalisations pratiques qui en sont inséparables. C'est peut-être une grande opportunité de faire voir l'anarchisme pour ce qu'il est vraiment, c'est-à-dire une alternative pour la lutte des classes opprimées contre la domination capitaliste, dans sa version mondialitaire-libérale ou Étatiste. Voilà les raisons que nous considérons suffisantes pour faire de ce communiqué le point de départ pour l'articulation d'une action collective internationale de la militance libertaire au FSM. 2) FSM - 2002: Les vieux projets de réforme d'un système inutile pour le peuple Le FSM est le produit d'un grand rassemblement de forces politiques, sociales et institutionnelles du monde entier, réunis dans une alliance de classe réunissant même certains businessmen soi-disant "progressistes".Ce grand pic-nic politico-social qui se réuni non par hasard dans une ville et un État du Brésil ayant une tradition de gouvernements du PT (parti des travailleurs), a selon ses organisateurs pour but de lutter contre le néo-libéralisme. À cause des signes évidents de la faiblesse du modèle néolibéral, les idéologues du FSM-2002 tentent difficilement d'arriver à la conclusion d'une coalition de classe internationale, ayant pour objectif de promouvoir un projet d'hégémonie mondial de la social-démocratie comme seule manière efficace de gérer le système, au moyen d'une "nouvelle rationalité administrative". Pour cela, le projet social-démocrate doit pouvoir démontrer qu'il est capable de produire le bien-être pour les secteurs sociaux directement victimes de l'oppression capitaliste. Quelle meilleure propagande de cette "capacité" qu'un capitalisme géré localement par un programme social-démocrate dans un pays du Sud et du tiers-monde? Le point de référence qu'ils tentent de construire de ce "capitalisme possible" est l'expérience des gouvernement du Front Populaire (sous le contrôle du PT) dans la ville de Porto Alegre et l'État de Rio Grande do Sul. La crédibilité de cette gestion humanitaire du capital permet à se projet d'étendre son influence à travers le monde: ce néo-réformisme s'impose désormais grâce à (et aux dépens de) la misère mondiale et des manifestations du mécontentement populaire qui en résulte. Le "rationalisme" revendiqué par le FSM depuis sa naissance se garde bien sûr le droit de ne pas y promouvoir l'action directe populaire contre les institutions économico-financières qui symbolisent l'exercice du pouvoir mondial. Le fait est que la dynamique conflictuelle qu'engendre cette méthode de manifester pourrait forcer les flics de l'État du PT à réprimer ses propres invités. L'année 2002 marque une conjoncture entre les élections nationales (présidentielles) et régionales (gouvernements d'État) et le PT y symbolise le projet de gouvernement que propose la gauche réformiste: contrôler la volatilité des capitaux financiers en spéculation dans les pays périphériques et faire de l'argent en prélevant un taux fixé par les gouvernements; politiques favorisants le capital productif national et les PME par un investissement direct des multinationales; maintient des services publiques qui ont survécu aux privatisations; récupération des politiques de souveraineté nationale par le rétablissement de l'équilibre entre les pouvoirs formels et par des mécanismes de consultation de la population; remanier les appareils répressifs afin de les intégrer à la vie communautaire et de les instruire en matière de droits humains; encouragement des secteurs de travail autonome. C'est à partir de ces grandes lignes maîtresses que doit se développer le modèle de l'"engagement capitaliste" qui sera présenté par la frange la plus "mûre' de la Gauche, consciente de ses responsabilités institutionnelles. L'annulation des dettes extérieures et intérieures qui ont rongent les finances des pays appauvris et qui cause l'aliénation sociale des richesses publiques produites par les travailleurs est un thème de plus en plus tabou chez les réformistes, car il menace en quelque sorte la confiance en leur aptitude à gouverner aux yeux des élites. Dans la dispute de présentations de projets politiques où le FSM tente de s'insérer et de faire entendre sa voix, le débat tourne autour des modèles de développement ou de conduites que doivent adopter les pouvoirs capitalistes pour parvenir au bien-être général. Les institutions capitalistes sont donc acceptées comme étant des acteurs parmi les autres sans qu'il y ait de remise en question des rapports de dominance qui les ont créé. L'objectif est donc essentiellement de soigner plus efficacement la misère générée par le capitalisme sans en changer la nature cruelle.. Les 3 années de gouvernement PT dans l'État où nous vivons démontre en quoi la bonne volonté de la gauche modérée s'est transformée lorsqu'elle a du assumer la gestion du capital. Leur volonté politique s'est pliée à celle des forces plus puissantes qui contrôlent les institutions d'État jusqu'à ce qu'elle donne sa complète reddition au niveau idéologique. Les mesures sociales sont soumises aux mêmes limitations bureaucratiques. Les grosses compagnies ont toujours une influence considérable sur le pouvoir, les travailleurs des services publics (écoles, télé d'État) subissent les mêmes coupures de salaire qu'à l'époque de la droite. Les policiers sont toujours d'aussi bon protecteurs de la propriété privée lorsqu'il s'agit de réprimer les occupations du Mouvement des Sans-Terre (MST), le Mouvement des Sans-toit ou encore les jeunes. Il est aussi ridicule, soi dit en passant, d'entendre les flics répondre au téléphone en disant: "Gouvernement populaire et démocratique, bonjour?" Dans le scénario actuel de la mondialisation capitaliste, les chances d'un projet de développement national bourgeois, d'un pacte de collaboration de classes dans un pays déterminé ayant une souveraineté réelle sur ses politiques, sont quasiment nulles. L'intérêt des transnationales provenant de leurs installations productives dans tout les pays du monde à mené à une dépendance sans précédents entre les nations (surtout celles du sud). D'autre part les décisions des institutions économiques multilatérales (OMC, G8, etc), au service des intérêts corporatifs, priment de plus en plus sur la souveraineté des États. Les cas les plus problématiques, soit les pays les plus réticents à cette nouvelle donne, peuvent toujours être tassés par les appareils militaires U.S. ou autres sous le couvert de la lutte à la drogue, de l'anti-terrorisme ou de l'aide humanitaire. Telle est la situation, grosso modo, qui pousse le FSM à se réunir. Les élections brésiliennes de 2002 seront déterminante dans la forme que prendra le discours réformiste des partis engagés dans le processus électoral de la démocratie bourgeoise. La participation des mouvements sociaux à ce jeux électoral se fera très certainement dans les limites du projet social-démocrate. Ce projet, qui annule l'indépendance des classes opprimées et de leurs organisations en fonction des plans du gouvernement, ne vise pour gagner qu'un élargissement de sa base électorale. Cela le dispense de considérer le niveau de conscience de lutte de la population, condition indispensable pour un changement réel et profond de la société. Il est possible qu'un quelconque mouvement social avec une grande capacité d'action puisse questionner ces propositions, mais l'intégration des mouvement à l'appareil d'État est encore très forte dans Rio Grande do Sul, du à l'histoire de la gauche brésilienne et aux mécanismes efficaces de dépendances qui sont créés pour maintenir les mouvements sociaux sous contrôle de l'État. 3. L'ALTERNATIVE LIBERTAIRE 3 - Propositions pour une intervention anarchiste internationale Camarades, comme nous vous l'avons dit, nous croyons que le Forum social mondial 2002 est une circonstance appropriée pour véhiculer les idées-force de l'anarchisme militant, confrontées au processus de mondialisation capitaliste. Nous voulons faire une invitation aux organisations qui ont l'intention de venir à Porto Alegre du 31 janvier au 5 février prochain à s'ajouter à la programmation des Journées Anarchistes que nous organisons. Il s'agit d'un événement parallèle au FSM, visant à l'organisation d'activités, d'expositions, de débats, de théâtre, de concerts etc. destinés au public qui passera par ici. L'organisation du FSM se divise entre les conférences officielles des délégués (en avant-midi), les débats organisés par les groupes syndicaux et politiques (en après-midi) et les débats populaires et ateliers avec invités (l'après-midi). Le premier jour sera consacré à la Grande Marche des participants. Puisque les conférences unidirectionnelles des réformistes ne nous intéressent pas, nous avons toutes les avant-midi de libres pour réaliser nos activités à saveur anarchiste (sauf le premier jour). Lors de réunions tenues en septembre 2002, nous avons discuter avec des camarades de la FAU (Uruguay), des collectifs Luta Libertaria (Sao Paulo) Ruptura (Rio de Janeiro) et de la Fédération anarchiste Cabocla du Para afin de coordonner nos forces en vue de notre objectif. Nous avons décidés de nous diriger vers les anarchistes organisés ou non, les groupes, syndicats, journaux etc, au Brésil et dans le monde à partir de ce communiqué afin de mesurer les possibilités d'amplifier les forces grâce à l'adhésion de plus d'organisations et de militants libertaires. Il y a une grande quantité de travail à faire qui nécessite des appuis, que ce soit pour convoquer des groupes, pour la communication, l'aide et le soutient dans l'organisation des Journées Anarchistes. Il nous faut de l'équipement sonore, des outils de propagande, des lieux physiques, de la bouffe et du logement, en espérant pouvoir réduire le plus possible les coûts. Comme la FAG est basée à Porto Alegre, il lui sera possible de subvenir à certains de ces besoins Voici ci-dessous une liste de nos suggestions pour les Journées. Nous espérons recevoir des contributions ainsi que les sujets sur lesquels les organisations aimeraient faire des présentations plus approfondies. La seule bataille perdue d'avance est celle que l'on ne fait pas!!! Santé et Anarchie! Secrétariat général de la FAG 4 - Pré-projet "Journées Anarchistes" de Porto Alegre, 2002 Nom de l'événement: JORNADAS ANARQUISTAS de Porto Alegre, 2002 Date: Du 1er février au 5 février 2002 Thème général: L'actualité du projet socialiste libertaire Langues: Portuguais et espagnol Horaire: De 9h à 12h am.(avant-midi) Protocole: -exposé oral par les camarades et organisations responsables des thèmes à débattre -Débat ouvert sur le ou les thèmes proposés Programmation des activités: 01 janvier- OUVERTURE a) Federação Anarquista Gaúcha (FAG) b) Publication et lecture des organisations adhérentes à l'événement c) Intervention théâtrale 02 février: SALON DU LIVRE ANARCHISTE a) Anarchie et Organisation (livre récemment publié par le Collectif Lutte Libertaire de Sao Paulo, contient des textes de Nestor Makhnó et Malatesta entre autres) b) Pouvoir et Domaine: une vision anarchiste (livre récemment publié par le camarade Fábio López López, de Rio de Janeiro) ; l'auteur analyse la question du pouvoir et l'anarchisme) c) d) e) Ouvert a toutes contribution de camarades ayant une publication à présenter 03 février: LE PROJET LIBERTAIRE FACE AUX STRUCTURES DE DOMINATION MONDIALE a) L'expérience laissée par un socialisme qui a "foirer" (Collectif Rupture -Rio de Janeiro, Brasil) b) Critique du phénomène totalitaire de l'État et du marché c) Stratégies de terreur d'un monde en crise 04 of february: PRATIQUES DE RÉSISTANCE À LA MONDIALISATION CAPITALISTE a) Mouvements anti-mondialisation et luttes anticapitalistes b) Amérique Latine: expressions d'un peuple en lutte c) Expériences d'organisation des pauvres et des marginalisés (Federação Anarquista Gaúcha Porto Alegre, RS, Brasil) 05 février - CLÔTURE a) Déclaration internationale des Journées Anarchistes b) Intervention de musique populaire