All further information on: http://www.attac.org/cec/ (pictures included) Les 22 et 23 septembre dans les amphithéâtres de l’Université de Liège (Sart-Tilmant), ATTAC Belgique-België organise en partenariat avec la coalition belge des ONG et les syndicats FGTB et CSC un Congrès Européen Citoyen sur les alternatives pour une autre Europe et une autre mondialisation. L’objectif de ce Congrès, qui se déroulera parallèlement au Sommet Ecofin de la présidence belge à l’Union européenne, est de dégager des convergences entre les mouvements sociaux et citoyens d’Europe et du monde, dans la foulée du Sommet Social Alternatif de Genève (juin 2000), du Sommet Panafricain de Dakar (décembre 2000) et du Forum Social de Porto Alegre (janvier 2001). Ces mouvements se retrouveront tous à Bruxelles, en décembre, lors de la grande manifestation du Sommet de Laeken. Qu’est-ce qu’Ecofin ? La logique institutionnelle de l’Union européenne est assez complexe, à un point tel que les citoyennes et citoyens y voient souvent une source d’opacité et de déficit démocratique. Ainsi, la Commission européenne, composée de représentants d’Etats membres non élus démocratiquement, possède un pouvoir considérable, puisqu’elle a le monopole des propositions et est gardienne des Traités. Le Parlement européen, élu démocratiquement depuis 1979, ne se voit quant à lui conférer qu’un pouvoir très limité de codécision et de contrôle de la Commission et du budget. Les décisions majeures de l’Union européenne se prennent en fait lors des Sommets rassemblant les ministres de chaque Etat membre - le Conseil. Ecofin est ainsi le Conseil des ministres des Finances européens qui décide des orientations financières de l’Union. C’est donc en son sein que la politique économico-financière de l’Europe se concrétise, ce qui n’est pas une mince affaire, surtout depuis que les Etats membres ont décidé d’opter pour une monnaie unique (l’euro) impliquant une coordination accrue. L’intérêt des convergences citoyennes Les enjeux du siècle naissant sont tels que la synergie entre les différents mouvements sociaux et citoyens est devenue une nécessité. L’objectif est donc de rassembler le maximum de forces pour que la construction européenne et le processus de mondialisation bénéficient aux citoyennes et aux citoyens du monde, et plus uniquement aux financiers. Le pluralisme et la diversité de ces forces sont donc à conserver, afin qu’une pensée unique ne se substitue pas à celle existante. Ces synergies sont à construire à différents niveaux géographiques : local, national, européen et mondial. C’est pourquoi le Congrès, ouvert à toutes les forces progressistes européennes et mondiales, est organisé par ATTAC Belgique-België en partenariat avec les syndicats FGTB et CSC et avec la coalition belge des ONG. C’est également pourquoi une cinquantaine d’associations liégeoises appuieront le Congrès en organisant des soirées culturelles lors des soirées du 21 et du 22 septembre. Agir localement en pensant globalement est ainsi la voie à suivre pour construire un mouvement citoyen international possédant de solides bases locales. Enfin, il est important de ne pas se limiter à fédérer toutes les forces s’opposant à la situation actuelle. Cela pourrait aboutir à s’unir à des forces non-démocratiques ou défendant des objectifs inconciliables (l’extrême droite est par exemple opposée à la spéculation financière). Au contraire, il est impératif de définir préalablement ce pour quoi on est et d’ensuite rassembler toutes les forces défendant les mêmes objectifs. C'est pourquoi le terme d'antimondialisation employé par les médias pour définir notre mouvement n'est pas approprié. Il s'agit au contraire d'un mouvement pour une autre mondialisation. Le Congrès Européen Citoyen, centré sur les alternatives pour une autre Europe et une autre mondialisation, représente une étape importante de ce processus. Quelle mondialisation ? Alors que les progrès fulgurants en matière d'informatique et de transport réduisent la planète terre à un village global, peu de personnes ont en réalité accès à ces opportunités: sur les six milliards d'êtres humains, 80% vivent dans le besoin et la moitié avec moins de 2 dollars par jour. Parallèlement, une personne sur cinq n'a pas accès à l'eau potable, une personne sur six est analphabète et une personne sur sept souffre de malnutrition. Cette situation prend sa cause dans le fonctionnement des marchés financiers globalisés, qui réduisent la mondialisation à un aspirateur des richesses vers une minorité de la population mondiale, ceci par plusieurs canaux: spéculation financière, remboursement de dettes illégitimes, licenciements boursiers, paradis fiscaux, etc. Ainsi, si la richesse globale ne cesse d'augmenter depuis trois décennies, les inégalités aussi: les 200 plus riches du monde ont accumulé une fortune équivalent aux revenus cumulés de près de la moitié de la population mondiale! On retrouve cette tendance partout, y compris au Nord: en Belgique, les 10% les plus riches possèdent 50% des richesses nationales, alors que les 50% les plus pauvres se contentent de 13%. En Europe, les richesses qui se répartissaient il y a vingt ans selon la fourchette “30% pour les profits, 70% pour les salaires” évoluent inlassablement vers une fourchette “40-60”. Aussi, le terme “mondialisation” semble bien mal choisi pour définir la situation actuelle. Elle n’est une réalité que pour les investisseurs internationaux puisque les échanges Nord-Sud sont moindres aujourd’hui qu’au début du 20e siècle. La véritable mondialisation - celle du plein emploi, de l’éducation et de la santé, celle de la justice sociale et de la démocratie, celle du commerce équitable, des droits humains, sociaux, économiques et environnementaux - reste à construire. Le Congrès Européen Citoyen a pour objectif d’apporter sa pierre citoyenne à cet édifice encore à peine esquissé. Arnaud Zacharie