Economie & justice sociale Arcelor : les larmes de crocodile du PS Arcelor est le premier trust mondial de l'acier. Il compte 20 000 travailleurs en Belgique, où il est le 4ème employeur du pays. Le 22 janvier dernier, Arcelor a rendu sa décision de ne plus investir dans ses sites de sidérurgie continentale à chaud. Le prétexte : saturation actuelle du marché ; la véritable raison : Arcelor exige 15 % de bénéfices annuels pour ses actionnaires. Le groupe va donc fermer 4 sites, dont celui de Liège. En Europe, ce sont 20 000 emplois qui vont disparaître. En Belgique, 10 000 personnes vont aller grossir les rangs des 22 % de chômeurs de la région. La pseudo-menace d'une action en justice contre Arcelor, brandie par le gouvernement wallon, est plutôt ridicule face à l'ampleur du désastre. D'autant plus que les socialistes wallons qui pleurent aujourd'hui cette catastrophe sociale sont ceux qui, en 1998, ont vendu, pour une bouchée de pain et sans aucune garantie d'avenir, Cockerill à Usinor : la Région wallonne était alors passée de 79 à 25 % du capital. Cette privatisation s'est encore renforcée lorsque Usinor est devenu Arcelor, et que la Région n'a plus gardé que 4 % de participation Une politique qui défendrait réellement les intérêts des travailleurs contre le capital doit imposer des mesures fermes contre les licenciements collectifs motivés par la pure rentabilité financière. C'est notamment l'objet de l'une des trois propositions de loi déposées par Vincent Decroly en cette fin de législature : d'après ce texte, le licenciement collectif ou la fermeture ne peut avoir lieu si les travailleurs ne l'acceptent pas. Si ce droit de veto des travailleurs est exercé, des mesures de sauvegarde doivent être mises en uvre : personne ne peut être licencié et chacun garde son salaire. Une convention collective comprenant un plan de sauvegarde de l'emploi et de maintien des salaires ne serait reconnue par le Ministre de l'Emploi et du Travail que si elle prévoit la création d'emplois compensatoires dans le respect des conditions d'embauche initiales. Cette proposition s'appuie sur la création d'un fonds baptisé " Fonds pour la démocratie économique ". C'est lui qui financera les mesures préconisées en matière de garantie des salaires et de maintien de l'emploi. Il sera alimenté par une taxe sur le patrimoine de 1 % affectant le plus riche décile des détenteurs de grosses fortunes. Question
du jour : cette proposition sera-t-elle appuyée par les partis
" de gauche " ? |