Pétition
Pour la garantie et la sécurité de la délégation de la "Commandance" Zapatiste durant leur voyage vers Mexico
Le 16 février 1996 après des négociations qui durèrent quatre mois, l'EZLN et le gouvernement mexicain signaient les accords de San Andrés, résultant de la Ière Table de Dialogue portant sur la Culture et le Droit Indigène, et à laquelle avaient participé assesseurs et invités, universitaires et intellectuels mais surtout, des dirigeants d'organisations sociales, des indigènes et des non indigènes,
Ces accords sont le premier pas d'une discussion dont l'objectif ultime est la paix définitive, pour laquelle il est nécessaire de prendre en compte les causes qui ont provoqué le conflit. Avec sa signature, le gouvernement mexicain s'est engagé à réaliser une série de réformes constitutionnelles, dont l'objectif final est la reconnaissance juridique de la composition pluriethnique et pluri-culturelle du pays, dotant les peuples indigènes des moyens nécessaires pour préserver et développer leur propre identité. C'est le premier pas vers la matérialisation du droit à être égaux tout en étant différents.
Malheureusement, il semblerait que le compromis du Gouvernement n'ait été qu'une affaire d'image: juste après la signature, les négociateurs gouvernementaux ont entrepris un voyage en Europe en vendant l'idée d'une paix définitive au Chiapas, alors qu'en réalité les compromis n'étaient pas respectés et que la IIème Table de dialogue s'était achevée sans aucun accord. C'est pour ces raisons que l'EZLN s'est vu obligé de suspendre sa participation au dialogue jusqu'à ce que le Gouvernement Fédéral s'engage à tenir sa parole.
Acteal est un symbole parlant des caractéristiques du mandat du président Ernesto Zedillo: accroissement de la pauvreté, de la paramilitarisation, du recours à la force ainsi que mépris pour les droits humains les plus élémentaires, tant au Chiapas que dans diverses zones indigènes à travers le Mexique. Pour beaucoup, Zedillo restera dans l'histoire du Mexique comme celui qui, pouvant choisir la paix, a choisi la guerre. Et qui l'a perdue.
A présent, avec un nouveau Président à la tête du pays, l'application des accords de San Andrés reste indispensable pour assurer la base d'une paix juste et digne. C'est maintenant que les Autorités doivent, afin que le Mexique ne soit plus jamais un pays excluant ses peuples originaires, prendre les décisions adéquates,.
Les bases pour une véritable Paix doivent reposer sur des faits concrets. En tant membres de la société civile internationale, nous adhérons à la demande de l'EZLN de voir des «signaux concrets accréditant la disponibilité du gouvernement au dialogue et à la négociation, sa détermination de parvenir à des accords et de les respecter, et sa ferme volonté de construire une paix avec les peuples indiens de Mexico» et nous demandons au gouvernement mexicain:
PLUS JAMAIS UN MEXIQUE SANS LES PEUPLES INDIGENES
Les signatures sont à renvoyer au Comité Chiapas Bruselas,
email:
com_chiapas_bxl@yahoo.fr , fax: 02 537 96 61, 73 rue Bosquet, 1060 Bruxelles, avant le 22 février 2001