le texte précédent est tiré d'un article de l'Express. Voici le début de cet article (pour lire sa totalité, voir le lien ci-dessous). Il s'agit d'un contribution intéressante au débat sur la laïcité, sur la séparation de la sphère politique et de la sphère religieuse et sur les difficultés que l'on peut rencontrer en Occident à développer une pensée critique sur la religion musulmane, comme on a pu le faire pour le christiannisme. article du 12/09/02 : Non, le monde musulman n'est pas victime de l'Occident, mais de son propre archaïsme et de l'incurie de ses dirigeants. Non, les musulmans de France ne doivent pas «adapter» la laïcité mais s'y plier. Un an après le choc du 11 septembre, plusieurs ouvrages l'affirment et ouvrent le débat sur ce sujet explosif C'est un effet paradoxal du choc du 11 septembre 2001: loin de provoquer un débat sur l'islam réel, il a engendré une langue de bois qui aura régné durant l'année écoulée. Au nom du refus de l' «amalgame» - entre un bon islam, majoritaire, paisible et fidèle au Coran, et les dérives minoritaires de radicaux trahissant le texte sacré - fut ainsi affirmé que l'islam ne posait guère plus de problème que le judaïsme et le christianisme. Motivée par les meilleurs sentiments, cette «ligne» a renforcé plus qu'affaibli les tabous qui pesaient déjà sur deux interrogations. L'islam a-t-il une part de responsabilité dans la situation (absence de démocratie et de liberté d'expression, statut minoré de la femme, analphabétisme) de quasiment tous les pays à Etat musulman, dont beaucoup sont loin d'être pauvres? Et quelle attitude faut-il adopter face aux revendications de l'islam dans nos sociétés occidentales postreligieuses? Mettant fin à cette année de mutisme gêné, plusieurs livres importants - d'auteurs, d'approches et de contenus différents - lancent aujourd'hui un vrai débat, sérieux et difficile. Mettant tous en cause la méconnaissance et la naïveté qui règnent sur ces questions, ils partagent la conviction que le problème de la place de l'islam est devant nous (musulmans comme non-musulmans), tout comme la question catholique, dont on a oublié la violence, est derrière nous. La grande civilisation musulmane, en avance sur l'Occident du VIIe au XIIIe siècle, s'effondra d'elle-même dès le XVIe siècle C'est le premier mérite du grand islamologue Bernard Lewis que de montrer, en mettant en perspective l'histoire des pays islamiques, que le sentiment de déclin historique constitue depuis des siècles une question discutée par leurs propres élites. Dans un essai étincelant de clarté - Que s'est-il passé? L'Islam, l'Occident et la modernité (Gallimard) - ce grand spécialiste au sommet de sa carrière estime que, loin d'être les victimes d'un Occident diabolisé que beaucoup d'entre eux dénoncent, les pays musulmans souffrent d'un blocage historique qui s'explique avant tout par l'emprise des particularités religieuses de l'islam sur ces sociétés. Contre l'histoire révisée d'un islam brisé par les colonisations, Bernard Lewis rappelle que la grande civilisation musulmane, réceptacle des acquis gréco-romains, triomphante militairement et en avance sur l'Occident sur les plans économique et culturel du VIIe au XIIIe siècle, s'effondra d'elle-même dès le XVIe siècle, laissant définitivement la place au rayonnement européen entamé avec la Renaissance. Que s'est-il passé? Cette question, les musulmans sont alors les premiers à se la poser. Face à leur infériorité nouvelle en matière d'armement et de guerre, les califes réclamèrent aux docteurs de la loi une «innovation inouïe»: les musulmans peuvent-ils utiliser le savoir des «barbares infidèles»? Oui, si c'est pour les combattre plus efficacement, répondirent les religieux. Mais, malgré l'adoption des fusils et des canons, la défaite écrasante devant Vienne (1683) constituera une leçon sans équivoque. Lien page web : http://www.lexpress.fr/Express/Info/Monde/Dossier/islamisme/dossier.asp?nom=