Mission d’enquête sur la situation des droits de
l’Homme dans les prisons turques
Du 26 au 31 décembre 2000
People’s Rights Watch (PRW)
Avenue Louise, 112
1050 Bruxelles
Participants
-
Me. Emmanuel Leclercq, avocat au Barreau,
président de PRW, organisation des
droits de l’homme
-
Dr. Geert Van Moorter, médecin, mandaté par
l’ONG Médecine pour le Tiers Monde
-
Dr. Anne Van Mackelenberg, médecin, mandatée
par PRW
-
Me. Isabelle Wirtz, avocate au Barreau de
Bruxelles
Deux parlementaires participent à la délégation
en soutien :
-
Madame Leen Laenens, député à la Chambre, Agalev
-
Madame Frieda Brepoels, présidente de la
fraction de la Volksunie à la Chambre
La coordination sur place en Turquie est
assumée par Me. E. Leclercq. En Belgique, elle est prise en main par Dr. Elly
Van Reusel (PRW)
Dr. Geert Van Moorter est déjà parti le
dimanche 24 décembre. Les autres membres de la délégation partent le mardi 26
décembre de Zaventem à 6h40.
Délégation
La délégation a été mise sur pied à
l’initiative de People’s Rights Watch et
a reçu mandat de la Ligue des Droits de l’Homme et de la Liga van de Mensenrechten. La
délégation est soutenue par Monsieur Karel Van Hoorebeke, député à la Chambre, Volksunie, Madame Anne Van Lancker,
Membre du Parlement européen pour le Socialistische
Partij et Madame Rosa-Rosso, Secrétaire générale du Parti du Travail de Belgique.
Contexte
Suite à l’intervention policière et militaire
du 19 décembre 2000 dans 20 prisons turques, People’s Rights Watch (PRW) a pris
l’initiative d’une mission d’urgence des droits de l’Homme en Turquie, du 27
décembre au 31 décembre.
A la base sont les nouvelles alarmantes sur le
caractère violent de l’attaque dans les 20 prisons durant laquelle - suivant
les sources - entre 17 et 40 personnes sont mortes, dont deux policiers. Les
informations sur le déroulement de l’attaque dans les prisons paraissent
confuses, ni les avocats, ni les médias ne paraissent disposer de l’ensemble
des faits. C’est aussi le cas des brutalités et arrestations faites à
l’encontre des grévistes de la faim solidaires, sur la place Taksim à Istanbul.
Les organisations turques indépendantes des droits de l’Homme sont soumises à
pression dans leurs enquêtes sur les événements. Ainsi Me. Eriu Keskin de
l’organisation des droits de l’Home IHD, a été arrêtée alors qu’elle voulait
visiter une des prisons. L’attaque des prisons s’est effectuée deux jours après
qu’un moratoire de six mois (à la mise en place des cellules d’isolement) ait
été proposé par les autorité turques et au 60ème jour de la grève de
la faim, le moment où les grévistes de la faim ont atteint la frontière entre
la vie et la mort. Des organisations des droits de l’Homme comme Amnesty
International, Human Rights Watch, People’s Rights Watch et la Liga voor de
Mensenrechten ont déjà officiellement protesté contre cette attaque.
A la grève de la faim dans 18 prisons, ont pris
part, depuis le 20 octobre, 816 prisonniers politiques, appartenant à 3 partis
politiques de gauche, DHKP-C, TKP-ML, et TKIP. Leur protestation contre les cellules
d’isolement dans les prisons appelées de type F a une large base sociale et est
de plus soutenues par différents barreaux d’avocats (comme Istanbul, Ankara,
Izmir), les familles des prisonniers politiques (principalement réunies dans
l’organisation Tayad), différents partis politiques de tendances kurde,
social-démocrate et/ou démocrate radicale (EMEP, SIP, ODP, DDP, HADEP). Il y a
aussi des politiciens individuels appartenant aux partis au pouvoir qui ont
signé une pétition contre l’installation des prisons de type F. Parmi eux,
Serbgetullah Seydaglu de l’ANAP, le parti de la Mère Patrie , et Osnul Sara
Arpan du DSP, le parti social-démocrate au pouvoir.
En Belgique, Madame Leen Laenens, député
d’Agalev à la Chambre, a posé une
question parlementaire sur les droits de l’Homme dans les prisons turques. Dans
un communiqué de presse, la fraction Agalev a apporté son soutien à la
suppression définitive des prisons de type F et à la suppression des tribunaux
d’exception. Au Parlement européen, une résolution a été signée par 10
parlementaires, parmi lesquels Monsieur Daniel Cohn Bendit. Elle condamne
l’installation des prisons de type F.
Statut
La délégation se consacrera à observer et à
prendre contact avec des organisations et personnes qui peuvent informer sur
l’objet de la délégation. L’objet de la délégation est de faire la clarté,
d’une part, sur l’attaque policière et militaire de 20 prisons qui a commencé
le 19 décembre, sur ses conséquences ultérieures et, d’autre part, sur le
caractère et la mise en place des prisons de type F. Pour cela, il est demandé
à l’ambassade de Belgique en Turquie de faciliter la collaboration avec les
autorités turques. La délégation essayera de visiter des prisons classiques
(régime dortoir) aussi bien que des prisons de type F (cellules d’isolement de
1 et 3 personnes). Elle demandera de pouvoir effectuer une enquête médicale
auprès des blessés dans les prisons et auprès des grévistes de la faim qui ont
été conduits dans des hôpitaux. Elle fera des interviews auprès des prisonniers
politiques et de leurs familles, elle prendra contact avec les organisations
des droits de l’Homme, les Ministres de l’Intérieur, de la Justice et des
droits de l’Homme, le Procureur de la République, les barreaux des avocats et
l’Ordre des médecins qui sont concernés par l’objet de la délégation.
Personne
de contact en Belgique
Dr. Elly Van Reusel (PRW)
O486 07 19 01 (GSM)
03 828 02 43 (fax)
elvare@yucom.be
(privé)
ellyvanreusel@yaho.com
(bureau)
Personnes
de conctact en Turquie
Me. Emmanuel Leclerq (PRW)
0476 20 82 98 (GSM)
Dr. Geert Van Moorter
0479 27 23 01 (GSM)