- Sur le site de la STIB (Société des Transport Intercommunaux Bruxellois) :
> http://www.stib.be
Lorsqu'on arrive sur ce site et que l'on clique sur FR, une fenêtre popup
s'ouvre annonçant :
"AVERTISSEMENT : Tout utilisateur ou visiteur s'interdit d'établir, à partir
de tout autre site, un lien vers le présent site, en ce compris l'une de ses
pages secondaires, sans le consentement exprès de la Société des Transports
Intercommunaux de Bruxelles. Cette interdiction s'applique à toute forme ou
technique de lien par lequel le nom, l'adresse ou tout autre élément (notamment
les images, logos, animations, textes, boutons, ...) ou partie d'élément figurant
sur l'une des pages du site, est affiché sur l'une des pages d'un autre site,
ou par lequel l'internaute est, à partir de cet autre site, renvoyé, de quelque
manière que ce soit, sur le présent site.".
- Sur le site de Télémoustique, un hebdomadaire de programmes de télévision
> http://www.telemoustique.be/FS_index.htm
Cliquez sur le lien "Copyright", en tout petit, tout au bas de la page et
vous y verrez :
"Il est interdit de placer un lien sur d'autres sites vers ce site ou l'une
ou l'autre de ses pages, sans l'autorisation préalable, expresse et écrite
de la s.a. Sanoma Magazines Belgium."
- Sur le site de VMG (Vauban Mobilisations Garanties) (> http://vmg.entenial.com/fr/),
qui se présente comme : "un outil de refinancement du Groupe Entenial, filiale
à 72 % des Assurances Générales de France - AGF (Groupe Allianz). Il concourt
à assurer la compétitivité d'Entenial sur le marché du financement de l'immobilier
aux particuliers." (> http://vmg.entenial.com/fr/presentation/index.htm),
on trouve à la page "Notice légale" > http://vmg.entenial.com/fr/notice_legale/ :
"Liens vers d'autres sites
Le site VMG contient des liens vers d'autres sites. VMG est vigilant sur la
qualité de ces sites mais ne peut exercer un contrôle permanent sur la qualité
de l'information donnée par ces sites et ne peut donc être tenu pour responsable
de leur contenu ou d'un éventuel dysfonctionnement.
Les liens hypertextes mis en place dans le cadre du présent site web en direction
d'autres sites du réseau Internet ont fait l'objet d'une autorisation préalable,
expresse et écrite.
Il est interdit de mettre en place un hyperlien en direction du site VMG sans
l'autorisation expresse préalable de VMG"
Et ainsi de suite... Subtilement (et hypocritement),
ces futurs "petits chefs" du Net présentent cette interdiction comme "légale".
Quelqu'un connaît cette loi ?
(Je vous suggère de lire à ce propos ces 2 articles d'Etienne Wery, avocat
aux barreaux de Bruxelles et Paris (cabinet ULYS), sur le site Droit
& Nouvelles Technologies : Autorisation
d'inclure un lien hypertexte - International & Autorisation
d'inclure des liens hypertextes - Etats-Unis)
Cependant, le but de ces marchands est clair
et bien loin de tout autre idéal que leur simple profit : D'abord créer
la croyance que c'est légal et tout doucement habituer à cette interdiction
comme à un état de fait, pour en arriver finalement à contrôler
le profil de leurs utilisateurs, du flux d'information et donc de la publicité
(et des profits) qui en découlent.
Si cette appropriation de l'Internet par quelques
maîtres-accapareurs, plutôt que sa continuation comme un outil de travail
en réseau accessible à tous, devait se produire un jour - et le danger est
de mon point de vue bien réel -, c'est la nature même de l'Internet qui
serait attaquée. Le lien est un fondamental des caractéristiques de l'Internet.
Sans le lien, et la liberté d'en créer, il n'y a plus d'Internet. C'est
le principe même des échanges et de la construction collective d'informations,
de pratiques, de savoirs qui est remis en cause.
Imaginez :
- plus de possibilités de mettre des liens vers de l'information chez des
adversaire, par exemple
- plus de possibilités de mettre des liens argumentant, prouvant un raisonnement
(et même plus la possibilité d'écrire cet article ! si je ne peux pas mettre
de liens vers ces sites, je ne peux plus donner de preuve de ce que j'avance)
- un coup de frein monstrueux à la logique de contribution et d'échanges
qui préside à l'Internet depuis sa naissance
- plus de moteurs de recherche
- Quoi d'autres ?
Non exhaustive, je vous laisse le soin d'imaginer comment compléter la liste
des conséquences néfastes et invraisemblables de ce genre de dérives dangereuses.
Question : Allons-nous laisser faire cela,
et si par hasard, ces pratiques tendaient à devenir légales, comment nous
défendrions-nous ?
Par l'interpellation politique ? Par la désobéissance civile (en créant
par exemple un millier de sites miroirs de listes de liens "interdits",
obligeant l'adversaire à de multiples et coûteux procès, jusqu'à engorgement
du système) ? Autres moyens ?
Nous voilà avertis. Vigilance, échanges, réflexion
sur le sujet me semblent, pour le moins, à l'ordre du jour. A défaut, nous
risquons de le payer très cher.
Robert Sebille
Animateur Internet Attac Belgique-België
http://www.attac.be
© APRAD et Cassiopea
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1.0: http://opencontent.org/opl.shtml
traduction française : http://www.linux-france.org/article/these/licence/OPL_FR.txt
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