Oops, il y a erreur sur la personne : l'article sur Gênes auquel il est fait référence est de Martine Dubuisson et non Bénédicte Vaes. Voici l'article en question : Union policière pour les sommets ? (LE SOIR, 7/8/2001 ) Une police européenne anti-émeute ? La Belgique tempère : il reste beaucoup d'obstacles. Et prône le dialogue pour la tenue de ses sommets. Mais l'Intérieur songe à une " zone neutre européenne, protégée par des policiers des Quinze ". Piste de réflexion. Telle est la réponse belge à l'idée italo-allemande de police européenne antiémeute. Parce qu'il existe des obstacles techniques, légaux, politiques. Impossible, donc, de concrétiser cette proposition dans l'immédiat. Ou d'en rêver pour nos sommets de Gand (octobre) ou de Laeken (décembre). Même si notre pays est le plus directement intéressé des Quinze : au-delà de son semestre de présidence de l'Union, il sera, dès l'an prochain, l'hôte d'un sommet européen sur deux; et de tous à partir de l'année 2004. Rappelons (" Le Soir " du 6 août) que les ministres italien et allemand de l'Intérieur, Claudio Scajola et Otto Schily, se sont rencontrés, ce week-end, pour évoquer la manière d'affronter le phénomène nouveau de la violence durant les sommets internationaux. Et imaginer, outre un système de formation plus ciblé de nos polices et une plus grande collaboration entre pays européens, la création d'une force européenne antiémeute, capable de gérer ces phénomènes en collaboration avec les polices locales. " Serait-on d'accord d'avoir une telle police, demain, pour des manifestations de syndicats ? " Le sommet du G 8, en juillet à Gênes, constitue le point de départ de leur réflexion. Les violences du sommet de Göteborg, en juin, avaient déjà poussé les Quinze à tenir un conseil extraordinaire Justice - Affaires intérieures le 13 juillet. Pour accoucher... d'un minimum : renforcer la coopération policière et judiciaire dans l'Union (l'idée d'un fichier européen étant rejetée). Mais l'Italie et l'Allemagne veulent aller plus loin. La Belgique ne dit pas non... mais ne saute pas sur l'idée comme un égaré sur une boussole. Pourtant, au début de juillet, le ministre de l'Intérieur, Antoine Duquesne, nous confiait qu'il étudiait la possibilité de faire du quartier européen une zone neutre, voire de la protéger grâce à la collaboration des polices des Quinze. Le problème, explique son conseiller, Patrick Sanders, c'est d'inscrire une telle police anti-émeute dans un cadre normatif européen. Car : le traité d'Amsterdam ne la prévoit pas; le maintien de l'ordre public est une compétence nationale; et au terme de la Convention de Vienne, l'Etat organisateur d'un sommet est responsable de la sécurité. Il faudrait donc, d'abord, revoir les conventions européennes. Puis harmoniser les différentes législations européennes, en matière de vie privée, de moyens policiers (comme l'écoute téléphonique) ou de contrôle judiciaire ou politique. A l'heure actuelle, les Quinze réfléchissent à quatre initiatives d'intégration policière : le " civil crisis management ", visant à fournir 5.000 policiers aux côtés des 30.000 militaires (qui est en bonne voie); une police des frontières (également sur les rails); l'idée de Lionel Jospin d'une police criminelle européenne; et, désormais, celle d'une police européenne chargée du maintien de l'ordre. A la différence des trois premières initiatives, la quatrième ne se fonde sur aucun cadre normatif. Il s'agit, dès lors, de convaincre quinze gouvernements du besoin réel et de la plus-value d'une telle police européenne. Donner un pouvoir de police exécutif sur le territoire de notre pays, ça va très loin, note Patrick Sanders. Et serait-on d'accord d'avoir une telle police, non plus pour les casseurs dont on parle aujourd'hui, mais, demain, pour des manifestations de syndicats, de métallos ou d'agriculteurs ? Le label que la Belgique veut afficher : le dialogue, le compromis En clair : le projet n'est pas mûr. On est au tout début... Le chef de cabinet du ministre, Koenraad Dassen, confirme : Il ne faut pas imaginer que les Allemands vont immédiatement intégrer des opérations coups de poing sur le territoire belge... D'ailleurs, pour lui, l'échange d'informations est certainement aussi important. Lorsque les sommets auront tous lieu à Bruxelles, ajoute-t-il, on peut imaginer de distribuer les efforts. Ou que l'Union finance une force belge ou interpays. Et on pourrait tester un corps mixte lors d'un sommet - pas sous notre présidence... Mais cela ne va pas tout résoudre. L'action proactive, avec l'aspect répressif, est importante, mais la concertation et le dialogue le sont aussi. Voilà le label que la Belgique veut afficher : le dialogue, le compromis à la belge. Nous faisons passer un message de dialogue vers le mouvement antimondialisation, qui, on ne peut le nier, influence une partie de la population. S'il sent qu'il peut lancer son message, peut-être ne jugera-t-il pas bénéfique de recourir à la violence, avance Koenraad Dassen. Au nom de ce dialogue, aucune demande de manifestation n'aurait, jusqu'ici, été rejetée - il y en aura aussi aux conseils de Bruges et de Liège, en septembre. Mais ce n'est pas pour cela que l'armement des policiers sera changé : ils disposeront de balles réelles et en caoutchouc.· Martine Dubuisson -------- Et voici un commentaire sur cet article, qui avait été publié sur ARTivisme : L'article ci-dessus (Le Soir) relate le fait que les chefs de gouvernements européens, sous présidence belge, sont en train de discuter sur la manière dont on va instaurer une police anti-émeutes européenne. L'article relate également le fait que les chefs de gouvernements européens justifient cette nouvelle police par les violences commises par des casseurs lors des manifestations pour une mondialisation humaine. Mais, pourquoi donc, cet article ne relate-t-il absolument pas le fait (pourtant très lié) que, selon de nombreux témoignages rapportés via Internet (voir http://belgium.indymedia.org/display.php3?article_id=6440 ) : la police a agressé de nombreuses/eux manifestantEs, qui ne s'étaient pourtant renduEs coupables d'aucuns actes de violence, ni contre des personnes, ni contre des biens; des policiers ont été identifiés parmi les casseurs. J'ai personnellement entendu le cas d'une personne en vacances dans la région, et qui s'était rendue à Genoa pour se mêler aux manifestants par curiosité (cette personne n'est membre d'aucune ONG, ni activiste tout court). Elle confirme le fait que la police a agressé des manifestants pacifistes. Elle dit en être revenue extrêmement troublée. La journaliste estime peut-être que la version "non-gouvernementale n'est pas crédible, et que donc 100% de ces témoignages sont des mensonges ... La journaliste estime manifestement que la version des chefs de gouvernement est plus crédible, alors qu'une évolution politique du mouvement pour une mondialisation humaine menacerait leurs intérêts personnels, et ceux des groupes économiques qui les/qu'ils contrôlent (cf. Blair, Bush, Berlusconi, etc) L'article termine en nous expliquant que le gouvernement veut favoriser le dialogue. Selon le gouvernement belge : "Si le mouvement anti-mondialisation sent qu'il peut lancer son message, peut-être ne jugera-t-il pas bénéfique de recourir à la violence". MAIS QUELLE VIOLENCE ? Alors de deux choses l'une : ou bien nos gouvernants sont à ce point mal informés qu'ils ignorent le fait que c'est la police qui est la cause des violences, ou bien cette déclaration est la preuve que nos gouvernants tentent de criminaliser le mouvement pour une mondialisation humaine. Mais dans quel but ? Pourquoi les gouvernements ont-ils peur de ce mouvement pacifiste, au point de recourir à des méthodes de désinformation ? En conclusion, puisque l'article ci-dessous démontre que l'industrie de la presse n'est pas indépendante des gouvernements, chacunE d'entre nous va donc devoir y mettre du sien et exprimer son opinion de façon massive en participant pacifiquement aux prochaines manifestations pour une mondialisation humaine qui auront lieu en Belgique entre septembre et décembre 2001 (agenda). Afin de faire savoir que nous ne voulons pas de police anti-émeute européenne, ni de ses services de renseignements sur les manifestants, car ces derniers sont pacifistes. Et les coûts causés par quelques casseurs éventuels sont infiniment plus petits que les coûts de création et de maintenance d'une unité spéciale anti-(pseudo)émeutes. Et cela concerne autant les coûts financiers que le coût démocratique. Comme tu le constates, le pouvoir économique est en train de réduire encore un peu plus cet espace de liberté qu'on appelle la démocratie. Il faut donc que chacunE d'entre-nous agisse (pacifiquement, of kourze) pour conserver, et si possible agrandir, cet espace de liberté. Arty