Peut-être red kitten ne comprend-il pas bien l'anglais. alros voici le texte en français "  Moshe Nissim, surnommé «Kurdi Bear» [Bear, l'ours, est le surnom dans l'armée israélienne du bulldozer Caterpillar D9 dans sa version militaire blindée], le conducteur de D9 qui devint la terreur des habitants du camp de réfugiés de Jénine, parle sans censure de son heure de gloire. «Je suis entré dans Jénine poussé par la folie, le désespoir, je pensais ne rien avoir à perdre, que même si j'y laissais ma peau ce n'était pas un problème. «J'ai dit à ma femme: «si quelque chose m'arrive, au moins quelqu'un prendra soin de vous!» «J'ai commencé ma période de réserve dans les pire conditions possibles. C'est peut-être pour ça que je m'en foutais. Je m'en foutais des charges explosives, et des balles. «Ma vie était totalement dans la merde depuis un an et demi; depuis presque six mois j'ai été suspendu de mon boulot comme inspecteur principal pour la municipalité de Jérusalem. «J'ai travaillé là 17 ans, jusqu'à ce maudit jour, le 20 janvier, exactement pour mon 40ème anniversaire, quand la police est venue et m'a arrêté. «Ils ont dit que mes collègues et moi dans le département d'inspection étions suspectés de corruption par des sous-traitants et d'autres entrepreneurs, et qu'en fait on était une bande de ripoux. «C'est une terrible injustice. Je suis un gars très sympa, et dans ce boulot on fréquente les gens qu'on inspecte. Mais de la corruption? Moi? «J'étais endetté pour des centaines de milliers de shekels bien avant cette histoire. Si j'avais accepté des pots de vin, j'aurais de l'argent. Mais je ne pouvais même pas payer l'avocat. Depuis, je suis suspendu. Ma femme a été virée aussi, et j'ai quatre enfants à charge. «Ce n'était pas le premier coup dur. quelques mois plus tôt, j'ai été gravement blessé au dos, ma femme a été virée, et mon fils a été renversé [par une voiture?] et on a dû l'opérer pour sauver sa jambe. «Maintenant il va bien mais son grand rêve, et le mien, qu'il serait un jour joueur dans l'équipe du Bétar-Jérusalem [club de football], ce rêve est probablement parti pour toujours. C'est dommage, il était vraiment doué. J'ai déjà promis de le faire rentrer dans l'équipe «enfants» du Bétar. «Pendant deux ans, ça a été coup du sur coup dur. Je n'ai pas un centime, mais j'aime les gens. Je ne sais pas être indifférent. Chaque jour férié, je distribue des colis de nourriture pour les nécessiteux. La même chose pour Pâques. Je me suis démené comme un dingue. Et juste à ce moment là, j'ai commencé à recevoir des appels des gars: «Kurdi», ils disaient, «on est tous appelés pour une période de réserve, mais pas toi». «En vrai, je comprenais mes supérieurs. Eh, j'ai fait mes périodes de réserves pendant 16 ans, et je n'étais bon à rien. Je ne faisais que foutre la merde. «Pendant mon service militaire obligatoire, j'ai été constemment condamné à de la prison, parce que je refusais d'être un électro [un électricien affecté à la maintenance de véhicules, dans ce cas de bulldozers]. Dans mon unité aussi, l'unité de bulldozers, j'étais supposé être un électricien, mais en fait je ne faisais rien, je zonais. J'arrivais à l'unité, et immédiatement je commençais une partie de cartes, j'ouvrais une bouteille. Si un officier osait m'envoyer faire sentinelle, je l'envoyais lui d'abord. Kurdi ne faisait qu'à sa tête. «Si j'avais envie d'aller à un match du Bétar, ou de rentrer chez moi, personne ne pouvait m'arrêter. Je prenais la voiture, et je partais. «En vrai, ils ne me connaissaient même pas. Quand on me donne des responsabilité, je peux être différent. Dans l'affaire du «Versailles» [Un immeuble de Jérusalem qui s'était effondré tuant plusieurs personnes] j'étais à la tête de toute l'équipe d'inspection sur le site. Un des gars de mon unité militaire m'a vu, il était choqué. «Il m'a dit: «à l'armée, tu ne peux même pas lacer tes chaussures, et ici t'es le grand chef!» «La vérité c'est que quand finalement je me décide à faire quelque chose, je suis têtu. J'y vais jusqu'au bout. Et là, c'était un de ces moments. Qu'est-ce que je n'ai pas fait pour qu'ils me prennent? J'ai envoyé des gars pour fléchir le commandant du bataillon, j'ai appelé le commandant de la compagnie, je les ai rendus dingues. «Je promets de travailler», j'ai plaidé au commandant du bataillon. Finallement, il a accepté de me donner une chance. «Je me suis dit: Kurdi, tu ne peux pas les laisser tomber. Fini les conneries!». Le narrateur s'appelle Moshe Nissim, alias «Moshe Nissim Bétar Jérusalem». Dans le camp de réfugiés de Jénine, sur la radio militaire, son indicatif était «Kurdi Bear». Kurdi, parce que c'est le nom pour lequel il a insisté. Bear, à cause du D9 qu'il conduisait, démolissant maison après maison. Il n'y a pas un soldat à Jénine qui n'ait entendu ce nom. Kurdi Bear était considéré comme était considéré comme le conducteur le plus dévoué, le plus brave, et probablement le plus destructeur. Un homme avec lequel la commission d'enquète du Camp de Jénine aimerait beaucoup avoir une petite conversation. Pendant 75 heures, sans pauses, il est resté dans son immense bulldozer, des charges explosant autour de lui, et a nivelé maison sur maison. Son histoire, qu'il raconte ouvertement et sans retenue, et loin du traditionnel mythe guerrier. Il n'y aura apparemment pas de médaille pour lui. (En fait, sa compagnie a plus tard été l'objet d'une citation pour service exceptionnel). La découverte «Ce qui est marrant, c'est que je ne savais même pas conduire un D9. Je n'ai jamais été conducteur. Mais je les ai supplié de me donner une chance d'apprendre. «Avant qu'on aille à Shekhem (Naplouse), j'ai demandé à quelques gars de m'apprendre. Ils sont restés avec moi deux heures. Ils m'ont appris à avancer droit et à aplanir une surface. «J'ai pris la suite sans problème et je leur ai dit: «c'est bon. Poussez-vous et laissez moi travailler». «C'est ce qui s'est passé à Jénine aussi. je n'avais jamais démoli de maison, ni même un mur. Je suis monté dans le D9 avec un ami à moi, un yéménite. Je l'ai laissé bosser une heure, et je lui ai dit: «c'est bon, j'ai compris le principe». «Mais les choses sérieuses ont commencé le jour où 13 de nos soldats ont été tués dans cette ruelle dans le camp de réfugiés de Jénine. «Quand ils nous ont amené, je savais que personne ne voulait travailler avec moi. Ils avaient peur d'être avec moi dans le bull. Non seulement j'avais une réputation de fouteur de merde, mais aussi d'un gars qui n'a peur de rien, et là ils ont raison. Je n'ai vraiment peur de rien. Ils savaient que je n'avais peur de rien, que j'en ai rien à foutre, et que je peux aller n'importe où, sans poser de questions, sans escorte de chars ou d'APCs, rien du tout. Une fois, à Jénine, j'ai abandonné le char qui nous suivait partout. Je voulais faire le tour du camp, voir ce qui se passait. Gadi, l'autre conducteur qui était avec moi, a failli tomber dans les pommes. Il est devenu dingue: «fais demi-tour», il criait, «on n'a pas d'escorte!» mais il fallait que je connaisse les lieux mieux que ça, que je trouve une sortie, juste au cas où on en aurait besoin. Je n'avais pas peur de mourir. Au moins, j'avais une assurance. Ca aurait aidé ma famille. Le drapeau «Quand on est arrivé au camp, les D9 étaient déjà là. On les avait fait venir de Shekhem (Naplouse). J'ai eu le gros D9 L, avec mon partenaire le yéménite. La première chose que j'aifaite, ça a été d'attacher le drapeau de l'équipe du Bétar. Je l'avais préparé à l'avance. Je voulais que ma famille puisse m'identifier. J'ai dit à ma famille et aux enfants: «vous verrez mon bull à la télé. Quand vous verrez le drapeau du Bétar, ça sera moi». Et c'est excatement ce qui s'est passé. «Je sais que ça peut paraître dingue, mais pour moi, mettre ce drapeau, c'était complètement naturel. Comme manger. Regardez, là, ce collier du Bétar autour de mon cou. Il ne me quitte jamais. Ni moi, ni les enfants. J'emmène des drapeaux du Bétar partout où je vais. Regardez ma voiture, elle est couverte de drapeaux. Je suis comme ça. Je vais toujours aux matches du Bétar dans une Galabia (vêtement arabe pour homme) aux couleurs du Bétar, et avec un gros tambour des Kurdes du C. [je présume que C. est une section du stade...]. Une foisn après notre premier titre nationa, j'ai fait la route sur le toit d'une voiture, avec le tambour, jusqu'à Jérusalem. «Le Bétar, c'est un truc dans mon cerveau. je peux pas l'expliquer autrement. Après ma famille, c'est le plus important dans ma vie, et le seul truc qui puisse me tuer. A Jénine, je n'ai pas eu peur une seconde, mais depuis six mois je ne peux plus aller aux matches du Bétar. Le suspense me tue, et j'ai tout le temps peur d'avoir une crise cardiaque. Des fois, jesuis capable de faire le tour de Teddy (principal stade de Jérusalem) avec un billet pour le match à la main, et je ne peux pas entrer. A un match, à Beit Shéan, je me suis évanoui après qu'ils aient mis un but. Je sais de quoi ça a l'air, mais je suis comme ça. Incurable. A la maison, ils savent qu'il ne faut pas me parler si le Bétar a perdu un match. «Alors maintenant vous comprenez pourquoi le drapeau du Bétar était sur le bull à Jénine. Quelqu'un m'a dit que mon commandant voulait l'enlever, mais pas question. Si on m'avait demandé mon avis, il y aurait un drapeau du Bétar au sommet de la mosquée du camp. J'ai essayé de convaincre l'officier des Golani (brigade d'infanterie de l'armée israélienne) avec lequel je travaillais de me laisser monter là-haut et de l'accrocher, mais il a refusé. Il a dit que je serais descendu si je faisais ça. C'est con. «Le drapeau était le truc le plus en vue dans le camp. Des réservistes qui rentraient chez eux en permission sont revenus avec des drapeaux du Bétar, juste pour faire comme moi. Il a fait beaucoup de bruit, mon drapeau. Les soldats de la Golani étaient stupéfaits. «T'as ramené le Bétar ici», ils m'ont dit. Et je leur ai dit: «je vais faire un stade Teddy ici, ne vous en faites pas.». «A la radio, ils voulaient m'appeler Moshe-Bear, mais j'ai insisté pour Kurdi. J'ai dit aux golanis, «moi c'est Kurdi, et je ne répondrai pas si vous m'appelez par un autre nom». C'est comme ça qu'est né Kurdi-Bear. C'est mon nom, et je suis têtu. «Pour mes périodes de réserve, déjà, ils s'étaient habitués à ma signature: «Moshe Nissim Bétar Jérusalem». Pendant un moment ils m'ont demandé d'arrêter, mais finalement ils ont laissé tomber. Entrée en action «Au moment où je suis entré dans le camp avec le bull, quelque chose s'est passé dans ma tête. Je suis devenu dingue. Tout le désespoir, causé par ma situation personnelle, a disparu juste comme ça. tout ce qui restait, c'est la colère de ce qui était arrivé à nos gars. Encore maintenant je suis convaincu, comme nous tous, que si on nous avait laissé entrer dans le camp plus tôt, avec toute notre puissance, 24 soldats n'auraient pas été tués dans le camp. «Au moment où je suis entré dans le camp pour la première fois, je n'ai plus pensé qu'à comment aider ces soldats. Ces combattants. Des gamins de l'âge de mon fils. Je ne pouvais pas comprendre comment ils pouvaient travailler ici, avec des charges qui vous sautaient à la figure à chaque pas. «Avec la première mission qu'on m'a donné, d'ouvrir un chemin dans le camp, j'ai compris quel genre d'enfer c'était. «Ma première mission, volontaire, c'était d'amener à manger aux soldats. On m'a dit: «la seule façon d'amener de la nourriture là-bas, c'est d'y aller avec le D9». Ils n'ont pas mangé depuis deux jours. On ne pouvait pas mettre le nez dehors. J'ai rempli le bull à ras bord, et je l'ai conduit jusqu'à la porte de leur poste, pour qu'ils n'aient pas à faire un pas en dehors de leur abri. Un pas, c'était assez pour perdre un bras ou une jambe. «On ne pouvait pas savoir où se trouvaient les charges. Ils (les combattants palestiniens) faisaient des trous dans le sol et ils y mettaient des charges. Vous commenciez juste à avancer, et vous touchiez un tuyau de 3 pouces, soudé aux deux bouts. Quand on les touche, ils explosent. Tout était piégé. Même les murs des maisons. Il suffisait de les toucher, et ils sautaient. Ou bien ils vous tiraient dessus quand vous entriez. Il y avait des charges dans les rues, sous le sol, entre les murs. A chaque fois qu'on perçait un trou, quelque chose sautait. J'ai vu une cage à oiseaux sauter dans une animalerie, en ouvrant un passage. J'étais désolé pour les oiseaux. Ils mettaient des charges partout. «Pour moi, dans le D9, c'était rien. Ca ne me dérangeait pas. On entendait juste l'explosion. «Même 80 kilos d'explosifs ne faisaient que secouer la lame du bull. Elle pèse trois tonnes et demie. C'est un monstre. Un char peut être touché au ventre. Le dessous est sensible. Avec le D9, il ne faut se méfier que des RPG ou 50 kilos d'explosifs sur le toit. Mais je n'y pensais pas à ce moment là. Tout ce qui comptait, c'était que ces soldats ne doivent pas prendre de risques juste pour manger ou boire quelque chose. «Je suis tombé amoureux de ces mômes. J'étais prèt à faire avec mon bull tout ce qu'ils me demandaient. Je les suppliais de me donner du boulot:»laissez-moi finir une autre maison, ouvrir un autre chemin». «En échange, ils me protégeaient. Je quittais le bull sans armes, rien. J'arrivais en marchant. Ils me disaient que j'étais dingue, mais je leur disais: «foutez-moi la paix. De toute façon, le gilet pare-balles ne me sauvera pas.» C'est comme ça que je travaillais. Sans même une chemise. Torse nu. «Vous savez comment j'ai tenu 75 heures? Je ne suis pas descendu du bull. Je n'avais pas de problèmes de fatigue, parce que je buvais du whisky tout le temps. J'avais toujours une bouteille dans le bull. Je les avais mises dans mon sac à l'avance. Tout le monde emmenait des vêtements, mais moi je savais ce qui m'attendais là-bas, alors j'ai emmené du whisky etde quoi grignoter. «Des vêtements? Pas besoin. Une serviette suffisait. De toute façon, je ne pouvais pas descendre du bull. Si j'ouvrais la porte, je me prenais une balle. Pendant 75 heures, je n'ai pas pensé à ma vie chez moi, tous mes problèmes. Tout était effacé. Parfois, des images des attaques terroristes à Jérusalem me venaient à l'esprit. j'en ai vu plusieurs. La pureté de nos armes [slogan des FDI] «Qu'est-ce que ça veut dire «ouvrir un chemin»? Vous rasez des bâtiments. Des deux côtés.Il n'y a pas d'autre manière, parce que le bull était beaucoup plus large que leurs ruelles. Mais je ne cherche pas d'excuses ou quoi que ce soit. Il faut les raser. J'en avais rien à foutre de démolir leurs maisons, parce que ça sauvait les vies de nos soldats. J'ai travaillé là où nos soldats ont été massacrés. Ils n'ont pas dit toute la vérité sur ce qui s'est passé. Ils avaient percé des trous dans les murs, pour passer les canons des fusils. Celui qui échappait au charges était abattu à travers ces trous. «Je n'avais de pitié pour personne. J'aurais rasé n'importe qui avec le D9, juste pour que nos soldats ne soient pas exposés au danger. C'est ce que je leur ai dit. J'avais peur pour nos soldats. Vous pouviez les voir dormir ensemble, 40 soldats dans une maison bondée. Mon coeur saignait pour eux. C'est pour ça que j'en avais rien à foutre de démolir toutes ces maisons - et j'en ai abattu beaucoup. A la fin, j'ai construit le stade de foot «Teddy» là. «Difficile? Pas du tout. Vous plaisantez. Je voulais tout détruire. J'ai supplié les officiers, à la radio, de me laisser abattre le tout; du haut en bas. De tout niveler. On ne faisait pas de mal à ceux qui sortaient des maisons qu'on avait commencé à détruire. On baisait seulement ceux qui voulaient combattre. «Personne n'a refusé un ordre d'abattre une maison. Pas question. Quand on me disait d'abattre une maison, j'en profitais pour en abattre d'autres; pas parce que je voulais - mais quand on vous ordonne d'abattre une maison il y en a d'habitude quelques autres qui gênent, alors on ne peut pas faire autrement. J'aurais dû le faire même si je n'avais pas voulu. Elles étaient sur ma route. Si je devais abattre une maison, que l'enfer ou les eaux s'en mêlent, je le faisais. Et croyez-moi, on n'en a pas abattu assez. Tout le camp était parsemé de charges explosives. En fait ça a sauvé la vie des Palestiniens eux-mêmes, parce que s'ils étaient revenus chez eux, ils auraient sauté. «Pendant trois jours, j'ai détruit et détruit. Tout le quartier. Toute maison depuis laquelle on nous tirait dessus. Et pour la détruire, j'en abattais encore d'autres. Ils étaient prévenus par haut-parleur, on leur disait de sortir avant que j'arrive, mais je n'ai laissé de chance à personne. Je n'ai pas attendu. Je ne donnais pas juste un coup, et puis attendre qu'ils sortent. Je rentrais dedans plein pot, pour la détruire aussi rapidement que possible. Je voulais arriver aux autres maisons. En avoir autant que possible. D'autres se seraient retenus, c'est ce qu'ils disent. Qui est-ce qu'ils croient tromper? Tous ceux qui étaient ici, et qui ont vu nos soldats dans les maisons, comprendraient qu'ils étaient dans un piège mortel. Je ne pensais qu'à les sauver. J'en avais rien à foutre des Palestiniens, mais je ne cassais rien sans raison, c'était tout sur ordre. «Beaucoup de gens étaient dans les maisons que nous devions démolir. Je n'ai pas vu, de mes yeux, quelqu'un mourir sous la lame du Dç. Et je n'ai pas vu de maison s'effondrer sur des gens vivants. Mais si c'était le cas, je m'en foutrais. Je suis persuadé que des gens sont morts dans ces maisons, mais c'était difficile à voir parce qu'il y avait beaucoup de poussière partout et qu'on travaillait beaucoup la nuit. J'étais content à chaque maison détruite, parce que je savais que ça ne les dérangeait pas de mourir, mais qu'ils tiennent à leurs maisons. Si vous abattez une maison, vous enterrez 40 ou 50 personnes pour des générations. Je ne suis désolé de rien, sinon de n'avoir pas rasé tout le camp. Satisfaction «Je ne me suis pas arrêté un instant. Même quand on avait une pause de deux heures, j'insistais pour continuer?. Je préparais une rampe, pour détruire un immeuble de quatre étages. Une fois j'ai tourné brutalement à droite, et tout un mur est tombé. D'un seul coup j'ai entendu crier à la radio: «Kurdi, fais gaffe, c'est nous!». Il se trouve qu'il y avait des gars à nous à l'intérieur, et ils avaient oublié de me prévenir. «J'ai eu beaucoup de satisfaction. J'ai vraiment eu du bon temps. Je me souviens avoir tiré un mur d'un immeuble de quatre étages. Il est tombé sur mon D9. Mon partenaire me hurlait de faire marche arrière, mais j'ai laissé le mur nous tomber dessus. On dégageait les côtés des bâtiments, et puis on les percutait. Si c'était trop dur, on demandait à un char de tirer unobus. «Je ne pouvais pas m'arrêter. Je voulais travailler et travailler encore. Il y avait cet officier des Golani qui nous donnait des ordres par radio. Je le rendais fou. Je n'arrêtais pas de demander encore et encore d'autres missions. Le Dimanche, après la fin des combats, on nous a ordonné de sortir nos D9 du quartier, et d'arrêter de travailler à notre «stade de foot», parce que l'armée ne voulait pas que les caméras et la presse nous voient travailler. J'avais vraiment les nerfs, parce que j'avais prévu d'abattre le grand panneau à l'entrée de Jénine - trois poteaux avec une photo d'Arafat. Mais le Dimanche ils nous ont ramené en arrière avant que j'aie le temps de le faire. «Je les ai emmerdés pour qu'ils me donnent plus de travail. Je leur disais à la radio: «Pourquoi vous me laissez à rien faire? Je veux plus de boulot!». Pendant tout ce temps là, j'étais vraiment malade. J'avais de la fièvre. Je suis rentré de Jénine vidé. A plat. Le lendemain je suis remonté. Un des gars était malade et je me suis porter vonlontaire pour aider. Le commandant de bataillon était scié de me voir là. Les autres conducteurs ont tous craqué et avaient besoin de repos, mais j'ai refusé de partir. J'en voulais encore. «J'ai eu des tas de satisfactions à Jénine, des tas de satisfactions. C'était comme de faire passer ces 18 années à ne rien faire en trois jours. Les soldats venaient me voir et me disaient:»Kurdi, merci beaucoup, merci beaucoup». Et ça me faisait mal à cause des 13 [les treize soldats tués dans une embuscade mentionnée plus haut]. Si on avait fait mouvement sur ce bâtiment dans lequel ils ont été piégés, on aurait enterré tous ces Palestiniens vivants. «Je n'arrêtais pas de penser à nos soldats. Je ne me sentais pas désolé pour ces Palestiniens qui se retrouvaient sans domicile. Je n'étais désolé que pour leurs enfants, qui n'avaient rien fait. Il y avait un enfant blessé, qui avait été touché par des Arabes. Un infirmier des Golani est venu et lui a changé ses bandages, jusqu'à ce qu'il soit évacué. On prenait soin d'eux, des enfants. Les soldats leur donnaient des bonbons. Mais je n'avais aucune pitié pour les parents de ces enfants. «Je me suis souvenu de l'image à la télévision, de la mère qui disait qu'elle porterait des enfants pour qu'ils aillent exploser à Tel Aviv. Je demandais aux femmes Palestiniennes que je vouais: «vous n'avez pas honte?» «Après que j'aie fini le boulot, je suis déscendu du bull, j'ai empilé quelques vêtements sur le côté de la route, et je me suis endormi. Ils ont veillé sur moi, pour que je ne me fasse pas écraser par un char ou quelque chose comme ça. Tout le monde parlait de ce que j'avais fait. Le fait que j'avais fait un bon boulot en conduisant le bull, les soldats qui venaient me voir, et disaient: «merci». C'était assez pour moi. Ils me manquent. Je les ai invités tous chez moi pour Kubeh. Leur commandant, Kobi, celui avec lequel j'ai travaillé pendant les 75 heures, était épaté par l'invitaion. «Tu veux toute la compagnie chez toi?» Je lui ai dit: «en ce qui me concerne, tu peux amener le bataillon tout entier.» «J'ai appelé ma mère du D9, et je lui ai dit que tout le bataillon allait venir. Elle m'a dit: «fastoche. Je les attends.» Politique «Je sais que beaucoup de gens vont penser que mon attitude vient du fait que je suis membre du Bétar et du Likud. C'est vrai. Je suis très à droite. Mais ça n'a rien à voir avec ce que j'ai fait à Jénine. J'ai plein d'amis arabes. Et je dis, si un homme n'a rien à se reprocher, on n'y touche pas. Un homme qui a fait quelque chose, en ce qui me concerne, on peut le pendre. Même une femme enceinte. Il faut tirer dessus sans pitié si elle a un terroriste derrière elle. C'est ce que je pensais à Jénine. Je n'ai répondu à personne. Rien à foutre. Le principal était d'aider nos soldats. Si on m'vait donné trois semaines, je me serais beaucoup plus amusé. Enfin, si ils m'avaient laissé démolir tout le camp. Je n'ai pas de pitié. «Toutes les organisations des droits de l'homme et l'ONU qui ont foutu la merde avec Jénine,et qui ont transformé ce qu'on a fait en un tel sujet de polémique, ils racontent des conneries, ils mentent. Un paquet de ces murs sautaient même tous seuls, au moindre contact de notre part. Cependant c'est vrai que pendant les derniers jours on a ravagé le camp. Et oui, c'était justifié. Ils ont fauché nos soldats. Ils ont eu une chance de se rendre. «Personne n'a exprimé la moindre réserve à faire ça. Pas seulement moi. Qui aurait osé dire quelque chose? Si n'importe qui avait seulement ouvert la bouche, je l'aurais enterré avec le D9. C'est pour ça que ça ne me dérange pas de voir le 100x100 qu'on a nivelé. En ce qui me concerne, je leur ai laissé un stade de football, pour qu'ils puissent jouer. C'était notre cadeau au camp. Mieux que de les tuer. Ils resteront assis tranquillement. Jénine ne sera plus jamais la même." red kitrten pense-t-il que "Kurdi" plaisantait ? Ce n'est pas le comportement "incontrôlé" qui est en cause, mais bel et bien le compportement d'une armée, la 4è au modne, qui de plus en plus perd sa raison d'être; aujourd'hui encore un ex militaire de la dite armée a dénoncé les pillages exercés par ses copains dans les maisons et les biens palestiniens. Avec la bénédiction des "supérieurs". Il n'y a pas, dans l'armée israélienne, de comportement "in contrôlé". tous ces soldats sont depuis l'enfance endoctrinés et ne n'ont appris que la haine de l'autre, surtout s'il est palestinien. Ne pas oublier qu'Israël a refusé qu'une commissiond 'enquête ser ende à Jenine. De sorte que le rapport "officiel" est, comme d'habitude ce qu'il doit être pour ne pas troubler le sommei de Sharon et de ses sbires.