* MOBILISATION RAPIDE * L'annonce de la venue de Le Pen au parlement européen, à Bruxelles, n'a été connue que hier. Personellement, par une brève sur indymedia.be faisant référence au journal Le Soir. J'était assez incrédule: mais qu'est-ce qu'il vient foutre là? Mais l'occasion faisant le laron, il a vite été décidé de l'accueillir comme il se doit. L'appel initié par des organisations d'étudiants de l'ULB (Université Libre de Bruxelles), comme le BEA-Interfac ou le Librex. La mobilisation s'est rapidement organisé, via internet, SMSs, coup de fil, tracts, etc... * LE PEN A BRUXELLES? * Pourquoi Le Pen nous rendait une visite dont on se serait bien passé, il n'y a pourtant pas tellement d'électeurs français à Bruxelles, que je sache. Mais le vieux porc du front National est un malin. Il a promis de faire sortir la France de l'Union Européenne et de revenir au franc (français ;) comme monnaie. Il espère manifestement aussi récupérer des voix de l'extrême gauche de cette manière, parmi celles et ceux qui s'oppose à la construction européenne. Mais surement pas pour les même raison que Le Borgne. Par ailleurs, même s'il devenait président, je doute fort qu'il le fasse jamais, que du contraire, surtout qu'il est en bonne compagnie avec les Haider, Fini, Berlusconi, Dewinter, etc... Mais pour récolter des voix, rien de telle qu'une grande gueule, et quel lieu serait mieux pour ce type d'annonce que le parlement de l'UE, où il siège encore? * FOULE SOUS LE SOLEIL * Le rendez-vous était fixé à 16:00, place du Luxembourg, face au parlement de l'UE. Les opposant à Le Pen et au fascisme sont là à l'heure, et bientôt environ mille personnes sont rassemblées. Beaucoup de jeunes et des étudiants, des moins jeunes, des enfants. Au dessus de la foule compacte, quelques drapeaux (CSC, OXFAM, Librex, etc...) mais surtout beaucoup d'affiche faites maison, assez créatives. * DISCOUR AU CHLOROFORME * L'ambiance calme me fait craindre de revivre l'expérience peu enthousiasmante du rassemblement face au Consulat de France, lundi dernier. Le soleil en plus, il est vrai, ne crachons pas dessus: d'autres méritent d'avantage notre salive! Puis quelques discours retiennent notre attention. Mais on déchante vite, c'est dans un style: "Il faut sauver la démocratie", et "voter Chirac, ça fait aucun doute". On donne la parole à des élus de divers partis gouvernementaux. Après un discour de l'un d'eux, un manifestant hurle, à raison: "Ne les écoutez pas, ceux qui parlent maintenant sont ceux qui ont refusé le droit de vote au immigrés". Il est applaudi chaleureusement par celles et ceux qui ont pu l'entendre. Mais les discours reparte sur le même ton. * LA PAROLE AUX MUET/TE/S ? * Pourquoi donne-ton la parole à ceux qui font le lit du Vlaams Blok, qui ont repris une partie de ses projets sur l'immigration, qui font construire des centres fermés pour réfugiers et continue les expulsions musclées, etc, etc... Faut-il encore rappeller que le Vlaams Blok siège au parlement, paisiblement, et continue à recevoir un financement important de l'état? Faut-il rappeller que, concernant l'Autriche, ces partis sociaux démocrates ont fait un tapage devant les caméras de TV lors du succès de Haider au élections, mais que quelques mois plus tard, ont dicrètement normalisé leurs realtions avec l'Autriche? Quoi de plus normal: les mesures prise par la coalition conservateurs / extrême droite là bas consistait en une marche forcé vers l'intégration européenne: les mesures antisociales et antidémocratiques appliquées là-bas sont celles que nous connaissons déjà ici. Ils ont été d'un silence unanime et assourdissant lorsqu'en Italie Berlusconi et Fini se sont emparés du pouvoir, etc, etc... Ne laissons pas les architectes de la Forteresse Europe se présenter comme des remparts contre le fascisme... * LA JEUNESSE BOUGE ! * Alors que le rassemblement se dispersait, celles et ceux que les discours n'avaient pas endormi se sont regrouppé autour de Noël Godin qui a annoncé le succès (relatif ) d'une opération de terrorisme patissier: un collaborateur de Le Pen entarté. Cette bonne nouvelle, saluée par des cris et applaudissements, donna du courage à la foule, principallement des jeunes. Le proposition d'un "assaut festif" contre le Parlement Européen fut accueillie avec enthousiasme, et environ 200 jeunes se sont mis en marche. Premier arrêt devant l'entrée de la passerelle qui enjambe le fossé (la douve?) qui sépare la place du Luxembourg de la dalle sur laquelle se trouve les bâtiments du Parlement. L'accès à celle-ci était défendu par des policiers depuis le début de la manif. Ils ont été copieusement aspergés de crème fraiche... * FORTERESSE ? * Passée cette petite distraction, la foule continue sur sa lancée (direction rue Béliard) un trentaine (?) de personnes arrivent à passer par une porte dans une palissade, et se diriger vers le Parlement avant que les robotcops ne bloquent la rue, appuyés par une autopompe. Un groupe arrive encore à passer la palissade, et on observe avec crainte des policiers casqués courir dans tout les sens dans l'espaces du Parlement... Sur la rue, c'est un sitting qui fait face, à distance, à la ligne de flics. tout le monde est remonté à bloc, on crie les slogans entendu en France ("Le Pen t'es foutu, la jeunesse est dans la rue", etc...). Puis une partie du groupe réussi à atteindre l'espace du Parlement, dans lequel certain accès sont aussi bloqués par la police. Finallement, contournés de toute part, les barrages sont levés, les uns après les autres. * PRES DU BUT ? * Environ trois cent personnes atteindront les portes du Parlement proprement dit. ils seront bloqués sur trois côté par les flics, entre deux bâtiments, et là encore c'est un sitting et des slogans bien sentis..."F comme fascistes, N comme nazis", "la jeunesse emmerde le front national"... Plus trad on annonce que la visite de Le Pen est loin d'être un succès: Il s'est fait chahuté dans l'hémicycle même du parlement, où de nombreux parlementaires brandissaient des affichette marquées d'un "NON" éloquents (mais peut-être un peu tard, hum?). Il aurait aussi annulé la conférence de presse 'pour raison de sécurité', en fait une présence hostile à sa visite. Suite à cette bonne nouvelle, la plupart des manifestants lèvent le camps, dans le calme. La police s'éfface... Il est passé sept heure du soir, le soleil brille encore... Nous avons donné un accueille digne de ce nom au fasciste Le Pen. Et si on en faisait de même pour toutes celles et tous ceux qui, plus près de nous, défendent le même système: le capitalisme. BTW: Merci à "transmission" ;) qui a publié les nouvelles données par téléphone depuis le Parlement. /// lien ci-dessous: reportage photo [22] ///