ASSOCIATION 29 RUE BLANCHE « MOUVEMENTS DE FEMMES » JOURNEE INTERNATIONALE DES FEMMES 2002 PROGRAMME DE LA CONFERENCE LES FEMMES JOURNALISTES DANS LES CONFLITS ARMES Samedi 9 mars 2002 Lieu : Association 29 rue Blanche « Mouvements de Femmes », 29 rue Blanche, 1060 Bruxelles, Tél:02/538.47.73 – fax:02/539.10.38 – email : rae.29rueblanche@misc.irisnet.be Organisation et information : Fotoula Ioannidis Programme  14h00 Introduction à la Journée Internationale des Femmes, Nicole Henrion, Présidente de l’Association 29 rue Blanche «Mouvements de Femmes »  Une minute de silence pour toutes les femmes journalistes emprisonnées, limogées, torturées ou assassinées à travers le monde  14h10 Situation des femmes journalistes en Belgique, Martine Simonis, Secrétaire nationale de l’Association Générale des Journalistes Professionnels de Belgique  14h30 Les médias : outils d’information ou de manipulation? Les femmes journalistes et les médias : une perspective différente? Anne Morelli, Historienne, professeure de « critique historique appliquée aux médias modernes » à l’ULB et auteure du livre « Principes élémentaires de propagande de guerre. Utilisables en cas de guerre froide, chaude ou tiède...", éd. Labor, 2001  15h00 Table ronde : Couverture des conflits au féminin ou l’actualité à visage humain avec des témoignages de femmes reporters de guerre  Elisabeth Burdot, journaliste à la RTBF pour l’émission télévisée L’Hebdo, envoyée spéciale pour la Guerre du Golfe, le Congo, le conflit israélo-palestinien. Elle a obtenu en 1994 le prix Bayeux des correspondants de guerre pour la télévision, prix qui rend hommage aux journalistes qui exercent leur métier dans des conditions périlleuses pour assurer une information libre et démocratique  Hadja Lahbib, journaliste au Journal télévisé de la RTBF, envoyée spéciale en Palestine et en Afghanistan en 2001  Françoise Berlaimont, journaliste au Journal parlé de la RTBF Radio, envoyée spéciale en Palestine, en Albanie, etc  Colette Braeckman, journaliste au journal Le Soir. Elle a couvert la plupart des conflits en Afrique  Gabrielle Lefèvre, journaliste au journal Le Soir et membre du conseil de déontologie de l’A.GJ.P.B., envoyée spéciale en Palestine et dans d’autres régions  Nina Bachkatov, journaliste et directrice de l’Agence de Presse Européenne, spécialiste de l’ex-Union Soviétique, de l’Asie et des pays de l’Europe Centrale et Orientale 16h30 Débat avec le public Cafétariat ouverte dès 13 h Depuis la Guerre du Golfe, les femmes journalistes sont de plus en plus présentes sur le terrain des conflits armés. Leur approche de l’information est-elle différente de celle de leurs collègues masculins ? Et quel poids ont-elles au sein des rédactions traditionnellement machistes ? A l’occasion de la Journée Internationale des Femmes 2002, l’Association 29 rue Blanche « Mouvements de Femmes » tentera d’apporter un éclairage objectif à ces questions le samedi 9 mars à partir de 14h. La couverture de la guerre du Golfe en 1991 et le monopole pesant de la chaîne de télévision américaine CNN et notamment de sa célèbre correspondante Christiane Amanpour, ont été un des plus éléments les plus révélateurs des dérapages médiatiques. Le public s’est rendu compte de l’influence considérable des journalistes qui répercutent avec complaisance les informations que les décideurs politiques et militaires consentent à leur fournir. Depuis, de nombreux conflits armés ont malheureusement suivi à travers le monde. CNN n’est heureusement plus la seule à diffuser ses informations, la presse mondiale a compris la leçon et y a envoyé des correspondants. Lors de la guerre en Afghanistan, non seulement, la plupart des médias étaient présents dans plusieurs régions de l’Afghanistan, mais aussi dans les pays avoisinants. Cependant, un nouveau phénomène est à souligner : un grand nombre de correspondants étaient ou sont toujours des femmes. Nous avons souhaité analyser cette nouvelle donnée et avons invité à témoigner de leurs nombreuses expériences la plupart des grandes reporters de Belgique qui ont couvert les derniers conflits : Irak, Afghanistan, Rwanda, Congo, Palestine, Angola, Tchéchénie, etc Le samedi 8 mars 2002, nous profiterons de la Journée Internationale des Femmes pour essayer de savoir si le travail des femmes journalistes envoyées pour la couverture d’un conflit armé se distingue de celui de leurs collègues masculins. Souvent, les hommes correspondants lors d’un conflit armé privilégient les interviews avec des responsables officiels, politiques ou militaires, les monologues hermétiques, sophistiqués, incompréhensibles et en dehors de tout contexte de la vie quotidienne. C’est pourquoi, souvent le conflit lui semble éloigné de toute réalité, sinon banalisé. On peut se demander si des femmes correspondantes de guerre apportent un point de vue différent de celui de leurs collègues masculins, beaucoup plus intéressées par les conditions de vie des populations locales, leurs souffrances, les déplacements de réfugiés, souvent des femmes avec enfants, les destructions de villes et de villages, les atteintes de la nature, … Plus sensibles aux réalités concrètes de la vie, elles s’efforcent de rendre visible l’impact des conflits armés sur la vie quotidienne en espérant influencer l’opinion publique et les responsables politiques. Il est donc important de faire entendre les voix des femmes dans les médias surtout en temps de guerre. Cette conférence sera aussi l’occasion d’aborder la place, le rôle et le statut des femmes dans les médias, les possibilités pour elles d’influer sur le contenu de l’information, les changements qu’elles peuvent apporter dans les médias et ainsi dans la société. Bien des sociétés médiatiques et des rédactions sont dirigées par les hommes, ce sont eux qui prennent la plupart des décisions au niveau du contenu de l’information. Le nombre de femmes responsables est identique à la représentation des femmes responsables dans la société : c’est-à-dire : minoritaire. Est-ce que les femmes journalistes ont vraiment les moyens de changer la façon dont l’actualité est couverte, modelée et présentée au public ? L’un des buts de cette conférence est d’analyser et peut-être de renforcer le rôle des femmes dans les médias d’information, en partant du principe qu’il n’y a pas de véritable liberté de la presse si les femmes ne s’expriment pas autant que les hommes. Nous poserons la question du pouvoir de la presse, de la qualité de l’information, de la déontologie, des médiamensonges, etc Mais nous aurons aussi une pensée pour les nombreuses journalistes arrêtées, limogées, menacées, tuées à cause de leur travail pour la recherche de la justice et de la liberté et notamment la journaliste péruvienne Cécilia Valenzuela qui a obtenu en 1993 le prix du « courage en journalisme ». Elle a été limogée, menacée et agressée physiquement pour avoir en septembre 2000 publié un article où elle accuse les services de renseignements péruviens de faire du trafic de drogues et d’armes.