La guerre frappe le peuple palestinien. Les chars et les bulldozers blindés de Tsahal, les F16 et les hélicoptères d'assaut américains, la technologie de l'Occident néo-carthaginois sont mobilisés contre la révolte d'un peuple qui veut vivre dans la liberté et la dignité. Nos media parlent de « guerre ». Précisons guerre coloniale ! Et rappelons que le sang des palestiniens ne peut pas être mis en équilibre sur les plateaux de la balance avec celui des agresseurs sionistes. Car comme dans toute guerre coloniale, le sang des occupés est répandu largement par la force militaire brutale des occupants. Un demi-millier de personnes ont été tuées depuis le début de la deuxième Intifada palestinienne. 425 étaient palestiniens, dont de nombreux enfants et adolescents. Les chiffres parlent d'eux-mêmes ! Et le colonialisme sioniste n'en arrête pas moins sa marche à l'abîme. En Cisjordanie, une association israélienne, car il reste des justes, dénonce la création de nouvelles colonies (comme le rappelait Reuters). « Israël a créé au moins 15 nouvelles colonies en Cisjordanie depuis l'arrivée au pouvoir du Premier ministre de droite Ariel Sharon », révèle en effet le mouvement israélien « La Paix maintenant ». Dans un rapport, l'association corrobore les allégations palestiniennes selon lesquelles la construction de colonies - qui est au cœur du soulèvement palestinien contre l'occupation israélienne - se poursuit, en dépit des promesses du gouvernement Sharon de ne pas créer de nouveaux sites. « Cela montre que Sharon a toujours la mentalité d'un criminel, pensant que la création de nouveaux postes d'occupation lui permettra de conserver des terres volées », a déclaré (à Reuters) le ministre palestinien sans portefeuille Hassan Asfour. Le gouvernement Sharon, qui n'en est plus à un mensonge prêt, avait pourtant assuré qu'il ne créerait pas de nouvelles colonies, mais avait aussi précisé qu'il construirait en revanche plus de logements dans les implantations déjà existantes afin de faire face à leur « développement naturel ». « La Paix maintenant » estime que cette politique est une imposture, car il existe suffisamment de maisons vides et de logements en construction pour répondre à cette expansion des colonies, illégales au regard du droit international. « La Paix maintenant » est l'un des principaux mouvements israéliens dénonçant les colonies établies dans les territoires occupées depuis la Guerre des Six jours en 1967. Selon lui, les nouveaux sites cisjordaniens se trouvent à une distance allant de 200 m à deux kilomètres des implantations existantes. Deux de ces colonies ont été reconstruites après avoir été démantelées par le précédent gouvernement de centre-gauche du travailliste Ehud Barak. « Le problème est que ce gouvernement trompe la population, quand il affirme ne pas construire de nouvelles colonies » ajoutent les pacifistes israéliens. Même les Américains, fidèles complices de l'entité sioniste s'inquiètent de sa violence. La commission internationale dirigée par l'ancien sénateur américain George Mitchell a en effet appelé Israël à geler la colonisation afin de contribuer à la réduction des violences. Israël a rejeté cette recommandation. Les Palestiniens ont accepté le rapport Mitchell dans son ensemble. On comprend alors qui menace la paix ! Et la folie du criminel de guerre SHARON, le boucher de Sabra et Chatila, fait même sortir les neutres de leur réserve traditionnelle. La Comité international de la Croix-Rouge a qualifié ce 17 avril la « colonisation de crime de guerre ». Environ 200.000 Israéliens vivent dans les 145 colonies juives de peuplement implantées en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, où résident quelque trois millions de Palestiniens. Un haut responsable de la Croix-Rouge a dénoncé sans équivoque le fait que l'existence des colonies juives en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza constitue « un crime de guerre ». René Kosirnik, chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour Israël et les Territoires palestiniens, a ajouté que « les colonies juives représentent une violation des droits de l'homme selon les termes de la Convention de Genève, traité destiné à protéger les civils en zone de conflit ». « L'installation d'une population par la puissance occupante dans un territoire occupé est considérée comme une action illégale. C'est une grave violation » du droit, a aussi déclaré M. Kosirnik. « En principe, c'est un crime de guerre ». Habituellement, la Croix-Rouge s'en tient à une politique de neutralité et ne s'exprime pas sur les sujets politiques sensibles. Mais trop c'est trop ! Le responsable du Comité international de la Croix-Rouge avait organisé une conférence de presse pour soulever la question du respect des conventions de Genève, qui codifient le droit en période de guerre, dans le conflit au Proche-Orient. La législation sur « l'occupation » s'applique, selon le responsable du CICR, non seulement aux quelque 200.000 juifs vivant dans les 145 colonies de peuplement de Cisjordanie et de la bande de Gaza, mais aussi à la partie arabe de Jérusalem, conquise sur la Jordanie lors de la guerre des Six Jours en 1967 et annexée depuis par l'Etat hébreu. Le mythe de la « seule démocratie du Moyen-Orient », déjà bien ébranlé, s'effrite chaque jour davantage.