Le dernier rapport de Human right watch sur le Viet-Nam ressence : - Des persécutions des minorités ethniques qui demandent la liberté religieuse et plus de droits politiques. - L'intimidation, le surveillance systématique et la détention arbitraire des opposants politiques. - L'interdiction de la formation d'associations indépendantes, de syndicats, ou d'ONG. - Le contrôle par l'Etat de tous les medias. Les grèves sont rares mais de plus en plus nombreuses. Les conditions d'emprisonnement sont très dures et la police a souvent recours à la torture. Les voleurs sont passibles de peine de mort, et les usagers de drogues sont passibles de camps de rééducation... http://hrw.org/wr2k2/asia11.html Rapport de reporter sans frontières sur le Viet-Nam Superficie : 333 000 km2. Population : 78 137 000. Langue : vietnamien (langue nationale). Nature de l'Etat : république. Chef de l'Etat : Tran Duc Luong. Premier secrétaire du Parti : Nong Duc Manh. Viet-nam rapport annuel 2002 La désignation de Nong Duc Manh à la tête du Parti communiste, en avril 2001, a suscité quelques espoirs de changement. Mais le plus jeune des membres de la direction du Parti n'a rien fait pour desserrer l'étau qui muselle la liberté de la presse au Viêt-nam. Un journaliste est toujours emprisonné, un autre est en résidence surveillée. Au lendemain de l'élection de Nong Duc Manh en remplacement du très conservateur Le Kha Phieu, la presse officielle appelle le peuple vietnamien à "s'unir autour du Comité central " du Parti mais sans le moindre commentaire sur la nomination du nouveau dirigeant. Les journaux se contentent de publier en première page la photo et la biographie du nouveau premier secrétaire, élu avec 100 % des voix. Cette année encore, les dirigeants communistes n'ont cessé de rappeler la presse à l'ordre et de s'attaquer aux dissidents qui militent pour la liberté d'expression. Ainsi, le très officiel Journal de l'Armée populaire s'en prend, le 29 octobre, aux dissidents : "Nous pouvons facilement reconnaître les mêmes voix qui exigent ici la liberté de la presse et qui à l'étranger manigancent des complots hostiles." Deux jours plus tard, Nguyen Khoa Diem, membre du Politburo du Parti, demande à la presse "d'accomplir son devoir de promotion des intérêts nationaux" et de "vigilance face à la propagande hostile au Viêt-nam". Enfin, le 5 novembre, le Journal de l'Armée populaire condamne tout appel à un système multipartite. Dans un article paru en une, le quotidien officiel souligne que le pays ne doit pas "répéter le scénario d'évolution pacifique des impérialistes", et condamne les médias occidentaux pour leur soutien aux dissidents et l'image négative qu'ils donnent du Parti. Pour autant, la presse poursuit sa modernisation. La concurrence s'accentue entre les principales rédactions bien que les cinq quotidiens en vietnamien restent placés sous l'autorité de leurs institutions de tutelle : le Parti communiste, l'armée, l'agence de presse officielle et les municipalités. Mais les journalistes, notamment la jeune génération, de mieux en mieux formée, s'écartent de temps en temps des directives éditoriales du Parti communiste. Ainsi, en janvier, le quotidien Tuoi Tre (Jeunesse) publie un sondage sur les "idoles" des jeunes. Hô Chi Minh est, bien entendu, en première place, mais un seul dirigeant en poste est dans la liste avec un score de 3,2 %. Le journal est imprimé, mais l'article est retiré le lendemain. Par ailleurs, certains journaux populaires n'hésitent pas à publier en une des articles sur des affaires criminelles sulfureuses et des scandales impliquant des personnalités. Le pays compte aujourd'hui trois chaînes de télévision nationales. Elles dépendent directement du cabinet du Premier ministre et du comité central du Parti communiste. Deux chaînes locales, l'une à Hanoï et l'autre à Hô Chi Minh-Ville, sont dirigées par le comité populaire local du Parti. Mis en place en 1997, un réseau câblé existe dans les deux principales villes du pays mais reste réservé aux expatriés et aux hôtels touristiques. Les Vietnamiens n'ont pas le droit de recevoir les programmes diffusés par satellite. Les radios qui couvrent 95% du territoire sont très écoutées. Egalement contrôlées par le cabinet du Premier ministre et le comité central du Parti communiste, les cinq stations de la Voix du Viêt-nam sont relayées par une soixantaine de stations locales. Les envoyés spéciaux de la presse étrangère sont l'objet de règles particulièrement restrictives. Tout journaliste étranger doit établir dès son arrivée la liste des personnes qu'il souhaite rencontrer lors de son séjour. Pour interviewer un Vietnamien, le reporter doit être accompagné d'un agent du ministère des Affaires étrangères. Et si une interview est réalisée sans autorisation, les agents du ministère exigent la remise immédiate de l'enregistrement. A la sortie du territoire, il est fréquent que les bagages des journalistes étrangers soient fouillés et les enregistrements visionnés. Lors d'une visite au Viêt-nam, en juillet, Chris Patten, commissaire européen aux Affaires extérieures, déclare que les restrictions à l'encontre des médias étrangers sont "contre-productives et représentent un obstacle au développement du pays". Enfin, en novembre, le journaliste et dissident Nguyen Ngoc Tan meurt à Hô Chi Minh-Ville. Il avait été libéré le 30 avril 2000 après cinq ans de détention dans le camp de travaux forcés de Ham Tan (au nord-est de Hô Chi Minh-Ville). Agé de 80 ans et gravement malade, il avait été libéré pour des raisons humanitaires. Un journaliste incarcéré Au 1er janvier 2002, il ne reste plus qu'un seul journaliste dissident emprisonné dans le pays. Nguyen Dinh Huy est détenu depuis le 17 novembre 1993. En avril 1995, il avait été condamné à quinze ans de prison pour avoir tenté "de renverser le gouvernement du peuple." Il est accusé d'être l'un des fondateurs du Mouvement pour l'unité du peuple et pour la construction de la démocratie qui a notamment milité en faveur de la liberté de la presse. Agé de soixante-huit ans, il est détenu dans le camp Z30A, dans la province du Dong Nai. Ancien journaliste de la presse du Sud-Viêt-nam, il a été interdit d'exercer son métier depuis la fin de la guerre. Nguyen Xuan Tu, connu sous son nom de plume Ha Sy Phu, est quant à lui placé en résidence surveillée à son domicile de Dalat, depuis le 8 février, en vertu du décret gouvernemental 31/CP. Cette décision, qui concerne également un ancien responsable de la municipalité de Dalat, est annoncée le 12 février par le journal de la police vietnamienne, Cong An Nhan Dan. Selon cette publication, les deux dissidents sont placés en résidence surveillée pour être "entrés en contact avec des réactionnaires vivant à l'étranger en vue de saboter le Viêt-nam". Cette mesure intervient alors que des mouvements de protestation, réprimés par les autorités, ont lieu dans cette région montagneuse du centre du pays. En décembre 1995, Ha Sy Phu avait été arrêté et emprisonné pendant plus d'un an, accusé d'avoir révélé des "secrets d'Etat". Libéré suite aux pressions internationales, cet ancien biologiste, âgé de soixante et un ans, est l'un des animateurs d'un groupe de dissidents de la ville de Dalat, qui a créé la revue Langbian. Placé en résidence surveillée, il est sujet à un harcèlement quotidien de la part de la police (fouilles de son domicile, confiscation de son ordinateur, pressions sur sa famille, etc.). Ha Sy Phu avait été libéré le 4 janvier 2001 et n'aura donc profité que de cinq semaines de liberté au cours des quatre dernières années. Un journaliste interpellé Le 5 septembre 2001, des agents de la Cong An (sécurité publique) arrêtent le journaliste Nguyen Vu Binh de même que les dissidents Pham Que Duong, Hoang Tien, Hoang Minh Chinh et Duong Hung à Hanoi. Ils sont interrogés dans un commissariat de la ville pendant plusieurs heures. Le même jour, les téléphones portables de la majorité des dissidents du pays sont déconnectés par les autorités. Le lendemain, une nouvelle vague d'interpellations est menée dans les milieux dissidents. Les autorités semblent leur reprocher leurs critiques de la corruption au sein du Parti et du maintien de certains dissidents en résidence surveillée. Pressions et entraves Le 15 janvier 2001, quelques mois après avoir lancé la revue clandestine Tuong Lai (l'Avenir), le dissident Nguyen Dan Que est convoqué à une "session de dénonciation et de condamnation par le peuple" organisée par la Sécurité publique d'Hô Chi Minh-Ville. Il est accusé de "trahison et de propagande antigouvernementale". Nguyen Dan Que, journaliste et dissident, a été incarcéré à deux reprises par le gouvernement vietnamien de 1978 à 1988 et de 1990 à 1998. Le 14 février, le gouvernement publie un décret-loi sur la protection des "secrets d'Etat" qui entre en vigueur le 1er avril. Il existe désormais trois degrés d'informations définies comme secrets d'Etat et six catégories de documents "top secrets" concernant notamment la sécurité nationale, la politique du Parti, les codes nationaux et les zones interdites définies par le gouvernement. Des dissidents et des journalistes ont été condamnés en vertu de cette notion de "secrets d'Etat" alors qu'elle n'avait encore jamais été officiellement définie. Ainsi, Nguyen Hoang Linh, ancien rédacteur en chef de l'hebdomadaire économique Doanh Nghiep (Entreprise), avait été condamné en 1998 à une peine de douze mois et treize jours de prison sous ce chef d'inculpation pour avoir révélé une importante affaire de corruption au sein des douanes vietnamiennes. Du début du mois de février au 15 mars, aucun journaliste étranger n'est autorisé à se rendre dans la région des Hauts-Plateaux du centre du pays, notamment à Daklak, où ont lieu des mouvements de protestation des minorités. La première visite organisée se fait sous haute surveillance des fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères. Le 27 septembre, les journalistes étrangers sont empêchés de se rendre au procès des sept militants de minorités ethniques qui se tient à Daklak. Le 12 juin, le général Tran Do, ancien haut responsable communiste à qui les autorités refusent depuis plusieurs années l'autorisation de publier une revue, se voit confisquer des documents, notamment ses mémoires, par la police à Hô Chi Minh-Ville. Le 11 juillet, le gouvernement promulgue un décret qui définit la liste des sujets interdits à la presse et passibles de fortes amendes. Les médias devront s'acquitter d'une amende allant jusqu'à cinq mille euros s'ils publient une information bannie par les autorités. De même, la diffusion d'informations à caractère "pornographique" ou "superstitieux" sera punie d'une amende allant jusqu'à deux mille euros. Selon les autorités, cette décision vise à "responsabiliser la presse dans la couverture de l'actualité". Nong Duc Manh, premier secrétaire du Parti, fait partie des prédateurs de la liberté de la presse dénoncés par Reporters sans frontières. http://www.rsf.fr/article.php3?id_article=1197