A l'avant de la manifestation, quelques blocs importants d'ATTAC en faveur de la taxe Tobin sur la spéculation financière et des Organisations non gouvernementales comme Oxfam, 11.11.11. Ensuite la grande partie de la manifestation se retrouvait derrière la plateforme de la coordination D14. Des centaines d'étudiants contre la déclaration de Bologne. Mais aussi un bloc impressionnant du PTB avec une majorité de jeunes vêtus des vareuses " Chénge-the-World ", dont De Morgen dit qu'elles deviennent tout doucement le symbole du mouvement pour une autre globalisation. Ils portent également des portraits géants de Marx et du Che. Derrière eux, le groupe féminin de Marianne. De nombreux partis communistes de l'étranger, aussi : l'EMEP et le DHKC de Turquie, le NCPN des Pays-Bas, des communistes grecs, italiens, allemands et espagnols. Sans oublier bon nombre d'organisations progressistes de l'étranger comme un grand groupe de D14 des Pays-Bas et des syndicalistes de " Sud " de France. A côté du Socialist Worker Party anglais, il y avait d'autres groupes trotskistes et toute une série de mouvements anarchistes comme la CNT française. Debout sur la voiture du Centre agraire, Vuile Mong chante. Puis, toute une série de groupes un peu moins fournis : des dizaines de Chrétiens pour le Socialisme portent la croix de l'oppression; le groupe de JNM, accompagné d'un orchestre entraînant. La grande partie de la manifestation se retrouvait derrière la plateforme de la coordination D14 La manif s'est déroulé de façon très combative et elle revêtait surtout un caractère anticapitaliste. Il y avait une ressemblance aussi avec beaucoup des slogans criés hier à la manifestation syndicale d'hier : contre les privatisations, contre l'Europe du capital. La plupart des manifestants ne veulent rien entendre de cette Europe et exigent des changements radicaux. Des centaines de pancartes réclament également la fin de la guerre en Afghanistan et stigmatisent le rôle des Verts et des social-démocrates dans cette guerre. On ne pouvait passer à côté : 20.000 manifestants contre l'Europe capitaliste à Bruxelles. Mais comme si cela avait été inscrit dans les étoiles des généraux de la gendarmerie, ce fait capital ne pouvait pas devenir le sujet des commentaires de la presse. Déjà vers 12h30, un petit groupe de chez ceux qu'on appelle les " Black Blockers ", totalement isolés à l'arrière du cortège et trimballant sac à dos et marteau sur l'épaule, s'en prennent brusquement à la banque Fortis, avenue du Cinquantenaire. Quelques centaines de mètres plus loin, le même scénario se reproduit place Bockstael. Et, à proximité du pont de Laeken, un petit groupes de types masqués attaque un garage de police et endommagent cinq ou six Mercedes de seconde main appartenant à des familles de travailleurs d'origine turque et marocaine du quartier. Des Mercedes d'occasion " symboles du capitalisme " ? Des témoins affirment que certains de ces " soi-disants " Black Blockers, venaient directement des rangs de la police. " Symboles du capitalisme " ? Des témoins affirment que certains de ces " soi-disants " Black Blockers, venaient directement des rangs de la police. Visiblement, ces incidents étaient absolument nécessaires pour justifier, un peu plus tard, le rassemblement autour des entrepôts de Tour et Taxis de toute une cohorte de gendarmes accompagnés d'une autopompe. C'est à cet endroit que les manifestants se réunissaient pour le meeting et la fête. Tous ceux qui voulaient quitter le site se sont vus contrôler leur identité. A deux reprises, l'autopompe est entrée en action par une température de moins 4 degrés. Plus de 40 personnes ont été arrêtées de manière arbitraire . Quel était donc le but de tout cela ? Les " Black Blockers " en question avaient déjà quitté le cortège depuis longtemps. Selon plusieurs témoignages que nous avons recueillis, certains d'entre eux avaient déjà rejoint leurs collègues dans les combis de la gendarmerie. L'ordre d'encercler le site de Tour et Taxis émanait directement du ministre de l'Intérieur Duquesne. Ceux qui, comme les dirigeants syndicaux, collaborent à la construction de cette Europe, ont droit aux salons de Laeken. Ceux qui s'opposent à l'Europe du capital n'y sont pas invités. Une provocation aussi évidente jette un éclairage particulier sur les plans des dirigeants européens en vue de mener un grand débat avec la population sur les structures que l'Europe doit adopter. Ceux qui, comme les dirigeants syndicaux, collaborent à la construction de cette Europe, ont droit aux salons de Laeken. Ceux qui s'opposent à l'Europe du capital n'y sont pas invités. Ils ont tout loisir de dialoguer avec les autopompes et les robocops. Aujourd'hui, il était flagrant que la violence venait du gouvernement et de la police, dans le seul but d'empêcher que l'on discute du contenu même de cette manifestation. Des semaines durant les autorités ont paralysé les organisateurs avec des discussions sur le trajet. Malgré le froid glacial, elles ont refusé de donner du logement aux milliers de manifestants antiglobalistes étrangers. La manifestation d'aujourd'hui n'avait rien d'une manifestation de lanceurs de pierres, mais bien d'opposants convaincus de l'Europe capitaliste. Il y avait dans le cortège dans le bloc de D14 des syndicalistes de la Sabena, de la FGTB Caterpillar-Gosselies, Ethyl-Feluy, de La Poste, de la CGSP-entités locales et régionales, une centaine de membres de la LBC qui soutiennent tous D14 et qui déplorent que les syndicats aient organisé une manif à part du fait qu'ils ne veulent rien avoir en commun avec les " lanceurs de pavés ". Mais la manifestation d'aujourd'hui n'avait rien d'une manifestation de lanceurs de pierres, mais bien d'opposants convaincus de l'Europe capitaliste. Malgré tout ce que les travailleurs vivent tous les jours, la direction syndicale a choisi la défense de cette Europe capitaliste. Elle veut même être associée à la construction de l'Etat européen. Elle a donc décidé aussi de diviser le mouvement contre l'Europe. Et c'est la raison qu'elle a tenue à organiser une manifestation à l'écart du premier allié du mouvement ouvrier : le mouvement de la jeunesse contre la globalisation capitaliste. Mais le grand nombre de slogans scandés aujourd'hui contre l'Europe, le nombre de manifestants et l'immense succès rencontré par les chasubles du Ché portées par des milliers de manifestants dans les deux manifestations d'hier et d'aujourd'hui signifie qu'elle ne réussira pas à empêcher la classe ouvrière de prendre la direction de la lutte contre l'Europe.