Une émission du magazine 90 minutes sur Canal + était consacrée aux munitions à l\'uranium appauvri largement utilisées sur le champ de bataille durant la guerre du Golfe. Mais les journalistes de cette émission ont cherché uniquement la responsabilité des cancers et des malformations dans l\'utilisation de l\'uranium appauvri, en sous-estimant ou en ignorant les effets sans doute combinés : de l\'uranium appauvri, des gaz de combats, des incendies des usines chimiques (ou de pesticides) qui ont été bombardées, des dégagements des puits de pétrole en feux, de la destruction des sites secrets (bactériologiques ou chimiques) et de la vaccination contre ces armes secrètes des militaires US par des vaccins dont on ignore la toxicité et les effets secondaires.
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Les soldats malades suite à leur intervention en ex-Yougoslavie posent de nouveau le problème de l\'uranium appauvri et là, la responsabilité de l\'uranium comme unique cause des maladies chez les soldats devient possible. Que cette responsabilité se trouve confirmée ou non il ne faudrait pas pour autant oublier que des milliers de tonnes d\'uranium appauvri ont été abandonnées dans le Limousin. Il n\'y a pas que les militaires américains qui provoque des leucémies chez d\'innocentes victimes !

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La double toxicité de l\'uranium appauvri


Pour quelles raisons ce problème est-il devenu brutalement un sujet brûlant pour de nombreuses ONG ?

En 1991, des armes faites avec de l\'uranium appauvri (UA) ont été largement utilisées sur le champ de bataille durant la guerre du Golfe. William Arkin (1) de Greenpeace a évalué à 300 tonnes le poids total des projectiles de cette nature disséminés dans la région du Golfe persique. Van der Keur, de la Fondation laka d\'Amsterdam estime pour sa part le tonnage global à 800 tonnes (2). Pour répondre à la question cruciale: «Cet uranium est-il toxique ?" et de plus «est-il la cause principale des 500 000 décès dans la population irakienne ?» Nous nous proposons d\'abord de décrire les effets chimiques et radiotoxiques, puis la cinétique dans l\'organisme de l\'uranium appauvri pour évaluer la dose incorporée. Enfin, avec l\'ensemble des données physiques et biologiques, nous essaierons d\'évaluer raisonnablement les risques pour les populations civiles induites par les munitions à l\'UA laissées sur le champ de bataille ou après les bombardements.


D\'où vient l\'uranium appauvri
?

Il a pour l\'essentiel une origine civile: le combustible des centrales nucléaires. Celui-ci est extrait de l\'uranium naturel formé de 14 isotopes tous radioactifs. Mais avec une espèce dominante, l\'uranium 238 à 99,2 % et qui a une demi-vie de 4,5 milliards d\'années. Par contre, l\'uranium 235 qui est l\'isotope recherché et qu\'il faut extraire n\'existe que pour 0,7 % dans le minerai. Cet uranium est recherché pour les armes nucléaires et pour le combustible enrichi des centrales. Cet enrichissement se fait par diffusion gazeuse. Les restes de l\'opération forment un reliquat appelé uranium appauvri.

Mais il existe une utilisation industrielle récente de l\'uranium appauvri sous forme d\'oxyde U02: dans ce cas on le mélange à l\'oxyde de plutonium pour faire un mélange mixte (U02, Pu) appelé Mox et qui est un combustible pour les centrales nucléaires avec les «avantages» suivants: il est plus instable, plus cher, et plus agressif pour les installations que l\'uranium enrichi.


Qu\'est-ce que l\'uranium appauvri ?

On peut emprunter sa définition au «handbook» de chimie et de physique: l\'uranium appauvri est un métal argenté qui est pyrophore comme le sodium, c\'est à dire capable de s\'enflammer spontanément dans certaines circonstances. Il contient 0,2 % d\'uranium 235 et 99,75 % d\'uranium 238, le reste étant constitué d\'isotopes. Ce métal est largement utilisé en radioprotection car il arrête les rayons gamma de façon plus efficace que le plomb. L\'uranium appauvri est donc un déchet qui a une activité spécifique de 3,900 Bq/g pour les émetteurs alpha, c\'est à dire environ la moitié de la radioactivité de l\'uranium naturel


Pourquoi de l\'UA dans les armes ?

En 1972, des chercheurs de Los Alamos (USA) ont testé et développé des munitions avec une partie en UA pour pénétrer le blindage des tanks (schéma ci-dessous). Le raisonnement a d\'abord été basé sur la très forte densité du UA et donc la possibilité de miniaturiser des obus antichars, et donc de diminuer la résistance à l\'air et d\'augmenter la vitesse de l\'obus. Nelson (4) estime que l\'UA est 2,14 fois plus lourd que l\'acier, 2,14 fois plus lourd que le cuivre, et 1,68 fois plus lourd que le plomb.

Le succès a été immédiat, puisque l\'UA existe en forte quantité, qu\'il est très peu cher, et que sa densité est très forte. Là, bonne surprise pour nos chercheurs militaires, non seulement les obus perçaient le blindage des tanks, mais grâce à ses propriétés pyrophores, il dissipait son énergie sous forme de chaleur. Il devenait ainsi un remarquable incendiaire destructeur d\'engins blindés. Malheureusement, la mauvaise surprise pour les médecins s\'est trouvée dans la fumée de ces incendies, constituée en grande partie de particules d\'uranium de 1 à 5 micromètres de diamètre, c\'est à dire exactement de la taille dangereuse pour les poumons si cette fumée est inhalée ou des retombées si celles-ci sont ingérées. C\'est pourquoi on doit parler de toxicité de l\'UA dans ces conditions.


En quoi la guerre du Golfe a-t-elle été un révélateur des effets non désirés de l\'UA ?

Selon le commandant de marine James Helmkamp (5), la plus grande partie de ces obus qui ont atteint leur impact et qui ont entraîné des effets secondaires proviennent de bombardement par erreur des engins américains par l\'aviation américaine. Il estime que les armes avec de l\'UA ont entraîné la destruction de 14 tanks Abrahams et de 15 engins blindés Bradley avec la mort de 35 soldats et il y a eu 72 blessés au cours de l\'opération «Tempête du désert». En Irak, au Koweït comme au Kosovo, la nature de cet aérosol, liée aux fonctions pyrophores de ces armes à l\'uranium appauvri explique qu\'il a été possible d\'inhaler de la fumée ou d\'ingérer des particules d\'oxyde de UA pour quelqu\'un qui était trouvé dans la zone critique à ce moment là et à ce moment seulement. C\'est la raison pour laquelle la toxicité de l\'UA a constitué un problème si important aux États Unis qu\'elle peut expliquer la proposition de Damacio Lopez : «demander un accord international pour interdire les munitions avec du UA» (6). Mais il nous semble qu\'avant d\'examiner cette proposition, il est nécessaire d\'étudier la toxicité de l\'uranium appauvri en fonction de nouveaux points de vue apportés par la CIPR 66 (1994) et de la nouvelle directive européenne (1996).


Toxicité chimique de
l\'UA


Par ingestion orale

Le niveau de risque minimum est lié à cette ingestion par voie orale et pour une introduction de 1 microg d\'uranium par kilo de poids et par jour. Autrement dit, pour un individu pesant 70 kg, le risque minimal chronique correspond à une dose de 26 mg par an ATSDR 1977 (7). Zamora 1998 (8) a présenté une étude sur les effets chimiques induits par une ingestion chronique d\'uranium appauvri dans l\'eau de boisson. Ce groupe humain a bu de l\'eau contenant de l\'uranium appauvri à la dose de 2 à 781 microg/litre (ce qui correspond à une dose comprise entre 0.004 et 9 microg/kg de poids et par jour ). Sa conclusion est: «ces investigations sont en faveur, à condition qu\'il s\'agisse d\'une période chronique importante d\'ingestion d\'uranium, d\'une interférence sur la jonction rénale».

Par inhalation

Stokinger et al en 1953 (9) ont étudié les inhalations chroniques d\'uranium appauvri sur des chiens. Cela a montré qu\'une concentration d\'uranium de 0.15 mg/m3 dans l\'air ne produit pas d\'effet observable. C\'est à partir de cette expérimentation que l\'on a déduit ce que l\'on appelle le risque minimal par inhalation chez les humains et qui a été estimé à 1 microg/m3 et à partir duquel on a fait dériver dans un premier temps toutes les valeurs minimales acceptables en ce qui concerne ce radiotoxique.


Les risques radiotoxiques de l\'uranium appauvri

Par ingestion orale

On définit ici une valeur qui n\'est pas trop difficile à comprendre, ce que l\'on appelle le facteur de dose, qui est de 6.42 10-09 Sv/Bq pour les adultes et qui correspond à une dose de 0.08 mSv/g si on accepte la recommandation du CIPR 60/61. Si on traduit par «dose annuelle limite pour le public" il faudrait ingérer de façon chronique 12.5 g d\'uranium appauvri pour qu\'il y ait un effet toxique, et pour les travailleurs 250 gr. Le facteur de dose pour l\'ingestion de formes solubles est un peu différente: 2.58 10-08 Sv/Bq pour les adultes ou 0.32 mSv/g (4 fois plus élevée que pour les formes non solubles).

Par inhalation

Si on suit les conclusions de la CIPR 60/61, et du coefficient qu\'elle proposait pour l\'inhalation des formes non solubles, ces facteurs sont modulés par le DAMAD, c\'est à dire par «le diamètre aérodynamique médian en activité» qui est de 1 micron de diamètre. Compte tenu de cette taille et de cette définition, la dose annuelle limite inhalée correspondait pour le public à 1,2 mg d\'uranium appauvri et pour les travailleurs à 23,8 mg. Ces valeurs n\'ont de sens que si on prend comme base un modèle basé sur l\'hypothèse suivante: toutes les particules d\'uranium, plus petites que 5 microns de diamètre sont appelées à rester de façon permanente pour toute la vie incorporée dans le poumon. C\'est cette hypothèse qui explique le caractère pessimiste et catastrophique des évaluations faites après la guerre du Golfe et celle du Kosovo. Tout le problème est qu\'il existe aujourd\'hui des faits expérimentaux nouveaux qui viennent contredire cette hypothèse. En 1997, une équipe française dirigée par Henge et Napoli (10) a étudié au niveau intra-cellulaire la transformation de l\'uranium appauvri chez le rat, en particulier en étudiant les macrophages alvéolaires et les tissus pulmonaires. Les particules d\'uranium sont très vites transformées dans la cellule en très fines particules qui correspondent à la formation d\'une espèce d\'écheveau de phosphates d\'uranyl. Vingt quatre heures après, les particules étaient phagocytées par les macrophages in vitro après inclusion de cellules directement sur un milieu de culture. Ces observations confirment qu\'il existe une action corrosive exercées par les macrophages sur les particules d\'oxyde d\'uranium.

En 1997, Lizon et al (11) ont publié une évaluation précise du taux de survie des macrophages alvéolaires après ce type d\'irradiation alpha pour pouvoir aboutir à une mesure de cette toxicité dans ce contexte. Ils estiment que pour obtenir 63 % de mortalité des macrophages, il faut qu\'il y ait eu à l\'intérieur de la cellule une émission de 550 particules alpha correspondant à la dose énorme d\'environ 90 Gy.

Plus récemment, Ansoburlo et al (12) ont étudié à partir de l\'oxyde d\'uranium industriel, forme d\'uranium appauvri utilisé pour la fabrication du Mox dans l\'usine Melox. Ils ont montré que l\'on pouvait effectivement dresser la courbe d\'une décroissance de l\'uranium capté dans le poumon et au contraire l\'augmentation de l\'excrétion urinaire après une contamination aiguë observée chez des travailleurs avec de l\'uranium appauvri. C\'est à partir de l\'ensemble de ces faits expérimentaux que l\'on peut comprendre les nouvelles recommandations de la CIPR 66 publiée en 1994 (13) pour constituer un nouveau modèle pour l\'appareil respiratoire de l\'homme applicable pour la radioprotection. Dans le même sens, la nouvelle recommandation européenne publiée en 1996 (14) a adopté le même concept.


Qu\'est-ce qui a changé ?

En premier, la part de radioactivité qui est captée par le poumon est en réalité en partie éliminée par les métabolismes naturels et par différentes voies biologiques. Par exemple, Ansoburlo (12) a montré que si on dépose de l\'uranium appauvri en intra trachéal chez le rat, on observe après 90 jours 30 % de la radioactivité éliminée en dehors du corps de l\'animal. Le deuxième élément est constitué par le paramètre pour connaître l\'effet toxique de l\'uranium appauvri, la dose par unité incorporée, qui permet de caractériser chaque unité d\'uranium appauvri, à partir uniquement du diamètre de ces particules. Ansoburlo a trouvé in vivo un tel coefficient pour des particules de 6.5 microns qui était de 2 fois moins important que celui calculé par la CIPR.


La double toxicité de l\'uranium appauvri

Quelle que soit la porte d\'entrée, inhalation, ingestion directe ou ingestion d\'eau de boisson contaminée par de l\'UA, il y a toujours un effet chimique toxique. Dans tous les cas, l\'organe le premier touché est toujours le rein. Cette toxicité est surtout un problème pour les travailleurs exposés parce qu\'ils sont soumis à une contamination chronique tout au cours de leur temps de travail. Par contre, la contamination à l\'UA n\'a pas eu d\'importance mesurable en ce qui concerne les vétérans exposés durant la guerre du Golfe persique car la dose aiguë n\'a pas entraîné d\'effet toxique mesurable sur les reins de ces sujets. Mieux encore, la captation par les gonades est mesurée de façon très faible, voire indétectable et donc la corrélation éventuelle entre une captation estimée par les gonades en UA et les malformations chez les enfants apparaît de ce fait comme sujette à caution. Pour la toxicité radiologique, la voie d\'entrée est l\'inhalation des particules de UA. La nature des aérosols et les propriétés pyrophoriques des armes au UA offre la possibilité d\'inhaler des particules d\'oxyde de UA: la nouvelle CIPR 66 a défini très précisément les seuils de risque toxique. Néanmoins, il peut y avoir de grosses doses qui pourraient être introduites par l\'inclusion de fragments d\'obus. Dans ce cas, et parce qu\'il existe à proximité des ganglions lymphatiques et que les cellules de ces ganglions deviennent ainsi une cible du rayonnement alpha, on peut imaginer qu\'il y ait à la longue un risque augmenté de production de cancers du poumon et de leucémie. On doit aussi en ce qui concerne le personnel militaire, qui a plus que tout autre, a été exposé à ces fumées toxiques au cours de cette guerre, penser qu\'il y a un risque d\'induction de cancer du poumon. Tout le problème, si on revient à la question primitive, c\'est que ces risques lointains et potentiels, probablement très réels, ne peuvent en aucun cas être proposés comme explication de la forte mortalité infantile qui a lieu actuellement en Irak et non au Koweït alors que la majorité des armes a été disséminée au Koweït et non en Irak.


Conclusion

La double toxicité, décrite en séparant la voie orale de la voie d\'entrée par inhalation est définie maintenant d\'une part par une double toxicité chimique atteignant le rein, quelle que soit la porte d\'entrée, liée au caractère de métal lourd qu\'est l\'uranium appauvri, comme pour le mercure et d\'autres métaux, et d\'autre part par une toxicité radiologique est spécifique au poumon.

Comment pouvoir déterminer avec précision ces différents risques ? On est obligé maintenant d\'utiliser les nouveaux concepts liés au «DAMA» et à la dose par unité incorporée (DPUI) en sachant que ce nouveau modèle qui explique qu\'il existe un taux de transfert entre les cellules pulmonaires et le sang fait que le risque est deux fois plus faible que les valeurs traditionnelles.

Des armes renforcées avec de l\'uranium appauvri sont surtout dangereuses parce qu\'elles ont un effet pyrophorique et qu\'elles dégagent une fumée toxique après leur impact. Le danger principal sinon exclusif est pour les soldats en opération.

Pour ces raisons, la question que nous nous posons et posons aux associations qui se sont préoccupé de la situation dramatique en particulier de la population infantile en Irak est la suivante: aiderons-nous ces populations en invoquant l\'uranium appauvri, probablement responsable de très peu de troubles sauf pour le soldat américain, ou en dénonçant la boycott international indiscutablement à l\'origine des effets dramatiques sur la santé des populations en Irak ou en Serbie.

Dr. A. Behar
Association des Médecins Français pour la Prévention de la Guerre Nucléaire

extrait de Médecine et Guerre nucléaire volume 4 n° 4 (1999)
Mis en ligne sur le site Web d\'Yves Renaud


RÉFÉRENCES

1- Arkin WM: The desert glows with propaganda the bulletin of the atomic scientists - mai 1993.
2- Vanderkeur H: Uranium weapons pass the battlefield test De Croene Amsterdammer - juin 1994.
3- CRC Handbook of chemistry and physics 69éme édition CRC press boca raton florida 1988, B40.
4- Nelson JL: Facts to debunk all myths Defensor chieftain, Socorro, New Mexico, l, 4, octobre 87
5- Helmkamp JC: US military casualty comparaison during golf war jour. OCC. MED. 36, p614, juin 1994.
6- Damacio A. LOPEZ: Friendly fire Pace and MTP, second edition, Albuquerque, mars 1995.
7- ATSDR 1997: US agency for toxic substances and disease registry, toxicological profile for uranium draft for public comment, p350, septembre 1997.
8- Zamora ML Tracy, BL Zieltnski, JM Meyerhof, DP Moss MA Chronic ingestion of uranium in drinking water toxicological sciences, 43, n°1, p68/77, mai 1998.
9- Stokinger et al 1 953 in Jacob 1 997 Umweltbundesamt texte 43/97 Berlin lO-Henge -Napoli MH, Ansburlo E, Chazel V et al: Interaction uranium-cellule cible, exemple de la transformation de particules d\'U04 dans le macrophage alvéolaire - Radioprotection, 32, n°5, p625/636 1997.
11- Lizon C, Bailly L, Le Foll L et al Mesure de la survie des macrophages alvéolaires après irradiation alpha pour l\'évaluation de la toxicité des oxydes d\'actinides inhalés Radioprotection, 32, N°5, p637/644, 1997.
12- Ansoburlo E, Chazel V, Houpert P et al: Interprétation des données physico-chimiques et biocinétiques pour le calcul de doses d\'un composé industriel U02 appauvri fabriqué pour le combustible MOX, Radioprotection, 32, N°5, p603/615, 1997.
13- ICRP Publication 66: Human respiratory tract model for radiological protection Pergamon Oxford,1994.
14-Journal officiel des communautés européennes ISSN 0378-7060, L159, 29 juin 1996.